Previous PageTable Of ContentsNext Page

3. ETAT DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE DES PRODUITS FORESTIERS AU BURUNDI

 

3.1. Le bois : principale source d’énergie dans le bilan énergétique du Burundi

La part du bois dans le bilan énergétique du Burundi n’est pas connue avec exactitude faute d’enquêtes fiables dans ce domaine. Néanmoins toutes les études menées dans le cadre de la filière – bois précisent que le bois et les résidus agricoles occupent environ 97 % (soit 5.405.597 tonnes en l’an 1999 ) dans le bilan énergétique selon le Ministère de l'Energie et Mines (MEM, 1999). Le graphique n° 1 montre la place du bois dans le bilan énergétique du pays. C’est en milieu rural qui absorberait la plus grande quantité de bois car il absorberait plus de 76 % des consommations totales.

Malgré de lourds investissements que l’Etat a injectés dans le domaine de l’énergie électrique, l’électricité ne représente qu’environ 0.47 % du bilan énergétique totale.

Le taux d’électrification au niveau national n’excède pas 1,5 % à cause de la dispersion de l’habitat et de la pauvreté des populations.

 

Considérée comme une énergie de substitution au bois et au charbon de bois dans les usages domestiques (P.P.) et aux produits pétroliers dans les usages industriels, la tourbe n’a pas encore répondu favorablement à cette mission. Sa contribution ne représente que 0,04 % du bilan énergétique total. Les produits pétroliers représentent 2.4 %.

Figure n°1 : Bilan énergétique du Burundi.

Source : SNEB, 1997

La consommation moyenne nationale par personne et par jour est de 2,93 kg. Le marché du bois en milieu rural est très peu monétisé et échappe à tout contrôle des forestiers et des autres opérateurs. Les résidus d’exploitation agricole (fanes végétales, bouses de vache,...) représentent 28 % du combustible total utilisé en milieu rural (Besse et Guizol, 1991) et 36 % des ménages utilisent les déchets végétaux surtout pour la cuisson.

Le tableau n° 3 montre l’évolution des besoins en bois de feu tenant compte de l’évolution socio-économique du pays.

 

Tableau n° 3 : Evolution des besoins en bois de feu au Burundi.

Année

Population en milliers

Bois de ménages (000 m3)

Bois d’artisanat (000 m3)

Déficit en bois (000 m3)

Total

1985

1990

1995

2000

2005

2010

2015

2020

4 649

5 347

6 223

6 400

7.702

9.061

10.751

12.790

4 231

4 866

5 663

5 824

7.009

8.246

9.783

11.639

186

215

249

256

308

362

391

512

1 209

1 390

1 618

1 664

2003

2356

2.795

3.325

5 626

6 256

7 281

7744

9.320

10.964

12.969

15.476

UPP (Unité de planification de la Population), 2000

Les coefficients utilisés pour :

Le bois de ménage  : 0,91 m3 par habitat.

Le bois d’artisanat  : 0,04 m3 par an et par habitat.

Le déficit en bois  : 0,26 m3 par an et par habitat.

UPP : pour la projection de la population

Source : Hypothèse de l’auteur sur base des publications les plus récentes, 2000.

Comme nous venons de le voir ci- haut, le déficit est comblé par des déchets végétaux et autres résidus organiques de l’agriculture et de l’élevage qui sont brûlés à des fins énergétiques alors qu’ils devraient servir de fumure organique.

En outre, la ressource est sous-estimée car 40 % des produits ligneux utilisés ne sont jamais pris en compte lors des inventaires et les calculs de productivité.

Les volumes utilisés sont différents, en particulier pour le bois de feu et de service. Les forestiers annoncent les volumes des arbres jusqu’à un diamètre de 7 cm en général et sur écorce.

Or, les volumes à prendre en compte sont ceux qui sont réellement utilisés par les consommateurs. Il s’agit notamment des branches, les brindilles, parfois même les feuilles et des racines.

Une étude menée dans la province de Gitega (1990), a prouvé que les volumes annoncés par les forestiers sous-estiment de 1/3 les volumes produits qui sont utilisés.

