Deuxieme partie: strategie et techniques de lutte contre l'ensablement


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Chapitre: IV: lutte contre l'ensablement


A- Phase preparatoire
B. Phase operatoire


De par sa nature, la lutte contre l'ensablement doit s'inscrire dans le cadre d'un plan national ou régional de lutte contre la désertification ou de développement des terres arides d'un pays définissant le programme, la nature et le coût des interventions ainsi que leur priorité.

A défaut de cet outil d'intégration de programmation et d'exécution, le technicien doit rassembler les éléments et données nécessaires à l'élaboration d'un programme d'interventions couvrant l'ensemble de sa zone d'action.

Dans cette perspective, la stratégie à développer repose sur deux étapes: la première constitue la phase préparatoire ou d'orientation, la seconde est dite phase opératoire ou de réalisation.


A- Phase preparatoire

1/ Observations sur le terrain:
2/ l'établissement d'un programme et d'un ordre de priorité des interventions.
3/ Information et sensibilisation des populations


Cette phase préliminaire consiste à entrer en contact avec le terrain et les populations concernées en vue d'identifier les phénomènes d'ensablement contre lequel il faudra lutter et établir en conséquence le programme et les schémas d'intervention.

Elle regroupe:

- le contact et l'information: recueil d'informations socio-économiques à travers l'organisation de réunions d'information et de sensibilisation des populations.
- des observations de terrain: caractéristiques physiques, ressources vivantes, terroires, etc ..
- L'établissement d'un programme et d'un ordre de priorité des interventions.


1/ Observations sur le terrain:

Elles consistent généralement en une prospection généralisée de la zone d'intervention et en études localisées des aires d'accumulations sableuses menaçantes.

1-1 - Prospection généralisée de la zone

Elle porte sur la connaissance de la dynamique éolienne au niveau de la zone d'étude qui est une donnée d'importance capitale en matière de compréhension du phénomène de l'ensablement de son traitement et de sa prévention.

Elle vise la connaissance et la détermination des aires pourvoyeuses de sable de déflation et d'accumulation ainsi que les trajectoires et sens des vents qui soufflent dans la région.

L es indices et indicateurs géomorphologiques du terrain développés aux chapitres II III et Vl sont d'excellents outils pratiques pour la compréhension de la dynamique de la région d'étude.

1-2- Etude du périmètre d'intervention

Il s'agit d'établir un constat de l'ensablement et de rassembler les données de base nécessaires à la définition des techniques de lutte au niveau du périmètre.

L'étude doit intéresser particulièrement:

- L'évaluation de l'ensablement.
- I 'évaluation de l'importance de l'objet à protéger
- Les facteurs écologiques et de dynamique éolienne.
- La definition du schéma d'intervention.

Ces donnees sont à consigner dans une fiche qui porte le nom de "fiche de perimetre".

L'évaluation du phénomène de l'ensablement

Cette évaluation porte sur la détermination de la superficie couverte par l'amas ou le front dunaire menaçant le site à protéger, sa configuration et son volume.

Elle débouchera sur l'établissement d'un plan côté du périmètre et la définition de ses différentes unités quant à la dynamique éolienne.

L'importance de l'objet à protéger

Avant de décider une opération de protection, il faut tout d'abord estimer la valeur de l'objet à protéger en tenant compte non seulement de son rôle économique, mais aussi du rôle social, généralement indissociable du premier. Le coût de la protection ne doit en aucun cas dépasser la valeur de l'objet à protéger.

Bien que la définition des programmes ne relève pas de la compétence du technicien, nous jugeons cependant utile de lui apporter cette information pour l'aider dans une bonne formulation des propositions qu'il doit soumettre aux décideurs.

Les facteurs écologiques et de la dynamique éolienne du périmètre.

Détermination de l'origine du sable:

La connaissance de la source qui alimente un ensablement est également une donnée naturelle indispensable pour l'orientation des travaux de protection. En connaissant d'où vient le sable, on peut décider des mesures non seulement les mesures de fixation mais aussi de prévention par des traitements à la source. A titre d'exemple, la mise en défens d'une zone de déflation qui alimente un ensablement doit être instaurée en même temps que les travaux de fixation.

