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2. SITUATION FORESTIERE AU BURUNDI

 

Les formations forestières du Burundi se classent en trois grandes catégories à savoir :

Les formations naturelles ;

Les boisements domaniaux et communaux ;

Les boisements privés, l'agroforesterie et les arbres hors forêts.

 

2.1. Les boisements Domaniaux

 

La création des forêts artificielles au Burundi est relativement récente et date de 1930 sous la tutelle belge.

Cependant, des actions concrètes se sont manifestées à partir de 1978, lorsque les pouvoirs publics ont consenti des efforts importants en matière de l’augmentation du couvert forestier du pays.

Ainsi, suite à la pression croissante sur forêts naturelles et à la pénurie de bois, le Burundi a lancé depuis 1978, un vaste programme de reboisement en blocs industriels en vue d’assurer la production à côté de la protection des crêtes dénudées. Des essences à croissance rapide ont été privilégiées pour répondre à court terme aux besoins de la population à savoir des Eucalyptus sp, pour la production de bois de feu et de service, de Pins sp pour le bois d’œuvre, du callitris pour la protection des crêtes. Ces essences sont toutes originaires du continent australien. Ainsi, autour de 80 000 ha ont été installés. Le tableau qui suit montre leur répartition dans l’espace, suivant les espèces ainsi que leur période de révolution.

 

Tableau n°1 : Boisements domaniaux récents : Répartition selon les espèces

Variétés sp

Superficie (ha)

%

Période de révolution

(années)

Callitris sp

Eucalyptus sp

Pinus sp

25 000

19 000

16 000

41

32

27

30

25

30

Total

60 000

100

 

Source : VERHEGGHEN J-Fr, 1994

 

2.2. Les boisements privés et l’agroforesterie

A côté de ces blocs industriels, des plantations individuelles, privées, communales, ont été encouragées. Parmi les essences vulgarisées en milieu rural, il convient de souligner : Eucalyptus sp, des essences agroforestières et fourragères comme : les Calliandra sp, des Accacia sp, le Grevillea sp, etc. A côté de cela, il convient d’ajouter les plantations d’alignement ou isolés dans ou autour des habitations.

L’importance de ces boisements, bien que modeste par leur superficie unitaire, est primordiale pour la vie des ruraux. Ils produisent une quantité importante de bois auto- consommé sous forme de bois de feu, de service ou d’œuvre, en milieu rural et commercialisé en milieu urbain.

Des enquêtes régionales font état de 1.5 à 4 ares de micro- boisement par exploitation agricole. D’une manière globale, ces boisements sont aujourd’hui estimés à 61 000 ha ( Département des Forêts, 2000) soit 30 % de la forêt burundaise.

S’agissant des forêts communales, elles étaient estimées à 11 000 ha en 1992. Cependant, suite à la mauvaise gestion de ceux-ci, il ne resterait que plus ou moins 7 000 ha.

2.3. Les forêts naturelles

Ce sont des formations végétales qui occupent la région de la crête, c’est - à - dire les hautes terres du Burundi dans les localités de la Kibira, Mpotsa, Rutongo, Bururi et Vyanda. Alors que ces forêts de montagne occupaient, il y a quelques années

104 000 ha, elles n’occupent plus que 41 000 ha.

Tableau n°2 : Situation forestière du Burundi entre 1993 et 1997.

 

TYPE DE FORET

Superficie avant 1993 en ha

Superficie en 1997 en ha

Causes des variations

Boisements domaniaux.

80 000

56 000

 Appropriation désordonnée des forêts par les déplacés, les regroupés ;

 Feux de brousse.

Boisements communaux

11 000

7 000

 Coupes illicites ;

 Feux, installation des déplacés et des regroupés.

Agroforesterie + microboisements privés

 

60 000

61 000

Poursuite de certaines actions de plantation.

Forêts naturelles

55 000

 

50 000

Défrichement des forêts naturelles.

Total

 

206 000

174 000

 

Source : SNEB, 1997

Avant la crise d’octobre 1993, le taux de boisement était de 7 % du territoire national. La crise de 1993 a contribué à la diminution du patrimoine forestier. A l’heure actuelle, le taux de couverture forestière du pays est estimé à 5 %.

Cette situation a par conséquent exacerbé la flambée des prix au niveau de tous les produits dérivés du bois et dont les échanges se sont devenus très monétaires. On y reviendra plus loin.

Existe -t-il de relation entre la Superficie boisée et la production de bois au Burundi ?

Les chiffres concernant la production de ces formations forestières varient d’après les sources consultées et les ratios que les auteurs utilisent. La ressource est mal connue. L’inventaire actualisé des surfaces boisées n’a pas encore eu lieu et le niveau de production réel des différentes formations est inconnu.

En effet, il n’y a pas de relation entre la superficie boisée et la production du bois pour des raisons suivantes :

Les formations naturelles sont censées ne pas produire du bois car elles sont protégées ;

Les plantations communales et certains boisements domaniaux ont une productivité presque nulle suite aux coupes répétitives non réglementées et non contrôlées et aux incendies de forêts ;

Selon BARARWANDIKA A.(1999), le niveau de production annuel en régime de croisière, des boisements publics est estimé à (volume sur pied) :

170 000 à 200 000 m3 de bois d’œuvre ;

320 000 à 400 000 m3 de bois de feu et de service.

Aujourd’hui, ce sont les boisements privés et les plantations agroforestières qui fournissent l’essentiel du bois auto-consommé en milieu rural et commercialisé en milieux urbains sous forme de bois de feu, de charbon de bois, de bois de service et d’œuvre.

Les estimations des productions annuelles dans les boisements privés sont encore plus imprécises :

25 000 à 60 000 m3 de bois d’œuvre ;

320 000 à 600 000 m3 de bois de feu et de service.

 

 

 

 

 

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