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Rôle de forêt

Il est indéniable de ne pas reconnaître les multiples rôles que joue la forêt dans notre environnement. Elle assure le rôle de :

Protection des sols contre l'érosion des terres par l'air, l'eau, les avalanches, les coulées de boues, des terres, les chutes de pierres, etc.…

protection de nappe phréatique

protection contre la désertification

protection ou filtre contre la pollution de l'air

etc.…

 

Rôle culturel et scientifique

Certes, notre étendue forestière est étroite mais renferme un nombre de curiosités tant sur le plan culturel que sur le plan scientifique. On y rencontre les chauves souris géantes endémiques des Comores qui suscitent la curiosité des scientifiques à travers le monde et des oiseaux rares endémiques des Comores.

Quant à la flore, la règne végétale est très riche et diversifiée, depuis les biophytes en passant par les Ptéridophytes jusqu'aux Phénérogemes.

Cette flore, de par sa richesse et sa diversité, renferme :

D’innombrables espèces de plantes médicinales dont certaines ont été étudiées (ACCT en 1982, Comores) et d'autres n'ont jamais fait l'objet d'une étude quelconque ;

De nombreuses espèces d'oiseaux ;

De deux espèces de grandes chauves souris la roussette de livingstone et la roussette commune ;

Des espèces de Lémuriens ;

Des différentes espèces menacées endémiques ou pas nécessitant tout de même des protections et conservation renforcées afin d'éviter leur extinction totale avec le temps. Dans ces espèces, il y a des mammifères, oiseaux, animaux et des végétaux (cf. tableau 1) : Tableau synthétique sur la description de quelques espèces et produits prioritaires.

 

Rôle social

Il est indéniable de ne pas reconnaître les rôles que joue la forêt sur le plan social. Outre, son rôle d'inducteur de bien être social par les processus climatologiques, elle assure ainsi le rôle de grenier par l'apport de toutes sortes de protéines végétales et animales.

Parmi les différentes espèces d'alimentation tirées de la forêt, il y en a certaines qui prennent le devant sur le plan local et national, et parmi celles-ci il y a une encore qui prédomine actuellement, non seulement à l'intérieur du pays mais aussi à l'extérieur. Il s'agit du Cycas offinalis appelé le sagou provenant du sagoutier.

Depuis toujours, le sagou constituait un menu très apprécié des comoriens en général avec un mode divers de cuisson. Et actuellement, il est travaillé et pulvérisé avant d'être exporté sur plusieurs destinations. L'espèce est endémique des Comores.

Malheureusement, dans les années 1980, il y a eu un trafic illicite des plantes de sagoutiers exportés clandestinement vers l'Afrique du Sud. Ce pays s'est beaucoup intéressé à cette plante après avoir découvert ses vertus alimentaires et médicinales

Sur le plan local, les bonnes dames rurales ont retrouvé une bonne source de revenu familial car le sagou pulvérisé est très apprécié par les Comoriens, de l'intérieur comme de l'extérieur du pays, et surtout pendant le mois sacré du ramadan. Durant ce mois, la consommation familiale de ce produit tourne autour de 0,25 kg par jour surtout en Grande Comores. Ceci fait que par mois elle est de l'ordre de 10,0 tonnes. Avec la consommation d'Anjouan et de Mohéli, elle peut atteindre le chiffre de 15 tonnes durant ce mois de ramadan. Ceci en plus des production de confitures de toutes sortes et des jus obtenus de Psidium goyava, Psidium cattleyanium, Tamarindus indica, Spondia smonde, Averrhoa bilimbi, Averrhoa carambola, Framboise, et autres espèces fruitières qui alimentent une petite unité de transformation. Outre, le sagoutier, il y a le cocotier qui, malgré le temps, ne produit plus assez de coprah, ni de charbon de coco, mais continue à créer des emplois et abonder les porte-monnaie des bonnes dames rurales par la vente de leur produit qui est le coïr. La fibre de coco se prépare depuis longtemps dans nos îles mais jusqu'à ces dernières années les indigènes l'utilisaient pour leur usage personnel. Le procédé de fabrication locale est meilleur que le procédé de traitement mécanique. Dans les années 30, les exportations comoriennes étaient de l'ordre de :

Année

1932

1933

1934

1935

1936

Quantité exportée (tonne

75

70

-

70

100

Source : rapport Kopp

La qualité de la fibre obtenue varie suivant la grosseur des noix et surtout suivant que l'on conserve ou non la totalité des trois catégories de fibre qui sont :

Fibre longue dure (ou fibre à brosse)

Fibre longue fine

Fibre courte fine (ou fibre pour la filature)

Enfin, après toutes ces vertus, le bourgeon terminal du cocotier donne un "chou" très apprécié à goût très fin de noisette.

Le sagoutier est un arbre qui est planté et se multiplie par graine ou par drageon car la plante rejette du pied. La plantation par drageon permet une première récolte trois ans après. Les pieds issus de graines ne donnent qu'à partir de la septième ou huitième année.

L'arbre vit longtemps mais craint le feu. Tous les trois ans, on doit couper les feuilles pour rajeunir et pour augmenter la production des fruits, cela dure vingt ans. On peut, par cette pratique, obtenir deux récoltes dans l'année, toutefois la seconde est moins abondante que la première. Les amandes fraîches des cycas croissant dans les zones relativement humides (Bambao) contiennent un principe toxique, probablement un Glucosine cyanogène, aussi peut-on l'employer pour empoisonner les rats. On élimine ce poison par la fermentation et le séchage qui dure une dizaine de jours. Les amandes sont ensuite réduites en farine très employée pour l'alimentation humaine. Les Comoriens la consomment surtout au repas du soir. Elle sert à faire des soupes ou des bouillies diversement assaisonnées. On peut aussi en faire une sorte de pain que l'on mange de la façon suivante. On le coupe en morceaux que l'on mélange à du lait caillé et du sirop de canne. Comme on l'a signalé, cette consommation augmente surtout durant le mois sacré du ramadan. Ce produit est surtout riche en glucose mais moins en protéines et lipides et quelques éléments minéraux. Donc c'est une alimentation très énergétique.

