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3. Situation actuelle des statistiques nationales relatives aux produits forestiers

3.1. Cadre Réglementaire

Si l’exploitation de la forêt congolaise date depuis les années 30 par les compagnies concessionnaires coloniales, l’existence de textes réglementaires cohérents sur les statistiques forestières n’a commencé qu’avec la création de l’Office des Bois de l’Afrique Equatoriale Française dénommée (OBAE) et surtout grâce à l’application en 1947 du décret rendant obligatoire, pour toutes les classifications et toutes les statistiques officielles, la nomenclature unifiée des entreprises et des établissements dans l’Afrique Equatoriale Française (arrêté de promulgation du 05-02-1947).

Par la suite, cet appareil statistique a été renforcé par l’arrêté fixant les prix d’achat "plage" des bois en grumes et usinés à appliquer par l’OBAE et le bulletin trimestriel de la production agricole et forestière en Afrique Equatoriale Française (AEF).

En 1974, avec la création de l’Office Congolais des Bois (OCB) qui disposa du monopole d’exportation du bois congolais, des cellules statistiques furent installées au sein des entreprises forestières pour assurer une meilleure gestion des stocks.

L’adoption du premier Code Forestier congolais en 1974 va également permettre au Service des Eaux et Forêts de s’intéresser à la collecte des statistiques forestières, ce qui se traduira par la création d’un service comptable et statistique au sein de la Direction des Eaux et Forêts et des Ressources Naturelles, et un peu plus tard dans les Inspections Régionales des Eaux et Forêts.

Enfin, à la suite de la réorganisation de l’administration forestière en 1985, il a été créé au sein de la Direction des Etudes et de la Planification, un service de statistiques.

Depuis 1996, pour améliorer la gestion de ses statistiques forestières, la République du Congo a soumis à l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) une proposition de projet visant la création d’un système national de collecte, de traitement et de diffusion des statistiques forestières. Cette proposition a été approuvée, mais faute de financement, sa mise en œuvre est toujours attendue.

Le Code Forestier en son article 89 prévoit l’obligation pour tout exploitant ou usinier de fournir les informations sur les activités de son entreprise sous peine d’une amende selon les dispositions de l’article 1er de la loi fixant les redevances en matière forestière. Il s’agit des dispositions relatives à la fourniture des états annuels et trimestriels de production, des états des grumes entrées en usine, à la remise des carnets de chantiers en fin d’année à la Direction Régionale des Eaux et Forêts et à la remise du bilan de l’exercice écoulé de chaque entreprise forestière auprès du Cabinet du Ministre des Eaux et Forêts.

Un nouveau code forestier a été récemment adopté par le Parlement en août 2000. Dans celui-ci (non encore promulgué), le montant d’amende pour non-transmission des données à l’administration Forestière est désormais cinq fois plus élevées. Il prévoit également la création d’un service de contrôle de bois à l’exportation et du suivi du marché.

3.2. Types d’informations actuellement collectées sur les produits forestiers

Les types d’informations actuellement collectées sur les produits forestiers, aussi bien au niveau local que national, découlent des dispositions du Code Forestier et du décret 84/910 du 19 octobre 1984 portant application du Code Forestier, notamment aux articles 23, 24 et 40.

L’article 23 prescrit la tenue de carnets de chantier, par chantier ou coupe en exploitation. Outre les détails sur le contenu, la tenue du carnet et les modalités de fourniture du carnet, il est précisé les modalités de calcul des volumes des fûts et billes

L’article 24 fait obligation aux entreprises forestières de fournir à la Direction Régionale de l’Economie Forestière (DREF) les états trimestriels et annuels de production avant le 15 du mois suivant, conformément à un modèle joint au décret.

Quant à l’article 40, il stipule que les usiniers doivent tenir un registre des bois entrés en usine suivant un modèle. En outre, ils doivent fournir des états mensuels des grumes entrées en usine.

Les statistiques collectées couvrent l’ensemble des activités intégrant la filière-bois. La filière-bois étant comprise comme l’ensemble des étapes technologiques de production distinctes et séparables associées à l’utilisation d’une même ressource, et qui permettent de passer de la matière première brute aux produits finis vendus sur le marché. La filière-bois est donc constituée par la succession des stades de la production sylvicole et d’aménagement forestier, de l’exploitation forestière, de la transformation et de la distribution commerciale des produits.

