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2. ACTIVITES DE CONSERVATION, D’UTILISATION ET D’AMENAGEMENT DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES


2.1. Besoins et production de semences pour les programmes de reboisement
2.2. Conservation in situ
2.3. Conservation ex situ
2.4. Amélioration génétique

2.1. Besoins et production de semences pour les programmes de reboisement

Suite à la grande sécheresse intervenue en 1973, le Mali, à l’instar des autres pays du Sahel, a développé de vastes programmes de reboisements industriels. Ces reboisements ont évolué plus tard vers des plantations villageoises afin d’impliquer les populations. Cette évolution a eu une incidence sur les besoins en semences. La production annuelle de plants, estimée au départ entre 1 et 2 millions par an, a atteint 5 millions par an en 1989. Dans le cadre des reboisements industriels, les structures telles que l’Opération aménagement et productions forestières (OAPF) et l’Opération aménagement et reboisement de Sikasso (OARS), utilisaient essentiellement les espèces exotiques telles que Gmelina arborea, Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica, Tectona grandis, etc. La production de plants était alors réalisée dans les pépinières centrales du service forestier.

Au début des années 1990, il y a eu un regain d’intérêt pour les espèces forestières locales à la suite de l’émergence des techniques agroforestières basées sur leur utilisation dans la restauration des écosystèmes villageois. La production contrôlée de plants forestiers a diminué depuis l’arrêt des grands projets de reboisements (OAPF et OARS) entre 1991 et 1995. Cependant, il est possible que le manque à gagner ait été compensé par les plants produits au niveau des pépinières privées individuelles et villageoises dont les activités devraient aider à satisfaire les besoins en plants pour les reboisements participatifs. Actuellement, la production nationale de plants par an est estimée à 2-3 millions et les besoins nationaux en semences forestières sont estimés à 1-2 tonnes par an. Face à cette demande accrue en semences, la création d’un centre national de semences forestières s’avère nécessaire.

2.2. Conservation in situ

Le domaine forestier national se répartit en domaine classé de l’Etat, en domaine forestier des collectivités territoriales décentralisées et en domaine forestier des particuliers. Le domaine classé de l’Etat représente 5% du domaine forestier national estimé à 100 millions d’hectares. Il existe au Mali 119 forêts classées, dont une vingtaine ont fait l’objet d’un plan d’aménagement, 10 aires protégées et 3 sites de RAMSAR pour la faune.

Sur le plan scientifique, des réseaux d’observation phénologiques sont installés dans les forêts classées sises dans les franges climatiques soudanienne et Nord-guinéenne. Ces réseaux ont permis la maîtrise des périodes de récolte de plus d’une trentaine d’espèces locales. Le système de parc, quant à lui, constitue le paysage agricole majeur des principales zones agro-climatiques. Il couvre environ 51 609 km2 et intéresse 2,5 millions d’habitants.

Les méthodes traditionnelles de conservation des ressources génétiques forestières sont liées à des pratiques socio-culturelles. Toute exploitation est formellement interdite dans un bois sacré. Cette forme de gestion des ressources génétiques forestières met l’accent sur la protection de la nature. Dans certains villages du Sud du Mali, l’exploitation des fruits de néré et de karité se fait avec l’autorisation du chef coutumier. Des mesures conservatoires sont prises en compte dans l’esprit du découpage du patrimoine forestier national.

2.3. Conservation ex situ


2.3.1. Semences
2.3.2. Plantations conservatoires
2.3.3. Cultures in vitro

2.3.1. Semences

En ce qui concerne les semences, il faut noter:

- la mise au point des techniques de conservation des semences;

- la production de semences de base des principales espèces;

- la mise au point de techniques appropriées de production des plants en pépinière: plusieurs prétraitements (trempage à l’acide sulfurique, trempage à l’eau tiède, ébouillantage, scarification par pillage) sont appliqués pour lever la dormance des espèces récalcitrantes et orthodoxes. Hormis l’acide sulfurique pour des raisons de toxicité, les autres prétraitements sont mis à la disposition des acteurs locaux. L’essentiel des essais de germination des espèces locales a été exécuté de 1975 à 1995. Ainsi, les techniques de production de plants de la majorité de ces espèces sont maîtrisées et actuellement elles font l’objet de test au niveau des associations des pépiniéristes privés. Les espèces concernées par les essais de germination sont Adansonia digitata, Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus lucens, Lannea microcarpum, Acacia albida, Sclerocarya birrea, Khaya senegalensis, Combretum micranthum, Crossoptyx febrifuga, Vepris heterophyla, Cordyla pinnata, Borassus aethiopum, Balanites aegyptiaca, Cola cordifolia, Ziziphus mauritiana, Ziziphus mucronata, Bauhinia rufecens, Prosopis juliflora, Azadiracta indica, Gliricidia sepium et Leucaena leucocephalla.

