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4. Evaluation des données collectées et des méthodologies utilisées

4.1. Disponibilité et fiabilité des statistiques forestières

4.1.1. Connaissance des potentialités forestières

Les données d’inventaires sur les ressources forestières n’existent que partiellement dans la mesure où seulement environ 25% des forêts ont été inventoriés. En outre, ces inventaires ont été le plus souvent réalisés à des taux de sondage faibles. Les données issues de ces inventaires sont généralement vieilles et ne sont pas toujours actualisées pour tenir compte des prélèvements nouvellement effectués.

4.1.2. Activités sylvicoles

Les données y relatives sont produites par deux structures principales concernées, à savoir le SNR et ECO S.A. Elles sont régulièrement transmises aux directions régionales ou directement au Ministère. Les informations sur le potentiel de régénération (par exemple l’état des vergers à graines) de certaines espèces sont généralement absentes.

4.1.3. Exploitation forestière et transformation du bois

Les statistiques sur ces activités sont régulièrement produites par les directions régionales à partir des états de production transmis par les producteurs forestiers. Les états de production donnent des informations sur les volumes produits (fûts et billes), la destination des produits (marché pour l'exportation ou marché local) par essence ainsi que la situation des stocks au début et à la fin (trimestre, année). Quant aux états de production industrielle, les données portent sur les grumes entrées usine, les volumes réellement traités, les volumes des produits transformés et les volumes commercialisés de ces produits. La disponibilité et la régularité de transmission de ces états à la direction régionale sont généralement liées à l'organisation de la gestion des entreprises forestières. On trouve d’un côté des grandes entreprises avec une gestion interne informatisée de l’information qui régulièrement transmettent leurs états de production et de l’autre des petites entreprises forestières (constituées essentiellement par les nationaux) dont les statistiques sont difficiles à obtenir. Les piétistes (ceux qui exploitent soit par permis de bois d’œuvre ou de permis spécial un nombre limité de pieds d’arbres) ne fournissent pas des états de leur production, celle-ci est estimée par l’administration forestière sur la base du volume moyen par arbre et par essence reconnus officiellement.

4.1.4. Commercialisation des produits ligneux

Les statistiques liées à l’exportation des bois en grumes sont probablement les plus complètes. Ces données (essence, qualité, destination, redevance) sont collectées lors des vérifications des fiches de spécification et de contrôles effectués sur les lieux d’exportation par les directions régionales (brigades de conditionnement et d’agrément du bois) qui fournissent les éléments servant de base de calcul de la redevance des bois exportés. Ces données sont également traitées par les Douanes à partir des déclarations d’exportation.

Par contre, les bois transformés (sciages, placages, contre-plaqués) mais aussi les rondins d’eucalyptus (bois d’industrie) exemptés du payement de la redevance à l’exportation sont moins suivis par ces structures.

Les statistiques relatives au commerce intérieur des produits forestiers ne sont pas systématiquement collectées par le fait que cette activité est exercée principalement par des petits revendeurs relevant du secteur informel, donc difficile à contrôler. Toutefois en ce qui concerne grandes entreprises, les informations sur les ventes locales sont disponibles et régulièrement transmises aux directions régionales.

Les informations sur le marché international (prix, tendances générales, etc.) ne sont pas maîtrisées par l’Administration Forestière surtout après la dissolution de l’Office Congolais du Bois (OCB) qui avait le monopole d’achat et de vente des bois congolais.

4.1.5. Produits forestiers non ligneux et bois d’énergie

Les données y relatives sont collectées essentiellement à partir des permis attribués aux usagers, ce qui ne reflète pas les productions réelles. Les éléments relatifs à la gestion de la biodiversité dans les aires protégées dont la gestion est assurée avec l’assistance bilatérale, internationale ou des Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont collectés de manière éparse et irrégulière par l’Administration Forestière.