1er Stade : Production sylvicole et aménagement forestier

Ce premier stade de la filière commence soit par l’ensemble des activités qui font partie de la fourniture du bois (la production des plans, préparation du terrain) pour ce qui concerne les forêts artificielles ou par les réalisations des inventaires forestiers de reconnaissance suivie de l’élaboration des plans d’aménagement pour les forêts naturelles.

2e Stade : Exploitation forestière

Activité conduisant à produire du bois brut, elle comprend les opérations ci-après :

inventaire d’exploitation ;

ouverture des pistes d’accès et d’évacuation des produits ;

abattage ;

débardage ;

tronçonnage ;

classement et triage ;

transport.

 

 

 

3e Stade : Transformation du bois

Suivant la nature des produits recherchés, le bois subit de nombreuses transformations qui varient selon les technologies utilisées. On peut distinguer principalement deux phases :

la première transformation regroupant les activités de :

sciage, déroulage, fabrication de contre-plaqués et de panneaux ;

imprégnation des poteaux ;

fabrication des pâtes cellulosiques.

la deuxième transformation : c’est l’utilisation des produits issus de la première transformation qui peuvent servir à une fabrication de produits plus ou moins finis. Elle comprend :

l’ameublement qui utilise des sciages, des placages et des panneaux ;

l’industrie des papiers et cartons ;

le bâtiment et travaux publics utilisant les bois en charpente et menuiserie ;

le travail divers du bois pour les fournitures au bâtiment, les emballages et les produits divers.

4e Stade : Distribution commerciale

Le produit obtenu est transféré vers les centres de commercialisation. De nombreuses entreprises et agents travaillent pour la distribution des produits issus des stades successifs de transformation. Ces opérateurs entretiennent des relations commerciales avec divers maillons de la filière bois : la logique de transformation de ces entreprises et les mécanismes de mise en marché jouent un rôle déterminant dans le développement de la filière.

Comme on peut le constater, le découpage entre les niveaux de transformation n’est pas rigide. En effet, certaines activités de deuxième transformation, par exemple, ne mettent pas à la disposition du consommateur des produits finaux, alors que certaines productions issues de la première transformation sont destinées à la consommation finale par vente locale ou exportation.

A tous les stades de la filière, chaque activité fait l’objet de la production d’une information statistique, en passant par la collecte, le traitement et la diffusion.

Il faut cependant rappeler qu’en dépit de la place prépondérante qu’occupent les activités de la filière bois dans la production des statistiques, les autres produits forestiers autres que le bois (faune, produits forestiers non ligneux) sont également intéressés par l’information statistique forestière au Congo.

Selon la description faite ci-dessus et l’importance de développement des activités forestières, l’information recherchée au Congo se rapporte aux domaines suivants :

la production sylvicole ;

l’exploitation et la transformation du bois ;

la commercialisation des produits ;

l’exploitation des produits de la faune ;

les recettes forestières.

3.2.1. Informations collectées sur la production sylvicole

Les organismes qui opèrent dans ce domaine (boisement et reboisement en savane et en forêt dense avec des essences autochtones et exotiques à croissance rapide) produisent annuellement des statistiques qui portent sur :

les opérations sylvicoles (travaux prévus et réalisés) ;

la production des plantes ;

les superficies à planter et réellement plantées ;

le nombre de pieds à planter et réellement plantés ;

la production de bois de chauffe, de rondins et de bois de service.

3.2.2. Informations collectées sur l’exploitation forestière et la transformation de bois

Le champ de collecte des informations à ce niveau est constitué par l’ensemble des entreprises forestières et des industries du bois installées sur le territoire national. Les informations recueillies sont les suivantes :

dénomination, siège social, adresse et localisation ;

moyens matériels et humains sur le plan quantitatif et qualitatif ;

volume de la production grumière par essence et par exploitant ;

volume des grumes entrées en usine par essence, par exploitant et par type de transformation ;

volume des produits transformés obtenus par type de produits ;

volume des produits par destination commerciale (exportation et marché local) ;

valeur unitaire et totale des produits ;

stocks au début et à la fin des produits ;

superficie concédée, coupe annuelle accordée ;

recouvrement des taxes.

