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Radio rurale et technologies de l'information et de la communication : les défis

Par Bruce Girard - Consultant

Biographie

Bruce Girard possède une large expérience en journalisme, recherche et développement international. Bruce Girard a publié de nombreux articles et collaboré à la rédaction d'ouvrages sur la communication, les politiques de communication et les médias alternatifs, notamment A Passion for Radio: Radio waves and community (Black Rose Books, 1992), La gestion des médias mondiaux : un guide pour les débutants (Rowman and Littlefield, 2001). Il a conçu, animé ou participé à des ateliers sur Internet, les nouveaux médias et la radiodiffusion, dans plus de 25 pays. Il a notamment organisé et co-présidé deux conférences internationales sur la radio et Internet dans les pays en développement à Kuala Lumpur, (Malaisie, 1999, www.comunica.org/kl/) et à Tampa (Floride, 2000, www.comunica.org/tampa/).

Résumé de la communication

Ces dernières années, les questions liées à l'importance du savoir au service du développement et au fossé numérique ont occupé une place essentielle dans le calendrier international. Malgré cet intérêt, le fossé entre les pays et les secteurs qui sont connectés et ceux qui ne le sont pas, s'est tellement creusé qu'il n'est pas envisageable de l'éliminer avec des solutions purement techniques.

Compte tenu de cette barrière, si l'Afrique rurale veut accéder au savoir qui peut soutenir son développement, elle devra le faire avec des stratégies nouvelles, des technologies différentes et en s'appuyant sur l'existant.

La recherche a montré que les systèmes et réseaux d'information et de savoir sont très efficaces lorsqu'ils se construisent à partir des systèmes d'information existants en y incorporant des intermédiaires communautaires, institutions ou individus, qui peuvent jouer le rôle de passerelles entre Internet et les communautés. La radio est déjà considérée comme un élément clé des systèmes d'information locale et possède toutes les caractéristiques qui en font un bon intermédiaire, à savoir " la proximité, la confiance et le savoir ainsi que l'aptitude à combiner le cyber-savoir et le savoir contextuel de l'environnement où il est exploité".

Au cours des cinq dernières années, trois pistes de convergence entre radio et Internet au service du développement et la démocratie ont émergé.

  1. Des réseaux de radiodiffuseurs indépendants ont été établis à l'échelle nationale, régionale et mondiale.
  2. Les stations de radio ont utilisé Internet pour trouver des informations utiles aux communautés et les ont mises en forme pour les rendre accessibles, devenant ainsi des portails pour Internet.
  3. Les stations de radio ont utilisé Internet pour faciliter la communication avec les émigrants permettant ainsi aux communautés et aux cultures de continuer à se développer, malgré les nouvelles configurations et positionnements géographiques imposés par la mondialisation.

La présentation conclut en observant que la technologie n'est ni une barrière infranchissable, ni une panacée. Les technologies et les pratiques de la communication sont en pleine mutation. La combinaison entre les radios rurales et Internet constitue une opportunité, permettant d'utiliser le meilleur de chacun de ces médias. Cette synergie transformera les radios rurales de la nouvelle génération en de puissants outils capables de combiner la recherche et la réflexion pour renforcer l'accès au savoir, le développement et la démocratie.


Communication

Le fossé numérique

La radio rurale

La radio de la prochaine génération

Réseaux

Portails

Communication avec les émigrés

Conclusions et suggestions pour le futur


COMMUNICATION

Il est juste que nous nous rencontrions ici, en Italie, la terre natale de Guglielmo Marconi, qui, il y a cent ans de cela a mis en évidence le potentiel de communication de la radio. Jusqu'à ce qu'en janvier 1901, Marconi transmette la nouvelle de la mort de la reine Victoria, de l'Ile de Wight vers les Cornouailles, à 300 kilomètres de distance, on a cru que les ondes radiophoniques ne pouvaient pas épouser la courbure de la terre et que la radiodiffusion était donc limitée à un maximum de 100 kilomètres. L'expérience de Marconi a non seulement prouvé le contraire, mais elle a constitué la première étape vers sa première retransmission transatlantique sans fil, entre les Cornouailles et le Newfoundland, au Canada, en décembre de la même année.

Il est important de revenir sur ces transmissions de Marconi en 1901, pour deux raisons.

Constatons d'abord que les innovations qui ont permis ces premières transmissions sont les mêmes qui, peu après, ont rendu possible l'essor de la radio moderne. Au 20ème siècle la technologie avançait rapidement et seulement cinq ans après la transmission transatlantique historique de Marconi, les opérateurs radio sur les bateaux du même océan furent surpris d'entendre une voix humaine sortir des équipements construits par Marconi et qui ne produisaient habituellement que des signaux en morse. On était alors en 1906 et Reginald Fessenden, un inventeur canadien avait réalisé sa première transmission audio à longue distance. Trois ans plus tard, la première station de radio officielle transmettait des nouvelles et des programmes de musique enregistrée tous les vendredis pour une poignée de précurseurs de la Silicon Valley, qui habitaient à San Jose, en Californie et qui avaient acheté des récepteurs radio avant même l'existence de la première station de radiodiffusion.