Détermination sens des vents dominants:

Tout ensablement est dû à un ou plusieurs vents dangereux qui ont assuré le transport du sable et poussé les formations dunaires. La détermination des trajectoires de ces courants éoliens permet d'orienter suivant les buts recherchés les dispositifs de protection. Les indicateurs géomorphologiques locaux tels que les nebkas et les barkhanes en particuliers indiquent d'une façon assez précise les directions des vents dangereux par leur direction et leur sens de progression. En plus de ces indicateurs naturels, le relevé des données météorologiques d'une station locale offre un moyen de contrôle qui corrige toute erreur d'observation sur le terrain.

Ecologie du milieu dunaire à traita:

Une étude écologique préliminaire du site considéré s'impose et ce pour déterminer certains facteurs naturels indispensables aux choix des traitements à apporter. Les éléments à vérifier sont: la végétation naturelle, la texture du matériau dunaire, l'humidité naturelle, la topographie des dunes et l'environnement du lieu ensablé.

La végétation naturelle:

Parfois les formations dunaires portent une végétation pérenne gui y est installée naturellement. Lorsqu'il s'agit d'un ensablement de ce genre il est important d'examiner toutes les conditions d'existence et de survie de cette végétation en procédant a:

- l'identification de leur stations préferées
- la détermination de leur mode de multiplication naturelle
- l'évaluation du taux de recouvrement de chaque espèce.
- I'appréciation du comportement de chaque espèce face au phénomène d'ensablement.

Ces renseignements sont des données de base pour mener une lutte biologique adéquate.

Texture tu matériau dunaire à traiter:

La connaissance de la texture d'un matériau dunaire permet de déterminer le taux d'éléments nutritifs existant et indispensables à la survie des plantations nécessaires pour la lutte biologique.

Il est i signaler qu'un sable de texture grossière est moins fertile qu'un autre de texture fine.

L'humidité naturelle

Par des sondages en profondeur, à l'aide de la terrière pédologique, on peut se renseigner sur l'humidité naturelle prévalant à différents niveaux de la dune. Les indications de l'humidité orientent le choix de l'espèce, le lieu et la technique de plantation au niveau du site.

L'humidité dûe à une pluie récente est un indice éphémère et trompeur qu'il y a lieu de ne pas prendre en considération.

Topographie de la dune à traiter

La topographie de la dune intervient aussi dans le choix des procédés et techniques de lutte. La pente, les expositions générales aux vents et aux insolations, I'amplitude des rampes, la hauteur de la dune sont des paramétres topographiques qui divisent le milieu dunaire en stations écologiquement différentes.

La définition du schéma d'intervention.

Sur la base des données écologiques et celles de la dynamique éolienne du périmètre étudié, le technicien procède au choix des techniques de protection, conçoit le schéma de protection et évalue les coûts financiers de l'intervention préconisée.


2/ L'établissement d'un programme et d'un ordre de priorité des interventions.

L'analyse et le dépouillement des données recueillies au niveau de chaque périmètre renseigne sur l'importance, la nature et le coût des interventions et permet par voie de conséquence d'élaborer un programme d'intervention pour l'ensemble de la zone.

Avant de procéder à l'exécution de ce programme, un ordre de priorité est à établir. Celui ci doit tenir compte, en particulier de:

- I'importance socio économique du site à protéger
- I'importance du phénomène de l'ensablement
- des désirs et souhaits des populations, et surtout leur motivation à la participation.
- I'importance du coût de l'intervention.

Les éléments développés dans ce paragraphe peuvent être portés sur un fond de carte topographique de la zone d'études à une échelle convenable (1/50.000 si possible).

Cette carte d'intervention et de programmation doit faire ressortir:

- les établissements humains d'importance économique majeure,
- les sens et directions des vents,
- les zones d'accumulation sableuses,
- les périmètres d'intervention en précisant nature de l'intervention et l'ordre de priorité,
- les zones à mettre en défens.