Toutefois, même si les données relatives à l'offre ne sont pas connues avec exactitude, il subsiste une tendance vers l'inadéquation entre l'offre et la demande en bois de feu. Cela est dû aux facteurs suivants :

Une forte dépendance d'une grande partie de la population à cette ressource ;

L'augmentation annuelle de la couverture forestière du pays ne suit pas le rythme de l'accroissement démographique annuel ;

L'atomisation du territoire national qui limite l'extension des peuplements forestiers.

 

3.1.1. Variation des consommations suivant les régions

Il subsiste de grandes disparités dans les consommations en énergie- bois entre les régions fortement peuplées et les régions relativement moins peuplées.

Dans la province de KAYANZA, les consommations s’évaluent à 1,8 kg de bois/ hab./jour alors qu’elles seraient de l’ordre de 2,9 kg de bois/ hab./jour dans la province de BURURI. Ces disparités sont un indice relatif de rareté du bois.

La figure n°2 montre que ce sont les régions de forte production qui consomment beaucoup de bois (BUGESERA, BUYOGOMA, BUTUTSI) ; car en milieu rural, le niveau de consommation est proportionnel à la ressource.

Les régions de BUYENZI, du MUMIRWA et les zones périurbaines accusent un déficit en bois –énergie.

 

3.1.2. Les consommations du charbon de bois dans la ville de Bujumbura.

Le charbon de bois demeure le combustible les plus utilisé dans les ménages et les restaurants de Bujumbura pour la cuisson des aliments.

Même si la population de la mairie de Bujumbura ne représente que 4% de la population totale, elle consomme plus de 90% du charbon produit dans le pays.

Cependant, comme pour le bois de feu en milieu rural, il subsiste une disparité en ce qui concerne la consommation de ce produit. Les familles les plus pauvres consomment moins.

Ainsi, dans 2 zones de la mairie de BUJUMBURA à savoir : KINAMA et KAMENGE, la consommation est de moins de 300g/pers/jour, alors qu’à ROHERO, elle est de près de 600g/pers/jour selon les statistiques du MEM en 1991. Le tableau n°4 fait état de consommation de charbon de bois par ménage dans les différentes zones de la mairie.

 

Tableau n°4 : Consommation de charbon de bois par ménage.

Quartiers

 

Kg/j/hab.

Kg/an/hab.

tonnes/an

BUYENZI

BWIZA

CIBITOKE

KAMENGE

KINAMA

MUSAGA

NGAGARA

NYAKABIGA

ROHERO

0.30

0.39

0.30

0.28

0.33

0.42

0.35

0.46

0.80

110.6

144.2

110.4

102.8

118.7

151.8

129.3

167.4

219.0

3.318

4.200

3.612

2.768

2.913

3.692

3.488

3.092

2.582

Ensemble

 

0.38

139.5

29.665

Source :Besse en 1991

3.1.3 Incidences subies par les autres secteurs

A. Energie- bois et artisanat

Avec la politique de reconstruction nationale couplée à celle de la valorisation des matériaux locaux, la fabrication des briques et des tuiles consomme beaucoup de bois de feu.

Les consommations de bois par les briqueteries artisanales sont de l’ordre d’un stère pour 200 briques cuites ;

Les 121 fours du Ministère du Développement Communal et de l’Artisanat consomment actuellement 81.312 stères (67.918 m3) par an.

 

Energie- bois, industrie, mines et carrières.

Plusieurs industries utilisent du bois énergie et contribuent au déboisement du pays.

Les plus importantes sont les industries agro-alimentaires et de production des amendements agricoles.

Les usines téicoles qui consomment du bois pour le séchage de la feuille du théier : 5 stères /tonne de thé séché, soit un total de 40 000 stères par an

Les industries de fabrication de la chaux consomment des quantités importantes de bois - énergie.

 

3.2. Le bois de service

Concernant le bois de service, la demande reste également forte. L’offre très dispersée est assurée par les boisements privés et l’agroforesterie.

