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8. PLANIFICATION ET MISE EN ŒUVRE


8.1 NÉCESSITÉ DE PLANIFIER
8.2 PHASE DE PLANIFICATION (PRÉEXÉCUTION)
8.3 PHASE D'EXÉCUTION

La mise en œuvre d'un programme de collecte de données doit suivre le cycle normal d'un projet. Au cours de la phase de planification, il faut mettre en place un cadre juridique et institutionnel. Il faudra aussi étudier les pratiques suivies jusque-là et le budget existant, pour s'assurer des ressources adaptées à un programme durable. Pendant la phase d'exécution, il faut:

  • Offrir des incitations adéquates pour faire en sorte que les membres de la communauté de pêche participent pleinement.
  • Prévoir la formation et la supervision de tous les agents des pêches et autres du programme.
  • Organiser des échanges d'expérience entre les pays.
  • Constituer des comités techniques pour contribuer à l'orientation du programme.
  • Vérifier les données au moyen de méthodes intégrées dans le programme.
  • Demander un retour d'information à tous ceux qui participent au programme pour obtenir des informations sur les résultats du système.
  • Enfin, évaluer périodiquement le système tout entier pour procéder à des ajustements quand les besoins et les ressources changent.

8.1 NÉCESSITÉ DE PLANIFIER

La mise en place ou l'amélioration de systèmes de collecte de données nécessite une planification soigneuse, afin que la mise en œuvre se déroule de manière complète, économique et en respectant les délais. Cela suppose toute une série de tâches qui peuvent être envisagées dans le cadre d'un cycle de projet qui va de l'identification et de l'analyse des besoins à la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation du système, en passant par la formulation et la budgétisation du projet.

L'identification et l'analyse des besoins constituent une phase cruciale du cycle du projet. Les besoins infrastructurels, principalement le cadre politique, juridique et institutionnel, ne reçoivent souvent pas toute l'attention voulue. Ces questions sont parfois plus importantes pour la viabilité d'un système d'information halieutique que des aspects plus évidents, tels que l'évaluation de la technologie informatique nécessaire.

Les considérations les plus importantes sont les suivantes:

Le système doit être continuellement réexaminé pour s'assurer qu'il va dans le sens de la politique et des objectifs d'aménagement des pêches. Cet examen doit inclure un processus continu de vérification des données. Une évaluation répétée de la conception et du fonctionnement du système rendront plus probables son adéquation et sa stabilité.

Un retour continu d'information vers toutes les parties prenantes (pêcheurs, industrie, institutions et agents recenseurs) est indispensable à la viabilité du système. Les besoins de retour d'information seront naturellement différents selon les niveaux et devront être spécifiés.

8.2 PHASE DE PLANIFICATION (PRÉEXÉCUTION)


8.2.1 Cadre juridique
8.2.2 Cadre institutionnel
8.2.3 Pratiques opérationnelles
8.2.4 Budgets

8.2.1 Cadre juridique

Le cadre juridique et les instruments politiques appropriés doivent être en place avant le démarrage de la phase opérationnelle. En particulier, les instruments juridiques qui obligent le secteur de la pêche à fournir les renseignements voulus sur les variables essentielles (comme la capture et l'effort) devraient être déjà en vigueur.

Les instruments juridiques qui régissent les régimes nationaux, régionaux et internationaux de la pêche industrielle devraient toujours contenir une clause générale aux termes de laquelle les capitaines de navires de pêche doivent:

“Tenir à bord un journal de pêche qui sera rempli quotidiennement pour rendre véritablement compte de toutes les activités de pêche et questions connexes selon des modalités qui seront déterminées de temps à autre par ... (le Ministre/Directeur/la présente organisation/le présent agrément).”

En outre, ce genre de législation doit aussi prévoir la présence d'observateurs habilités à:

“Observer les opérations de pêche, évaluer les journaux de pêche, inspecter les cales où le poisson est stocké et les zones de transformation, prélever des échantillons de poisson et des échantillons biologiques, effectuer des mesures et prendre, dans l'exercice de leurs fonctions, toute autre mesure qui sera déterminée de temps à autre par ... (etc.).”