 

Remarque : D’une manière générale, la compilation et le traitement des données tant dans les directions régionales de l’Economie Forestière qu’à la DEP sont faits manuellement et généralement par un personnel non qualifié. Il en résulte que les rapports annuels sont publiés avec retard et la production forestière d’une année n’est connue qu’au milieu de l’année suivante. Les rapports déjà très irréguliers fournis par les Directions régionales, en l’absence d’un canevas de rédaction général, comportent des données disparates, surtout pour ce qui concerne les autres données de base des entreprises (effectifs, matériels etc.).

Il convient de souligner que la plupart des agents du Service Central des Statistiques n’ont suivi aucune formation de base en statistiques. Le service ne dispose qu’un d’un seul local et de matériel de bureau très limité (manque de calculatrice, absence même de moyens de stockage et d’archivage de documents). Son budget très insuffisant ne permet pas de réaliser en temps voulu les visites de terrain et les enquêtes périodiques dans les entreprises. Cette situation est presque la même dans les directions régionales. Les difficultés matérielles au sein des directions régionales font que pour éditer leur rapport, celles-ci font recours même aux moyens privés extérieurs pour réaliser cette tâche, ce qui est contraire aux principes de la propriété et de la protection de l’information.

 

 

4.2. Points forts dans le système existant de collecte, d’analyse et de dissémination des données nationales

La collecte, l’analyse et la diffusion des statistiques forestières au Congo bénéficient de certains atouts dont essentiels sont :

existence d’une base juridique de bonne facture et cohérente ;

existence d’un bon maillage de l’Administration Forestière sur l’ensemble du territoire national ;

existence au sein des directions régionales et de la structure centrale des services chargés de gérer les statistiques ;

publication annuelle d’un cahier statistique assez bien structuré.

4.3. Points faibles dans le système existant de collectes, d’analyse et de dissémination des données nationales

Les contraintes qui se posent à la collecte, à l’analyse et à la diffusion des données nationales sur la filière bois peuvent se résumer comme suit :

contraintes financières et logistiques de l’Administration Forestière ;

non-application effective de la législation relative aux statistiques ;

manque de ressources humaines compétentes et motivées dans la gestion des statistiques forestières tant dans l’Administration Forestière que dans les unités de production ;

méfiance et réticence des opérateurs forestiers à transmettre les données demandées par l’administration forestière à cause soit du volume important à consacrer à ce travail ou des implications fiscales possibles ;

fiabilité incertaine des données transmises par les entreprises ;

difficultés de communication tant physiques qu’intellectuelles dans la plupart des régions forestières du pays ;

insuffisance de concertation entre les structures de l’administration centrale ;

difficultés de circulation de l’information entre l’Administration Forestière et les autres structures traitant des données liées aux produits forestiers ;

exercice d’une série d’activités par le secteur informel ;

non-actualisation des statistiques.

4.4. Utilisation et diffusion des données

Comme il l’a été souligné plus haut, c’est la Direction des Etudes et de la Planification qui est chargée, pour le compte du ministère chargé des Eaux et Forêts, du traitement, de l’analyse et de la publication des informations sur les statistiques forestières. Cette direction publie chaque année un annuaire des produits forestiers dénommé "cahier des statistiques forestières" dont une présentation sommaire est donnée à l'annexe 4.

Le cahier des statistiques forestières présente des données détaillées sur les activités du secteur forestier. Il constitue un bon outil de planification assez complet.

Son utilisation et sa diffusion se font auprès des institutions nationales et étrangères.

Les institutions nationales intéressées sont :

Le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques ;

Le Ministère de l’Economie Forestière ;

Le Ministère du Commerce ;

Le Ministère de l’Economie et des Finances ;

La Présidence de la République ;

La Banque des Etats de l’Afrique Centrale et autres institutions bancaires ;

Les Syndicats et les Chambres de Commerce.

Quant aux institutions internationales sous-régionales, il s’agit de :

Corps diplomatique ;

Organisations internationales (FAO, OIBT, OAB) qui envoient annuellement des questionnaires ;

CEMAC ;

CEAC.

Le cahier des statistiques forestières est aussi régulièrement consulté par les opérateurs économiques, les étudiants, les ONG et associations.

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