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Matières premières agricoles

COTON

La tendance à la baisse des cours mondiaux du coton s'est poursuivie en 1999. L'indice "A" de "Cotlook", un indicateur des cours mondiaux a chuté à 1,09 dollars le kilo en septembre 1999, soit à un niveau de près de 30 pour cent inférieur à celui de l'année précédente. L'augmentation de la production, la faiblesse de la demande et en particulier le fléchissement notable du prix des fibres artificielles, expliquent la baisse des prix du coton.. L'indice "A" s'est encore replié pour s'établir à la plus petite valeur observée sur treize ans, 0,98 dollar le kilo, en décembre 1999, en raison surtout des perspectives d'une offre plus abondante que lors de la campagne précédente et de l'accroissement des exportations des principaux pays producteurs, y compris la Chine, le Pakistan et les Etats-Unis.

Selon les estimations, la production mondiale de coton est estimée à 19 millions de tonnes pour la campagne 1999/2000 (août à juillet), soit une progression de presque 500 000 tonnes par rapport à 1998/99. Bien que les superficies consacrées aux cultures du coton aient diminué en Chine d'environ 15 pour cent pour tomber à 3,9 millions d'hectares, du fait de la réduction du prix d'achat officiel, la production pourrait encore atteindre 4 millions de tonnes du fait de rendements accrus. Aux Etats-Unis, les intempéries ont eu une incidence négative sur la production de coton pour la deuxième année consécutive. Ceci étant, comme le programme de prêts à la commercialisation du coton a fourni aux agriculteurs la possibilité d'ensemencer 9 pour cent de plus de terres au cours de la campagne 1999/2000, la production devrait atteindre 3,65 millions de tonnes, soit 600 000 tonnes de plus qu'en 1998/99. Après le recul de la production dû aux mauvaises conditions météorologiques de 1998/99, le Pakistan devrait avoir enregistré une avancée d'environ 20 pour cent pour atteindre 1,8 millions de tonnes en 1999/2000. L'extension des superficies cultivées et l'amélioration des rendements ont contribué à l'augmentation de la production en Ouzbékistan et au Turkménistan. De ce fait, la production totale, dans la région de l'ex-Union soviétique, s'établira à près de 1,8 million de tonnes, dépassant ainsi d'environ 23 pour cent celle de 1998/99. Dans la CE, la production, évaluée à 520 000 tonnes, devrait atteindre le niveau le plus élevé des trois dernières années en 1999/2000. Au Brésil, une expansion de la superficie ensemencée a entraîné une progression de 5 pour cent de la production. Des cours mondiaux plus faibles et de mauvaises conditions météorologiques ont favorisé une réduction de 5 pour cent des superficies ensemencées en Inde, bien que la production n'ait reculé que marginalement du fait des rendements accrus. On prévoit une chute de la production de 700 000 tonnes en Australie, soit un renversement de la tendance à la hausse de ces dernières années, car les superficies ensemencées ont diminué d'environ 20 pour cent

En 1999/2000, le volume total des échanges devrait connaître une amélioration et passer d'un niveau contracté de 5,3 millions de tonnes en 1998/99 à 5,8 millions de tonnes. Les exportations en provenance des Etats-Unis devraient gagner du terrain passant de 915 000 tonnes en 1998/99 à 1,5 millions de tonnes, du fait de la reprise économique en Asie. Les exportations à partir de la région de l'ex Union Soviétique ne devraient représenter que 1,26 million de tonnes, soit 6 pour cent de moins qu'en 1998/99, à cause de l'accroissement des besoins des usines nationales. En Australie, les exportations devraient en 1999/2000 se stabiliser au même niveau que l'an dernier, soit environ 650 000 tonnes, malgré une production réduite. Les exportations en provenance de Chine qui étaient de 161 000 tonnes en 1998/99, devraient augmenter de manière sensible en 1999/2000 et atteindre 310 000 tonnes, les récentes réformes relatives à la commercialisation du coton ayant octroyé au producteurs une liberté accrue pour commercialiser leur production.

