5. Amélioration du processus de mise en œuvre des statistiques forestières
La gestion d’un secteur aussi important que la forêt au Congo requiert une information statistique complète, fiable et disponible. Dans le contexte actuel, la dynamisation du système existant de collecte, d’analyse et de diffusion des statistiques forestières peut s’envisager par la mise en œuvre d’une série de mesures articulées en deux phases :
Première phase :
Renforcer l’application de la réglementation existante en la matière ;
Assurer une concertation des services centraux dans le traitement et la diffusion des statistiques forestières ;
Sensibiliser les entreprises sur l’importance des statistiques forestières, ; cette sensibilisation pourrait se faire par le biais des conférences, des séminaires ou ateliers ;
Renforcer les dispositions juridiques sur la collecte et la transmission des données par les entreprises ; dans le cadre du projet Code Forestier (actuellement en examen au Parlement), le montant de l’amende pour non-transmission des données à l’Administration Forestière passe de 100.000 FCFA à 200.000 FCFA, voir 500.000 FCFA.
Standardiser les procédures ; la Direction des Etudes et de la Planification doit établir des directives claires visant à la standardisation des méthodes de collecte et de traitement des informations surtout dans l’optique d’un traitement informatisé des statistiques. Cela permettrait d’avoir également des rapports des directions régionales selon un format identique.
Renforcer les relations avec les opérateurs économiques et les autres structures privées ou publiques pouvant fournir des informations utiles sur les produits forestiers (transports fluviaux, CFCO, SOCOMAB, transitaires, acheteurs, exportateurs, Douanes) ;
Renforcer les capacités de travail des agents chargés des statistiques ; il est nécessaire de doter les agents des directions régionales de :
moyens de déplacement et d’un budget de fonctionnement conséquents pour faciliter la collecte des informations auprès des usagers de la forêt ;
moyens de traitement et d’édition des données (calculatrices de poche et de bureau, photocopieur, matériel informatique, plaques solaires pour les directions ne disposant pas d’électricité ;
moyens de communication pour l’installation des phonies dans les directions régionales du Niari, de la Lékoumou, de la Bouenza et du Kouilou pour permettre de communiquer entre elles et avec l’administration centrale à Brazzaville. ;
formation informatique de cinq agents des directions régionales (Lékoumou, Niari, Kouilou, Sangha et Likouala) ;
former le personnel des entreprises ayant en charge les statistiques forestières par un agent de la Direction des Etudes et de la Planification formé à cet effet ;
former au classement des bois selon les règles de l’ATIBT les agents des brigades forestières de conditionnement et d’agrément de Pointe-Noire, Pokola et Enyellé ainsi que ceux de la Direction de la Valorisation des Ressources Forestières de Brazzaville ;
Quant aux agents du Service des Statistiques de la Direction des Etudes et de Planification à Brazzaville, il leur faudra également :
des moyens de déplacement par la mise à disposition des agents d’un budget substantiel leur permettant de collecter des informations complémentaires au niveau des directions régionales, des entreprises et d’autres institutions publiques et privées ;
équipements en outil informatique, en photocopieur et calculatrice sans oublier la confection d’armoires et d’étagères pour le stockage et l’archivage des documents collectés et compilés ;
former aux techniques de collecte et de traitement des données statistiques au moins deux agents de niveau Ingénieur pendant une durée d’au moins un mois. Une fois formés, ces agents devraient assurer tant la formation des agents des directions régionales que ceux évoluant au sein des entreprises ;
former à Brazzaville, deux agents de niveau ATP, à l’utilisation d’ordinateur et aux méthodes de traitement informatisées de l’information (la même formation que celle des agents des directions régionales) pendant un mois.
Produire mensuellement un rapport statistique de type "tableau de bord" comprenant des informations utiles présentées sous forme d’indice à diffusion auprès des décideurs ;
Maintenir la production des rapports trimestriels, semestriels et annuels par les structures régionales et centrales dont le contenu devra être enrichi par les données ci-après :
le volume de bois en transit sur la voie fluviale ;
la production évacuée par la CFCO ;
les informations sur la sylviculture ;
les superficies et les essences exploitées par UFA ;
la situation des stocks de bois ;
l’établissement des indices de production et de transformation basés sur d’une part le volume produit et d’autre part par le volume de bois transformé ;
Maintenir la publication du cahier des statistiques .
Deuxième phase :
Informatiser les procédures de traitement et de diffusion des statistiques forestières :
Dans un premier temps, il sera nécessaire d'installer et de mettre en service à la Direction des Etudes et de la Planification, un réseau d’ordinateurs client-serveur composé d’une unité centrale et de trois postes de travail pour la saisie et le traitement des données. L’impression et la publication seraient effectuées à l’aide d’imprimante de type laser.
En second lieu, on procédera à l’informatisation au niveau des directions régionales (Pointe-Noire, Sangha, Niari, Lékoumou et Likouala) et de certaines brigades forestières (Pokola, Enyellé et Port de Pointe-Noire) ;
Réaliser une étude sur la consommation locale des produits ligneux (sciages, contre-plaqués et bois - énergie) ;
Mettre en place le service national de contrôle des bois à l’exportation.
L’amélioration durable du système actuel de collecte, traitement et diffusion des statistiques forestières au Congo dont le financement des services concernés tant au niveau central qu’au niveau régional demeure le facteur déterminant, reste probablement liée à la mise en œuvre du projet OIBT PD96 (F) sur la mise en place d’un système national de récolte de statistiques forestières du Congo.
