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LE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR FORESTIER EN AFRIQUE DE L'OUEST: ANALYSE CRITIQUE DE LA SITUATION DANS LES ZONES SÈCHES ET DEFIS À L'HORIZON 2020

by

Amadou Maïga

Sommaire

Introduction

Contexte politique et institutionnel, social et demographique, environnemental et economique de la sous region avec reference de son impact sur le secteur forestier:

evolution des politiques;

aperçu sur l'économie;

evolution de la socio-démographie;

contexte institutionnel.

2. Le secteur forestier dans la sous region:

situation de la ressource (superficie, conservation et gestion, production et utilization, autres potentiels comme le tourisme, etc..);

commerce des produits forestiers;

impact des populations (populations forestières, urbaines);

les institutions nationales (organizations et règlements);

la concertation sous régionale pour le développement forestier;

le financement du secteur forestier.

3. Conditions pour un developpement du secteur forestier en afrique de l'ouest.

4. Cles (ou problemes) du developpement du secteur forestier pour l'an 2020 dans les domaines technique, social et culturel, institutionnel, environnemental, economique et financier.

5. Conclusions.

Introduction

Face aux enjeux économiques mondiaux, il devient urgent d'accroître les richesses humaines et matérielles du continent africain et notamment de la sous région Ouest Africaine. Il reste clair que la sous région ne pourra pas parvenir à un développement socio-économique durable si sa base des ressources naturelles s'appauvrit.

L'analyse des ressources naturelles de la sous région a fait l'objet de nombreux travaux et l'on sait de mieux en mieux les décrire mais il reste très difficile d'établir les causalités des phénomènes observés a fortiori d'avoir une vision prospective de l'évolution de ces ressources. En effet la pression sur les ressources naturelles en particulier la forêt et la faune va atteindre des niveaux qui obligeront à gérer de manière beaucoup plus intensive et appropriée les écosystèmes forestiers et à imaginer des politiques de développement durable.

Le présent travail se situe dans le cadre de l'étude prospective du secteur forestier en Afrique à l'horizon 2020 (FOSA), qui a pour objectif d'aider les pays africains à identifier leurs besoins en développement futur et d'orienter à cet effet les programmes d'appui et d'investissement des agences de financement dans le secteur forestier.

Contexte politique et institutionnel, social et demographique, environnemental et economique de la sous region avec reference de son impact sur le secteur forestier

La fragilité et la relance insuffisante des économies africaines notamment celles des pays de l'Afrique de l'Ouest continue d'être source d'inquiétude car les perspectives d'une croissance plus forte demeurent incertaines au regard des remous financiers affectant les marchés émergents et la baisse des prix des principaux produits de base exportés.

Evolution des politiques

La politique économique de l'Afrique de l'Ouest s'articule autour de l'essentiel du contenu des programmes d'ajustement structurel. La plupart des pays de cette région ont mis en _uvre ces réformes pour tenter d'accélérer la croissance économique en rendant leur environnement fiscal et monétaire plus efficace, en encourageant la participation du secteur privé et en instaurant un développement agricole durable.

Après une performance économique terne et parfois morose entre 1986 et 1993, les pays de la zone CFA (Communauté financière Ouest Africaine) ont dévalué leur monnaie en 1994. L'objectif était de renouer avec la stabilité macroéconomique tout en préservant la cohésion monétaire de la zone CFA et en impulsant un nouveau dynamisme aux efforts d'intégration économique. Depuis cette période, la politique monétaire dans la zone a été largement dominée par une reconstitution plus rapide que prévue des soldes monétaires réels ce qui a permis le rétablissement de la confiance en la monnaie. La masse monétaire globale a augmenté presque parallèlement a la croissance du PIB.. En 1994, la croissance du crédit a d'abord été timide mais la remontée de certains produits de base tels que le café et le cacao entre 1995 et 1997 ont généré assez de ressources pour faire face aux besoins de financement interne, de même, le paiement des dettes intérieures de l'état combiné aux rapatriements des capitaux a fait baisser la demande de crédit.

Le déficit budgétaire global en Afrique de l'Ouest s'est creusé entre 1997 et 1998 passant de 2,2 à 3,1% du PIB. Au sein de la zone CFA le solde budgétaire par rapport au PIB s'est aggravé dans cinq pays (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger et Togo). Dans la zone, la Guinée Bissau a enregistré le ratio le plus élevé en terme de déficit à savoir 9% tandis que le Sénégal affichait un excédent marginal. Pour l'ensemble de la zone, le ratio de déficit budgétaire s'est légèrement amélioré, passant de 3 à 2,9% entre 1997 et 1998. Pour la plupart des pays de la zone, la politique budgétaire diverge avec les objectifs du programme de la zone, dans la période immédiatement postérieure à la dévaluation. Le poids de l'ajustement budgétaire est retombé de façon disproportionnée sur les dépenses sociales et dans une moindre mesure sur les dépenses d'investissement. De plus, il y a un manque d'assistance au programme d'investissement malgré l'afflux net de capitaux étrangers. Les recettes publiques ont été très inférieures aux prévisions en raison de la faiblesse du recouvrement des taxes douanières sauf en Côte d'Ivoire, au Mali et au Togo. La politique budgétaire demeure l'élément central du programme de stabilisation. Comme la plupart des systèmes scolaires de la zone souffrent encore d'un faible taux de scolarisation, d'un taux d'échec scolaire élevé et d'une allocation inefficace de ressources, la nouvelle politique budgétaire vise à améliorer le système scolaire, la formation professionnelle et la santé des populations. Le service de la dette, les salaires, et les pensions de retraite des fonctionnaires, les budgets de l'éducation, de la santé et des services sociaux, représentant plus de 80% en moyenne des dépenses totales du budget de fonctionnement.