Travaux de lutte contre l'ensablement

Lutte contre l'ensablement des palmeraies perimetre de serte bloc B


3/ Information et sensibilisation des populations

La nature juridique des terrains sur lesquels on doit parfois installer les dispositifs de protection, entraîne souvent l'opposition des populations.

En sa qualité de premier responsable en contact avec les populations, le technicien doit jouer un rôle prépondérant pour désamorcer toute forme d'hostilité. Avant de se lancer dans les réalisations, il doit mener des campagnes d'information et de sensibilisation des populations avec appui des autorités locales et des représentants des collectivités rurales. II doit animer des compagnes convaincantes de documentation et d'illustration du phénomène (photos des accumulations et formations dunaires, champs, établissements humains ensablés, comblement de points d'eau et puits, .. ) afin de mieux informer les populations et initier leur prise de conscience du danger toujours sous estimé en raison de la progression des fois lente du phénomène.

Il est vivement recommandé d'obtenir le libre consentement des populations et d'éviter des réalisations contre leur gré qui engendrent beaucoup de difficultés et qui sont souvent vouées à l'échec

Il existe actuellement des méthodes efficaces et rapides d'évaluation des motivations et intérêt des populations (méthode accélérée de recherche participative, méthode GRAAP, etc ..) qui

peuvent être utilisées; au delà de l'information, de la sensibilisation et de l'initiation, elles permettent de bâtir une véritable responsabilisation des populations, une programmation volontariste et une exécution autonome des programmes identifiés.


B. Phase operatoire

1 - Execution du plan d'intervention
2-Travaux d'entretien:
3 - Amenagement et gestion des plantations realisées sur dune


Après avoir discuté avec les parties concernées et arrêté définitivement le plan d'intervention d'un périmètre, le technicien entame la seconde phase du projet qui est la phase opératoire. Elle comporte:

- l'exécution du plan d'intervention précité (Travaux neufs)
- le suivi et l'entretien des réalisations (Travaux anciens).
- I'Aménagement et la gestion des réalisations.


1 - Execution du plan d'intervention

L'exécution d'un plan d'intervention consiste en l'installation d'un système de protection contre l'ensablement en faisant appel à diverses techniques, appropriées à chaque cas.

Dans le but d'apporter au technicien le maximum d'information en la matière, nous jugeons utile de présenter dans ce qui suit un interventaire exhaustif et une description sommaire des principales techniques en usage au niveau de la région arabe.

Les modes de mise en oeuvre de ces techniques sont étudiés dans la 3ème partie du présent guide.

Bref aperçu sur les principales techniques de lutte contre l'ensablement en application au niveau de la région arabe.

Les pays de la région Arabe utilisent actuellement quatorze techniques pour lutter contre l'ensablement. Ces dernières se rapportent à deux grands procédés de lutte: mécanique et biologique.

1 -1 La lutte mécanique

Les techniques de lutte mécanique se subdivisent en quatre groupes:

La technique de la palissade

La palissade proprement dite

La palissade est un obstacle linéaire opposé aux vents dominants pour en réduire la vitesse et provoquer à son niveau l'attérissage et l'accumulation du sable transporté. Selon le but recherché, cette accumulation aboutit à la formation d'une dune artificielle d'arrêt ou de défilement.

La nature de la palissade diffère selon les matériaux utilisés.

Parmi les matériaux d'origine végétale figurent principalement les feuilles et palmes (l'alfa, palmiers, le "diss", leptodenia pyrotechnica, aristida Sp, le roseau ..), les branchages (Tamaris, retam, pin d'alep, genévrier), les résidus de produits agricoles (Mals, riz, tournesol...)

Quant aux autres matériaux, il est fait usage surtout de plaque de fibrociment et de grillage.

Selon la nature des matériaux d'édification, la hauteur apparente de la palissade varie entre 0,3m et 1 m.

Le quadrillage

La technique de quadrillage est conçue pour la fixation des fronts dunaires et se justifie en cas de vents multidirectionnels.

