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RESUME

Ayant étudié les distributions des fréquences de tailles du manteau provenant de quatre campagnes de recherches halieutiques réalisées à bord de navires commerciaux au cours des étés 1967, 1972 et 1978 et pendant l’hiver 1976, nous sommes parvenus aux conclusions ci-après:

1) On a ventiléles distributions de tailles entre leurs classes d’âge normales, ce qui a permis d’étudier la croissance et les mortalités;

1a) La croissance conjuguée des deux sexes peut être décrite par l’équation de von Bertalanffy:

lt = 32,15 (1 - e - 0,38 (t + 0,34))
qui vaut également pour les mâles

La croissance des femelles peut être décrite au moyen de l’équation:

lt = 24,5 (1 - e -0,51 (t + 0,32))
où lt représente la taille du manteau.

1b) Les courbes de capture indiquent une mortalité totale de 0,75, 1,29, 1,1 et 1,09 pour les années 1967, 1972, 1976 et 1978 respectivement, sur une base semestrielle.

1c) Connaissant les efforts de pêche exercés au cours desdites années (COPACE, 1978), il a été possible de situer la valeur de M entre 0,5 et 1 (valeur annuelle), encore que très probablement sa valeur réelle se trouve plutôt beaucoup plus près de la limite inférieure indiquée.

2) On a pu établir une courbe de rapport des sexes par taille, qui a permis de définir une “mortalité en arête vive” des femelles correspondant a une taille de manteau de 22,25 cm (2,75 ans selon l’équation générale). On peut suivre cette mortalité différentielle sur les courbes de capture par sexe.

3) Les courbes de production par recrue, avec une maille de 60 mm, présentent un maximum autour de F = 1, pour M = 0,5. Elles ont une forme très aplatie, donnant des productions par recrue pratiquement égales entre F = 0,75 et F = 1,5, qui est plus ou moins la mortalité exercée au cours de l’année 1976; entre ces deux valeurs, la fécondité relative par recrue diminue d’environ 47 pour cent. Le maximum de captures ainsi prédit, correspond approximativement à l’effort exercé au cours des années 1967-1968.

Avec le maillage de 40 mm utilisé sur la pêcherie jusqu’en 1976 par la plus grande partie de la flottille de pêche, Fmax n’est que légèrement inférieure et la courbe est encore plus aplatie. Cependant la fécondité relative par recrue diminue considérablement, de quelque 67 pour cent, entre les valeurs de F, susmentionnées.

4) Le changement de maillage, de 40 à 60 mm, compte tenu approximativement de l’effort de l’année 1976, provoquerait une augmentation de 30 à 40 pour cent environ de la production par recrue en l’espace d’environ deux ans. Quel que soit l’état d’exploitation, le changement de maille bénéficie à la production par recrue.

5) Les modèles globaux de production prédisent un RME de 100 à 110 000 tonnes, correspondant à un effort de quelque 1 200 Unités du Groupe de travail du COPACE (1978), ce qui équivaut à un effort d’environ 50 pour cent supérieur à celui de 1967 et très proche de celui de 1972. La différence peut être due au fait que les modèles globaux de production intègrent la relation stock/recrutement, ou encore a l’expansion progressive de la zone de pèche dans le passé, ce qui entraînerait une interprétation optimiste de ces modèles.

6) On note, pour les années 1976 et 1977, un manque de corrélation entre les séries espagnole et japonaise de la cpue, qui pourrait être dû au changement de zones de pêche de la part de la flottille japonaise, qui aurait entraîné des répercussions sur la structure du stock, et au changement de la base de mesure de l’effort exercé par la flottille espagnole, qui maintenant se fonde sur l’effort des tiers congélateurs.

7) Il serait souhaitable d’empêcher une intensification de l’effort de pêche, du moins en attendant qu’on ait des données plus précises sur la relation stock/recrutement et qu’on puisse appliquer des techniques d’analyse de population virtuelle.


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