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L'Ader Doutchi Maggia - Vallée de Keita

La désertification

Une très longue période de sécheresse, qui a débuté en 65/66 et culminé en 1984 avec une pluviométrie de 150 mm a conduit à une érosion accélérée et, en conséquence à la désertification de la zone du projet! à tel point que les visiteurs parlaient de paysage lunaire au démarrage du projet.

Halte à l'érosion

On a commencé à planter des arbres le long des berges des koris. Les plantations d'arbres ont atteint un régime de croisière de 1,5 million de plants par année à partir de 1988. Le maquis a progressivement reconquis les glacis dégradés et désertiques, les plateaux latéritiques, les dunes et les collines rocailleuses.

L'arrondissement de Keita est l'un des sept arrondissements qui forment le département de Tahoua au centre du Niger. Les anciens du village se rappellent encore l'époque où la terre était couverte de pâturages fertiles, riches en faune et en flore. Au début des années 80, l'arrondissement était au bord de la catastrophe: désertification, érosion, déforestation, chute générale de la production vivrière. Il fallait agir sans tarder. C'est alors que les Gouvernements du Niger et de l'Italie ont signé un accord pour un projet de développement intégré et ont chargé la FAO de l'exécuter.

Le projet a démarré en mai 1984 quand les premières activités de protection et d'aménagement des bassins versants ont été lancées dans les zones les plus exposées. Durant la première phase (1984-1991), les interventions du projet ont couvert les deux tiers de l'arrondissement de Keita, soit 3200 km2 environ et porté sur la quasi-totalité des 206 villages des trois cantons de Keita, Tamaské et Garhanga. La deuxième phase du projet (1991-1996) vise à la finition et au renforcement des réalisations antérieures ainsi qu'à l'extension du projet aux zones limitrophes des arrondissements de Bouza au sud-est et d'Abalak au nord. Les objectifs à court terme sont les suivants: accroître la production agricole; restaurer et conserver les ressources en terre et en eau; renforcer les institutions paysannes au niveau des villages. Les objectifs à long terme sont calqués sur les grandes orientations du plan national, à savoir l'indépendance économique, l'autosuffisance alimentaire et le renforcement des institutions locales.

Les plateaux

C'est sur les terres des plateaux (79000 ha environ) que le projet a montré le mieux son imagination et qu'il a obtenu les résultats les plus spectaculaires.

Participation populaire

Le succès du projet de Keita doit beaucoup à la participation très active de la population à toutes les phases de la planification et de l'exécution. Au cours de la deuxième phase, 4700 personnes en moyenne travaillent quotidiennement sur la soixantaine de chantiers du projet éparpillés sur 5000 km2 environ.

La population est la composante principale du projet de Keita. Au fil des siècles, des tribus nomades originaires de l'Aïr et du Nigéria sont venues s'installer dans la région. Les premiers établissements remontent au 17e siècle. Aujourd'hui, la population, à majorité Aderaoua, parle surtout la langue hausa, mais ceux qui parlent le tamashek sont nombreux aussi, constituant la majorité absolue au nord, dans la zone d'extension du projet. Les différences sociales et culturelles entre les divers groupes ethniques ont diminué depuis que la quasi-totalité des familles pratiquent l'agriculture, l'élevage et l'émigration saisonnière. La population concernée par le projet, qui était estimée à 156000 personnes en 1984, atteindra 250000 personnes réparties entre 300 villages environ au cours de la deuxième phase.

Le climat est typiquement sahélien, chaud et sec, avec des précipitations annuelles moyennes de 300-400 mm, qui tombent sporadiquement durant l'hivernage (en général de juin à septembre). Les éléments météorologiques peuvent être le pire ennemi des paysans quand l'harmattan balaie les terres arables ou lorsque les koris débordent et réduisent à néant les cultures. La terre a terriblement souffert de l'érosion éolienne et hydrique.


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