Le système de protection consiste en l'installation d'un réseau de palissades disposées en échiquier et porte le nom de quadrillage lozangique ou de clayonnage croisé. Il peut couvrir l'ensemble du front comme il peut être installé par bande perpendiculaire aux vents dangereux.

Les dimensions des quadrats varient en fonction de la dynamique éolienne locale, de la topographie de la dune et de la nature du matériau utilisé.

Ce procédé de protection fait plutôt usage de matériaux d'origine végétale.

Le "mulching"

Il s'agit d'une couverture totale ou partielle de la dune a traiter dans le but de conserver l'humidité de provoquer l'immobilisation des grains de sable.

Les techniques les plus courramment utilisés sont:

La couverture végétale

En milieu dunaire maritime la couverture se réalise par l'utilisation des sous produits forestiers, par contre dans les conditions des dunes continentales se sont plutôt les sous produite agricoles qui sont généralement utilisés particulièrement la palme les pailles de riz d de mals, les résidus de tournesol.

Dans le cas de la couverture en palme, la technique consiste à déposer les palmes inversées l'une à coté de l'autre de façon à former des sortes de nattes en rangées de 1,5m de largeur sur toute la surface de la dune. La pose commence dans le sens inverse du vent dominant de façon à couvrir l'extrémité au vent de la première rangée par l'extremité sous le vent de la rangée voisine. Chaque rangée est fixée par 3 lignes de rachis de palmes disposés verticalement aux palmes constituant la natte. Ces tiges transversales sont à leur tour fixées au sol par des piquets crochus de 30 à 40 cm de long. Pour éviter le phènomene de fouille par le vent, l'extrémité au vent de la dernière rangée doit être solidement fixée ou couverte par un ados en mortier de terre lissé et présentant une pente douce au côté au vent. La consommation en palmes est de 7 à 10 unités /m2.

Couverture par mortier de terre à paille:

Ce procédé si simple ne peut s'adresser qu'à des cas de dunes de faible surface comme les barkhanes et autres monticules isolées et quand les ingrédients: Eau, terre, paille sont disponibles sur place.

Cette technique consiste à couvrir par badigeonnage de mortier de paille hachee du corps de la dune. L'epaisseur de la couche à appliquer varie entre 20 et 30 cm. la pose doit commencer du haut vers le bas pour ne pas piétiner le travail déjà exécuté:

La dune destinée à subir ce traitement doit être humidifiée par pulvérisation d'eau pour lui donner une cohésion et une humidité suffisantes nécessaires à la fixation du mortier. Cette couche est prolongée au côté au vent de 1 à 2 m sur le niveau du sol pour former un socle, à profil aérodynamique qui évite de nouveau dépôts et des affouillements à la base de la dune.

La dune ainsi traitée, ne supporte pas les piétinements et exige des entretiens périodiques.

Couverture en terre

Il s'agit d'une technique qui fait recours à des moyens de terrassement importants. Elle consiste à couvrir l'ensemble de la dune par du tout venant des carrières. La couche de protection ainsi formée est d'une épaisseur de 20 cm.

C'est une pratique, actuellement en usage au sud Marocain pour stabiliser les dunes surplombant les routes sahariennes.

Couverture à base de produits pétroliers

C'est une méthode qui a été initiée durant les années 60 en Libye. Elle se réalise par épandage d'huileslourdes ou d'autres dérivés de pétrole (bitume, en particulier) sous forme d'une pellicule très mince, de l'ordre de 5mm.

Couverture à base de matériaux synthétiques

Appliquée généralement au niveau de l'Egypte et de l'Algérie, cette technique fait recours à deux produits synthétiques qui sont le filet ou fibre "texand" et le film plastique.

L'application est très simple et consiste en l'étalement de ce produit sur la dune.

Couverture à base de produits chimiques

Divers produits et émulsions fixateurs de sable ont fait l'objet d'essai au niveau des pays de la région notamment en Libye, Egypte et Algérie.

Parmi ces produits figurent: unisol 096, Helsel 801, afrofix 614, schell sandfix, géofilm, polyacrilamide...

Leur application se fait généralement par pulvérisation. Ces produits chimiques imprègnent le sable traité formant ainsi une pellicule de protection, imperméable à la pluie et suffisamment résistante aux vents.