En matière d’exportation de bois, les sources principales d’informations statistiques sont les Brigades Forestières de Conditionnement et d’Agrément des Bois du port de Pointe-Noire et les autres brigades forestières et postes de contrôle forestier (Enyellé, Pokola, Tala-Tala, Brazzaville...) situés particulièrement au Nord-Congo. Ces dernières brigades se sont multipliées à la suite de l’arrêt du chemin de fer Congo-Océan et à l’utilisation d’autres voies alternatives d’évacuation des bois du Nord - Congo (RDC, Cameroun, RCA).

Les informations qui sont collectées concernent les volumes, essences, produits, qualités, valeurs FOB et les pays de destination.

3.2.3. Informations collectées sur les produits de la Faune et de la Flore

Les statistiques sur ces produits sont d’abord collectées par les Directions Régionales de l’Economie Forestière et la Direction de la Faune et des Aires Protégées (et éventuellement par les organismes et projets de conservation) puis compilées et diffusées par la Direction des Etudes et de la Planification.

Les données diffusées concernent :

les permis de chasse, ventilés par permis de petite chasse et de grande chasse délivrés aux nationaux résidents ou aux étrangers (touristes) ;

les déclarations d’abattage ;

la détention d’armes ;

la détention d’animaux vivants ;

les animaux et autres produits saisis ;

les procès-verbaux dressés ;

les transactions opérées à la suite des saisies ;

les superficies unitaires et totales des aires protégées déjà crées.

3.2.4. Informations collectées sur les recettes forestières

Elles portent sur les sommes recouvrées et l’état d’endettement des usagers de la forêt par rapport aux taxes, licences, redevances et transactions forestières. 

 

3.3. Méthodologie pour la collecte, la compilation et la diffusion des données ayant trait aux produits forestiers

Au niveau des entreprises forestières, la procédure de saisie de l’information est assurée, dès l’abattage et le débardage des arbres, par l’utilisation des carnets de chantier dont l’ouverture et la tenue journalière sont prescrites par la législation, de même que les modalités relatives au calcul des volumes. Pour chaque arbre abattu, les dimensions (diamètre aux deux extrémités et longueur) du fût et des billes produites, permettant le calcul du volume au moyen d’un tarif de cubage doivent être indiquées. Ces données sont après compilées pour produire les états de production. Les carnets de chantier sont transférés par l’entreprise à la fin de l’année à la Direction Régionale de l’Economie Forestière le 15 janvier de l’année suivante au plus tard. La Direction Régionale les exploite et effectue si besoin des réajustements statistiques.

De même, les entreprises sont tenues de faire parvenir à la Direction Régionale, les états mensuels, trimestriels et annuels d’exploitation et de transformation au plus tard le 15 du mois suivant.

Toutes ces données statistiques subissent un premier traitement au niveau de la Direction Régionale de l’Economie Forestière. Celle-ci, après avoir intégré d’autres informations relatives à la gestion administrative et financière, à la production sylvicole, à la gestion de la faune et de la flore et aux exportations, produit un rapport qui est destiné à l’administration forestière centrale.

Outre ce mode de collecte, le service central des statistiques utilise le questionnaire et l’entretien directe auprès des entreprises, agences et projets. Par le biais du Cabinet du ministre, il reçoit aussi le bilan annuel des entreprises.

En second lieu, l’exploitation des différents rapports par la DEP et plus précisément par le service des statistiques permet d’actualiser les données des différents documents du département. Après traitement, ces données sont présentées sous forme de tableaux simples ou à double - entrées, qui sont finalement, compilées dans un annuaire dénommé «cahier des statistiques forestières ». Publié annuellement, ce recueil statistique contient toutes les données du secteur forestier.

Le schéma général de collecte, de traitement et de diffusion des statistiques forestières est présenté dans à l'annexe 3.

3.4. Ministères, organisations et autres institutions nationales impliqués dans la collecte et la diffusion des statistiques forestières

3.4.1. Ministère de l’Economie Forestière, chargé de la Pêche et des Ressources Halieutiques

C’est à ce ministère qu’incombe la tâche de produire les statistiques forestières. La Direction Générale de l’Economie Forestière qui est l’une des directions générales, est structurée en onze (11) directions régionales et six (6) directions centrales.

Dans sa structuration actuelle, le Ministère de l’Economie Forestière, chargé de la Pêche et des Ressources Halieutiques comprend :

le Cabinet ;

la Direction Générale de la Pêche et des Ressources Halieutiques ;

la Direction Générale de l’Economie Forestière ;

l’Inspection Générale de l’Economie Forestière.

