ECONOMIC COMMUNITY OF WEST-AFRICAN STATES (ECOWAS) - COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ÉTATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST (CEDEAO) - COMUNIDAD ECONOMICA DE LOS ESTADOS DEL AFRICA OCCIDENTAL

M. Edouard Benjamin, Secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)


C'est pour moi un très grand honneur de prendre la parole à l'occasion du Sommet mondial de l'alimentation qui se déroule dans cette belle ville de Rome.

Je voudrais d'abord, au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et en mon nom propre, féliciter la vingt-huitième session de la Conférence de la FAO d'avoir décidé la convocation du Sommet mondial de l'alimentation.

Je voudrais aussi adresser mes félicitations au Directeur général de la FAO, Monsieur Jacques Diouf, qui a eu l'initiative d'organiser cette importante rencontre et le remercier de l'aimable invitation qu'il m'a adressée pour y assister.

Je voudrais ici réitérer le ferme soutien de la CEDEAO et de ses Etats Membres à ce Sommet, soutien précédemment traduit par la résolution spéciale de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO, adoptée en juillet 1995 à Accra, résolution dont nous avons déjà fait part au Directeur général.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui comprend l'ensemble des 16 Etats de cette sous-région africaine, avec une superficie de 6 millions de km2 compte une population d'environ 205 millions d'habitants parmi les plus pauvres et les plus mal nourris de la planète. En effet, 11 Etats Membres parmi les 16 de la CEDEAO font partie de la catégorie des pays les moins avancés, qui sont 48 dans le monde dont 31 en Afrique.

Selon la revue "The Challenge of Hunger in Africa", 24 pour cent de la population de la CEDEAO vit en totale insécurité alimentaire. De surcroît, depuis un certain temps déjà, les pays africains traversent une situation difficile due à divers facteurs: instabilité politique, fardeau de la dette, termes de l'échange défavorables, explosion démographique, dégradation des sols et de l'environnement.

Le thème de la Journée mondiale de l'alimentation de cette année "Combattre la faim et la malnutrition" est venu à point nommé pour les pays de la sous-région ouest-africaine quand on note que la situation alimentaire se dégrade face à la croissance démographique et la trop grande dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Le problème est encore plus crucial pour les enfants.

La question de l'alimentation des populations qui préoccupe au plus haut point les responsables de la sous-région se traduit par leur présence à ce Sommet.

Malgré les efforts déployés dans la sous-région, aussi bien par les Etats que les organismes régionaux et internationaux, la problématique de l'insécurité alimentaire demeure.

C'est pourquoi la CEDEAO et la FAO, dans le cadre de leur coopération, ont défini un dispositif en matière de sécurité alimentaire pour l'Afrique de l'Ouest dont les objectifs sont:

· L'accroissement de la production alimentaire et la gestion des ressources naturelles;

· Le souci de faire de la sécurité alimentaire un facteur de développement et de promotion des autres secteurs de l'économie;

· La volonté d'impliquer les différents acteurs et les partenaires au développement autour d'une dynamique concertée et fonctionnelle, de coordonner les efforts, et de faire en sorte que les programmes d'aide s'étayent mutuellement.

En ce qui concerne le concept élargi de sécurité alimentaire, qui se définit comme l'accès pour tous, en tout temps et en tout lieu, à une nourriture suffisante pour une vie active et saine, la mise en place d'un programme régional de sécurité alimentaire pour l'Afrique de l'Ouest se justifie par:

· La difficile mobilisation des disponibilités dans les zones excédentaires et les zones déficitaires;

· Les entraves aux échanges régionaux qui devraient être les véritables garants de la sécurité alimentaire dans la sous-région;

· Le relatif cloisonnement et la non-organisation de la circulation de l'information et des produits vivriers.

Ces obstacles ne peuvent être surmontés par les Etats de la sous-région pris individuellement. C'est pourquoi la CEDEAO est en train de mettre en place le Programme régional de sécurité alimentaire précédemment cité.

La CEDEAO envisage donc d'harmoniser les politiques et programmes visant à assurer la sécurité alimentaire dans la sous-région.

Tel est le programme d'action que nous avons au niveau de la CEDEAO pour mettre les populations de la sous-région à l'abri des problèmes alimentaires.

La faim et la malnutrition peuvent être vaincues parce que certains pays en développement ont accru de manière significative le niveau d'alimentation de leur population et spécialement l'alimentation des enfants. D'autres pays peuvent suivre leur exemple car le droit à la nourriture est fondamental pour tout homme.

Nous avons espoir que le Sommet mondial sur l'alimentation adoptera une Déclaration politique et surtout un Plan d'action visant à réaliser une sécurité alimentaire au niveau de la planète entière. La présence attendue de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, de personnes responsables d'organisations internationales, d'organisations gouvernementales et non gouvernementales et d'autres secteurs de la vie civile est déjà le gage qu'une prise de conscience est née et que la faim et la malnutrition pourront être vaincues par une coordination et une harmonisation de tous les efforts. Nous sommes convaincus que notre tâche consistera non seulement à identifier les mesures susceptibles d'éliminer la faim et la malnutrition mais aussi, et surtout, à veiller à leur mise en oeuvre. La CEDEAO, pour sa part, s'associe à cette tâche ardue, mais combien noble, et intégrera dans ses actions futures les décisions qui découleront de ce Sommet.


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