Perméables et nécessitant de gros moyens et d'importantes quantités d'eau, cette technique est d'usage assez limité.

Epandage d'eau de crue

Pratiquée exclusivement en Egypte, cette technique utilise les eaux de crue chargées de matières fines, comme produit de couverture des dépôts sableux existant sur les parcelles agricoles.

Le désensablement:

L'opération de désensablement quant elle est possible reste la meilleure de tous les procédés de lutte mécanique. Cependant, les menaces renouvelables de ce phénomène naturel défient la majorité des méthodes et techniques de désensablement utilisées seules.

On distingue quatre procédés principaux d'évacuation de sable pratiqués pour protéger les différents objectifs menacés à savoir: le désensablement manuel et mécanique, le désensablement par le vent, le désensablement par l'eau et le désensablement par la méthode de fossés de transfert.

Le désensablement manuei et mécanique:

Il s'agit d'évacuer des masses de sable manuellement ou à l'aide d'engins mécaniques.

Ce procédé n'est préconisé que pour des ensablements de faible importance et pour des cas d'urgence maximum. Le sable évacué ne doit pas être déposé dans des endroits où il risque de présenter de nouveaux dangers.

Désensablement par le vent

Ce procédé qui fait travailler l'énergie du vent contre lui même est'le plus ingénieux de tous les procédés de désensablement.

Le mécanisme de ce type de désensablement se base sur l'effet aérodynamique des modifications de la vitesse du vent ou de sa direction, des regains de vitesse ou des turbulences augmentent la capacité de charges et permettent au vent de reprendre les accumulations. En créant des zones de turbulences, et des profils plus aérodynamiques, on fait du vent un agent de transport et de nettoyage plus efficace.

Zones de turbulence:

La technique des zones de turbulence a été conçue par les populations dans le cadre de leur lutte traditionnelle contre l'ensablement. Elle consiste à faire disperser, le sable par accélération du vent au niveau des obstacles aménagés sur les dunes.

Dans le cas des dunes isolée et peu volumineuses, les obstacles de turbulence sont constitués de pierres déposées séparément sur la surface exposée au vent de 1e dune. Les espaces laissés entre les pierres constituent des zones de turbulence oú les filets de vent comprimés arrachent et transporter plus loin les grains de sable. La dune soumise à ce traitement maigrit progressivement et finit par laisser le tas de pierres sur place.

En cas de grosses dunes, on utilise les troncs d'arbres qu'on dépose sur la crête de la dune perpodiculairement au sens du vent dominant. Ces troncs sont soulevés à chaque extrémité par des pierres pour laisser un espace de 15 à 20 cm entre le troncs et la dune où le vent s'engouffre et érode érode énergiquement la crête sableuse. Les pierres et les troncs ainsi disposés descendent simultanément au fur et à mesure que diminue le niveau de la crête de la dune.

Le reprofilage aérodynamique:

La technique de reprofilage aérodynamique est adoptée pour désensabler les tronçons de route menacés et d'autres objets dont les formes permettent de créer ce profil. Cette technique se base sur la destruction totale ou partielle des obstacles existant sur les directions de l'ensablement de façon à permettre au vent un champ libre d'accélération.

Cas de tronçons de route menacés. Parfois les tronçons de route perpondiculaires aux trajectoires éoliennes constituent des lieux favorables du dépôt du matériel sableux piégé par les obstacles situés aux abords immédiats de la route.

La technique de protection consiste à aplanir tous les obstacles avoisinants sur une bande de 30 à 40m de largeur du côté au vent de la chaussée. En cas d'obstacle difficiles ou impossibles àdétruire on procéde à leur remodelage de façon à leur donner un profil aérodynamique à pente douce provoquant le glissement et l'accélération des nappes d'air à leur niveau.