Mais la communication sans fil que les expériences de Marconi avait rendue possible était bien plus qu'une avancée technologique. C'était également un jalon essentiel de la mondialisation en temps réel qui s'avérait être un des plus importants phénomènes du siècle dernier, avec toutes les énormes conséquences économiques et sociales qui l'ont accompagné. Les émetteurs de Marconi étaient peut être encombrants et hors de prix, selon les normes actuelles, mais leur taille ne réduit en rien le fait qu'ils préfiguraient les autoroutes de l'information, en permettant des échanges d'information à l'échelle planétaire et à la vitesse de la lumière, au moins pour ceux qui se trouvaient au centre de l'activité économique mondiale. Mais pour ceux qui se trouvaient à la périphérie, les transmissions de Marconi étaient aussi un signe précurseur de ce que l'on peut appeler le fossé numérique

Dans cette présentation, je voudrais d'abord parler de la nature du fossé numérique et des limites d'un modèle Internet importé des USA, placé dans le contexte de l'Afrique rurale, et ensuite insister sur les raisons qui expliquent le succès de la radio dans ce même contexte. Ensuite, j'examinerai les pistes qui permettent, en combinant Internet et la radio rurale, de constituer des réseaux peu coûteux et offrant la possibilité d'améliorer les programmes des radios et de faciliter les communications avec les communautés émigrées. Enfin, je vous proposerai quelques conclusions et quelques suggestions pour l'avenir.

LE FOSSÉ NUMÉRIQUE

Cent ans plus tard, le fossé numérique est au centre des préoccupations des gouvernements, des agences internationales et des organisations de la société civile, partout dans le monde. Au cours des dernières années il y a eu d'innombrables séminaires, études et déclarations à propos du fossé numérique, du fossé de la connaissance et du rôle du savoir dans le développement. Il n'est pas étonnant qu'Internet ait constitué le lieu de débat le plus actif sur ces questions. Si vous tapez fossé numérique sur un moteur de recherche comme Google, vous trouverez plus de 250 000 réponses.

Au fur et à mesure que le débat se poursuit, la définition du problème devient de moins en moins claire alors que la complexité de la question devient de plus en plus évidente.

Il y a quelques années, l'essentiel du débat tournait autour de la notion d'accès aux technologies de l'information. Les activités de pointe se situaient dans les domaines de la privatisation des monopoles d'état sur les téléphones, la mise en place de fournisseurs d'accès et de services liés à Internet et le développement de technologies bon marché pour étendre les capacités de connexion. Cette orientation a été récemment mise en lumière au cours de la réunion du G8 à Okinawa, consacrée au fossé numérique.

Eliminer ce fossé est une entreprise titanesque.

Bien que les chiffres varient selon les sources, les grandes tendances sur les questions d'accès sont maintenant bien connues. Selon la NUA, une société irlandaise qui a mené de nombreuses enquêtes approfondies sur l'utilisation d'Internet depuis 1995, il y a aujourd'hui 407 millions de personnes connectées sur le réseau dans le monde, c'est à dire environ 6,5% de la population mondiale. Parmi eux 69% se situent en Amérique du Nord ou en Europe occidentale, qui abritent 10% de la population mondiale. Une poignée de pays d'Asie et du Pacifique représentent à peu près 26% des internautes. Environ 4% se situent en Amérique latine. L'Afrique, avec à peu près la même population que l'Amérique du nord et l'Europe réunies, ne compte que 0,75% des internautes dans le monde.1 Soixante cinq pour cent des canadiens adultes sont connectés.2. En Afrique, moins de un pour cent de la population est connectée, plus de la moitié en Afrique du sud et à peu près personne dans les zones rurales.

N'oublions pas qu'un tiers de la population mondiale n'a pas accès à l'électricité et que les trois quarts de l'humanité n'ont jamais passé un coup de fil. De l'autre côté de la frontière, en 2005, le nombre de foyers américains qui disposeront d'un accès haut débit à Internet sera de l'ordre de 36 millions, chiffre bien supérieur au nombre de foyers qui disposent d'un accès par téléphone pour la première fois.3

Si la seule façon de renforcer le savoir pour le développement était de résoudre le problème du fossé numérique et de donner à l'Afrique rurale le même accès à Internet que dans le monde développé, nous n'y parviendrions pas, même en y consacrant une vie de travail. Les aspects technologiques sont certes importants, mais il ne suffit pas de se consacrer exclusivement au développement quantitatif des infrastructures de communication dans le monde rural africain (plus d'ordinateurs, plus de satellites, plus de bande passante, plus de vitesse). Si l'Afrique rurale veut accéder aux connaissances pour le développement, elle devra le faire avec des stratégies nouvelles et des technologies différentes, en bâtissant d'abord sur ses propres acquis.

Même si nous étions capables de supprimer le fossé numérique, en termes d'infrastructures en fournissant à l'Afrique rurale un plein accès à Internet, cela ne résoudrait pas le problème. Les possibilités d'information et de communication offertes par Internet sont une contribution nécessaire, mais pas suffisante pour résoudre le problème de l'accès aux connaissances pour le développement rural.