Ces enregistrements des opérations de chaque navire en mer peuvent être complétés par des visites d'inspecteurs en mer ou lors des débarquements de poisson à terre ou de transbordements sur d'autres navires. Les inspecteurs auront les mêmes pouvoirs, mais auront souvent aussi des capacités coercitives et, lorsque les prescriptions de la loi en matière d'information n'auront pas été respectées, pourront demander une exécution immédiate soit par la menace soit par une sanction effective.

Les livres de bord, tels que la loi les définit, sont des documents légaux auxquels un capitaine ou un membre supérieur de l'équipage doivent apposer leur signature, pour attester qu'ils sont corrects. Malheureusement, trop souvent, la nature légale de ces documents est parfois négligée et le non-respect de cette obligation traité comme une défaillance administrative. Sur de nombreuses pêcheries, les carnets des captures sont la seule source de données et peuvent donc être aussi utilisés pour contrôler l'application des mesures. En conséquence, le défaut de tenue et de communication du carnet devrait être traité comme une atteinte grave aux prescriptions de la licence ou des conditions de pêche.

8.2.2 Cadre institutionnel

La mise en œuvre des programmes de collecte de données halieutiques ne concerne pas seulement les organismes responsables, mais aussi diverses autres parties intéressées qui, directement ou indirectement, jouent un rôle important dans son exploitation ou sont concernées par ses résultats et ses conclusions. Ces intéressés peuvent être le bureau statistique national, d'autres institutions nationales, des organisations non gouvernementales spécialisées, des universités ou les différents secteurs privés de l'industrie de la pêche. La participation active de toutes les éventuelles parties prenantes aux phases de préparation et d'exécution d'un programme de collecte des données est fondamentale. Elle donnera l'occasion d'aborder tous les aspects importants de la collecte des données avec toutes les parties prenantes et pas seulement avec les administrateurs et gestionnaires des pêches. Il en résultera un meilleur système de collecte où le secteur aura son rôle à jouer au lieu de subir une contrainte imposée par les pouvoirs publics.

8.2.3 Pratiques opérationnelles

Les systèmes de collecte existants devront souvent être modifiés pour répondre à des objectifs nouveaux ou révisés. Les pratiques opérationnelles des participants inclus dans la chaîne constituée par la fourniture et le traitement des données (des recenseurs aux informaticiens), dont certaines auront peut-être été en place depuis de nombreuses années, devront probablement être modifiées. Il importe donc d'effectuer une analyse des pratiques opérationnelles existantes et d'élaborer des programmes permettant de les modifier dans des conditions réalistes et réalisables dans un laps de temps raisonnable. Il se peut que la situation idéale ne puisse se concrétiser immédiatement; et les changements devront alors être apportés progressivement, là encore avec une évaluation continue pour vérifier que les étapes suivantes sont dans la bonne voie. Le recours régulier à des méthodes d'analyse de gestion devrait livrer des informations permettant de recommander d'autres modifications concernant par exemple:

8.2.4 Budgets

Des programmes de collecte de données régulièrement effectués nécessitent une planification soigneuse et l'apport des ressources humaines et financières nécessaires pour exécuter les tâches très diverses liées aux opérations de terrain, à l'informatisation et à l'analyse des données (tableau 8.1). Pour les pays en développement, les dépenses initiales d'investissement pourront parfois être couvertes par l'assistance technique étrangère.

Tableau 8.1 Exemples des coûts de base liés à un programme de collecte de données halieutiques

Investissement initial

Dépenses récurrentes

Évaluation des besoins, analyse des pratiques opérationnelles

Salaires et indemnités de déplacement des collecteurs de données, superviseurs, codificateurs et personnel d'appui

Coûts de conception du système pilote


Acquisition d'ordinateurs et de logiciels

Dépenses d'appui et de personnel afférentes à tout l'équipement

Acquisition de moyens de transport, de navires (s'ils ne sont pas affrétés), etc.