Cas d'objets isolés à forme transformable:

Tout objet à forme transformable menacée d'ensablement peut être également protégé par la création d'un profil aérodynamique. De tous les objets susceptibles de bénéficier d'une telle protection, nous avons choisi l'exemple des puits et KHETTARAS(1) qui sont des ouvrages fréquemment menacés. L'ensablement des puits et KHETTARAS situés sur les trajectoires des vent dangereux est dû au manque de margelle ou à leur forme d'obstacle efficace. La mesure préventive de ce type d'ensablement consiste à édifier pour toute ouverture une margelle de protection qui ne cause pas l'accumulation du sable à son niveau. Celle -ci est à construire sur un socle à profil convexe et dotée d'une forme d'entonnoir à goulot de même diamètre que l'ouverture du puits. Cette forme aérodynamique provoque l'accélération du vent et évite les accumulations de sable tout au tour de la margelle.

La technique du venturi

Ce procédé a été introduit à titre expérimental dans le sud Marocain. Elle consiste en la construction d'un ouvrage en dur suivant un plan incliné et de forme trapé zoidale situé aux abords immédiats de la chaussée et où le vent s'engouffre et prend une vitesse importante à la sortie facilitant ainsi la circulation du sable.

Désensesablement par l'eau ou par le fossé de transfert:

Dans leur lutte traditionnelle, les paysans avaient aussi utilisé l'eau et des fossés de transfert pour désensabler leurs jardins. Ces deux méthodes ne s'appliquent que pour des voiles sableux de faible importance qu'on disperse ou que l'on évacue par l'eau d'irrigations (on peut aussi provoquer l'engloutissement du sable dans des fossés creusés à propos, ou à l'occasion d'autres travaux. Le sable s'écoule de la zone ensablée - qui se dégage progressivement - vers le fossé séquestrant).

2-2/ Lutte biologique:

La "fixation biologique" des dunes est une action qui intervient pour renforcer l'effet de la lutte mécanique et lui subtituer après usure ou avarie de ses matériaux, inertes à effets limités dan le temps. En d'autres termes, la lutte mécanique n'est pour la plupart des cas qu'un premier soin d'urgence à renforcer par un traitement plus efficace et durable basé sur des matériaux vivants adaptés aux conditions écologiques du milieu à traiter. Contraitrement à la fixation mécanique, la réussite de la lutte biologique est liée à certaines règles d'ordre écologique qu'il foudra scrupuleusement respectées. S'agissant de l'installation d'une couverture végétale sur des milieux très vulnérables, cette opération doit faire objet du maximum d'investigations.

Procèdés d'installation d'une couverture végétale:

Après le choix définitif aussi bien des espèces à installer que des stations de reboisement, le technicien, fait recours, selon, les conditions du site, à l'une des trois techniques suivantes ou à l'ensemble de ces dernières d'ailleurs complémentaires pour réussir cette opération.

La mise en defens:

Il s'agit d'une opération qui vise à reconstituer la vegetation locale. Il ne peut se concevoir que dans le cas de milieux relativement stables sur le plan dynamique eolienne et favorables sur le plan écologique.

Cette téchnique interesse plusieurs milieux; les zones sources, de transport et d'accumulation. Bien réussie cette technique peut à elle seule constituer l'essentiel de la protection.

Le semis direct:

C'est une opération qui vise le même objectif que la première et permet l'installation d'une couverture végétale avec le minimum de dépenses.

Le semis direct est obligatoirement suivi d'une mise en defens et reussit mieux après le passage de la première pluie. La réussite définitive de cette opération dépend essentiellement du choix de l'espèce et du site, du respect de la mise en défens et de la conjonction de l'année favorable.

Les techniques de reboisement des dunes:

Le reboisement des dunes continentales est une opération délicate et se réalise le plus souvent manuellement. Les techniques diffèrent selon la nature du matériel utilisé; on distingue deux méthodes:

Reboisement par plants élevés en pépinière:

Cette méthode ne demande pas de préparation de sol au préalable, en effet la trouaison se fait simultanément avec la plantation. Elle se réalise par la mise en terre des plants à une profondeur convenable et suffisante pour permettre au système racinaire du jeune plant de bénéficier de l'humidité dans la dune (généralement 40 à 50 cm). Le plant ainsi installé reçoit immédiatement un premier arrosage destiné à donner au sable une cohésion suffisante autour du plant et l'humidité nécessaire à sa reprise. La surface plantée, comblée et arrosée est à recouvrir par une couche de sable sec, qui sert d'ecran isolant contre l'évaporation rapide de l'humidité.