Au fur et à mesure que le débat avance, une chose est claire : plus que de technologies, les besoins portent sur des contenus pertinents et riches, qu'ils soient numériques ou non. La lutte contre la pauvreté se mène avec du savoir et le savoir est véhiculé en termes de contenus. Il devient également clair que ces contenus sont plus efficaces lorsqu'ils empruntent les canaux habituels des systèmes locaux d'information. Ceci nous conduit à la notion d'intermédiaires communautaires évoquée par Richard Heeks, c'est à dire les institutions et les individus qui accèdent à Internet et qui peuvent jouer le rôle de passerelles entre le réseau et les communautés. Les caractéristiques d'un bon intermédiaire communautaire sont "la proximité, la confiance et le savoir ainsi que l'aptitude à combiner le cyber-savoir et le savoir contextuel de l'environnement où il est exploité".4

Il faut donc considérer que si Internet est un des chemins de la connaissance, il n'est pas le seul ; et il n'est pas forcément non plus le meilleur. C'est là que la radio a montré sa puissance, dans le passé et pourrait encore, si les bonnes décisions politiques et stratégiques sont prises, jouer un rôle essentiel dans le futur.

LA RADIO RURALE

Plus de quatre vingt dix ans après son invention, la radio demeure le moyen de communication le plus accessible, le plus économique et le plus flexible. Dans les zones rurales, la radio est d'ailleurs souvent le seul média de masse disponible.

Des coûts de production et de diffusion peu élevés ont permis à la radio de donner une interprétation du monde à partir des perspectives locales et de répondre aux besoins d'information des gens au sein des communautés. Plus que tout autre moyen de communication de masse, la radio sait parler la langue et le langage du terroir. Ses programmes prennent en compte les interrogations locales et permettent à la fois de conserver et de valoriser les patrimoines culturels et économiques des communautés.

Plus que tout autre média, la radio est locale. En Amérique latine, par exemple, alors que la plupart des programmes de radio sont produits à l'échelle locale ou nationale, il n'en va pas de même pour la télévision où seulement 30% des programmes proviennent de la région, alors que 62% arrivent des USA.5 La langue Quechua est parlée par près de 10 millions de personnes en Bolivie, en Equateur et au Pérou et pourtant elle est totalement absente des écrans de télévision de la région, alors que rien qu'au Pérou, environ 180 stations de radio diffusent régulièrement des programmes dans cette langue. Ceci est également vrai en Afrique, où les radios locales produisent leurs propres programmes et s'adressent aux communautés dans leurs propres langues.

Par ailleurs, les récepteurs radio sont désormais largement accessibles. En Afrique, on compte seulement deux lignes téléphoniques, mais vingt postes de radio pour cent personnes. Même dans les zones rurales, les gens peuvent accéder à un poste récepteur. Les stations de radio sont également nombreuses. Il y a quinze ans, il y avait seulement 10 radios privées dans toute l'Afrique sub-saharienne ; il y en a aujourd'hui des milliers, y compris dans les zones rurales. En 1985, le terme de radio rurale se référait généralement à une division qui produisait et diffusait des programmes pour les paysans, au sein des radios nationales. Aujourd'hui radio rurale signifie radio locale. Et au-delà des populations rurales dans leur ensemble, ce sont les femmes, les jeunes, les minorités ethniques et linguistiques et même les enfants qui ont été les grands bénéficiaires de l'explosion de la radio et ont entendu leur voix sur les ondes pour la première fois.

Bien avant qu'Internet ne réalise la combinaison entre média et télécommunications, la radio rurale jouait déjà un rôle de "téléphone communautaire" avec plusieurs heures de programmes par jour consacrées à la diffusion de messages personnels, d'avis de naissances et de décès, d'invitations à des cérémonies, de commandes de nourriture et de matériel à la boutique du village voisin, d'appels à des assistances médicales urgentes, et même pour recevoir des conseils médicaux personnalisés fournis par le médecin local

Dans beaucoup de zones rurales, la radio est la seule source d'information sur le prix des productions agricoles de base sur le marché et donc la seule défense contre les spéculateurs. Elle est utilisée par les services de vulgarisation agricole, elle représente un vecteur d'éducation formelle et non formelle et elle joue un rôle important pour la préservation des langues et des cultures locales.

Si dans une partie du monde, la radio est considérée comme un acquis et n'y représente pas plus qu'un accessoire de plus dans une voiture, dans d'autres parties elle joue toute une série de rôles essentiels : elle constitue le seul moyen de communication de masse accessible à tous, elle joue le rôle d'outil "personnel" de communication en remplissant la fonction de téléphone communautaire et elle est une école, le premier point de contact des communautés avec les infrastructures globales du savoir.

Ce média a fait la preuve de sa puissance pour promouvoir le développement. Une radio pertinente, intéressante et interactive permet à des communautés jusqu'alors marginalisées de se faire entendre et de participer au processus de démocratisation ; et aussi de donner leur avis sur les décisions qui orienteront leur vie et permettront d'améliorer leurs conditions d'existence.