Le rôle crucial du secteur privé est à présent bien compris en Afrique de l'Ouest. Plusieurs grosses sociétés sont en phase d'être privatisées dans la plupart des pays: Nigeria Télécommunications Limited (NITEL) au Nigeria, Air Ivoire en Cote d'Ivoire, la SONATEL (Société National de télécommunication) au Sénégal, la SOTELMA (Société de Télécommunication du Mali) au Mali etc.

L'intégration économique se met progressivement en place. En matière d'harmonisation macroéconomique, les Etats membres de la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDAO) ont défini des critères de convergence macroéconomique en vue d'une coopération plus étroite. L'un des grands secteurs dans lesquels des efforts sont également faits est celui de l'harmonisation du cadre réglementaire du système bancaire. Dans la zone franche, la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest CCEAO) et l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMA) ont intégré pour former l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dont la mission consiste en particulier à réaliser une meilleure harmonisation intra-régionale des politiques macro-économiques et à intensifier la coopération économique dans les secteurs clés.

Aperçu sur l'économie

En 1998, la croissance du PIB de l'Afrique de l'Ouest (qui se compose des économies des zones CFA et non-CFA) a été de 3% contre 4,1 l'année précédente, ceci du aux difficultés auxquelles la plupart des pays exportateurs de produits de base ont été confrontés. La baisse de la croissance en 1998 étais le prolongement de celle de 1997 qui a vu la croissance chuter par rapport à 1996 où elle atteignait 5.9% se traduisant par un ralentissement au Ghana, au Nigeria et au Sénégal. La croissance des économies plus modestes, notamment celle du Mali, du Burkina et du Bénin a été sensible. En Côte d'Ivoire, la croissance a atteint 6% en moyenne entre 1996 et 1998.

Vue sur une période plus longue, la performance économique des années 1990 est mitigée. De 1990 à 1993 la performance des pays de la zone CFA s'est affaiblie en raison d'une forte détérioration des termes de l'échange à laquelle s'est ajoutée une politique budgétaire déflationniste ce qui a finalement conduit à la dévaluation du CFA et à la mise en place d'une série de réformes institutionnelles et structurelles. La croissance du PIB réel a été ainsi remontée et depuis lors, la zone connaît une performance supérieure à celle des autres pays. Entre 1994 et 1998, les économies de la zone CFA ont enregistré un taux de croissance de 5% en moyenne contre 0,2 en 1990-1993. Dans la zone non-CFA dominée par le Nigeria et le Ghana, la croissance réelle a été positive dans l'ensemble, les évolutions cycliques traduisant les variations de l'impact des prix du pétrole sur l'économie nigérianes.

En ce qui concerne l'inflation des prix à la consommation, pour la zone CFA, depuis la dévaluation en 1994, elle a progressivement baissé et en 1998, elle n'était plus que de 4,8%. Dans la Zone non-CFA, elle atteint 15,3% en 1998 contre 10,4% en 1997 et 22,7% sur 1990-1996.

L'exportation des produits de base est prédominante dans l'activité économique de la région Ouest-africaine ce qui rend très dépendantes ces économies à l'égard des exportations de ces produits et rend les balances extérieures extrêmement sensibles aux fluctuations défavorables des marchés de matières premières. La balance commerciale a fléchi depuis le début de la décennie. Alors qu'elle était à 8,8% du PIB en 1990, elle est tombée à 0,4% en 1993 avant de se redresser et d'atteindre 5,7% en 1996. Mais depuis cette date, elle ne fait que baisser atteignant 3,1% en 1997 et 1,7% en 1998. Trois pays seulement de la sous région (Côte d'Ivoire, Nigeria et Guinée) ont enregistré des balances commerciales positives en 1998.

Les soldes de transaction reflètent les mêmes fluctuations qui résultent des changements sur les marchés des produits de base. Le déficit du solde des transactions courantes dans la région est passé de 0,1% du PIB en 1997 à 12,2% en 1998. Les principaux pays de la zone CFA affichent une amélioration des défis cites de leurs transactions courantes depuis la dévaluation de 1994.