- La mise au point de systèmes symbiotiques forestiers performants.

2.3.2. Plantations conservatoires

Concernant les plantations conservatoires, des arboretums sont réalisés au Centre et au Sud du Mali avec des espèces déjà expérimentées en milieu contrôlé. En outre, les essais d’enrichissement avec des espèces forestières locales menacées ou en voie de disparition sont installés dans les systèmes de production paysans sur demande au niveau des exploitations paysannes.

2.3.3. Cultures in vitro

En matière de cultures in vitro, des travaux ont été réalisés dans le cadre d’une recherche doctorale sur Acacia senegal. De plus, un laboratoire de biotechnologie est en cours d’installation à l’Institut polytechnique rural de Katibougou (Université du Mali).

2.4. Amélioration génétique


2.4.1. Recherche d’espèces et de provenances performantes
2.4.2. Recherche de descendances performantes
2.4.3. Vergers à graines

2.4.1. Recherche d’espèces et de provenances performantes

Concernant la recherche d’espèces et de provenances performantes, il a été entrepris:

- La sélection d’espèces et de provenances pour la production de bois avec des essais de provenance d’Anogeissus leiocarpus, le test de provenance d’Eucalyptus camaldulensis dans le système de production paysan, un essai de provenances d’Acacia auriculiformis. Les espèces concernées sont Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus lucens, Combretum glutinosum, Combretum ghasalense, Khaya senegalensis, Cordyla pinnata, Borassus aethiopum, Azadiracta indica, Gmelina arborea, Acacia mangium, Acacia auriculiformis, Gliricidia sepium, Leucaena leucocephalla, Albizia lebbeck, Prosopis africana et Delonix regia.

- La sélection d’espèces et de provenances pour la production de gomme arabique avec des essais réalisés sur le gommier (Acacia senegal).

- La sélection d’espèces et de provenances pour la production de biomasse médicinale avec des essais réalisés sur quatre espèces médicinales: Sclerocarya birrea, Combretum micranthum, Crossoptyx febrifuga et Vepris heterophylla.

- La sélection d’espèces et de provenances pour la production fruitière avec l’essai d’introduction du jujubier amélioré (Seb et Gola), le greffage du Karité, du Tamarinier, du Baobab, du Neem et du Jujubier ainsi que le marcottage du Jujubier amélioré. Les espèces concernées par l’amélioration de la fructification sont Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana, Parkia biglobosa, Cola cordifolia, Balanites aegyptiaca, Landolfia senegalensis, Borassus aethiopum, Lannea microcarpum, Sclerocarya birrea, Ximenia americana, Cordyla pinnata et Strycnos spinosa.

- La sélection d’espèces et de provenances pour la production de fourrage. Les espèces concernées par l’amélioration de la production fourragère sont Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus lucens, Gliricidia sepium, Leucaena leucocephalla, Prosopis africana, Acacia albida et Khaya senegalensis.

- La sélection d’espèces et de provenances pour l’amélioration de la fertilité du sol: les espèces concernées sont Acacia albida, Acacia holosericea, Gmelina arborea, Prosopis africana, Gliricidia sepium, Acacia auriculiformis, Acacia senegal, Acacia mangium, Acacia seyal, Albizia lebbeck, Pterocarpus erinaceus et Leucaena leucocephalla.

- Les réserves de variabilité génétique: dans le cadre du réseau d’amélioration du Neem, des essais de provenance ont été installés. Il en est de même pour les trois principaux morphotypes d’Adansonia digitata. Des essais d’élimination et de provenances sont en cours dans le cadre du projet de recherche sur l’amélioration et la gestion de la jachère.

2.4.2. Recherche de descendances performantes

- multiplication de semences de base des espèces et provenances performantes;
- sélection de descendances pour la production de bois;
- sélection de descendances pour la production de biomasse médicinale.

2.4.3. Vergers à graines

- création de vergers à graines de clones


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