LA RADIO DE LA PROCHAINE GÉNÉRATION 6

Les quatre caractéristiques principales qui ont le plus joué dans le succès de la radio comme média de développement sont sa force de persuasion, son caractère local, son oralité et sa capacité à associer les communautés et les individus dans un processus interactif de communication.

Internet est également caractérisé par son interactivité et techniquement, son potentiel dans ce domaine est largement supérieur à celui de la radio. C'est aussi une banque de savoir et parmi ses 300 millions de pages, il y a une quantité considérable d'informations pertinentes sur les questions relatives au développement. Toutefois, outre l'écrasant problème de l'accès, que nous avons déjà évoqué, Internet se heurte aussi aux obstacles de la langue.7, des taux élevés d'analphabétisme, du manque d'interfaces avec les systèmes locaux d'informations, et d'une insuffisance d'informations locales pertinentes.

Au cours des cinq dernières années, de nombreuses expériences ont été lancées dans le but de combiner les potentiels des radios locales indépendantes et d'Internet. Plusieurs de ces expériences ont été présentées et discutées au cours de deux séminaires, l'un organisé en septembre1999, à Kuala Lumpur, Malaisie par l'association des radiodiffuseurs d'Asie,8 et l'autre en septembre 2000 en Floride, USA sous les auspices de l'association des radiodiffuseurs d'Amérique latine et des caraïbes.9 Des projets similaires ont été mis en _uvre en Afrique, en Amérique du Nord et en Europe. Ces expériences ont pris trois formes principales :

  1. Projets utilisant les technologies de l'information et de la communication pour appuyer des réseaux de radiodiffusion indépendants à faibles coûts ;
  2. Projets utilisant les stations de radio locales comme intermédiaires communautaires ou comme portails pour Internet, et ;
  3. Projets qui utilisent les technologies d'information et de communication pour faciliter la communication entre les communautés locales et les émigrés.

RÉSEAUX

L'agence de presse Púlsar

La première initiative d'envergure pour lier des radios privées à travers Internet a été prise par l'Agence de presse Púlsar, une Agence d'information radiophonique hispanophone basée en Equateur et qui distribue ses informations par courrier électronique et par Internet.10

Púlsar a démarré ses activités en 1996, en envoyant une revue de presse quotidienne de 10 à 12 articles à 48 abonnés en Amérique latine. Les principales sources d'information à cette époque étaient les sites Internet des principaux journaux latino-américains et les dépêches quotidiennes de l'Agence IPS. Les informations provenant de ces sources étaient reformulées dans un style radiophonique et en prenant en compte les attentes des sociétés civiles latino-américaines, puis elles étaient distribuées par courrier électronique pour un usage immédiat. Les journalistes des stations étaient libres d'utiliser ces informations à leur convenance et de les lire en direct sur l'antenne.

Cinq ans plus tard, les services de Púlsar sont envoyés par messagerie électronique à près de 2500 abonnés dans plus de quinze pays et sont disponibles gratuitement sur un site Internet actualisé plusieurs fois par jour. L'agence a également diversifié ses sources d'information en constituant notamment un réseau de plus de 40 correspondants et une série de services d'informations nationales ou thématiques. En 1997 Púlsar a commencé à proposer un nouveau service audio, avec de courts sujets proposés en format MP3, pour les stations qui ont la possibilité technique de les recevoir et de les exploiter. Quelques éléments sont disponibles en version audio intégrale et une revue audio quotidienne est également disponible pour téléchargement à partir du site Internet de l'agence.

Une enquête sur les stations de radios privées et communautaires, entreprise avant le lancement de Púlsar, a servi à identifier les problèmes que ces stations avaient à résoudre et donc à déterminer les services qu'il fallait proposer. L'étude a particulièrement mis en relief l'évolution du marché de la radio, les sources internationales d'information et de programmes et les opportunités offertes par Internet.

L'évolution du marché de la radio

L'étude a mis en évidence un certain nombre de tendances qui menacent les radios privées dans la région.

Sources d'information internationales

Les radios privées locales ont un positionnement privilégié sur le marché des informations locales, mais l'étude a montré qu'elles n'ont que très peu accès à de bonnes sources internationales d'information. Les sources les plus disponibles étaient les journaux et pour les radios rurales, il s'agit surtout des journaux de la veille en provenance de la capitale. D'autres sources sont les télévisions étrangères diffusant par câble, par satellite ou les radios internationales diffusant en ondes courtes. Bien que très peu de stations soient abonnées aux grandes agences de presse internationales l'essentiel de cette information provient tout de même indirectement de ces agences qui sont pratiquement la seule source internationale pour la plupart des médias. Le résultat de cette situation était que les informations internationales, même lorsqu'elles traitaient de l'actualité dans les pays voisins, reflétaient plus les points de vue des Nord Américains ou des Européens plutôt que celui des latino-américains. Les informations provenant de Colombie, par exemple parlaient rarement des tensions internes du pays ou de ses relations avec ses voisins sud américains, qui sont des éléments importants, pour évoquer plus volontiers leurs relations avec les Etats-Unis, s'agissant notamment du problème de la drogue. Cette situation n'est pas rare en Amérique latine et je suis sûr que beaucoup des participants à cette réunion ont vécu cela dans leurs pays respectifs.