La dette extérieure demeure l'une des préoccupations majeures de la plupart des pays de la sous-région. Au début de la décennie, le ration d'endettement par rapport au PIB s'établissait à 93,2% mais a baissé au fil u temps pour atteindre 38,3% en 1997. Sur les 15 pays de la sous région, prés de la moitié font partie de la liste des pays éligibles à l'initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Le problème de la dette de l'Afrique de l'Ouest n'est pas une crise temporaire de liquidité qui pourrait se résoudre par des accords de rééchelonnement décidés avec les créanciers. L'Afrique de l'Ouest a besoin d'un environnement économique favorable et d'une gestion saine pour maintenir la paix et la croissance économique. Le niveau élevé du coût d'opportunité social du service de la dette durant la période de l'ajustement structurel est un risque important pour notre projection à moyen et long termes.

Evolution de la socio-démographique

La population de l'Afrique de l'Ouest a stagné jusqu'à la fin du XIX ème siècle tandis que la plupart des autres continents étaient en croissance démographique. Elle n'a commencé à croître de façon significative qu'au début du XX ème siècle. Mais ce n'est qu'après la deuxième guerre mondiale avec l'amélioration des conditions sanitaires et médicales que le boom démographique a pris son essor. Depuis cette période, la région enregistre régulièrement des taux de croissance démographique élevés 3%. Cette croissance soutenue, a amené la région d'un effectif total de 40 000 000 d'habitants en 1930 à 85 000 000 en 1960 et environ 215 000 000 aujourd'hui. De tels taux qui entraînent un doublement de la population tous les 25 à 30 ans constituent un choc auquel peu de régions ont été confrontées car s'accompagnant d'une profonde mutation des conditions socio-économiques. Compte tenu des modes de vie actuels qui reposent sur une exploitation minière des ressources naturelles la croissance démographique accentue d'année en année le déséquilibre agro-socio-écologique.

La plupart des pays de l'Afrique de l'Ouest sont classés parmi les pays moins avancés de la planète en terme de développement humain. D'après le IDH (Indice du Développement Humain) du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), les pays de la sous région accusent des taux désespérément bas.

La pauvreté en Afrique de l'Ouest se traduit par les difficultés d'approvisionnement en eau potable, l'inadéquation des services de santé et d'éducation, l'insuffisance de l'apport calorifique ainsi que l'exclusion économique et sociale. L'espérance de vie moyenne y est de 51 ans.

Le taux de mortalité infantile qui avait reculé entre 1975 et 1995 reste encore élevé:au Mali 149 pour mille, au Burkina Faso 109 pour mille, en Guinée Bissau 129 pur mille. Le taux de scolarisation qui a nettement progressé dans certains pays demeure bas au Mali 31%, au Burkina 38%, . On peut noter également le nombre élevé de chômeurs, de déplacés et de réfugiés.

Contexte institutionnel

La philosophie générale de la coopération sous régionale est centrée sur l'interdépendance et l'intégration économique. Le préalable étant que chaque état dans l'élaboration de ses politiques et stratégies de développement a défaut d'une harmonisation prennent en compte la dimension régionale et joue la complémentarité avec les voisins. Parmi les organisations d'intégration sous régionale, citons la CEDAO, le CILSS (Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel) et l'UEMOA. En Afrique de l'Ouest, il y a une trentaine d'Organisations Inter Gouvernemental (OIG) conscientes de la nécessité d'une harmonisation des programmes.

Il ressort de l'analyse qui précède que la sous région a encore beaucoup à faire pour rétablir son équilibre écologique et stopper et inverser l'aggravation de la pauvreté qui touche une frange de plus en plus importante de la société. Pour réduire cette pauvreté et donc consolider la base des ressources naturelles, il faut une croissance de qualité grâce entre autre à des investissements dans des secteurs sociaux (dont, éducation, santé, formation professionnelle) mais aussi dans le secteur de la gestion des ressources naturelles pour améliorer le potentiel productif des zones rurales.

Le secteur forestier dans la sous region

Situation de la ressource

La zone sèche de la sous région Afrique de l'Ouest est caractérisée par:

La zone sahélienne où les précipitations moyenne annuelles sont inférieures a 550 mm correspondant à une période végétative inférieure à 90 jours. Ici la végétation reste éparse, l'agriculture nomade est dominante. La limite de l'agriculture sédentaire se situe autour de 300 mm. Au nord seul l'élevage transhumant est possible. Au sud, il est possible de faire pousser du mil.

La zone soudanienne où les précipitations varient de 550 à 1 500 mm. La période végétative varie entre 90 et 165 jours. Au sud, on cultive le sorgho et le coton.

Le couvert végétal est constitué d'une végétation de type savane arbustive et arborée, ainsi que d'une strate herbacée annuelle. Le couvert arboré et arbustif est constitué d'essences à croissance lente.

Convoitées pour leur potentiel énergétique et menacées par le défrichement et l'élevage, les ressources forestières de la sous région posent la question de la compétition entre la végétation naturelle, l'agriculture et d'autres formes d'exploitation économique.