 

Le Baobab

Par ses fibres, le baobab sert à faire une sorte de fil, ses fruits sont consommés et permettent de faire des emplâtres utilisés contre le mal de poitrine. Son tronc est utilisé comme citerne. L'intérieur du tronc est creusé à l'herminette puis on flamme l'intérieur de la cavité avec des feuilles de cocotier pour durcir et stériliser la paroi intérieure.

On obtient ainsi de la citerne d'une capacité de 500 à 800 litres dans laquelle l'eau de pluie, recueillie et guidée par des sillons le long des branches, se conserve fraîche et limpide. Tous les cinq ans on procède à un nettoyage complet de la citerne. Ceci évidemment dans les régions difficiles et arides.

Au niveau national, les troncs des fougères arborescentes sont coupés et façonnés en pots de fleurs garantissant ainsi une source de revenu ne serait ce que précaire. Certaines orchidées rares sont destinées à l'exportation.

 

Ecotourisme

Une étude de faisabilité a été faite mais faute de moyens financiers la réalisation du projet n'est pas effective au niveau du Karthala. Parallèlement, une ONG locale des jeunes de la région d'Itsandra nommée COMOFLORA, entreprend actuellement des aménagements touristiques aux alentours du Karthala (opération du bevenolat).

 

Tableau synthétique (n° 1) : Description des quelques espèces et produits prioritaires

Espèces

Nom français

Endémine

Mammifères

Ptéropus livingstonii

Lemur mongoz

Roussettes obtiviosus

Microchiropteres

Miniopterus minor

Myotis goudoni

Teurec ecuadatus

Ptéropus seychellensis

 

 

 

Roussette de livingstone

Lemur mongoz, Maki

Roussettes des Comores

Petites chauves-souris

 

Tenrec (Hérisson)

Roussettes des Seychelles

 

+

+

+

+

+

+

 

2. Oiseaux

Dicrurus fuscipennis

Zosterops mouroniensis

Otus capnopes

Otus mohelensis

Otus pauliani

Humblotia flavirostris

Falco perrigrinus

Circus maillordi

Ardea humbloti

Ardeola idae

Corvus albus

Treron griyeandi

Cyanolanius comoreusis

Columba polleni

Nesillas mariae

Nesillas longicaudata

Nessillas brevicaudata

Nectarina comorensis

Nectarina humbloti

Hypsepites parviriostris

Turdus bewsheiri

Alectroenas sganzini

Foudia ementissima

Agopornis cana

Coracopsis nigra

Coracopsis vasa

Streptopelia capicola

Streptopelia picturata

Turtur tympanistrus

Caturnix coturnix

Numida meleagris

 

 

 

Drongo de la Grande Comore

Zosterops du Mont Karthala

Petit duc d'Anjouan

Petit duc de Mohéli

Petit duc du Karthala

Gobe mouches du Karthala

Faucon pelerin

Buzard de maillard

Heron de Madagascar

Heron crabier

Corbeau-pie

Pigeon vert des Comores

Artemie azurée des Comores

Pigeon des Comores

Fauvette de Mohéli

Fauvette d'Anjouan

Fauvette de la Grande Comore

Sounimanga d'Anjouan

Sounimanga d'Humblot

Bulbul des Comores

Grive des Comores

Founigo des Comores (pigeon bleu)

Fondy des Comores

Inséparable à tête grise

Perroquet noir

Perroquet vasa

Tourterelle à collier

Tourterelle peinte

Tourterelle tambourette

Caille des blés

Pintade commune

 

 

+

+

+

+

+

+

rare, CITES II

CITES II

 

 

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

commun

commun Ss sp. Sur chaque île

commun

commun

fréquent

fréquent

fréquent

commun

fréquent

rare, introduite

 

Espèces

Nom français

Endémine

3. Reptiles

Paroedura sanctijohanensis

Phesulma comorensis

Phesulma V-nigra

Camaeleo cephalolepsis

Amphiglossus johannae

Mabuya comorensis

 

 

 

 

 

 

Caméléon

 

 

 

cites II

commun, cites II

cites II

rare

commun

 

Insects

Amauris comorana

Graphium levassori

Papilio aristophontes

Amauris nossima

Hypolimas dibius

Neptis comorarium

Eicochrysops damiri

Charaxes nicoti

 

 

 

 

 

 

 

+

+

+

+

+

+

+

+ (+ Mayotte)

5. Plantes

Les fougères arborescentes

Cyathea hildebrandtiï

Cyathea kirki

Cycas thouarsii

Cycas officinalis

Les orchidées

Il existe 33 espèces endémiques

Artocarpus altilis

Psidium goyava

Areca catechu

Cynnamomum zeylanicum

Eugenia caryophyllus

Myristica fragrans

 

 

 

 

 

 

 

 

Sagoutier

 

 

 

 

Fruit à pain

Goyave rouge

Arec

Cannelle

Groflier

Muscade

 

Exploitation et exportation réglementée

 

Cites II

Cites II

Cites II

+

Exploitation et exportation réglementée

 

commun

commun

 

 

 

 

 

 

 

 

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