Le Mali est un vaste pays de 1 240 000 km2 caractérisé par une diversité écologique importante (annexe 2), ce qui lui offre lopportunité de fournir une contribution importante dans le cadre de la préservation et de lentretien des écosystèmes. Les ressources forestières du Mali sont également importantes du point de vue de leur contribution au développement socio-économique et culturel et de leur impact sur léquilibre des écosystèmes. Elles occupent une place de choix dans la vie quotidienne des populations grâce aux multiples usages dont elles font lobjet. Les plantes sont utilisées pour lalimentation humaine, la pharmacopée traditionnelle, le fourrage, lartisanat, lhabitat et lénergie domestique, etc. Plusieurs espèces sont également utilisées par les structures de développement dans le cadre des actions de lutte contre la désertification.
Les données de base, capitalisées grâce aux travaux du Projet inventaire des ressources terrestres (PIRT) et du Projet inventaire des ressources ligneuses (PIRL), montrent que linteraction de différents facteurs (bioclimatique, morphopédologique, floristique, anthropique) préside à lévolution des formations végétales actuelles. Plus des deux-tiers du pays sont sillonnés par des éleveurs nomades ou transhumants. Ces courants de migration ne sont pas sans conséquence sur lenvironnement. Lun des problèmes principaux de la conservation des ressources forestières au Mali est leur accès libre. Ainsi, plus de 50% du domaine classé ont perdu lintégrité de leur potentiel forestier et sont fortement dégradés suite aux occupations illicites (lotissement, riziculture, culture cotonnière) et à lexploitation de bois-énergie, bois de service, etc.
Plusieurs études réalisées par la recherche forestière et le PIRL ont permis de connaître les causes de mortalité des arbres et même didentifier des peuplements darbres morts ou dépérissant soit localement, soit sur de vastes étendues, du fait de la péjoration climatique. Certaines formations relictuelles sont menacées dextinction à plus ou moins brève échéance. Il sagit des forêts sèches à Gilletiodendon glaudolosum et à Guibourtia copallifera. Dune manière générale, le Mali connaît une dégradation généralisée dun point de vue écologique qui atteint dans certains cas son seuil ultime. De létat de forêt dense sèche ou semi-humide avec une flore typique (formation climacique), les formations végétales se sont transformées sous leffet des feux en forêts claires, savanes, steppes, etc., avec une composition floristique de base appauvrie en espèces originelles. Par contre, elles se sont enrichies en espèces plus hygrophyles et/ou plus xérophiles. Afin denrailler la disparition totale de gènes, despèces ou de communautés écologiques, il est nécessaire dagir afin de:
- préserver les écosystèmes et espèces représentatifs;- préserver des populations représentatives danimaux sauvages, de plantes médicinales et autres espèces utiles;
- maintenir les variétés actuelles;
- régénérer les ressources dégradées.