Le tableau ci- après, extrait d'une étude de la Banque Mondiale a estimé pour 5 pays du Sahel le pourcentage de terres exploitables et l'occupation du sol.

Pays

Sup.

Cultures

Terres

Agric.

Forêts

totales

Forêts

Haut Pot.

Forêts

Bas Pot.

Autres

Terres

Jachères

Burkina

Faso

95.8%

14.2%

40.0%

53.6%

17.6%

36.0%

6.4%

25.8%

Gambie

90.8%

20.5%

40.2%

45.4%

5.4%

39.9%

14.5%

19.6%

Mali

55.7%

6.9%

15.0%

60.3%

19.5%

40.7%

24.7%

8.1%

Niger

36.6%

24.3%

39.1%

45.3%

11.7%

33.6%

14.7%

14.9%

Sénégal

91.8%

12.0%

24.6%

71.2%

15.6%

55.6%

4.2%

12.6%

Région

56.8%

13.9%

28.4%

56.5%

16.3%

40.2%

14.9%

14.5%

Sup.= superficie de terres qui peuvent porter des cultures, des pâturages et des forêts; Agric. = agricole; Pot.= potentiel

(Données FAO. RPTES et OCDE/WALTPS)

On constate qu'au Niger et au Mali, (on suppose que c'est le cas également pour la Mauritanie) la proportion de terres qui peuvent porter des cultures, des pâturages et des forêts est respectivement de 37% et 56% contrairement aux autres pays pour lesquels plus de 90% de la surface est exploitable. Le pourcentage de surface forestière dans l'ensemble parait important à première vue mais en faisant la comparaison des différents éléments, il ressort une situation très contrastée. Pour que la pression de l'agriculture et la conservation des ressources forestière soient en équilibre, l'espace disponible pour les agriculteurs en zone de savane doit représenter 3 à 4 fois l'espace cultivé. Ce ratio n'est pas atteint dans les 5 pays du tableau. L'extension des surfaces cultivées est plus ou moins importante selon les régions, mais le système est globalement en déséquilibre pour l'ensemble des pays de la sous région.

Un des premiers facteur d'évolution de la demande est la croissance démographique de la population qui d'une part utilise principalement le bois comme source énergétique d'autre part doit se nourrir en cultivant les surfaces toujours plus étendues.

L'utilisation de la biomasse (essentiellement bois et charbon) pour la satisfaction des demandes en énergie représente environ 85% de la consommation totale d'énergie des pays considérés. Environ 90% du bois collecté est utilisé pour les besoins des ménages (Ninin, 1994) soit sous forme de bois brut, soit sous forme de charbon de bois, essentiellement pour la cuisson des aliments. Le bois constitue la source d'énergie la moins chère du fait de l'absence de prise en compte des coûts d'entretien des forêts dans l'établissement des prix de vente. Il continuera probablement longtemps a être la principale source d'énergie domestique. Dans les pays du Sahel, on estime les besoins annuels de bois à 0,6 m3 par habitant. Il existe selon les disponibilités en bois, une adaptation de la consommation aux ressources à titre d'exemple du nord au sud du Mali la consommation par habitant passe de 130 à 620 kg de bois. La FAO (1983) estime les besoins à 0,5 m3 par habitant par an en zone désertique et subdésertique et 1 à 1,5 m3 par habitant et par an en zone de savane arborée. Selon un rapport de la Banque mondiale, le ratio bois de feu et charbon de bois sur total des rondins indique les taux d'utilisation suivants:

la Gambie et le Burkina Faso utilisent entre 95 et 99 m% de leur production de rondin en bois de feu;

le Mali, le Niger et le Nigeria entre 90 et 95%;

le Ghana et le Sénégal entre 90 et 85%;

la Côte d'Ivoire entre 66 et 63%.

Le potentiel de production ligneuse est estimé par la productivité et la densité de bois. Le Mali et le Sénégal sont deux pays du Sahel où les surfaces des forêts sont les plus importantes, le Burkina Faso et la Gambie sont ceux où la productivité et la densité de bois sont les plus fortes, au Niger ces deux critères sont les plus faibles.

La confrontation de l'offre potentielle et de la demande d'énergies traditionnelles laisse penser que dans la majorité des pays, la demande reste inférieure à la production soutenable de bois (RPTES/AFTPS/Banque mondiale) Mais il faut retenir que c'est l'accessibilité aux ressources ligneuses pour satisfaire la demande des marchés plus que la productivité soutenable de bois qui conditionne l'exploitation des ressources. La collecte de bois est beaucoup plus intense à proximité des marchés et des axes de communication car plus rentable pour les commerçants transporteurs. La demande d'énergie augmente avec la croissance démographique. A proximité des villes, les ressources forestières sont fortement sollicitées.

