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Portée mondiale de la Conférence

Message de SIR JOHN BOYD ORR, Directeur général de la FAO, à la Conférence internationale du bois de construction

LA CONFÉRENCE internationale du bois de construction que vous inaugurez est un évènement de la plus haute importance. Vous allez vous occuper de problèmes graves et urgents et vous allez avoir l'occasion de montrer comment une action constructive d'ordre international permettra de les résoudre. C'est pour moi une grande satisfaction de vous savoir réunis; mon seul regret est qu'il me soit matériellement impossible d'être parmi vous. Je vous adresse de l'autre côte du monde mes salutations chaleureuses et mes meilleurs vœux.

Dans ce message que je prie M. Leloup de bien vouloir vous transmettre, je tiens à vous dire que je suis pleinement conscient de l'importance et de l'urgence des problèmes que posent la sylviculture et le bois, notamment dans les régions de l'Europe et des autres continents dévastées par la guerre. Le voyage que j'ai fait à travers l'Europe l'automne dernier m'a convaincu du fait que le problème du logement présente un caractère social et économique aussi urgent peut-être que la situation alimentaire mondiale des derniers mois. Certains indices permettent d'espérer que cette dernière au moins va s'améliorer prochainement.

Il sied que cette conférence du bois se tienne dans une région qui a tant souffert des ravages de la guerre. J'apprécie à un très haut degré les efforts considérables qu'au milieu des préoccupations de son programme de reconstruction notre hôte, le Gouvernement tchécoslovaque, a dû faire pour permettre à cette conférence de se réunir sur son territoire. Je tiens également à exprimer au Comité économique provisoire pour l'Europe mes remerciements pour l'aide qu'il apporte en mettant à votre disposition son secrétariat ainsi que la très importante documentation réunie par son Sous-Comité du bois.

Le but principal de cette conférence est de s'occuper des besoins des pays européens. Mais, comme vous le savez, elle constitue la première d'une série d'actions qui s'étendront au monde entier. D'autres conférences en Amérique latine et en Extrême-Orient sont en préparation. Celles-ci seront à leur tour suivies, nous l'espérons, par une conférence mondiale sur les forêts et le bois, car aucune région ne peut espérer résoudre ses propres problèmes isolément. Seule une solution obtenue grâce à une coopération internationale sera durable.

En examinant les besoins de l'Europe et les moyens de les satisfaire, vous entreprenez une tâche immense. Je suis donc convaincu que le résultat de vos travaux sera à la même échelle. Je suppose qu'en premier lieu vous établirez une évaluation exacte des quantités de bois dont les divers pays ont besoin pour les reconstructions et pour la construction de bâtiments neufs. Je suppose qu'en second lieu vous évaluerez avec une égale précision les quantités maxima de bois que les forêts pourront fournir d'ici un an environ sans dépasser les coupes normales. En comparant ensuite les quantités disponibles aux besoins probables, vous pourrez en déterminer la partie que devra satisfaire le bois fourni par d'autres parties du monde. En troisième lieu, je pense que vous commencerez au moins à jeter les bases d'un programme international à long terme destiné à introduire des pratiques forestières saines, à assurer des approvisionnements suffisants pour faire face aux besoins des différentes parties du monde et à garantir aux travailleurs de l'industrie forestière des salaires équitables.

J'ai dit à plusieurs reprises dans le passé que si les nations ne parviennent pas à coopérer entre elles pour résoudre les problèmes concernant l'approvisionnement des populations en choses indispensables à la vie, il y a peu d'espoir qu'elles parviennent à coopérer effectivement dans d'autres domaines. Je sais que les nations peuvent coopérer entre elles et je crois qu'elles le feront et que des progrès dans ce sens seront faits au cours de votre réunion en Tchécoslovaquie.


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