Dépenses opérationnelles et frais d'entretien

Achat d'équipement de bureau et de matériel pour la préparation de l'enquête

Diffusion de l'information et établissement des rapports et publications

Formation à tous les niveaux pour lancer le programme

Organisation et tenue d'ateliers et de stages de formation


Les dépenses récurrentes devront presque toujours être couvertes par l'organisme national ou l'institut de recherche halieutique chargé de mettre en œuvre le programme de collecte et devraient donc être planifiées et budgétisées sur le long terme. En préparant les budgets préliminaires au cours de la phase de conception, il faut prendre en compte toutes les dépenses d'investissement et les frais récurrents. Quand le programme de collecte sera sur pied et fonctionnera, il faudra probablement ajuster le budget et veiller à ce que des ressources adéquates soient disponibles pour appuyer le programme et atteindre les objectifs visés.

8.3 PHASE D'EXÉCUTION


8.3.1 Incitations
8.3.2 Formation
8.3.3 Échange d'expériences avec d'autres pays
8.3.4 Comités techniques
8.3.5 Vérification des données[8]
8.3.6 Retour d'informations
8.3.7 Évaluation du système

8.3.1 Incitations

Pour mettre en œuvre un programme de collecte de données, il faut s'assurer un soutien raisonnable de la part des informateurs qui fournissent les données (pêcheurs, intermédiaires, usines, négociants, consommateurs, institutions, etc.). Pour cela, il y a plusieurs moyens:

Il faudra, en général, dissocier la collecte de données à des fins scientifiques de la collecte aux fins d'application des mesures. La raison en est qu'il faut dissuader les pêcheurs de biaiser l'échantillonnage. Les agents chargés de faire appliquer les mesures bénéficieront généralement d'une coopération moindre quand ils s'efforcent d'obtenir des données, car les pêcheurs peuvent se sentir menacés, ou peuvent avoir enfreint certaines réglementations, ce qu'ils essaieront de cacher. Par exemple, l'échantillonnage des fréquences de taille, au cours duquel les pêcheurs cachent les poissons qui n'ont pas la taille minimum, fournira des données biaisées. Ces données biaisées peuvent entraîner des décisions d'aménagement qui nuiront bien davantage à la pêcherie que la simple capture de poissons trop petits. La collecte des données doit se concentrer sur ce qui se passe réellement dans la pêcherie, et non sur ce qui est censé se passer.

8.3.2 Formation

La formation est une des composantes les plus cruciales de la préparation et de la bonne mise en œuvre des programmes de collecte de données et doit toujours recevoir une priorité élevée.

Il est indispensable de fournir au personnel chargé du suivi une formation et un encadrement satisfaisants si l'on veut que les données collectées soient valables. Les collecteurs de données sont souvent des débutants dans la hiérarchie et sont rémunérés en conséquence. Cela étant, ils sont néanmoins censés travailler dans des zones éloignées ou en tant qu'observateurs isolés à bord des navires, souvent sans aucun contact avec leurs supérieurs ou collègues pendant des périodes prolongées. Il importe d'identifier soigneusement un personnel approprié, ayant reçu une préparation et une formation adéquates. Aucun effort ne doit être négligé pour les soutenir moralement et leur faire prendre conscience du rôle qu'il joue dans le contexte plus large de la pêcherie. Le personnel d'encadrement doit effectuer des visites régulières sur site pour maintenir la qualité des données, et des stages de formation en cours d'emploi devraient être organisés périodiquement.

D'une manière générale, les stages de formation et les ateliers devraient s'adresser à un nombre représentatif de fonctionnaires nationaux associés à la préparation et à l'exploitation d'un programme et devraient donc constituer une activité permanente. Les participants devraient inclure les pêcheurs, les collecteurs de données, le personnel d'encadrement, des chercheurs, des informaticiens, divers décideurs, fournisseurs et utilisateurs de données.

Les ateliers nationaux sont un bon moyen d'aborder les problèmes méthodologiques et opérationnels rencontrés durant la phase d'exécution. Ils offrent la possibilité de réunir des personnels ayant des responsabilités et des activités différentes, comme les collecteurs de données et le personnel d'encadrement, des opérateurs de systèmes informatiques, des statisticiens et des chercheurs. En outre, des réunions périodiques devraient être organisées avec tous ceux qui participent ou contribuent à un programme de collecte de données pour qu'ils échangent des idées. De cette manière, on assurera une bonne circulation et diffusion de l'information, et les problèmes qui ont pu se produire dans l'intervalle seront traités.