En zone de savane selon Griffon et Marty (1993) sur les 2% d'extension annuelle des surfaces cultivées la moitié se fait au détriment des surfaces boisées: 50 000 au Burkina Faso, 100 000 au Sénégal et 300 à 400 000 au Mali (Guèye et Lavban). Ceci ajouté à la pratique courante des feux de brousse par les éleveurs mais aussi par les chasseurs et les cultivateurs ainsi que le surpâturage peut entraîner une dégradation et un vieillissement du parc arboré, les jeunes pousses étant détruites par les feux ou les animaux. Selon Ninnin (1994), l'expansion des terres cultivées se fait au détriment de la durée des jachères et donc de leur proportion dans les terres agricoles. Le remplacement d'1 ha de forêt par 1 ha de culture ne signifie pourtant pas une disparition du stock ligneux puisque les paysans conservent ou produisent des espèces ligneuses sur les surfaces cultivées. La transformation d'une zone forestière en zone agricole représente une diminution d'environ 60% de la densité de bois et environ 70% de la productivité soutenable de bois (Ninnin 1994) ce qui représente un maintien de 30% de la productivité soutenable.

La diminution des bois et forêts n'a pas que des conséquences sur le bois de chauffe qui diminue. Les formations arborées fournissent un ensemble de produits qui peuvent être directement ou indirectement utilisés dans l'alimentation:

produits de cueillette, fruits, baies qui jouent un rôle important en période soudure ainsi que les produits de chasse;

alimentation complémentaire pour les animaux domestiques (arbres fourragers).

Les forêts jouent également un rôle prépondérant comme protection (en zone de savane contre l'érosion éolienne et hydrique et en zone de savane contre l'érosion pluviale en nappe). L'apport des arbres en terme de productivité agricole est connu. Dans la région de Niamey, la création de brise vent a augmenté la production de mil de 20 à 30%. Les formations arborées qui ont une meilleure infiltration de l'eau (et donc la pousse d'un tapis herbacé de meilleure qualité) jouent un rôle dans le cycle de l'eau. Elles jouent également un rôle important dans la pharmacopée, la recréation et le tourisme.

Commerce des produits forestiers

Dans certains des pays de la sous région Afrique de l'Ouest (Ghana, Côte d'Ivoire, Nigeria) les forêts peuvent une source de matières premières pour les industries qui produisent des produits ligneux et des fibres destinées au secteur moderne essentiellement urbain de l'économie. Les grumes pour la construction de logements, les panneaux pour le mobilier, le papier pour imprimer et écrire sont des produits courants. Le commerce des produits forestiers peut constituer une partie considérable du secteur industriel permettant d'obtenir et d'économiser des devises grâce aux exportations et à la substitution des importations. Cependant l'objectif générateur de recettes publiques peut entrer en conflit avec les valeurs de la forêt par le biais d'autres liens tels que l'environnement et les produits non ligneux. Avec l'avènement du commerce, les forêts ne se contentent plus d'entretenir l'écosystème local mais répondent de plus en plus à la demande des marchés éloignés. Le commerce international intègre les forets dans le système économique mondial plutôt que dans le système économique national ou local. Aussi, la répartition des coûts et bénéfices dans la production de bois d'_uvre diffère - t -elle considérablement de celle des produits vendus sur les marches locaux ou des produits de subsistance. Le bois d'_uvre étant l'un des principaux produits de base du commerce international. L'industrie forestière qui exploitait autrefois des ressources qu'elle croyait inépuisable est forcée devant les exigences politiques de durabilité de s'attacher à maximiser les profits tirés d'un volume réduit de bois de meilleure qualité ou tiré de forêts secondaires ou de plantations forestières de moindre qualité. Cependant il faut retenir qu'un grand nombre de produits que procurent les forêts et les arbres comme loisirs et esthétique, amélioration de l'environnement, conservation des sols, des eaux et de l'habitat ne sont pas commercialisés et n'ont pas de prix de marché ni de valeur monétaire. Dans certains cas ils ne sont pas bien définis et quantifiés et les moyens de les quantifier n'ont pas été mis au point. Certains produits n'ont que des effets locaux alors d'autres peuvent avoir une valeur au niveau mondial.

Impact des populations

Les avantages tirés de la forêt par l'homme se traduisent par de nombreux impacts touchant à de multiples facettes de la vie sociale et économique ainsi que l'écologie. Ces impacts sont:

Impacts techniques ou écologiques:

gaspillage des ressources ligneuses précieuses;

perte de l'habitat de la faune et de la flore entraînant une perte de biodiversité;

l'érosion des sols.

Impacts sociologiques:

la disponibilité des formations arborées, autour des villages et des grandes villes s'accompagne naturellement d'un accroissement du temps de travail (de celles et ceux qui vont faire la collecte du bois de chauffe nécessaire à la cuisine);

ainsi les principaux impacts sociologiques sont entre autre:

l'augmentation du temps de travail de certains groupes en particulier les femmes;

pertes de métiers - qualifications;

conflits et exode rurale.

