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IV. ANALYSE DES TENDANCES ET ORIENTATIONS FUTURES :

4.1. Tendances passées et présentes :

D'une manière générale, les données sur les paramètres(approvisionnement, commerce, demande et consommation), liés à la gestion du bois énergie sont d'ordre croissant. Cette croissance confirme une diminution sensible des forêts depuis le début du siècle et un état de dégradation des superficies boisées. Spécifiquement, on constate :

Une disparition des forêts périurbaines laissant place aux cultures vivrières, fruitières et aux constructions anarchiques :

Que le bois de feu et le charbon de bois proviennent d'une distance de 50 à 200 km des villes ;

Une disparition progressive de l'auto- approvisionnement en milieu rural ;

Une consommation de plus en plus importante du charbon de bois en milieu rural entraînant une prolifération d'équipements de carbonisation à faibles rendements(6.06 kg de bois pour 1 kg de charbon de bois) ;

Une diversité des moyens de transport du bois énergie ;

Une consommation annuelle plus importante pour les besoins ménagers qui est estimée en 1998 à 4,5 millions de tonnes de bois et 216.640 tonnes de charbon de bois ;

Une consommation annuelle plus importante pour les besoins du secteur artisanal informel qui est estimée à 971.226 tonnes de bois, et 49.212 tonnes de charbon de bois ;

une forte concentration de la consommation en Guinée Maritime, due aux facteurs suivants :

-une pression démographique forte avec la présence de Conakry ;

-l'habitude de consommation de charbon de bois spécifique à cette région ;

-le développement sur la façade atlantique d'activités artisanales fortes consommatrices de bois ;

-le fumage de poissons et l'extraction de sel.

4.2. Orientations politiques et stratégiques :

Compte tenu du nombre limité d'interventions dans le secteur du bois-énergie et le manque d'informations précises sur le sujet aussi bien pour l'offre en bois-énergie que pour la demande, le Gouvernement guinéen a engagé en rapport avec la Banque Mondiale de nouvelles politiques et stratégies qui s'articulent autour des éléments suivants définis dans le cadre de l'examen des politiques, stratégies et programmes du secteur des énergies traditionnelles (RPTES) :

4.2.1. Orientations politiques :

Exploiter les massifs forestiers à forte concentration de ressources forestières (forêts classées plus zones à classer ou à gérer par les populations rurales) dans le cadre d'un programme d'aménagement d'exploitation durable avec participation des populations rurales ;

Impliquer les populations rurales dans la gestion de leurs terroirs ;

Améliorer le bilan offre/demande en milieu rural en créant des ressources additionnelles villageoises de bois de feu dans les zones surexploitées ;

Trouver les solutions techniques pour limiter les pertes énergétiques lors de la transformation du bois en charbon et pour améliorer l'efficacité thermique des fourneaux de combustion ;

Définir un cadre réglementaire favorable à l'introduction de nouvelles technologies ;

Ralentir la croissance du prélèvement de biomasse à un niveau compatible avec la possibilité des ressources forestières naturelles ;

Préparer un schéma directeur d'approvisionnement en bois-énergie de Conakry et des grandes villes du pays et se doter des moyens pour une organisation moderne, un suivi et un contrôle de la filière ;

Gérer le secteur des énergies traditionnelles et conventionnelles de substitution dans le but d'inciter aux économies d'énergies traditionnelles en intervenant sur les filières et la possibilité de privilégier un combustible ;

Développer un secteur économique en valorisant les ressources énergétiques locales, créer des emplois et contrôler les importations en énergies conventionnelles de substitution ;

Favoriser l'utilisation des énergies renouvelables ;

Améliorer le confort des femmes guinéennes en leur assurant un approvisionnement en énergies domestiques satisfaisant et améliorant les conditions d'utilisation de combustibles.

4.2.2. Orientations Stratégiques :

Au niveau de l'offre

Développer l'aménagement durable des forêts naturelles en vue d'une gestion rationnelle pour les populations locales ;

Inciter les commerçants transporteurs du bois énergie à se diriger vers certaines zones rurales plutôt que d'autres suivants les proscriptions des schémas directeurs d'approvisionnement en bois-énergie par un régime de taxation adapté ;

Concrétiser le transfert de responsabilité entre l'État et les populations rurales en matière de gestion et de contrôle de l'exploitation des ressources ligneuses et du commerce primaire du bois-énergie dans le sens d'une plus juste rémunération du travail des populations rurales qui soient une réelle incitation à la gestion des ressources ligneuses ;

Contrôler efficacement le flux du bois-énergie pour pouvoir en limiter le prélèvement à la possibilité de la ressource, réduire la fraude fiscale à un niveau résiduel et disposer d'un outil de suivi permanent de l'exécution des schémas directeurs d'approvisionnement ;

Peser sur le prix de vente du bois énergie aux consommateurs urbains et donc, de modifier les termes de la concurrence en vue de contribuer aux actions de promotion des combustibles de substitution et de diffusion des foyers améliorés ;

Générer des recettes substantielles qui permettent un auto financement des coûts de fonctionnement de dispositif mis en place et, progressivement des investissements d'aménagement des ressources ligneuses à réaliser.

Au niveau de la demande

La stratégie vise la création d'un cadre favorable, notamment en terme socio-économique, réglementaire et fiscal pouvant susciter l'adhésion du secteur privé dans le secteur des énergies traditionnelles. Pour ce faire, il est important de prévoir des dispositions permettant :

La promotion des technologies appropriées telle les fumoirs améliorés du type chorkor (fumage de poisson), les foyers améliorés et la technique des marais salants (pour l'extraction du sel).

D'apporter une assistance technique pour l'amélioration de la qualité des équipements.

La réalisation d'études de faisabilité des programmes dans les secteurs ;

Appui à la sensibilisation des populations urbaines et rurales, la formation des artisans en vue d'accroître leur productivité ;

L'incitation des artisans à s'associer en coopératives ou en groupements associatifs afin de mieux les assister ;

Limitation de la demande en combustibles domestiques et diversification des sources d'énergie domestique en milieu urbain, par la substitution par d'autres combustibles (kérosène, butane) au bois/énergie et la diffusion d'équipements de cuisson améliorés et performants ;

La vulgarisation des énergies nouvelles et renouvelables par le biais de l'électrification rurale décentralisée ;

La mise en place d'une stratégie commerciale au niveau national en priorité par la réalisation d'études de marché des équipements, l'élaboration de la stratégie marketing et son application ;

La mise en place d'un tableau de bord ' d'énergies traditionnelles' permettant un suivi régulier d'indicateurs sur le sujet.

 

 

 

 

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