Contrairement au bois de feu, il existe un marché de bois de service et des perches en milieu rural, mais il n'est pas structuré.

Ces besoins en bois de service représentent la consommation (poteaux, perches, pieux et piquets utilisés sous forme de bois ronds dans la construction, pour les clôtures et pour certaines industries comme OCIBU, REGIDESO, BTC, …

Cependant, il subsiste une demande cachée qui échappe aux services de contrôle en ce qui concerne la circulation des produits forestiers.

Toutefois, les ratios retenus dans le schéma directeur du secteur forestier sont de l’ordre de 0.085 m3 par habitant et par an, soit 26 perches par habitant et par an. Ainsi, avec un taux d’accroissement démographique de 3% par an, toutes les autres conditions étant égales par ailleurs, les besoins en bois de construction sont estimés à 612 000 m3 en 2000 alors que les projections faites par Besse en 1991 prévoyaient 605 000 m3 pour la même période. En 2020, la demande (1.085 000 m3) sera multipliée par 2 par rapport à la situation actuelle. Le tableau n° 5 montre l’évolution des besoins en bois de construction.

 

 

Tableau n°5 : Besoins en bois de service.

Année

Population (en 000)

Bois de service (en 000 m3)

1985

1990

1995

2000

2005

2010

2015

2020

4 649

5 347

6223

6400

7.702

9.061

10.751

12.790

325

376

436

612

655

770

914

1.085

 

Source : projections faites par l’auteur en se basant sur les rations du schéma directeur et l’évolution de la population.

Les estimations faites au cours de cette étude diffèrent des projections faites par Besse (1991) pour plusieurs raisons notamment : l'évolution des entreprises utilisatrices de bois de services qui ne sont pas tenues en considération ici. Ainsi, le paramètre variable : "évolution de la population "n'est pas le seul critère à prendre en considération. A titre d'exemple, la SOGESTAL Mumirwa consomme une quantité non moins importante de bois.

Le Graphique n° 2 donne une idée de la consommation du bois de service par la SOGESTAL M UMIRWA durant les 5 dernières années.

 

Tableau n° 6 : Evaluation de la consommation de bois par la SOGESTAL MUMIRWA.

Année

1995

1996

1997

1998

1999

Bois de service (m3)

8283,52

24 224,5

24 410,4

18 327,3

12 244,17

Source: SOGESTAL-Mumirwa, 2000

 

 

 

 

Graphique n° 2 : Evolution de la consommation du bois de service par la SOGESTAL Mumirwa

La Société de Gestion et de Lavage du café dans la région de MUMIRWA (Province de : Makamba, Bururi, Bujumbura Rural, Bubanza, Cibitoke) produit en moyenne 16 000 tonnes de café cerise par an soit 3 200 tonnes de café parche.

La production nationale étant de 25 000 tonnes de café parche par an, la SOGESTAL MUMIRWA produit environ 8 % de la production nationale avec une consommation moyenne annuelle de 12 % de bois de service (24 000 m3).

La demande est plus élevée pour les années 1996 et 1997 car cette période est caractérisée par la reconstruction des infrastructures détruites par la crise socio-politique qui secoue le pays depuis octobre 1993.

Partant de ces estimations, l’OCIBU consommerait en moyenne : 187 500 m3/an soit 30 % du bois service utilisé dans tout le pays.

 

3.3. Le bois d’œuvre

 

La consommation de bois d’œuvre par des ménages ruraux est importante mais très diffuse. L’offre est fournie en grande partie par les ressources agroforestières, qui elles aussi sont méconnues d’une manière qualitative que quantitative.

La demande est satisfaite en grande partie par l’auto- consommation et quand elle ne l’est pas, elle doit être limitée par le manque de revenu.

Au-delà de l’exploitation paysanne, il existe une demande soutenue par la politique de l’amélioration de l’habitat et le développement des infrastructures rurales (construction d’écoles et de ponts ainsi que la reconstruction des infrastructures détruites durant la crise). La quantité de l’offre pour les centres urbains demeure également méconnue.