Impacts économiques:

perte du patrimoine forestier qui est une perte importante non prise en compte dans la comptabilité nationale;

la baisse locale de la fertilité des sols entraînant la nécessite pour les agriculteurs de se contenter de récolter autant avec plus d'effort et de dépenses;

l'augmentation de la fréquence des crues responsables de dégâts matériels mais aussi humains dont les pertes économiques ne sont pas souvent évaluées par une insuffisance d'information qualitative.

D'une manière générale les impacts sont écologiques, mais aussi et surtout économiques et sociologiques par la dégradation des sols et toutes ses conséquences nocives ainsi que la perte des produits et services secondaires des forets.

Les institutions nationales

Les programmes forestiers ne se déroulent bien que s'il y a harmonie ou cohérence entre divers types d'institutions a différents niveaux, entre les règlements officiels des services publics et les règles traditionnelles des communautés locales. Le cadre institutionnel dans lequel se déroule un programme forestier influe sensiblement sur les types, l'ampleur et l'importance des effets du programme. Ainsi le succès ou l'échec des programmes forestiers et la façon dont ils sont identifies, conçus, choisis et mis en _uvre dépend dans une large mesure de la nature du cadre institutionnel. Il s'agit de savoir si les institutions compétentes permettent l'identification des différents intérêts en jeu et légitiment la participation de tous les principaux acteurs à l'exécution, à la gestion et à l'évaluation des programmes forestiers. Les institutions forestières devront faire face à la pression constante qu'exercent les milieux politiques et l'opinion publique pour que l'on fasse d'avantage en ce qui concerne les questions essentielles (protection, gestion, exploitation des forêts etc.)

Les carences générales liées aux questions institutionnelles les plus répandues sont:

manque de continuité en raison de changements de gouvernement, de politique, de budget ou de personnel;

programme trop ambitieux;

coûts sous estimés et avantages surestimés.

La foresterie qui s'occupait autrefois de l'aménagement des arbres est passée à la gestion d'un système complexe de ressources, ce qui suppose des liens directs avec l'agriculture, l'énergie et d'autres secteurs. Par conséquent la tache principale des institutions forestières consiste à faire face à la diversité et à la complexité de l'aménagement des forêts à des fins multiples et pour divers usagers mais l'on ne dispose actuellement que de rares stratégies d'exécution éprouvée. Dans la plupart des pays de la sous région, les institutions forestières publiques et le cadre de politique générale pour le développement et l'utilisation des forêts n'ont pas été crées pour accomplir les taches complexes et difficiles requises pour les programmes forestiers. De plus, les services forestiers manquent de fonds, de techniciens ou de compétences pour faire face aux responsabilités traditionnelles comme la planification, la protection, la gestion des ressources forestières et pour s'occuper des nouveaux programmes à l'ordre du jour tels les produits forestiers non ligneux, la biodiversité, l'agroforesterie. Souvent les liens entre les services forestiers et les organismes techniques connexes ne sont pas bien définis et les programmes intersectoriels sont difficiles à mettre en _uvre. Les règles fondamentales et les rapports de collaboration nécessaires pour accroître le rôle du secteur privé ou des organisations et groupes locaux restent en général floues. Les législations et les politiques forestières ne sont pas toujours compatibles avec les politiques et les lois d'autres secteurs notamment en ce qui concerne le développement industriel et agricole, l'environnement et le droit foncier.

La concertation sous régionale

Le potentiel de coopération et de développement des synergies au sein de la région Ouest Africaine est élevé. Les enjeux de la coopération économique sont orientés selon un axe intérieur - côte qui lie les divers pays sahéliens de l'intérieur aux pays côtiers du Golfe de Guinée et le Mali aux groupes des pays sahéliens et côtiers. L'évolution de la coopération régionale va largement dépendre de la volonté politique des grands pays côtiers qui constituent le c_ur économique de la région Nigeria, Ghana, Côte d'Ivoire pour l'essentiel, Guinée en ce qui concerne les pays sahéliens côtiers. Les pays sahéliens peuvent à travers le CILSS avoir un poids dans les évolutions régionales. Car leurs potentialités sont importantes et le dynamisme de leurs hommes d'affaire est connu. L'Afrique de l'Ouest place un grand espoir sur les grandes unions économiques de la région La CEDAO qui offre un cadre géographique cohérent et l'UEMOA qui constituer une étape vers la réalisation de l'objectif d'intégration régionale. L'intégration régionale exige la mobilité des capitaux pour la pleine réalisation des avantages comparatifs potentiels distribués dans le Sahel et dans l'espace Ouest Africain. Dans ce cadre la création d'entreprises conjointes est indiquée (entre opérateurs économiques des pays sahéliens et leurs partenaires de pays non sahéliens de l'Afrique de l'Ouest). Des codes des investissements et un environnement financier approprié constituent des instruments incitatifs à cet effet. Lever les entraves multiples et diverses qui freinent l'avènement de l'intégration tel est le défi que les Sahéliens doivent mener.