Les collecteurs de données et le personnel d'encadrement sont les piliers du système de collecte de données, car ils sont en contact direct avec les pêcheurs et ont une expérience personnelle des opérations de terrain. Leur participation leur fera sentir qu'ils font partie du programme d'enquête tout entier et facilitera considérablement l'identification des secteurs critiques des opérations de collecte.

La participation des opérateurs de systèmes informatiques a, elle aussi, son importance car leurs observations concernant les opérations de saisie et de stockage des données peuvent suggérer des améliorations du mode de présentation des formulaires-sources et de leur compilation par les collecteurs.

Les statisticiens et les chercheurs peuvent expliquer certains aspects statistiques de base, former les jeunes recrues aux méthodes de sondage et de collecte des données, vérifier l'utilité des statistiques et étudier des améliorations de la diffusion et de l'analyse des données.

Des ateliers nationaux de cette nature se déroulent normalement sur 20 à 25 jours et devraient être organisés à la fin d'un cycle annuel complet. On trouvera dans le tableau 8.2 un exemple du calendrier et du contenu d'un atelier, ainsi que des participants.

Tableau 8.2 Exemples d'organisation d'un atelier national

Calendrier

Activité

Participants

Jours 1 à 3

Théorie des sondages, concepts statistiques et exercices

Statisticiens, chercheurs et autres utilisateurs

Jours 4 à 13

Compilation des données à utiliser dans des études de cas. Mise en forme de l'information collectée. Directives concernant la présentation générale et l'organisation des formulaires de collecte des données. Débats sur les activités de terrain et les problèmes de collecte des données

Collecteurs de données, chercheurs et statisticiens

Jours 14 à 19

Utilisation d'un système informatique fonctionnant avec des bases de données constituées de tableaux de référence, de données d'enquête-cadre et d'échantillons des débarquements et des activités des bateaux/engins. Calcul des estimations et des variances. Exercices et études de cas avec les données réelles provenant d'enquêtes pilotes ou d'enquêtes grandeur nature

Statisticiens, opérateurs de systèmes informatiques et chercheurs

Jours 20 à 25

Techniques d'établissement des rapports, exercices et études de cas avec les données réelles provenant d'enquêtes pilotes

Statisticiens, chercheurs, autres usagers et opérateurs de systèmes informatiques


8.3.3 Échange d'expériences avec d'autres pays

Abstraction faite des différences de type et de taille des industries halieutiques, les programmes de collecte de données concernant les pêches se fondent généralement sur un certain nombre de principes de base et de fondements méthodologiques et opérationnels couramment acceptés. Ils utilisent souvent des logiciels et des plans de collecte de données normalisés. Il peut donc être intéressant pour un pays qui lance ou qui renforce un programme de collecte de profiter de l'expérience et du savoir d'autres pays déjà bien avancés.

Ce genre d'échange d'expériences peut être facilité par:

8.3.4 Comités techniques

Les comités permanents travaillant sur les statistiques des pêches (par exemple, pour l'évaluation des stocks ou pour la normalisation statistique) peuvent jouer un rôle essentiel dans la coordination des programmes de collecte de données. Ils sont particulièrement utiles lorsque différents organismes ou institutions travaillent sur diverses composantes d'un système d'enquête général. Ils peuvent avoir pour mandat de:

Les comités techniques devraient se réunir régulièrement et leur composition et niveau d'autorité devraient leur permettre d'adresser leurs recommandations à des instances gouvernementales de rang plus élevé, pour examen et pour action.

D'autres groupes de travail permanents peuvent être constitués pour:

8.3.5 Vérification des données[8]

La vérification des données est essentielle si l'on veut s'assurer qu'elles sont exactes et complètes et qu'elles donnent une bonne indication de l'état ou de la valeur des facteurs étudiés. Les problèmes liés à la collecte des données sur les pêches sont de nature telle qu'on risque fort de recueillir des données erronées ou inadaptées si la conception et le suivi du programme ne sont pas faits soigneusement et de manière statistiquement fiable.

