Des gouvernements nationaux et des organisations internationales réalisent actuellement des efforts particuliers pour la mise en œuvre du Code de conduite pour une pêche responsable afin de réduire et d'adapter la capacité des flottilles de pêches, lorsque cela s'avère nécessaire, et de réorienter les opérations de pêche qui ciblent actuellement des ressources surexploitées vers des pêcheries moins exploitées.
Ces efforts ont pour but de préparer la voie à une exploitation durable des ressources halieutiques et de l'environnement littoral tout en améliorant les niveaux de l'emploi et des revenus dans le secteur de la pêche. La pêche représente une source importante de protéines animales, notamment pour les couches les plus défavorisées de la population. Cet élément fondamental de la sécurité alimentaire sera ainsi préservé et il continuera aussi à fournir des devises à de nombreux pays. Il est douteux que l'on parvienne à résoudre les problèmes qui se posent en matière d'environnement et de ressources naturelles si l'on ne prend pas en même temps en considération les questions socio-économiques.
Dans cette perspective, on a procédé à une collecte de données sur les aspects biologiques, technologiques, sociaux, économiques et financiers des opérations de pêche afin d'aider les décideurs à ajuster de façon adéquate et à diversifier l'effort de pêche aux niveaux national, régional et mondial.
C'est dans ce contexte que le Service de technologie de la pêche du Département des pêches de la FAO a, en collaboration avec les administrations des pêches nationales et les instituts de recherche locaux, réalisé une étude sur les coûts et revenus d'un certain nombre d'associations de bateaux et engins de pêche («métiers») pour un échantillon de pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et d'Europe.
Dans le cadre de cette recherche, entre 1995 et 1997, des informations concernant la viabilité financière des segments les plus importants et les plus «typiques» des flottilles de pêche nationales, la production halieutique, les taux de capture, les zones de pêche, les espèces cible, les niveaux d'exploitation, les caractéristiques techniques des bateaux et engins de pêche, l'emploi et les revenus et autres aspects divers ont été rassemblées et analysées grâce à des études empiriques et à la collecte et l'interprétation de données secondaires.
Une telle étude doit être considérée dans le contexte suivant:
Dans la plupart des pays en développement, l'information primaire sur les coûts et revenus du secteur des pêches ne fait pas l'objet d'une collecte régulière, et l'on ne dispose pas d'une documentation à jour. Cela s'est vérifié lorsque des contacts ont été pris avec les pays retenus pour participer à l'étude de même qu'au cours des recherches documentaires en bibliothèque sur le sujet.
Un certain nombre de changements récents ont eu lieu : évolution des techniques, niveaux d'exploitation des ressources halieutiques, changements macro-économiques et micro-économiques, notamment la libéralisation des marchés et la privatisation des entreprises de pêche, des infrastructures et des services bancaires, le rôle des subventions par rapport aux dépenses d'investissement et aux coûts d'exploitation.
Les pays qui ont été contactés au cours de cette étude se sont montrés très intéressés par la collecte d'une information à jour sur les coûts et revenus des opérations de pêche, information qui fait actuellement défaut dans la plupart des pays en développement. Dans ces pays, les administrateurs de ce secteur sont bien conscients qu'il n'est pas possible de prendre la mesure des aspects socio-économiques de l'aménagement des pêches en l'absence de telles informations ni d'élaborer et appliquer des politiques et des réglementations réalistes et efficaces dans ce domaine.
La documentation qui est le fruit de cette étude, des discussions et des débats qui ont eu lieu au cours de l'atelier est destinée à offrir des lignes directrices aux pêcheurs et à leurs organisations professionnelles, aux entreprises de pêche, aux administrations de ce secteur afin que la ressource soit exploitée de manière durable. Il faut aussi pouvoir conseiller et guider les investisseurs potentiels et les établissements financiers sur la façon dont il convient d'encourager les changements qui s'imposent par le biais de programmes d'investissement et de crédit.