Le financement du secteur forestier

Le développement durable qui intègre le développement forestier durable vise non seulement la promotion de la croissance économique mais aussi les conditions qui en assurent la pérennité, il s'agit de l'équité sociale dans la répartition des coûts et bénéfice de la croissance mais aussi de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Le développement durable a donc une dimension triple: économique, politique et écologique. La notion de développement durable considère l'environnement à la fois comme un coût et un investissement. En tant que coût, la protection de l'environnement est le fait de l'interdépendance globale des pays. Elle requiert la mobilisation de ressources additionnelles et nouvelles Nord Sud mais aussi Sud Sud. En tant qu'investissement, elle est une composante essentielle du développement et devient un des facteurs de production et de compétitivité qui conditionne à terme le rythme et la qualité de la croissance économique à l'échelle locale, régionale et planétaire. le développement durable est une problématique transectorielle, à l'interaction des problèmes de finance internationale, d'échanges commerciaux, de transferts technologiques et de politiques d'ajustement structurel. La relation interactive entre environnement et développement est désormais bien comprise. Le sous développement est en soi un élément constitutif, une cause de la détérioration de l'environnement et particulièrement des ressources forestières.

La justification de l'aide publique dans l'opinion des pays donateurs reste forte pour la préservation de l'environnement mais les méthodes de l'aide sont actuellement remises en question. Par ailleurs l'aide devient de plus en plus multipolaire: les partenaires se multiplient dans les pays sahéliens mais aussi du côté de l'offre de financement et de services: collectivités locales du Nord, les entreprises, les organisations professionnelles viennent de plus en plus s'ajouter aux traditionnelles ONG, bureaux d'études et agences d'exécution. Cette diversification peut être une source de richesse qui augmente les chances d'une coopération plus étroite mais elle peut aussi déboucher sur la multiplication des conflits d'intérêts et de compétence.

L'aide au développement diminuant sans cesse, Les Etats ouest africains du fait d'une conjoncture économique difficile devront d'abord compter sur leurs propres ressources et sur les possibilités qu'offre la sous région dans ce domaine.

Conditions pour un développement du secteur forestier en Afrique de l'ouest 

Les forêts comme indiqué plus haut constituent une ressource capitale pour les Sahéliens en raison de son utilité dans le contrôle de l'érosion, la fertilisation des sols, l'alimentation humaine et animale, la pharmacopée traditionnelle etc. La productivité des forêts naturelles est faible au Sahel, en particulier dans les zones les plus arides et la plupart des reboisements à grande échelle n'ont guère connu de succès en dépit des moyens importants mie en _uvre et ayant pour objet de compenser les pertes.

Pour limiter la pression sur les forêts naturelles, il faut tout en initiant les économies d'énergie et l énergie alternative et le développement des alternatives renforcer l'intérêt des ruraux à assurer une bonne gestion des forêts naturelles et à planter et à entretenir les arbres dans les zones cultivées par le choix d'espèces locales ou à grande valeur commerciale.

Les conditions pour développement durable pour le secteur forestier en Afrique de l'Ouest sont les suivantes:

Conditions générales

nécessité d'une vision à long terme pour la sous région qui tienne compte des dynamiques en cours précisant les risques et les enjeux pour chaque acteur et déclinant le choix d'une ou de plusieurs variables de commande pour dessiner un cadre d'inscription de la réflexion prospective (combien seront les Ouest Africains à l'horizon 2020? de quoi vivront-t-ils? comment géreront-t-ils leurs ressources? quelles seront les institutions, les stratégies? etc.);

nécessité d'une volonté politique qui doit se traduire par un ensemble de lois permettant d'agir et par l'allocation de ressources nécessaires;

nécessité de données de planification adéquates qui puissent guider les décisions politiques.

Conditions spécifiques

la prise en compte des différentes échelles géographiques et de la diversité des acteurs impliqués dans le cadre d'une approche régionalisée;

l'implication des populations et la prise en compte de leurs connaissances dans le cadre de la gestion des ressources;

l'évaluation technique et socio-économique des programmes de plantation pour tirer les leçons des succès et des échecs;

une gestion agroforestière de l'espace rurale et une prise en compte du rôle de l'arbre dans la Lutte Contre la Désertification (LCD);

une attention spécifique aux zones urbaines et péri -urbaines menacées de dégradation accélérée du fait de la surexploitation du bois énergie;

la mise au point de méthodes comparables d'estimation rapide du potentiel ligneux et non ligneux sur pied ainsi que le développement d'outils adaptés et la mise sur pied d'un système de suivi écologique à long terme pour les formations ligneuses;

le développement et la diffusion de méthode de gestion et d'économie de l'eau;

instaurer une étroite coopération pour la circulation de l'information et la communication.