Selon les projections de Besse et Guizol, 1991, les besoins en bois d’œuvre seraient de l’ordre de 313 000 m3 alors que l’offre serait de 291 000 m3 vers l'an 2000. La consommation moyenne par habitant est estimée à 0,02 m3 (schéma directeur du secteur forestier, 1985).

 

3.4. La filiere-bois et l’offre d’emploi

La part de l’industrie forestière dans le développement socio-économique du pays est encore modeste. La contribution au PIB est seulement de 2 % et offre 6% d’emplois.

A part dans les travaux de plantations, le bois n’occupe pas beaucoup de gens. Cependant il y a quelques artisans œuvrant en ce qui concerne la transformation du bois.

Jusqu’à aujourd’hui, le marché des produits forestiers n’est ni organisé, ni réglementé au niveau local.

Le pouvoir d’achat peu élevé de la plupart des opérateurs burundais et la faiblesse des potentialités constituent un handicap pour la promotion du secteur forestier.

Ce déficit sera comblé par l’arrivée prochaine de boisements publics en exploitation. Le niveau de production annuelle attendu serait de l’ordre de 170 000 à 200 000 m3 de bois d’œuvre (J.Fr. VERHEGGHEN, 1994).

En ce qui concerne la 1ère transformation, les opérateurs de la filière sont en général des exploitants occasionnels qui, après obtention d’un marché, font les démarches administratives nécessaires et engagent de la main- d’œuvre.

En outre, très peu d’exploitants introduisent des demandes de permis auprès du service forestier. Cette situation rend très aléatoire la maîtrise des informations relatives aux produits forestiers en circulation.

La deuxième transformation se fait dans des ateliers de menuiserie et par des petits artisans en milieu rural et urbain.

D’après les données du Ministère du Travail, le secteur bois occupait, en 1987, l’ordre de 10 000 menuisiers, 3 600 charbonniers, et 5 200 charpentiers, sur un total de 145 000 artisans. A l’heure actuelle, le nombre d’artisans occupés par ce secteur serait multiplié par 10 à cause de la prolifération d'ateliers artisanaux dans le pays.

 

 

3.5. La commercialisation du bois au Burundi

Au Burundi, la filière-bois est dominée par le poids de la filière bois-énergie qui représente 95 % du bois consommé par les ménages ruraux.

La filière bois de feu n’est pas connue avec exactitude car ce sont les consommations rurales, dont les transactions échappent à tout contrôle, qu’occupent une place importante.

La filière - bois de service est dominée principalement par les perches et également très mal connue car les transactions en milieu rural se font directement entre acheteur et vendeur ou se font par troc ou don sans transaction monétaire.

Quant à la filière sciage, elle est marquée par l’utilisation des planches et des madriers sciés manuellement dont les prix varient suivant les espèces.

Exemple : Un madrier de pterocarpus angolensis coûte 4 fois plus cher que celui du pin, 3 fois plus cher que celui d’eucalyptus et 4 fois plus cher que celui du cyprès.

 

3.5.1 Le flux des produits forestiers en Mairie de Bujumbura de 1998–2000 : Données Statistiques du Département des Forêts

 

La consultation des autorisations de transport et des permis de coupe délivrés par le Département des Forêts nous ont permis d’avoir une idée sur le flux des produits forestiers commercialisés par la mairie de Bujumbura.

Comme le tableau n°5 le montre, la quantité de produits enregistrés par ledit Département ne représente même pas 1/5 de matière première qui entre sur le marché de Bujumbura.

 

 

3.5.2. Evolution du prix du charbon de bois vendu à Bujumbura

 

Bujumbura, la capitale du Burundi est la ville qui consomme plus de 90 % du charbon produit dans le pays. Le gaz et l’électricité sont des énergies de luxe réservées à une minorité de personnes aisées.

