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RESUME

On estime à vingt (20) millions d'hectares la superficie des forêts congolaises (soit 60 % du territoire national.) desquels 80 % sont considérés commercialement productives. Ces forêts se répartissent entre trois (3) principaux massifs qui sont: Kouilou- Mayombe (1,5 million ha), Chaillu- Niari (3,5 millions ha) situés au sud du pays, et le massif nord- Congo (15 millions ha). Le potentiel mobilisable sur pied est évalué à 170 millions m3, avec possibilité d'extraire deux (2) millions m3 de grumes par année, sans compromettre la capacité de régénération de la forêt. A ce potentiel naturel, s'ajoutent 73. 000 hectares de plantations capables de fournir un volume sur pied de 4 millions m3. La forêt congolaise a constitué par le passé la principale source de devises pour le pays; elle a contribué jusqu'à 85 % aux recettes d'exportation et à environ 10 % du PIB. Actuellement, le bois ne représente plus que 9 % des recettes à l'exportation et 2 % du PIB. Actuellement, une quarantaine d'entreprises exercent dans le secteur (essentiellement à capitaux privés); elles emploient près de dix mille personnes. La superficie concédée à l'exploitation forestière avoisine les neuf (9) millions d'hectares, soit 45 % du couvert végétal.

Le réseau d'aires protégées couvre une superficie de 2.551.720 hectares, réparti entre trois (3) parcs nationaux, huit (8) réserves, trois(3) domaines de chasse et trois (3) sanctuaires.

Depuis le début de la décennie 90, l'Etat congolais a opté pour un système d'économie libérale; la nouvelle stratégie du développement forestier adoptée par le Gouvernement s'articule autour des axes suivants:

production, transformation et commercialisation des bois d'œuvre, d'industrie et de service;

valorisation des autres produits forestiers;

conservation des écosystèmes forestiers et de la biodiversité;

définition des programmes de formation, de perfectionnement et recyclage adaptés;

réalisation des inventaires et aménagement des ressources forestières en vue d'une meilleure connaissance du patrimoine forestier;

intensification des programmes de reboisement;

amélioration de la productivité des espèces naturelles en forêt dense.

La mise en œuvre de cette stratégie repose sur les principes fondamentaux suivants:

gestion durable des ressources forestières;

gestion participative impliquant à la fois les pouvoirs publics, les populations rurales, le secteur privé et les ONG etc.

gestion des forêts en tant qu'écosystème;

déconcentration de la gestion des ressources forestières.

Les moteurs du changement et leur implication sur la situation du secteur forestier sont d'ordre politique, institutionnel, technologique, socio- économique, démographique, financier etc.

Parmi les contraintes auxquels se heurte la gestion des forêts, on peut citer:

absence d'un plan d'affectation des terres;

non implication véritable des collectivités locales, des ONG, associations et des populations locales dans la gestion de la forêt;

non maîtrise du patrimoine forestier;

difficultés de l'Administration forestière à faire appliquer certaines dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

Certaines contraintes sont déjà levées depuis quelques années, notamment le régime politique qui a généré une économie de type libéral; d'autres mesures sont en cours: révision de la loi sur la faune sauvage, privatisation des entreprises d'Etat etc. Compte- tenu des pressions actuelles et des évolutions en cours, à l'horizon 2020, le couvert des forêts naturelles pourrait être moins important qu'actuellement, surtout dans les zones de savanes, tandis que la superficie des plantations forestières pourrait atteindre les 200.000 hectares.

Le réseau d'aires protégées pourra atteindre les trois (3) millions d'hectares ( 10 % environ du territoire national), mais la conservation de la biodiversité connaîtra encore des difficultés si des mesures rigoureuses de contrôle et de vastes campagnes de sensibilisation des populations ne sont pas entreprises.

La nouvelle politique forestière adoptée par le Gouvernement implique une nouvelle législation en la matière. Un nouveau Code Forestier a été adopté par le CNT (Parlement de transition) en sa session du 02 juillet au 02 septembre 2000; il comporte des dispositions modernes, favorables à la gestion durable et intégrée des ressources forestières, particulièrement dans les domaines de l'octroi des titres d'exploitation, la création des plantations forestières, la transformation du bois, la commercialisation des produits forestiers.

Les effets de l'application de ces dispositions seront considérables au plan socio- économique en l'an 2020: augmentation de la production grumière et industrielle, diversification des produits transformés, création des emplois, développement des secteurs connexes et, de manière générale, une meilleure contribution du secteur à la formation du PIB.

Pendant les deux (2) prochaines décennies, le dispositif institutionnel sera presque le même qu'actuellement en termes de principaux intervenants (Etat, secteur privé, ONG et Associations, Communauté internationale), mais différent du point de vue des rôles. En effet, l'Etat jouera le rôle essentiel d'élaboration des politiques, du contrôle et d'évaluation des politiques, d'appui aux opérateurs économiques et aux populations locales, tandis que le secteur privé, les ONG et Associations en assureront la mise en œuvre à divers degrés.

Avec la signature et la ratification de plusieurs accords et conventions et l'adhésion du Congo à de nombreuses organisations internationales, régionales et sous- régionales, la coopération avec les différents partenaires sera renforcée à l'horizon 2020.

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