Au Cabinet, se trouvent rattachés les agences, les projets et les trois directions centrales suivantes :

La Direction des Etudes et de la Planification ;

La Direction de l’Informatique ;

La Direction de la Coopération.

La Direction Générale de l’Economie Forestière a entre autres, le rôle d’administrer et de gérer les systèmes, les réseaux et les bases de données en matière de forêt et de faune, elle comprend cinq (5) directions centrales (Direction des Forêts, Direction de la Valorisation des Ressources Forestières, Direction Administrative et Financière, Direction de la Faune et des Aires Protégées, Directions des Parcs et Réserves et onze (11) Directions Régionales de l’Economie Forestière.

Chaque direction régionale selon son étendue est subdivisée en brigades forestières. Outre ces brigades forestières de portée plus générale, il existe des brigades de conditionnement et d’agrément des bois ayant pour missions spécifiques l’inspection et l’agrément des bois exportés.

En matière des statistiques forestières, la collecte des données est d’abord assurée au niveau local par les Directions Régionales de l’Economie Forestière. Au niveau national, c’est à la Direction des Etudes et de la Planification qu’incombent les activités liées au traitement, à l’analyse, à la publication et à la diffusion des statistiques forestières.

Sur la base des rapports produits et transmis par les directions régionales et centrales, la Direction des Etudes et de la Planification après compilation et traitement, produit le rapport d’activités et le cahier des statistiques forestières.

 

 

Service National du Reboisement (SNR)

Le SNR est un organisme public à caractère technique et scientifique qui est placé sous la tutelle du Ministère de l’Economie Forestière, chargé de la Pêche et des Ressources Halieutiques. Il a pour fonction le suivi, la coordination et l’exécution de la politique nationale de reboisement. Ayant pour activité de base le reboisement, il produit des informations primaires sur la production sylvicole.

3.4.2. Ministère des Transports de l’Aviation Civile, chargé de la Marine Marchande

Le transport des produits forestiers du Nord Congo s’est d’abord effectué par les fleuves Sangha, Oubangui et Congo, comme ceux du Sud Est du Cameroun et de la République Centrafricaine, puis par le Chemin de Fer Congo Océan (CFCO) depuis Brazzaville où a lieu le transbordement jusqu’au port maritime de Pointe-Noire.

Cependant au cours de ces dernières années, on a assisté  au développement de circuits d’exportation transitant par le Cameroun et la République Démocratique du Congo à cause de l’interruption du transport fluvial en période d’étiage (mars à mai), de la faiblesse de gestion du CFCO et surtout de l’arrêt total de son trafic depuis décembre 1998, en raison des troubles politico-militaires. Ces troubles ont entraîné l’arrêt total des activités forestières dans les régions de la Lékoumou, du Niari et de la Bouenza.

Le circuit d’évacuation des bois congolais est représenté sur une carte jointe en annexe.

 

3.4.2.1. Direction des Voies Navigables, Ports et Transport Fluviaux (VNPTV)

Cette institution publique assure le transport des produits forestiers par voie navigable depuis les zones de production forestière du Nord-Congo et du Sud du Cameroun jusqu'à Brazzaville.

Les produits forestiers acheminés par voie fluviale sont à Brazzaville transbordés sur le Chemin de Fer Congo Océan avant d’atteindre le Port de Pointe-Noire, lieu d’exportation.

Le transport fluvial des produits forestiers (bois flottés, bois en grumes ou débités sur barge) n’est pas exclusivement assuré par la direction des voies navigables, même si plusieurs sociétés privées y compris certaines sociétés forestières effectuent également ce transport.

Il existe à 35 km en amont du fleuve Congo à Maluku, une aire de stockage des radeaux de grumes en attendant leur acheminement au port et leur chargement sur les wagons. Au Port de Brazzaville, on procède également au déchargement des produits forestiers destinés à la consommation locale (sciages, contre-plaqués, bois d'énergie et produits forestiers non ligneux).

Pour la production des statistiques sur les produits forestiers transportés, la Direction des Voies Navigables Port et Transports Fluviaux possède une cellule spécialisée qui compile les informations contenues dans les manifestes établis par les transporteurs fluviaux. Les données collectées portent sur les volumes des grumes ventilées par essence et les débités.