En réponse à la demande croissante de cette ressource, associée à une régression progressive du bois dans le pays, le prix d’un sac de charbon de bois (40 kg) ne cesse d’augmenter. A titre d’exemple, un sac de charbon de bois qui coûte aujourd’hui à Bujumbura 3500 FBU, valait 800 FBU en 1991. Cela entre dans la situation économique du pays où tout les produits ont connu une flambée de prix. Même les prix des haricots et du riz, produits de consommation de base dans la société burundaise, ont été multipliés par 5 sur le marché alors que le pouvoir d'achat de la population a été diminué de plus de 200 %.

Parmi d’autres facteurs qui influent l’augmentation du prix du charbon de bois, il convient de mentionner que :

le coût élevé du transport des produits forestiers suite à la montée en flèche du carburant (un litre de gazole valait 92 FBU en 1991 et 550 FBU en 2000) ;

l’inaccessibilité de certains endroits pour des raisons d’insécurité ;

 

 

Le tableau n° 8 et le graphique n°3 montrent l’évolution du prix du charbon de bois.

Tableau n°8 : Evolution du prix du charbon de bois de 1978 à 2000

Période

Prix moyen d’un sac

de charbon de bois

1978-1980

1981- 1985

1986-1990

1991-1992

1993-1994

1995- 1996

1997-1998

1999

2000

500

650

800

1000

1300

2000

2500

3000

3500

 

Comme le tableau ci-dessus le montre, le prix d'un sac de charbon (40 kg) a été multiplié par 7en 20 ans.

 

Graphique n° 3 : Evaluation du prix d'un sac de charbon de bois vendu à Bujumbura de 1978 à 2000.

Source : Département des Forêts et des sondages réalisés par l'auteur auprès des commerçants, 2000.

3.5.3 Situation du prix de sciages sur le marché de Bujumbura

Au Burundi, la production des produits forestiers est surtout manuelle et artisanale (sciages de long surtout). Ce sont donc la main-d’œuvre et le transport qui influencent les prix à côté de la situation de l'offre et de la demande.

Pour les rares produits qui sont machinés, cela grève beaucoup les prix des produits. En outre, l’éloignement ou le rapprochement des produits des grands centres urbains (en particulier Bujumbura) jouent un rôle déterminant dans la fixation du prix. Celui-ci peut alors varier du simple au double suivant ce que l’on se trouve à l’intérieur du pays ou à Bujumbura.

Les critères de classification sont presque inexistants au Burundi, c’est surtout le facteur essence et sa durabilité qui jouent.

Durant les 9 dernières années, les prix du sciage ont presque multiplié par plus de 3 fois. Le tableau n° 8 nous montre la variation des prix de vente du sciage entre 1991 et 2000.

 

Tableau n° 9 : Variation du prix de sciage entre 1991 et 2000.

Type de sciage

Coût en 1991 (FBU/m3)

Coût en 2000 (FBU/m3)

Eucalyptus (madrier)

25 000

77 800

Pins. (Madrier)

12 000

26 700

Cyprès (Madrier)

18 000

55 600

Bois du Zaïre (planche)

115 740

231 480

Source : BARAMPFUMASE et al, (1991) pour les prix de 1991, la valeur réelle des produits sur le marché en 2000

N.B. Les dimensions sont toujours les mêmes :

une planche fait 4 m x 18 à 20 cm x 3 cm : 0.0216 m3, donc 1 m3 de planches compte en moyenne 45 unités à raison de 5000 FBU pour le bois du Zaïre, etc.

Un madrier fait 4m x 15 cm x 7,5 cm ou 4 m x 13cm x 5,5 : 0.045 m3 0.0286 m3

Dans un m3 de madrier, on dénombre 23 unités à raison de 3000 FBU pour l'Eucalyptus, 2000 FBU le Cyprès et 1200 FBU, le Pin la pièce (voir le prix du marché de Bujumbura, mai 2000)

Les bois «rouges » importés du Congo et de la Tanzanie sont destinés à la menuiserie de luxe.

La petitesse de la superficie du pays, qui limite l’extension des ressources, et l’étroitesse du marché intérieur ne permettent pas de satisfaire toute la demande.