Internet

En définitive Internet est considéré à la fois comme une source potentielle d'information et un canal de diffusion.

Objectifs

Sur la base de cette analyse qui montrait : I) une menace sur les radios privées et communautaires qui devaient devenir plus compétitives, II) une faiblesse dans l'offre d'information et de programmes de ces stations, et III) une technologie qui devrait permettre de surmonter ces faiblesses et donc rendre les stations plus compétitives, Púlsar a arrêté les objectifs suivants pour ses cinq premières années expérimentales :

Enseignements tirés

Après quelque neuf ans d'existence, nous pourrions largement développer les leçons tirées de l'expérience de Púlsar, mais cela prendrait plus de temps que ce qui nous est alloué. Je vais donc souligner les leçons qui me paraissent les plus utiles à retenir pour nous délibérations des prochains jours.

Púlsar a démarré à un moment où la connectivité à Internet était difficile, comme elle l'est toujours dans les zones rurales africaines que nous examinons pendant cette réunion. Il y avait pas mal de scepticisme de la part des partenaires de coopération, des associations de radiodiffuseurs et même de certains utilisateurs potentiels. Toutefois, alors que l'accès était un problème au début, il cessa de l'être rapidement. Beaucoup de solutions se profilent à l'horizon pour l'accès de l'Afrique, y compris l'utilisation des satellites à diffusion directe et d'autres technologies sans fil. Nous devons rester attentifs à ces possibilités et planifier leur mobilisation.

La stratégie de Púlsar a consisté à proposer ses services à plusieurs niveaux : textes, clips sonores et plein accès audio. Le coût additionnel des services supplémentaires est minime et l'échelonnement des prestations les rend largement accessibles. Stratégiquement cela permet aux nouveaux usagers de prendre ce qu'ils sont en mesure de prendre et d'évoluer en fonction de leurs progrès en capacité d'accès et en expertise.

Autres Réseaux

Il y a de nombreux autres réseaux radio/Internet dans différentes régions du monde avec des objectifs et des modes de fonctionnement très variés.

Kantor Berita Radio 68H

Kantor Berita Radio 68H est un réseau de radios indonésiennes, qui a démarré ses activités en 1998, avec la chute du régime Suharto qui avait interdit toute indépendance éditoriale et contraint les milliers de stations de radio du pays à diffuser les bulletins officiels. Radio 68H utilise Internet pour mettre en relation des stations de radio réparties dans toute l'Indonésie, un pays de 200 millions de personnes qui vivent sur plus de 13 000 îles. Le projet diffuse ses programmes par courrier électronique et à travers son site Internet.11 Contrairement à Púlsar, Radio 68H ne distribue ses fichiers sonores uniquement en version intégrale. Il en résulte une faible efficacité de ce réseau car ces dossiers sont généralement trop lourds pour les capacités de téléchargement de la plupart des stations. Pour surmonter cette difficulté, Radio 68H expérimente la diffusion de ses services par satellite.

Banque de Programmes en ligne

Banque de Programmes En-ligne (BDP On-line) est une extension de la Banque de programme de l'Institut Panos Afrique de l'Ouest qui distribue des programmes sur cassettes provenant d'Afrique de l'ouest et du centre à une centaine de radios à travers le continent et assure l'échange de programmes entre dix stations via Internet. Ces programmes sont lourds à télécharger et le service a connu des moments difficiles. Toutefois, l'amélioration des technologies et des infrastructures permet désormais d'utiliser la diffusion par satellite et la BDP On-line va devenir plus accessible aux radiodiffuseurs africains. Le projet est basé au siège de Panos Afrique de l'ouest à Dakar et l'information à ce sujet peut être consultée sur le site Internet de cette organisation et bien sur auprès de son représentant présent à cette réunion.12

InterWorld Radio

Il s'agit d'un projet conjoint entre Panos (Londres) et One world, "Le plus grand portail mondial pour la justice globale", qui a démarré en août 2000. InterWorld Radio commissionne des journalistes pour réaliser des dossiers sur l'économie, l'environnement, les sciences et la technologie, les droits de l'homme et les mutations sociales et les distribue par courrier électronique ou via son site Internet. Il produit des revues de presse quotidiennes et des reportages complets. Les programmes radio d'InterWorld sont conçus pour être exploitables autant par les radios du Nord que du Sud, mais ils ne sont malheureusement seulement disponibles qu'en anglais.

Techniquement, InterWorld Radio essaie de servir tout le monde. SI vous avez une mauvaise connexion à Internet, vous pouvez recevoir quotidiennement les textes des programmes par courrier électronique. Si vous avez une connexion à haut débit, vous pourrez télécharger des versions en qualité professionnelle, au format MP3 ou RealAudio et si vous voulez seulement écouter en direct, une qualité de diffusion légèrement inférieure est disponible en format MP3 ou Real Audio. La technologie numérique permet d'offrir une grande diversité de formats téléchargeables en très peu de temps et d'assurer une audience plus large aux programmes.