Boisement / Reboisement par boutures:

C'est une méthode simple à la fois économique et efficace pour le reboisement des dunes continentales qui se caractérisent par des couches superficielles généralement sèches et par l'existance d'une humidité en profondeur.

La trouaison se fait à l'aide d'une tarrière pédologique et la plantation par de longues boutures appelées vulgairement plançons.

La longueur de la bouture est fonction de la profondeur de l'humidité dans la dune. La densité dépend également de l'humidité puisque seuls les trous décelant une humidité suffisante sont plantés.

Cette technique présente l'avantage de permettre au plançon d'exploiter l'humidité de la dune à différents niveaux, elle ne s'applique malheureusement que pour les espèces susceptibles d'être bouturés en boutures hautes.

Au niveau de beaucoup de pays, cette technique interésse particulièrement Tamari Aphylla qui a donné les meilleurs résultats .


2-Travaux d'entretien:

Après l'installation du dispositif de protection (mécanique, biologique ou combinée). Le technicien est appelé, pour la réussite de l'intervention à assurer une surveillance à son dispositif et lui apporter les soins et entretiens nécessaires jusqu'à la protection définitive du site menacé.

Les entretiens à apporter diffèrent selon la nature de la lutte préconisée.

2-1 Lutte mécanique:

L'entretien consiste en le gardiennage, la réparation des dégats occasionnés par les tempêtes, le remplacement des palissades détériorés et en le rehaussement. Après le passage d'une tempête violente la palissade peut être déchaussée (mise à nue de la partie enfouiée) inclinée, tombée ou ensevelue.

En cas d'ensevelissement total, la palissade doit être réhaussée ou surelevée.

Le passage de l'homme et de son bétail peuvent également causer des brêches dans les palissades.

C'est pourquoi l'on recommande généralement le gardiennage permanent du périmètre traité.

Par ailleurs, les matériaux constituant les palissades d'un quadrillage sont trés inflammables. Par conséquent, les risques d'incendie sont toujours à prendre en considération. Toutes les mesures de prévention de lutte contre l'incendie doivent être prises en permanence au niveau de chaque périmètre contenant des surfaces importantes de quadrillage.

2-2 LA LUTTE BIOLOGIQUE:

Les plantations des milieux dunaires sont exposées à de nombreuse difficultés lices aux conditions climatiques, et à l'abondance des phytophages dont surtout les ronguers. Pour prévenir les differents attaques le reboiseur est tenu d'entourer les jeunes plantations de tous les soins nécessaires et d'assurer leur entretien pendant aux moins les deux premières années.

Attaques dûes aux facteurs climatiques

Le vent et la chaleur sont des facteurs climatiques dont les actions portent atteintes aux jeunes plantations des milieux dunaires; les actions néfastes se traduisent par:

-I'évaporation
-l'ensablement
-le déchaussement
-le dessèchement
-les brûllures
-la corrosion, etc...

Contre ces attaques, le technicein doit prendre une série de mesures preventives de nature à preserver le jeune plant et lui permettre une installation et un développement normaux.

L'arrosage:

En général les plantations sur dune nécessitent un apport pendant les premières années. L'intensité et la fréquence des arrosage sont à arrêter en fonction de la pèriode et de l'âge des plants. Pendant les années sèches, cette irrigation se justifié également pour assurer la survie et la croissance des arbres. Elle se réalise généralement durant l'été et peut être hebdommadaire ou mensuelle. Pour les deux premières années 10L d'eau/Plant/irrigation sont suffisants. Aprés chaque arrosage, une couche mince de sable sec doit être étalée autour du plant. L'arrosage se fait directement par sceaux ou par le procedé de dripjarre ou autre système permettant d'économiser l'eau de la mettre à la disposition des racines.