 

 

3.4.2.2. Le Chemin de Fer Congo Océan (CFCO)

Le Chemin de Fer Congo Océan, long de 510 km de Brazzaville jusqu’à Pointe-Noire, assure le transport des produits forestiers en provenance du Nord-Congo, mais aussi de certaines régions du Sud-Congo à partir des gares de Loudima, Bouansa et Dolisie.

Les produits forestiers transportés sont en majorité des grumes, mais il y a aussi le transport des bois transformés qui sont soit exportés par Pointe-Noire ou destinés à la consommation locale à Brazzaville.

Une autre voie ferrée (Ex-Comilog) relie le district de Mbinda à Loudima sur 285 km. Elle sert à l’évacuation des bois produits dans la partie Sud-Ouest du Congo (Mossendjo et Makabana).

Pour chaque wagon affecté, le client émet une feuille de route, à partir de laquelle le CFCO établit une déclaration d’expédition qui servira de base à la tarification, calculée en fonction du tonnage transporté.

Le trafic du CFCO, resté interrompu depuis décembre 1998 à cause des troubles politico-militaires, n'a repris qu'en août 2000.

 

3.4.2.3. La Société Congolaise de Manutention des Bois (SOCOMAB)

La SOCOMAB est une société privée qui détient le monopole de la manutention des bois au Port de Pointe-Noire. Dans le cadre de la gestion rationnelle du parc à bois, elle tient des statistiques journalières relatives aux volumes des bois acheminés par client, par mode de transport et par nature de produits sur la base des feuilles de route.

3.4.3. Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget

 

3.4.3.1. La Direction Générale des Douanes

Les Douanes interviennent par le truchement de leurs directions régionales dans le contrôle et la perception des taxes tant sur les produits exportés qu’importés. La direction régionale de Pointe-Noire, unique port maritime du Congo, occupe une place dominante dans ces activités. Elle produit mensuellement à travers sa Cellule Statistique du Trafic Commercial (CESTRAC), une publication mensuelle dénommée "Statistiques du Trafic Commercial" comprenant les données ci-après :

éléments du trafic global exprimés en tonnes ;

détails des quantités importées et exportées par produit ;

types de déclaration avec quantités et valeur ;

recettes globales par nature budgétaire et par nature des droits et taxes.

Cette publication mensuelle permet d’apprécier rapidement l’importance du trafic des produits. Il reste que les importations des produits en bois et dérivés en bois, exprimées en tonnage, ne permettent pas d'apprécier la nature des produits importés.

Au niveau national, les statistiques sont collectées et produites par un organisme autonome appelé SIDOC (Système Informatique des Douanes Congolaises) qui se trouve à la Direction Générale des Douanes à Brazzaville. Les données collectées pour les produits forestiers comportent les informations suivantes :

type de bois (non équarri, débité, etc.) ;

quantité et choix ;

pays d’origine pour les bois en transit ;

pays de destination ;

régime douanier ;

poids brut et net ;

valeur statistique (ou valeur imposable) ;

taux applicable à la valeur ;

références de l’exportateur.

Ces données collectées par des listings sont synthétisées dans une publication annuelle. Cette publication comporte des informations relatives aux importations et exportations par pays. Les principaux destinataires utilisateurs de cette publication sont : le Ministère de l’Economie Forestière, le Centre national de la Statistique et des Etudes Economiques (CNSEE) et plusieurs autres ministères.

 

3.4.3.2. Le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques (CNSEE)

Le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques est une institution spécialisée du Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, responsable des statistiques générales, des traitements informatiques, des statistiques démographiques et sociales et des enquêtes et recensements.

Ce centre produit et commercialise de nombreuses publications, mais qui sont devenues très irrégulières. Les statistiques relatives au secteur forestier se trouvent dans "l’Annuaire Statistique" et plus récemment dans "l’Etat et l’Economie congolaise".

3.4.4. Les transitaires

Les transitaires s’occupent des formalités d’expédition et notamment des formalités douanières nécessaires à l’exportation des produits pour le compte des entreprises forestières ou les acheteurs de bois.

Les statistiques forestières qu’ils collectent se limitent essentiellement aux volumes et tonnages des produits forestiers sur lesquels se fonde la tarification de leurs services.