La manière de vérifier les données variera selon le type de données. Les méthodes permettant de vérifier les données consistent par exemple à:

S'il s'agit de données ne provenant pas de la pêche, comme les indices de l'abondance des stocks obtenus dans le cadre de prospections scientifiques, celles-ci peuvent être utilisées pour vérifier indépendamment les indices de la CPUE calculés d'après les données concernant les captures et l'effort de la pêche commerciale. Si l'on soupçonne que les captures ont été communiquées de façon très erronée, il est possible d'utiliser ces données indépendantes de la pêche pour obtenir des estimations des captures commerciales[9].

Au niveau le plus élevé (national, généralement), les bilans alimentaires peuvent être utilisés pour vérifier globalement la cohérence des statistiques concernant la production, l'utilisation, le commerce et la consommation. Pour ce genre d'exercice, il faut convertir tous les chiffres en équivalent de poids vif au moyen de facteurs de conversion appropriés. La production totale de poisson provenant des pêches de capture et de l'aquaculture, moins les quantités utilisées à des fins non alimentaires (production de farine de poisson) plus les importations moins les exportations devrait correspondre à l'approvisionnement intérieur en poisson alimentaire. Cette donnée est généralement exprimée en unité par habitant en divisant le chiffre obtenu par le chiffre de la population. L'approvisionnement moyen en poisson par habitant peut ensuite être comparé avec les estimations de la consommation de poisson obtenues dans le cadre d'enquêtes alimentaires. D'importants écarts par rapport aux résultats des enquêtes alimentaires ou de grandes fluctuations d'une année sur l'autre laissent à penser que certaines des statistiques utilisées pour les calculs posent problème.

8.3.6 Retour d'informations

Comme la collecte des données est un travail collectif, toutes les parties en cause devraient tirer quelque avantage du programme de rassemblement, d'analyse et de diffusion des données. Cela afin de s'assurer que la coopération se poursuivra entre les sources de données primaires (informateurs) et les collecteurs de données. En fournissant aux pêcheurs un précieux retour d'informations concernant les variations et les tendances de leurs résultats, on favorisera cette coopération. En revanche, si l'on néglige l'importance de ce retour d'informations, on risque de compromettre gravement la coopération avec les informateurs qui deviendront soupçonneux à l'égard des résultats de l'analyse et de la diffusion des informations.

En général, il faut toujours encourager le retour d'informations de la part des informateurs et des utilisateurs de données pour vérifier que le système d'information répond aussi efficacement que possible aux besoins de toutes les parties.

Si le mécanisme du retour d'informations décèle des imperfections dans le système de collecte des données, ces défauts seront immédiatement corrigés et surveillés. C'est pourquoi le système devrait toujours être suffisamment souple pour permettre des ajustements périodiques, surtout quand la pêcherie cible est dynamique et sujette à évoluer.

8.3.7 Évaluation du système

L'établissement ou le développement d'un système de collecte des données doit faire l'objet d'une évaluation continue pour vérifier qu'il répond bien aux objectifs visés. Cette évaluation est capitale si l'on veut que le système fonctionne efficacement et durablement. Le système doit être continuellement passé au crible par les opérateurs et par les utilisateurs pour résoudre tous les problèmes qui peuvent survenir dans la piste des données. Il faut donc prévoir, dans le budget annuel, des ressources destinées à résoudre les problèmes qui se produiront inévitablement. Aucun système n'est parfait et ce n'est que quand un programme a été lancé et tourne depuis un certain temps que tous les gros obstacles sont surmontés.

Il faut tout particulièrement vérifier si le système fournit les produits dont on a besoin pour atteindre les objectifs d'aménagement et pour appuyer la politique halieutique. Les liens entre les objectifs d'aménagement, les indicateurs choisis et les données collectées devront être clarifiés et établis (s'ils manquent) à l'issue du processus rationnel décrit dans les présentes directives.


[8] Extrait de la section 2.1.2 des Directives techniques de la FAO pour une pêche responsable. N° 4. Aménagement des pêcheries. Rome, FAO. 1997. 91 pages
[9] Une procédure de ce genre a été utilisée dans certaines des analyses entreprises par le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) et il en a été rendu compte au Groupe de travail de coordination des statistiques des pêches à sa dix-septième session (rapport de la FAO sur les pêches n° 555, paragraphe 91).

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