PORTAILS

De la même façon qu'un simple cybercafé ou un télécentre, équipé de quelques ordinateurs peut constituer une façon efficace d'augmenter le nombre de personnes connectées, donnant ainsi accès à des centaines de personnes avec quelques ordinateurs, une station de radio, avec des milliers d'auditeurs, peut atténuer le fossé numérique en utilisant activement les possibilités offertes par Internet et en mettant en _uvre une stratégie de multiplication numérique, ce qui permet de valoriser de façon spectaculaire l'impact de sa connexion à Internet.

Au Sri Lanka, le projet Kotmale Internet soutenu par l'UNESCO, est un des exemples les plus connus de radio jouant le rôle de portail ou d'intermédiaire communautaire entre les auditeurs et Internet. Le projet a deux composantes : un télécentre communautaire, qui exploite une ligne fournie par l'agence nationale de télécommunication et Radio Browsing une tranche radiophonique quotidienne de deux heures pendant laquelle les journalistes donnent indirectement accès aux auditeurs à Internet en surfant sur le réseau à la recherche de réponses aux questions qu'ils posent. En passant au crible les innombrables données d'Internet, Radio Browsing trouve les informations utiles pour les communautés et les reformule, pour les rendre accessibles. Il joue un rôle à la fois de moteur de recherche, de bibliothèque, de journaliste et de traducteur (l'anglais étant le langage d'Internet, mais pas de la plupart des Sri Lankais).

Un autre exemple de station jouant un rôle de portail est Radio Yungas, une station rurale de Bolivie. Elle propose un programme quotidien au cours duquel les auditeurs posent leurs questions. Auparavant les réponses étaient puisées dans la vieille encyclopédie de la bibliothèque municipale, mais aujourd'hui la radio mobilise Internet. Si un agriculteur envoie la description d'un ver inconnu qui dévore ses cultures, Yungas envoie un message à travers une liste de diffusion spécialisée et six heures plus tard une réponse arrive de M. Swede, un expert mondial en vers, qui identifie le ver et explique comment on peut l'éliminer. La réponse est diffusée à l'ensemble de la communauté car il est certain que l'agriculteur qui a posé la question n'est pas le seul à avoir ce problème.

Une expérience est en train de faire quelque chose de similaire au Pérou, dans des conditions où les stations de radio n'ont pas accès à Internet, ni même à un téléphone. Le projet est coordonné par le Groupe de développement des technologies intermédiaires (ITDG-Pérou). Les questions, provenant de trois communautés sont relayées par leurs stations de radio locales vers le bureau de l'ITDG dans la capitale provinciale de Cajamarca par un émetteur à ondes courtes. Les experts de l'ITDG recherchent les réponses en utilisant tous les moyens disponibles, Internet comme les expertises locales et communautaires existantes. Les réponses sont renvoyées aux stations et intégrées dans une base de données qui est régulièrement actualisée et disponible sur Internet ou à travers un CD Rom pour les stations de radio et d'autres centres d'informations communautaires qui sont équipées d'ordinateurs. De cette façon, la base de donnée n'est pas seulement un lieu d'accumulation des questions et des réponses - qui sont souvent trouvées au sein des communautés elles-mêmes - mais aussi un outil de collecte, de classement et de partage des savoirs locaux.

En mars 2000, le partenariat mondial pour le savoir (Global Knowledge Partnership) a approuvé un "ordre du jour opérationnel" qui comprend un volet liant la radio et les technologies de l'information et de la communication. Participaient à cette initiative les agences du système des Nations unies (Commission économique pour l'Afrique, Union Internationale des télécommunications, PNUD, FNUAP et Banque mondiale), des agences bilatérales (ACDI, IICD, CRDI) et des ONG internationales (AMARC, APC, Oneworld, ORBICOM et VITA). La FAO est aussi membre de ce groupe et cet atelier international sur la radio rurale nous donne une excellente occasion de faire avancer cette initiative.

L'UNESCO a été désignée comme l'agence "championne" par le GKP. Elle a commencé à promouvoir des télécentres multimédia communautaires sur la base des modèles décrits ci-dessus. Au cours d'une réunion organisée par l'UNESCO, en janvier, les Volontaires de l'assistance technique (VITA, une ONG américaine) ont marqué leur accord pour mettre des stations terriennes de satellites à la disposition des besoins prioritaires des réseaux de radios communautaires soutenus par l'UNESCO. Cette contribution de VITA permet à des stations sans accès au téléphone d'échanger, par satellite, jusqu'à50 pages de courrier électronique par jour.

COMMUNICATION AVEC LES ÉMIGRÉS

Les initiatives décrites ci-dessus sont bâties sur le principe de l'élargissement de la portée d'Internet à des communautés traditionnelles existantes. Mais ces communautés évoluent, dans leurs configurations sociales et leurs localisations géographiques, créant ainsi de nouveaux besoins et de nouvelles opportunités. Là aussi, la radio et Internet ont un rôle à jouer.