3.4.5. Les acheteurs - exportateurs

Les acheteurs - exportateurs qui commercialisent les produits forestiers achetés auprès des producteurs forestiers constituent une source importante d’informations relatives à la commercialisation des produits forestiers. Malheureusement ces derniers, contrairement aux textes en vigueur, ne font pas parvenir au Ministère des Eaux et Forêts leurs états d’exportation.

 

 

 

3.4.6. Les Associations Professionnelles

On compte trois unions patronales (UNIBOIS, UNICONGO, UNIFOR) qui regroupent chacune des entreprises forestières et représentent les intérêts de leurs adhérents. Malheureusement, elles demeurent toutes mal organisées et leur contribution à la production d’informations statistiques sur le secteur forestier est insignifiante.

3.4.7. Le secteur informel

Le secteur informel concerne la production et la commercialisation du bois d'énergie, de bois de service, des produits ligneux et non ligneux destinés à l’artisanat domestique.

Il n’existe aucune donnée fiable permettant de mieux situer la place de ces activités dans l’économie nationale.

Cependant, sur la base de quelques études ponctuelles, le PAFN estime à 500.000 tonnes par an la consommation en bois énergie des quatre principales agglomérations urbaines du Congo (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Nkayi).

3.5. Principaux produits forestiers, leur consommation et exportation

Qu’il s’agisse de la mise en valeur aussi bien des forêts naturelles qu’artificielles, l’offre congolaise n’est constituée que par des produits forestiers bruts et ayant subi une transformation primaire à savoir les grumes, les sciages, les placages et dans une moindre mesure les contre-plaqués et les poteaux imprégnés de transport électrique et téléphonique.

Les produits issus de la deuxième transformation relèvent encore pour la plupart de l’artisanat, même s’il existe quelques unités semi-industrielles.

Une liste complète des entreprises forestières implantées au Congo en 1999 se trouve à l'annexe 5.

3.5.1. Bois en grumes

L’exploitation forestière constitue, en dehors du pétrole, la première branche d’activité exportatrice du Congo. Elle est l'œuvre d'une trentaine d'entreprises qui mobilisent au total une superficie d'environ 10 millions d'hectares. Débutée dans les années 30 dans la zone côtière, cette activité s'est progressivement déplacée vers le grand massif forestier du nord, qui assure désormais plus de la moitié de la production du pays.

Après avoir accru sa production jusqu’au-delà de 800.000 m3 en 1971, la République du Congo a vu son niveau de production baisser régulièrement avant de stabiliser aujourd'hui autour de 600.000 m3.

La commercialisation des bois en grumes à l’exportation après avoir fait l’objet de monopole par l’Etat (OCB) a été libéralisée depuis 1991. En valeur, ce commerce a représenté 27.652.300.000 FCFA en 1997 et 31.193.760.845 FCFA en 1998.

Les exportations des grumes, quant à elles, ont suivi le rythme de la production et sont majoritairement destinées à une clientèle européenne (Portugal et France). Il faut cependant signaler qu’avec l’implantation de certaines sociétés asiatiques, une part de plus en plus croissante va vers l’Asie (Chine et Japon).

L’analyse par essence montre que sur les 257027 m3 exportés en 1998, on comptait 126.909 m3 de Sapelli, 48.633 m3 d’Okoumé, 22.652 de Silo, soit un pourcentage de 77% pour ces trois essences.

3.5.2. Sciages

La production des sciages est l’œuvre d’une vingtaine d’unités. La structure de production des sciages est très atomisée avec des niveaux de production très contrastés. Sur une vingtaine d’unités installées dans le pays, on ne compte que cinq scieries relativement modernes dont la production annuelle est supérieure à 5.000 m3. La production industrielle des sciages a très peu évolué au cours des vingt dernières années. Après avoir atteint un niveau appréciable en 1983 (77.000 m3), la production nationale a connu un repli en 1990 avant de reprendre sa progression à partir de l’année 1995. Le marché d'exportation des sciages (essentiellement verts) est principalement constitué par les pays d’Europe Occidentale. En 1998, sur un volume de 47.357 m3 de sciages exportés, 80 % ont été destinés aux pays de l’Union Européenne et particulièrement dans les pays ci-après : Espagne, France, Allemagne, Italie, Angleterre.

