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I – INTRODUCTION

La Mauritanie est certainement le pays sahélien le plus aride et le plus exposé à la désertification. Le couvert végétal a été fortement dégradé ces dernières décennies. En effet au cours des trente dernières années, on est témoin d’une avancée progressive sans précédent des phénomènes de la désertification. Cette avancée ne fait que s’aggraver dans son ampleur et ses conséquences désastreuses du fait des aléas climatiques mais surtout des pressions qu’exerce l’homme sur les ressources forestières en quête de satisfaire ses besoins quotidiens. Une telle situation, on ne peut plus alarmante, s’est caractérisée par une série de crises au nombre desquelles figurent notamment :

l’établissement d’une sécheresse prolongée suite au déficit pluviométrique chronique ;

la destruction de la base des productions : agricole, végétale, animale (terres, formations boisées, pâturages…) ;

la rupture des équilibres naturels résultant de la modification de l’ensemble des écosystèmes ;

le recul des formations végétales ligneuses et herbacées de leurs zones éco-climatiques ;

la détérioration des différents biotopes servant de niche écologique et d’habitat à plusieurs espèces végétales rares et gibiers sauvages menacés de disparition ;

les mutations profondes constatées au niveau des valeurs religieuses et socioculturelles… ;

la consommation de bois-énergie est devenue huit (8) fois plus importante que la croissance naturelle des formations végétales ligneuses.

Ces séries de dégradations enregistrées ne peuvent que compromettre l’évolution des reliques formations végétales forestières existantes et favoriser ainsi leur destruction.

Si des mesures urgentes et efficaces de conservation et de préservation ne sont pas mises en œuvre, le peu des ressources forestières qui existent encore risquerait de disparaître définitivement.

Pour faire face à cette préoccupation nationale, le Gouvernement, s’appuyant sur la société civile nationale, a pris un certain nombre de mesures tendant à préserver les ressources naturelles renouvelables en général et plus particulièrement celles forestières. Ces mesures se traduisent par la définition des politiques et stratégies de développement et de conservation correspondant à l’esprit des principales conventions internationales telles que : convention de lutte contre la désertification (CCD), convention de la Biodiversité (CBD), convention des zones humides d’importance internationale (RAMSAR), Lutte contre la pauvreté ; etc. et la mise en œuvre de certaines initiatives populaires communautaires à travers les programmes d’action, de conservation et de réhabilitation de l’environnement exécutés par les collectivités locales dans le respect des dispositions des dites conventions auxquelles la Mauritanie a adhéré.

Il convient de rappeler cependant que les données statistiques relatives à la couverture forestière restent extrêmement limitées. Le seul inventaire fait en Mauritanie sur la base des imageries Landsat complétées par des missions de terrain et celui fait par l’USAID en 1981 et qui n’a couvert que les régions Sud du Pays. Seule la forêt de Gani (Trarza) a fait l’objet dernièrement d’un inventaire pour contrôle.

La plupart des documents élaborés sur ce sujet font recours aux estimations pour quantifier les éléments relatifs à la couverture végétale.

 

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