Les migrations internationales sont à la fois une conséquence et un moteur de la mondialisation et on compte aujourd'hui environ 75 millions de travailleurs migrants. La plupart de ces travailleurs conservent des liens étroits avec leurs familles et leurs communautés dans leurs pays d'origine. Rester en contact avec les membres de la famille vivant hors du pays est clairement un facteur important qui explique le décollage des technologies de l'information et de la communication dans plusieurs pays en développement.13

Il y a plus de dix ans de cela, avant qu'Internet ne soit disponible au Mali, les émigrants de la région de Kayes, qui vivaient en France gardaient un contact régulier avec la radio rurale de Kayes pour avoir des nouvelles du pays. Mais la radio a traversé une grave crise liée notamment au retrait du principal partenaire italien de coopération ; un groupe d'appui s'est alors constitué, a diffusé des brochures et recueilli des dons pour permettre à la station de continuer son action. En collaboration avec les responsables de la radio, le groupe a également proposé une innovation pour générer des recettes : un télécopieur a été installé dans la station et les émigrés en France pouvaient, en payant une contribution, envoyer un fax qui était lu à l'antenne.14

Alors que très peu de recherches systématiques ont été entreprises dans ce domaine, on rencontre beaucoup d'exemples de radios qui diffusent leurs programmes sur Internet, non pas pour toucher leurs auditoires locaux, qui n'ont généralement pas accès à Internet, mais pour maintenir des relations entre les communautés locales et ceux qui ont quitté le pays pour des raisons politiques ou économiques. Radio Ondas Azuayas15 à Cuenca, Equateur, - un pays qui a vu 10% de sa population émigrer dans les deux dernières années en raison de la crise économique - diffuse ses programmes sur Internet, à l'intention des équatoriens vivant aux Etats-Unis et en Espagne. Au-delà de la diffusion des événements et des informations locales, la station a également installé un répondeur aux Etats-Unis. Les auditeurs des programmes diffusés par Internet peuvent y laisser des messages, qui seront envoyés à la station par Internet, sous forme de fichiers sonores, et ensuite diffusés sur l'antenne de la station. De cette façon, les émigrés peuvent non seulement entendre les programmes de la station, mais aussi participer aux programmes.16

CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS POUR LE FUTUR

Comme les opérateurs radio des navires, qui, en 1906, furent surpris d'entendre une voix humaine sortant de leurs équipements en morse, les habitants de régions reculées dans le monde entrent maintenant dans le monde numérique, par le biais de leurs radios.

Il a fallu seulement quelques années pour que les équipements radios se généralisent sur les bateaux et partout à travers le monde. Les bienfaits en ont été évidents.

Le défi du 21ème siècle est de trouver les bonnes formules pour faire en sorte que les bienfaits d'Internet puissent atteindre les déserts numériques où un accès régulier aux technologies de l'information semble improbable. Les études sur le fossé numérique ont mis en évidence la nécessité impérieuse de répandre l'accès à l'information et aux ressources. Bâtir et développer les infrastructures des technologies de l'information et de la communication sera un élément important de la stratégie qui vise à rendre cette information disponible. Mais pour réussir, cette stratégie doit aussi s'assurer que l'information a du sens et s'intègre dans les savoirs existants.

Je voudrais conclure en soulignant trois principes que nous pourrions garder en tête pendant nos délibérations sur l'utilisation d'une technologie traditionnelle - la radio - en lien avec Internet.

1. L'obstacle n'est pas nécessairement technologique

Comme nous l'avons vu dans les exemples exposés dans cette présentation, la technologie et l'accès ne doivent pas être considérés comme l'obstacle déterminant pour participer à la société de l'information.

D'abord, nous ne devons pas sous-estimer ce que nous pouvons faire en combinant des technologies à de la détermination et de l'imagination. Les technologies de l'information et de la communication sont flexibles : avec quelques ressources, les gens trouveront les synergies permettant de valoriser ces technologies pour satisfaire leurs besoins en communication. La capacité d'adaptation est précisément la principale raison qui fait que la radio a pu traverser le siècle. Elle s'est adaptée à toutes sortes d'approches en termes de styles, d'interactivité et de contenus. Et c'est ce qui l'a conduite à s'intégrer si parfaitement dans les réseaux et les pratiques de communication existants. Radio et Internet devraient être conçus comme des outils modulables pour permettre aux utilisateurs (les stations de radio et les auditeurs) de définir et de préciser les niveaux de sophistication et d'interactivité qui leur convient, en fonction de leur capacité d'accès.

En second lieu, la technologie évolue et devient de plus en plus accessible, y compris dans les zones les plus reculées. Les nouvelles technologies de connexion sans fil et l'accroissement des investissements lié à la privatisation et à la libéralisation des télécommunications vont ouvrir de nouvelles pistes pour améliorer l'accès de l'Afrique à Internet.

