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Résumé

La principale thèse de cet ouvrage est la structure des filières de commercialisation des vivres en Afrique subsaharienne qui, en fait, ne dépend que de deux facteurs, à savoir les caractéristiques de l’aliment en question et le niveau de développement du pays. Dans les pays africains, comme partout dans le monde, un système de commercialisation des produits vivriers comprend un circuit informel et un circuit formel. L’importance de chacun de ces deux circuits diffère généralement selon le niveau de développement économique du pays. Dans les pays industrialisés, il n’y a que le système formel qui subsiste. Dans des circonstances d’instabilité économique ou sociale, ou dans un pays dont le niveau de développement est très bas, le secteur informel domine largement le commerce des vivres, et le secteur formel se concentre sur quelques segments bien spécifiques. La croissance économique se reflète dans un glissement du commerce des vivres du secteur informel vers le secteur formel. D’une manière générale, le secteur formel se développe d’abord dans le marché des céréales et à un stade de développement plus avancé dans le secteur des tubercules, des légumes et des fruits. Cette étude analyse cette évolution.

L’approche de la «recherche des systèmes» est utilisée afin d’analyser les filières de commercialisation. Cette approche permet de se concentrer sur les interactions entre tous les niveaux de la chaîne. Elle est décrite au chapitre 1.

Le chapitre 2 décrit l’organisation des filières de commercialisation des vivres. Les spécialisations des entreprises formelles et informelles aboutissent à trois catégories de circuits qu’on retrouve dans tous les pays de l’Afrique subsaharienne, à savoir:

Le chapitre 3 analyse les contraintes qui sont décisives pour la compétitivité du secteur formel vis-à-vis du secteur informel. Chaque entreprise de commercialisation des vivres, du type formel ou informel, est une réponse aux contraintes exogènes ou endogènes au niveau de la filière où l’entreprise se situe. Il y a quatre contraintes qui déterminent quasi totalement la structure de la filière:

a) le profil du consommateur, qui détermine la demande en vivres en termes de quantité, de qualité, de diversité et de valeur ajoutée;

b) la structure de l’entreprise agricole, qui détermine la structure et le fonctionnement des marchés de collecte;

c) le cadre macroéconomique, qui reflète des infrastructures de transport et de communication et d’autres services (technologie, système judiciaire, administration performante, etc.) disponibles pour les commerçants;

d) les caractéristiques du produit vivrier (technologie de transformation et de commercialisation) en question.

Les contraintes a, b et c, sont liées directement au niveau de développement du pays, et le PNB par personne est un paramètre approximatif à ce niveau. La contrainte d) y est liée de façon indirecte à cause de l’interaction entre la technologie et les caractéristiques du produit. Une implication importante est la transition des circuits informels vers des filières formelles qui n’est qu’un processus normal de développement. Ceci se passe à une vitesse différente selon les caractéristiques du produit.

Les multiples études de cas démontreront que le commerce formel de gros se concentre généralement sur les vivres qui se caractérisent par:

Une absence de standardisation des produits ouvre des opportunités au secteur informel à haute intensité de main-d’oeuvre bon marché, en effet:

L’étude arrive aux conclusions principales suivantes:

L’étude présente également neuf études de cas qui commentent des aspects spécifiques du développement des filières de commercialisation: 1) l’organisation du commerce de détail et son rôle social; 2) la stratégie des grossistes formels dans le choix des produits; 3) l’impact d’une collecte inefficace sur la chaîne de distribution; 4) un système informel de collecte des vivres à l’aide de colporteurs, ext-ce la solution?; 5) le phénomène des «paysans-grossistes», une réaction au commerce oligopoliste des grossistes traditionnels dans la filière de l’igname en Côte d’Ivoire; 6) les filières maraîchères en Afrique, qui sont typiquement informelles; 7) le commerce de lait et de produits laitiers, ou la compétition entre produits locaux et importés; 8) la filière de manioc en Côte d’Ivoire comme source d’emploi informel; 9) la filière de la banane plantain en Côte d’Ivoire avec des grossistes qui financent le stockage.


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