Cles (ou problemes) du developpement du secteur forestier pour l'an 2020 dans les domaines techniques, social et culturel, institutionnel, environnemental, economique et financier

Le développement forestier durable implique l'entretien continu de qualité de la forêt en terme de volume sur pied et du respect de l'équilibre dynamique entre les différentes composantes biotiques et abiotiques et la diversité génétique tout en assurant une production soutenue. Ainsi de nombreux problèmes affectant l'écosystème forestier de la sous région devront être résolus dans les années à venir. Les problèmes entravant la durabilité des ressources forestières devront être abordés dans la perspective de critères internationalement reconnus pour une gestion forestière durable notamment l'expansion des ressources forestières, la santé et la vitalité fournies par et pour les forêts, leurs diversités biologiques, leur fonction productive, leur protection et celle de l'environnement, les nécessités sociales et de développement ainsi que le cadre légal, politique et institutionnel. En ce qui concerne les problèmes identifiés, il s'agit de la pression démographique, du déboisement (qui contribue -35%- à la concentration de dioxyde de carbone), de la circulation insuffisante de l'information, des technologies pauvres. La pratique de l'agriculture également menace la subsistance des forêts puisque aucun aménagement approprié n'est mis en place. Les terres agricoles tendent à perdre leur fertilité et à se dégrader. La conjonction de facteurs climatiques et naturels défavorables et persistants a instauré un déficit vivrier qui a amené certaines populations à développer des stratégies de survie parmi lesquelles l'exploitation minière des ressources naturelles.

La sous région ouest africaine dispose d'atouts à valoriser qui constituent les clés de développement à savoir:

la mise en _uvre de la CCD (Convention to Combat Désertification) qui est un instrument juridique qui scelle un pacte de partenariat mondial pour les actions concertées en vue d'asseoir les bases d'un développement durable dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches;

la plupart des pays de la sous région connaissent une relative stabilité politique et un mouvement de démocratisation et de décentralisation des pouvoirs et des instances de décision;

un engagement manifeste en faveur de l'intégration sous régionale et du développement humain durable à travers les réformes en cous dans les pays;

la présence de ressources forestières encore appréciables et un potentiel irrigable important;

la disponibilité croissante de ressources humaines de bonne qualité et des populations capables de s'adapter aux changements;

un capital d'expérience appréciable en matière de LCD et de politique de développement;

une longue tradition d'échanges, d'alliance et de solidarité fondée sur l'histoire et la culture;

l'émergence de mouvements associatifs et d'ONG ayant des interventions pertinentes dans plusieurs domaines;

la présence de nombreuses institutions de coopération sous régionale fonctionnelles ayant une riche expérience dans les domaines de la GRN et la LCD.

Conclusions

Pour faire face aux enjeux du développement durable, l'Afrique de l'Ouest doit envisager d'augmenter le couvert forestier dans les décennies à venir. Le reboisement et l'afforestation constituent les meilleures manières d'éliminer de l'atmosphère une quantité appréciable de dioxyde de carbone (les forêts du monde renferment environ 75% du carbone existant contenu dans l'écosystème terrestre, mais leur destruction contribue environ à hauteur de 25% aux quantités globales d'émission CO2 dégagé dans l'atmosphère du fait des activités humaines - Houghton 1993). Planter offre de nombreux aspects positifs y compris une production conséquente de produits ligneux, le contrôle de l'érosion et la réhabilitation des terres dégradées. Les techniques traditionnelles doivent être développées. L'attention doit également être portée sur les produits forestiers non ligneux rotin, résine et plantes médicinales. Les problèmes d'environnement communs pourraient être mieux traités par le biais d'échanges d'informations. A l'aube du 21 ème siècle, il devient indispensable de mettre en place une science basée sur l'information et sur laquelle s'appuieront les décisions politiques. Parvenir à un développement forestier durable dépend de la prise de conscience de populations mieux informées et de la concertation avec des décideurs politiques. Il sera nécessaire de convaincre les communautés locales des bénéfices qu'elles pourront tirer de la conservation de la forêt qui n'est autre que leur héritage naturel. La recherche devra accorder une attention particulière à la reproduction des arbres, à leur amélioration génétique tout en substituant la technologie agroforestière aux pratiques d'agriculture destructives. Il s'agit également de trouver des alternatifs viables.

Il est aujourd'hui établi que le cercle vicieux du sous développement qui repose sur les liens de causalité entre une croissance démographique élevée, la pauvreté et la dégradation de l'environnement ne peut être brisé que par la poursuite de trois approches interdépendantes: promouvoir la croissance économique durable, encourager la responsabilisation de tous les individus au processus de production et garantir la pérennité de l'environnement. Il faut également s'assurer que les futurs projets causeront un minimum de dégâts à l'environnement et que des mesures seront prises pour réparer les dommages. Il faudra définir des politiques nationales et promouvoir dans ce cadre la prise en compte des principes de participation et de partenariat . Il faudra apporter un appui, à la mise en _uvre et au suivi des mécanismes sous régionaux (ex. PASR). Les ressources des pays à la fois humaines et matérielles doivent être mobilisées, à ces ressources s'ajouteraient des ressources extérieures. Il est attendu de tous les acteurs (Etat, OIG, Société civile, Opérateurs privés) un engagement effectif.

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ANNEXE III: ETUDE PROSPECTIVE DU SECTEUR FORESTIER EN AFRIQUE (Cont.)

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