Une importante gamme de produits ayant subie une seconde transformation (contre plaqués, panneaux de particules, etc.) sont importés.

 

3.5.4. Importation de produits forestiers au Burundi.

 

Les panneaux de bois de divers types utilisés au Burundi sont en totalité importés. Les statistiques d’importation des Services des Douanes sont intéressantes, mais malheureusement les relevés sont donnés en tonnes, ce qui ne permet pas une évaluation facile des surfaces ou des volumes de panneaux.

Comme le tableau n° 10 le montre, le gros du volume importé est dominé par le groupe de papier et cartons suivi de celui des panneaux. En outre, les sources d’importation sont principalement dominées par les marchés européens et asiatiques :

Pour le papier et le carton : le marché est exclusivement européen avec en tête, les pays comme la Belgique, la France, le Portugal ;

Pour les panneaux et placages : c’est surtout Singapour et l’Indonésie ;

Pour les sciages, c’est surtout la Tanzanie et la République Démocratique du Congo (RDC) ;

Les bois pour les allumettes proviennent de la Zambie, de la Tanzanie et du Kenya.

Il faut également noter que le bois est inclus dans la liste des produits taxables par la douane lors de l’entrée dans le pays. Ces produits sont le plus souvent taxés de 10 % à 44 % de leur valeur FOB selon les articles.

L’augmentation des quantités de produits forestiers importés résulte essentiellement des besoins nouveaux apparus depuis quelques années et par manque de substitution.

Mis à part leur qualité, les prix des produits importés sont lourdement grevés par les coûts de transport souvent onéreux&n bsp;; les ports d’embarquement de ces produits étant pour la plupart Mombassa et Dar-es-Salam.

Pour cet effet, dans des circonstances particulières, les prix sont également influencés par le climat politique régnant dans la sous-région. Durant la période de 1996 – 1998, les pays voisins ont imposé un embargo économique au Burundi ; c’est dans cette optique que le taux des importations ont fortement chuté durant cette période. Les tableaux 10 et 11 montrent l'évolution des importations respectivement en quantité et valeur monétaire.

 

Tableau n° 10 : Quantité de produits forestiers importés de 1993 - 1999 (en tonnes)

Rubrique

Dénomination

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

douanière

des produits

44

Bois et ouvrages en bois

612

619

541

113

250

480

526

48

Papier, carton, ouvrage en carton

2774

2296

2480

1504

1350

2364

1551

9609

Crayons

5

2

1

3

2

2

25

9603

Brosses et Balais

34

18

28

9

8

17

15

3605

Allumettes

65

153

36

36

71

38

27

49

Article de librairie

86

69

138

56

30

53

92

Source : Direction des Douanes et BRB, 2000

Par manque de produits de substitution, le pays dépense beaucoup de devises pour importer les produits forestiers (tableau n°10).

Tableau 11 : Valeur des produits forestiers importés de 1993 - 1999 (million de FBU)

Rubrique

douanière

Dénomination

des produits

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

44

Bois et ouvrages en bois

122,1

122,1

89,9

28,5

64,5

202,6

208,7

48

Papier, carton, ouvrage en carton

135,3

135,3

1282

1035,1

1103,8

2677,2

1449,4

9609

Crayons

3,7

3,7

1,3

3,4

2,5

77,9

13,7

9603

Brosses et Balais

31,2

31,2

31,1

17,2

22,8

33,2

25,8

3605

Allumettes

35,2

35,2

11,6

4,5

39,2

29

36,9

49

Articles de librairie

258,3

258,3

242

164,6

99,4

227,2

472,2

Source : Direction des Douanes et BRB, 2000

 

3.5.5. Exportation des produits forestiers au Burundi

Au Burundi, très peu de produits forestiers sont exportés sur les marchés étrangers. Selon les données des services de Douanes, seuls 10 tonnes de bois et ouvrages en bois et 51 tonnes d’écorces de quinquina ont été exportées à l’étranger en 1997 (BRB, novembre 1999).

 

Previous PageTop Of PageNext Page