2. Situation générale des produits forestiers au Congo
Avec un potentiel de forêts exploitables d'environ 13,8 millions d’hectares, correspondant à un volume mobilisable d'environ 170 millions de m3 commerciaux, les forêts de la République du Congo peuvent supporter, sans porter préjudice à leur reconstitution, une production soutenue de 2 millions m3 par an. Il convient de souligner que cette estimation n’a été faite que sur une base de seulement une trentaine d’essences actuellement commercialisées.
A ce domaine naturel, s'ajoutent les plantations forestières qui couvrent 73.355 hectares dont 63.440 ha en savane (Eucalyptus) et 9.915 ha en forêt dense de Limba (Terminalia superba).
Comme il s’en dégage, la République du Congo est dotée d’immenses ressources forestières et pour cela, la filière-bois constitue un pan important de son économie nationale.
Jusqu’en 1974, avant que le pétrole ne prenne le relais, la filière-bois a constitué la principale source de devises du pays. Elle a contribué jusqu'à 85% des recettes d’exportation et environ 10% du produit intérieur brut (PIB). Actuellement, le bois ne représente plus que 9% des recettes d’exportation et est à prix constant, faisant partie de la formation du PIB de 1995 à 1999 qui a été respectivement de : 2,3% ; 1,8% ;2,0% et 2,0%.
Bien en deçà des possibilités de prélèvement mentionnées ci-dessus, la production grumière du Congo n'a jamais atteint un million de m3, elle s’est stabilisée ces cinq dernières années autour de 600.000 m3 après avoir dépassé le niveau de 800.000 m3 en 1971. Cependant, en terme de perspectives, l’octroi en 1999 d’importantes concessions forestières du Nord Congo à des grands groupes forestiers, pourrait faire doubler sinon tripler la production actuelle au cours des prochaines années.
La production des rondins d’eucalyptus (bois d’industrie) des plantations forestières, débutée en 1989, s’est accrue. De 1995 à 1999, elle a été en moyenne de 343.000 m3 et essentiellement destinée à l'exportation.
L’industrie du bois, pendant la même période s'est caractérisée par une évolution en dents de scie avec une prédominance des activités de transformation primaire produisant des sciages, des placages déroulés, des tranchés et contre-plaqués. Les tendances de production se présentent de la manière suivante :
sciages : 62.266 m3 en 1995 contre 73.870 m3en 1999 soit une augmentation significative de 18% ;
placages : 48.918 m3 en 1995 contre 51.898 m3en 1999 soit un accroissement de près de 6%
contre-plaqués : 3187 m3 en 1995 contre 2.819 m3 en 1999 soit une régression de 11%.
En ce qui concerne les exportations, les rondins d’eucalyptus après avoir enregistré un bond en 1997 (75,9%), ont été marqués par un ralentissement en 1998 (17,2%) alors que celles des bois en grumes ont fléchi de 3,6% contre 22,5% en 1997.
La valeur globale des exportations de la filière s’est stabilisée à 69 milliards de francs CFA soit environ 100 millions de dollars U.S.