Sur le plan intérieur, la consommation nationale est estimée à 30.000 m3. L’approvisionnement du marché intérieur n’est pas seulement assuré par la production industrielle du pays, il y a également des importations en provenance de la RCA et de la République Démocratique du Congo. Il faut aussi signaler l’existence d’une production artisanale non négligeable du secteur informel qui alimente le marché. La forte implication du secteur informel dans la distribution locale de ce produit, ne permet pas d'avoir des statistiques fiables.

3.5.3. Placages

Le Congo est un traditionnel exportateur de placages d’Okoumé, reconnu sur le plan mondial. En 1997, 37.000 m3 de placages ont été exportés vers la France (10.000 m3), l’Allemagne (5.000 m3), les Etats-Unis (7.000 m3), la Belgique (4.000 m3), l’Italie (1.000 m3) et autres (3.000 m3). Ce commerce représentait en 1997 près de 20 millions de dollars US.

La consommation domestique des placages reste très marginale en dehors de la fabrication des contre-plaqués.

3.5.4. Contre-plaqués

La production nationale de contre-plaqués est encore faible. Elle a été de 2.819 m3 en 1999 et principalement écoulée sur le marché intérieur. La consommation intérieure de ce produit estimée à 25.000 m3 est comblée par les importations en provenance des pays voisins : République Démocratique du Congo, Centrafrique et Gabon.

 

 

 

 

3.6. Principales entreprises forestières en activité au Congo

3.6.1. Congolaise Industrielle des Bois (CIB)

La Congolaise Industrielle des Bois, société à capitaux allemands est une émanation du groupe Feldmeyer-Tropical Timber.

Créée en 1965 et bénéficiaire de deux contrats de transformation industrielle, elle est implantée à Pokola (Ouesso) au Nord-Congo et dispose de trois concessions forestières couvrant une superficie totale de 1.150.816 ha. La société possède deux scieries à Pokola et à Kabo et emploie actuellement 1.150 personnes. Sa capacité actuelle de production est de 270.000 m3 de grumes et de 50.000 m3 de sciages.

3.6.2. Industrie Forestière de Ouesso (IFO)

Cette société a été constituée après le rachat en 1999 de l’ancienne société SCBO, par le groupe allemand DANZER qui a signé un contrat de transformation industrielle de bois avec le Gouvernement congolais la même année. Son permis situé dans la région de la Sangha (Nord-Congo) couvre une superficie de 1.131.600 ha.

L’industrie forestière de Ouesso dont les activités ont réellement commencé en 2000 devra assurer la production des grumes, des sciages et des placages tranchés.

Les capacités de production sont de 100.000 m3 pour le chantier forestier, 15.000 m3 pour la scierie et 5.000 m3 pour l’unité de tranchage.

3.6.3. Industrie de Transformation du Bois de la Likouala (ITBL)

C’est une société privée à capitaux d’origine française créée sous les cendres de l'ancienne société F.N.C. (Forestière du Nord-Congo), qui est implantée au Nord Congo dans la région de la Likouala et plus précisément à Enyellé depuis 1983. Les activités exercées sont l’exploitation forestière et le sciage à partir de deux concessions forestières totalisant 642.096 ha.

La Société qui évolue sous contrat de transformation industrielle, emploie 500 personnes et a produit 100283 m3 de grumes et 16134 m3 de sciages en 1999.

3.6.4. Société Congolaise des Bois (SOCOBOIS)

La SOCOBOIS est installée depuis 1964 au Congo à Dolisie dans la région du Niari au sud du pays et bénéficie d’un contrat de transformation industrielle.

Cette société à capitaux d’origine allemande dispose, à Dolisie, d’un complexe de transformation de bois intégrant les activités de sciage, déroulage, tranchage, de fabrication de contre-plaqués et de séchage artificiel de bois débités.

La capacité annuelle de transformation est de 100.000 m3 repartie comme suit :

65.000 m3 au déroulage (Okoumé) ;

20.000 m3 au tranchage (Limba, Moabi, Longhi blanc) ;

15.000 m3 au sciage (bois divers).

En moyenne, elle transforme 70.000 m3 de grumes par an dont la moitié provient de ses propres chantiers forestiers, l’autre moitié est fournie par les tiers, constitués principalement par les petits exploitants forestiers nationaux.

Presque toute la production des placages et des sciages est exportée alors que la totalité des contre-plaqués produits (en moyenne 3.000 m3) alimente le marché local.

