III. LES PRODUCTIONS FORESTIERES ET LES CONSOMMATIONS DE BOIS-ENERGIE SELON LES ESTIMATIONS ET DIFFERENTES ETUDES (1990 -1998)

La production de bois énergie au Mali est en général fonction de la demande des populations tant au niveau urbain que rural. Les productions de bois sont à environ de 75% auto-consommées en milieu rural. Les 25% restants sont commercialisés au niveau des centres urbains. Actuellement on assiste au niveau de certaines zones rurales déficitaires (Zone de l’office du Niger, Pondori) à un passage progressif d’une autoconsommation à une commercialisation rurale. Dans le cadre de l’autre composante de bois énergie, c’est-à-dire le charbon de bois toute la production consommée est pratiquement commercialisée.

L’évolution de la demande (production consommation et commercialisation) suivant différentes études, notes techniques et estimations ressort dans le tableau ci-après par secteur d’activités.

Il est à noter que le Mali n’est ni importateur ni exportateur de bois à usage domestique (bois-énergie). Toute la production de bois-énergie est consommée au niveau national.

TABLEAU N°1 : PRODUCTION (CONSOMMATION DE BOIS-ÉNERGIE)

Source : CCL/SED H. KONANDJI « L’évolution de la demande de bois-énergie au Mali. » Bamako 1998

TABLEAU N°2 : AUTOCONSOMMATION (COMMERCIALISATION DE BOIS-ÉNERGIE)

Source : CCL/SED H. KONANDJI «évolution de la demande de bois-énergie au Mali. » Bamako 1998

TABLEAU N°3 : PRODUCTION / CONSOMMATION BOIS-ÉNERGIE (AU TOTAL EQUIVALENT BOIS)

Source : CCL/SED H. KONANDJI « L’évolution de la demande de bois-énergie au Mali. » Bamako 1998

Les tableaux ci-dessus font ressortir que les ménages maliens sont les plus gros consommateurs de bois-énergie.

En milieu rural, le bois de feu est pratiquement l’unique combustible utilisé pour la cuisson des aliments et les besoins connexes domestiques (chauffage de l’eau et de l’habitation en saison froide). Dans certaines zones le bois est utilisé également dans le secteur productif (secteur informel) tel que le séchage du poisson, la production du beurre de Karité et du savon dans la poterie etc.

Le bois de feu demeure encore le combustible principal utilisé dans les ménages urbains, ceux qui ne l’utilisent pas comme combustible principal utilisent le charbon qui constitue le 2^è combustible.

La consommation dans les ménages urbains se caractérise par la coexistence de plusieurs combustibles pour des usages spécifiques (Gaz, pétrole)

Les collectivités constituent la frange la moins utilisatrice de bois de feu (casernes, Hôpitaux, Garnisons, Ecoles, etc.).

Certaines unités industrielles continuent à utiliser le bois de feu ; il s’agit de : les fabriques d’allumettes, les usines céramiques, les boulangeries, etc.

L’analyse de la consommation urbaine montre qu’à côté des consommateurs domestiques, il existe toute une série d’autres consommateurs constituant l’informel (restauration, teinture, artisans etc.), qui utilisent le bois de feu et le charbon de bois.

Le tableau N°1 donne l’évolution de la production/consommation du bois énergie par secteur d’activité de 1990 à 1998. On constate généralement une évolution progressive constante de la consommation des ménages en bois de feu de l’ordre de 2 à 3 % par an.

Ceci est valable pour les autres secteurs, l’évolution la plus spectaculaire est enregistrée au niveau de l’informel entre 1994 et 1995 où elle atteint 20 %.

Pour le charbon, on constate une véritable transition charbonnière. L’évolution est en moyenne de 10 % par an pour les ménages et 20 % pour le secteur informel. Cette évolution atteint 20 % dans les ménages de la capitale Bamako.

Entre 1990 et 1994, la production consommation de bois de feu a évolué de 10,7% Cette évolution

a été de 11 % entre 1994 et 1995.

Pour le charbon de bois cette évolution est de 32 % entre 1990 et 1994 et de 30 % entre 1994 et 1998.

Il est à noter que la seule ville de Bamako a consommé environ 70.000 Tonnes de charbon en 1998 soit à peu près 66 % de la consommation nationale. L’évolution de la consommation de charbon de bois atteint 18 % l’an.

Le tableau N°2 fait ressortir les parts des quantités autoconsommées et des quantités commercialisées pour le bois de feu. Il n’existe pas d’auto- consommation rurale pour le charbon de bois.

L’auto- consommation rurale qui représente environ 75 % de la consommation totale concerne généralement la collecte de bois mort et très rarement la coupe de bois vert.

Les données au niveau des tableaux découlent des travaux d’enquête et d’inventaire réalisés au Mali au niveau de certaines agglomérations urbaines et rurales.

La liste exhaustive des différentes sources bibliographiques utilisées est donnée en annexe.