2. La technologie n'est pas une panacée

La technologie peut jouer un rôle ambigu dans la poursuite de buts comme le pluralisme et la décentralisation. Les initiatives décrites dans cette présentation sont toutes orientées vers ces objectifs, mais il est facile d'imaginer des effets pervers d'une technologie qui contribuerait au contraire à priver les communautés de leur autonomie ou limiterait le pluralisme des ondes. Aux Etats-Unis, par exemple, l'introduction de la technologie numérique par satellites a permis la mise en _uvre de réseaux de radio à faible coût mais a également occasionné une frénésie d'achats qui a vu des milliers de stations indépendantes absorbées par une poignée de réseaux.17 Les stations indépendantes ont par ailleurs remplacé la programmation locale par de la programmation en réseaux, ce qui a conduit à limiter la diversité des radios du pays. La même chose est en train d'arriver dans beaucoup de pays sud américains. Il serait tristement ironique que l'introduction des technologies de réseaux nous ramène à des situations où les radios rurales utilisent les programmes produits dans les centres urbains pour les diffuser en zones rurales.

3. Préparer la radio rurale de la prochaine génération

L'introduction des technologies numériques et d'Internet a déjà changé la nature de la radio et tout indique que la nouvelle génération des radios rurales sera d'un type nouveau, avec une sonorité différente et de nouvelles formes de relations avec les communautés. Les projets présentés dans cette communication donnent un aperçu de ce à quoi ce futur pourrait ressembler, mais ils ne représentent que les premiers jalons dans cette évolution des deux médias. Il y a des opportunités fantastiques pour les radiodiffuseurs, mais pour qu'ils puissent en profiter nous devons continuer à expérimenter et développer des modèles qui correspondent aux désirs et aux besoins de nos communautés.

On a dit d'Internet qu'elle est une fenêtre ouverte sur le monde - offrant un paysage qui contient une profusion d'informations et de connaissances. Les radios locales sont des miroirs qui reflètent les savoirs des communautés et qui renvoient à leurs expériences. La convergence des deux pourrait nous offrir l'outil le plus puissant que nous n'ayons jamais eu pour combiner recherche et réflexion et pour mettre le savoir au service du développement.

 


1 Source - NUA - Enquêtes sur Internet, november 2000 http://www.nua.ie/surveys/how_many_online/.
2 http://www.comquest.ca/products/newmedia.htm
3 Residential High-Speed Internet: Cable Modems, DSL and Fixed Wireless, Strategis Group, janvier 2001. Voir http://www.strategisgroup.com/press/pubs/res_hs.htm
4 Richard Heeks, Information and Communication Technologies, Poverty and Development, 1999, DEVELOPMENT INFORMATICS: WORKING PAPERS, Institute for Development Policy and Management, University of Manchester. http://www.man.ac.uk/idpm/di_wp5.htm
5 PNUD. Rapport sur le développement humain 1999 , p. 34.
6 L'Internet de la prochaine génération (NGI) est l'expression généralement utilisée pour faire allusion à la prochaine phase de développement d'Internet, une phase qui va radicalement changer le profil d'Internet et son rôle dans la société. Elle se réfère, non seulement aux technologies et aux systèmes, mais aussi aux politiques, aux Lois, aux stratégies aux attentes et aux usages. Pour en débattre, voir "Understanding Next-generation Internet: An overview of developments", Anthony M. Rutkowski, in Telecommunications Policy, Vol. 24, Nos. 6/7, juillet/août 2000 http://tpeditor.com/contents/2000/rutkowski.htm.
7 Si l'on se réfère à une étude publiée par VilaWeb.com, sur la base de données provenant de AllTheWeb, l'anglais est la langue la plus répandue, avec 68.4% des pages web, suivi par le japonais, l'allemand et le chinois. Le français est en cinquième place avec 3%. Source: CyberAtlas, http://cyberatlas.internet.com/big_picture/demographics/article/0,1323,5901_408521,00.html
8 Converging Responsibility: Broadcasting and the Internet in Developing Countries, http://www.comunica.org/kl/
9 Mixed Media/Medios Enteros: Broadcasting and the Internet in Latin America and the Caribbean, http://www.comunica.org/tampa/
10 http://www.pulsar.org.ec
11 http://www.radio68h.com
12 http://www.panos.sn
13 Voir par exemple le travail d'Ana Maria Fernandez Maldonado dans lequel elle soutient que un des principaux facteurs de développement d'Internet au Pérou est lié au désir des résidents de communiquer avec les membres de familles qui constituent le million de péruviens vivant aux Etats Unis. http://www.bk.tudelft.nl/users/fernande/internet/Barcelona.pdf
14 Voir Pascal Berqué, Le dur apprentissage de l'autonomie : la radio rurale de Kayes, dans Bruce Girard (ed) A Passion for Radio, Black Rose Books, Canada, 1992.
15 http://www.ondasazuayas.satnet.net/
16 Les boites vocales offrent gratuitement ou pour un prix modique, un grand nombre de services dans plusieurs pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie. J2 propose des numéros gratuits aux USA ou peu coûteux dans 130 villes de 14 pays - http://www.j2.com. XOIP propose des numéros gratuits en Belgique, au Royaume Uni et aux Pays Bas. - http://www.xoip.com. Les messages vocaux et les fax envoyés à ces numéros sont envoyés gratuitement à une adresse email comme dossiers WAV ouTIF.
17 Un tiers des stations de radio des USA ont changé de propriétaires entre 1996 et 1999.


 

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