Le Regarnis:

Parfois, pour des raisons particulières, la plantation installée n'est pas suivi de réussite nécessaire, le technicien est alors appelé après constat de l'échèc de revenir sur son périmètre en réalisant les travaux de regarnis.


3 - Amenagement et gestion des plantations realisées sur dune

INTRODUCTION:

En matière de lutte contre l'ensablement, le technicien forestier cherche, à travers son intervention, une stabilisation définitive et aussi durable que possible de l'accumulation sableuse traitée.

La stabilisation définitive ne peut être prodiguée que par l'installation et la réussite d'une végétation adaptée aux conditions locales. La durabilité ou la pérénnité de la stabilisation quant à elle, dépond du maintien de la couverture végétale protectrice des sols danaires.

Ainsi, avec l'installation de la couverture végétale appropriée, le technicien instaure une mise en défens intégrale par un gardiennage strict.

Dans ces conditions, les espèces introduites connaissent généralement un developpement remarquable, accomplissant ainsi le rôle de protection pour lesquelles elles étaient plantées.

Partant du fait qu'un bois peut et doit répondre à plusieurs objectifs, d'autres préoccupations s'imposent, une fois les dunes stabilisées.

L'aménagement et la gestion des plantation réalisées sur dunes doivent répondre à ces préocupations tout en gardant à l'esprit la fonction préponderante de protection assignée à ces plantations .

Dans le domaine de la lutte contre l'ensablement, aménager une plantation signifie:

- Fixer les objectifs à atteindre
- Prévoir les mesures et équipement indispensables à la réalisaation de ces objectifs.

Il est toutefois important de remarquer que eu égard aux particularités écologiques des milieux dunaires aucune intervention pouvant remettre en cause l'objectif fondamental de protection et de stabilisation ne doit être considérée.

Par ailleurs, il est vivement recommandé d'associer la population usagère à toutes les étapes d'aménagement, dans le but de les integrer dans la gestion de ces boisés.

DIFFERENTS TYPES D'AMENAGEMENT:

Fonction du degré de stabilisation du milieu dunaire, de l'èspèce de plantation et des besoinns des population les plantations en milieu dunaire peuvent faire l'objet de plusieurs types d'aménagement.

AMENAGEMENT DE PROTECTION:

Quant l'objectif de protection n'est pas encore atteint ou quand le milieu est vulnérable à l'érosion éolienne pour diverses raisons, dynamique éolienne élevée, réussite partielle de plantations, croissance lente des espèces...,II est recommandé de favoriser la revégétation de la dune par:

- Le respect la mise en defens
- La plantation d'espèces couvenable
- Le semis des grains de graminées après le passage des pluies
- L'entretien général du périmètre L'apport d'irrigation éventuelle.

AMENAGEMENT DE PRODUCTION

Quand l'objectif de protection est atteind ou en voie de l'être, un prélévement prudent de produits peut être réalisé.

Parmi les produits qui ont une place de choix dans la vie rurale figurent principalement:

- Petit bois pour des fins multiples; tuteurs, caisse, objet d'artisanat.
Ce type de bois provient généralement des coupes d'éclaircie.
- Autres menues produits; écore, gomme, produits de tannage (Pharmacopée traditionnelle).
- Bois de feu résultant des coupes sanitaires et de regénération.
- Bois de service provenant des coupes précitées.
- Feuillage et gousses, de préférence à préleva et à mettre à la dispositian du Cheptel lors du périmètre.
- Production de miel: à partir des espèces mellifères tel que Acacia et certains Eucalyptus.

AMENAGEMENT CYNEGITIOUE

Les plantations dunaires peuvent constituées, moyennat un aménagement adéquat des aires d'acclimation et de réhabilisation des espèces cynégétiques rares ou disparures.

AMENAGEMENT TOURISTIQUE

Ces dunes plantées peuvent être également des aires de promenade et d'accueil au public. L'aménagement porte alors sur la création.

- De sentiers balisés avec des pancartes d'information
- Des aires de repos
- Des aires de jeu pour les enfants
- Des aires de parcage pour les véhicules
- Des points d'observation ou miradors.