En 1998, la société utilisait environ 900 employés.

A cause des troubles politico-militaires qui ont fortement secoué le Sud du Congo à partir de décembre 1998, la société se trouve en situation d’arrêt d’activités. La relance de ses activités est prévue pour l’an 2001.

3.6.5. Société de Transport et de Commercialisation des Produits Agricoles (STCPA-BOIS)

Cette société a été créée en 1997 à l’issue de la cession partielle des actifs de l’Entreprise Commerciale et Industrielle du Kouilou (ECIK-FORET) dont une grande partie résulte de l’acquisition des actifs de l’ancienne Société Industrielle de Déroulage et Tranchage (SIDETRA).

Conformément à son contrat de transformation industrielle, la Société a pour activités l’exploitation forestière, le sciage, le déroulage et la fabrication des contre-plaqués.

Les concessions forestières couvrent 197.200 ha, elles sont situées dans le massif du Chaillu au Sud du Congo. Avec pour essence principale l’Okoumé, ces concessions de capacité de production de 100.000 m3 alimentent son usine qui se trouve à Pointe-Noire.

La capacité de production de l’usine est de :

5.000 m3 de sciages ;

20.000 m3 de placages déroulés ;

6.000 m3 de contre-plaqués.

En 1999, sa production était respectivement de 2.684 m3 de sciages, 6.980 m3 de placages déroulés et de 2.819 m3 de contre-plaqués. L’exploitation forestière, arrêtée depuis début 1999 pour des raisons sous-évoquées, a repris en juin 2000.

3.6.6. Bois et Placages du Congo (BOPLAC)

Créée en 1995, cette société à capitaux d’origine suisse et allemande gère le fonds de commerce et les actifs de l’ancienne société PLACONGO, elle exerce les activités suivantes : exploitation forestière, sciage et déroulage.

Les permis forestiers (496.000 ha) situés dans le massif du Chaillu, dans la région de la Lékoumou au sud du pays sont restés en inactivité depuis janvier 1999 pour des raisons évoquées ci-dessus.

L’usine est quant à elle implantée à Pointe-Noire. Elle a une capacité de production de 33.000 m3 de placages et de 3.000 m3 de sciages. Avec un effectif de 521 agents en 1998, cette usine est fermée depuis 1999 à cause des difficultés d’approvisionnement en bois en grumes. Cependant sa production réelle était de : 45.000 m3 de grumes, 900 m3 de sciages et de 22.000 m3 de placages déroulés en 1998.

La société évolue sous contrat de transformation industrielle.

3.6.7. Transformation des Bois Exotiques du Congo (TRABEC)

TRABEC est une société à capitaux d’origine italienne qui a été créée en 1990 à Pointe-Noire où se trouve son siège social et son site industriel.

Cette entreprise appartenant des industriels des bois italiens est l’unique unité industrielle de bois non intégrée à une exploitation forestière. Elle a pour objet le sciage et la production des moulures, frises, des parquets et lambris.

La capacité de transformation de la scierie est de 15.000 m3.

En 1999, cette société a produit près de 3.000 m3 de sciages. Presque toute sa production est commercialisée en Europe Occidentale et principalement en Italie.

3.6.8. Eucalyptus du Congo (ECO. S.A.)

ECO. S.A. est une société anonyme de droit congolais crée sous les cendres de l’ancienne société UAIC (Unité d’Afforestation Industrielle du Congo) en 1997.

Les actionnaires sont l’Etat congolais et la société SHELL.

La société est implantée à Pointe-Noire et a pour objet la réalisation des plantations industrielles dans les savanes sableuses de la région côtière de Pointe-Noire, sur la base principalement des clones d’eucalyptus à haute productivité.

La superficie totale des plantations déjà réalisées est de 52.000 hectares. Depuis que ces plantations sont exploitées, elles produisent annuellement plus de 300.000 m3 de bois de pâte qui sont exportés vers les pays de l’Europe occidentale et de l’Afrique du Nord (Tunisie, Maroc).

La société produit également des poteaux destinés à l’usine d’imprégnation, du bois de chauffe et de bois de service pour le marché local.

Les emplois directs créés sont de 469, tandis que les emplois indirects qui concernent les activités de sous-traitance sont estimés à 2.500 personnes.

 

 

 

 

 

 

 

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