En raison du redressement progressif qui a suivi la crise financière, les pays importateurs de l'Asie du Sud-Est ont renforcé leur consommation en 1998/99. Cette tendance devrait se confirmer en 1999/2000. Après un bond de 20 pour cent en 1998/99, les importations indonésiennes devraient s'établir à 515 000 tonnes en 1999/2000, soit 3 pour cent de plus que la campagne précédente. Les importations de la République de Corée devraient encore augmenter et passer des 288 000 tonnes de 1997/98 à 330 000 tonnes en 1998/99. La reprise économique ayant favorisé l'accroissement de la consommation et une hausse des exportations de textiles, les importations de coton en République de Corée devraient encore progresser de 9 pour cent pour atteindre 360 000 tonnes en 1999/2000. Selon les estimations, en Thaïlande les importations devraient atteindre 295 000 tonnes en 1999/2000 soit 9 pour cent de plus qu'en 1998/99 et 10 pour cent de plus qu'en 1997/98. Les importations de Chine, qui ont régressé, passant de 1,2 million en 1996/97 à 790 000 tonnes en 1997/98 puis à 500 000 tonnes en 1998/99. Elles devraient amorcer une légère hausse du fait d'importations plus importantes de la Province de Taiwan et de la RAS de Hong Kong. En revanche, les importations du Mexique et de la Turquie ont poursuivi leur expansion au cours des dernières années et devraient se placer respectivement à 397 000 et à 383 000 tonnes en 1999/2000. Une diminution de la production intérieure et des exportations plus consistantes de textiles dans ces deux pays expliquent l'accroissement significatif des importations de coton brut. Les cours mondiaux du coton ont diminué pendant cinq années consécutives et devraient encore avoir tendance à baisser à court terme, du fait d'un accroissement de la production mondiale et des exportations au départ de la Chine et des Etats-Unis. La consommation totale de coton en 1999/2000 devrait se monter à 19,1 millions de tonnes, soit un peu plus que la production. Toutefois, compte tenu de l'importance des stocks disponibles (près de 10 millions de tonnes à la fin de 1999, le léger gonflement de la demande n'aura pratiquement pas de répercussion sur les prix. Ainsi, les prix du coton ne devraient pas vraisemblablement remonter de façon sensible pendant la fin de la campagne 1999/2000, malgré une certaine reprise de l'économie mondiale. Toutefois comme la demande mondiale progresse régulièrement, le prix du coton pourraient se renforcer à l'avenir.

Production1

Exportations 1

 

1994-96

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

Est

 

1994-96

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

Est.

milliers de tonnes

milliers de tonnes

Total mondial

19 581

20 030

18 551

19 000

Total mondial

6 112

5 913

5 274

5 828

Etats Unis

4 101

4 092

3 030

3 650

Etats Unis

1 738

1 633

915

1 500

Chine2

4 438

4 602

4 501

4 000

ex-URSS

1 653

1 349

1 338

1 264

Inde

2 755

2 686

2 710

2 700

Australie

373

575

650

645

Pakistan

1 624

1 561

1 480

1 800

CE

306

279

330

323

Ex-URSS

1 714

1 551

1 437

1 780

Argentine

255

220

166

92

Turquie

754

838

871

840

Mali

153

193

215

228

Australie

459

689

726

700

Pakistan

123

74

1

5

CE

433

464

509

520

Syrie

142

230

180

180

Argentine

367

295

203

170

Bénin

121

134

138

148

Brésil

418

370

420

440

Soudan

66

82

54

30

Egypte

281

342

230

218

Egypte

44

70

111

80

Autres pays

2 238

2 540

2 434

2 182

Chine 2

54

20  

161  

  314

 

 

 

 

 

Autres pays

1 083

1 054

1 015

1 019

Source: Comité consultatif international du coton (CCIC), Statistique mondiales du coton, octobre 1999.
1 Campagne commençant le 1er août de l'année indiquée.
2 Y compris RAS de Hong Kong.

Source: Comité consultatif international du coton (CCIC), Statistique mondiales du coton, octobre 1999.
1 Campagne commençant le 1er août de l'année indiquée.
2 Y compris RAS de Hong Kong.

Stocks 1

Importations 1

 

1994-96

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

Est.

 

1994-96

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

Est.

 

  milliers de tonnes

 

 milliers de tonnes

Total mondial

7 740

9 401

9 892

9 800

Total mondial

6 139

5 742

5 429

5 828

Chine 2

2 952

4 094

4 366

4 207

CE

1 019

1 003

963

944

Inde

783

981

942

1 011

Chine 2

1 218

787

506

522

Etats Unis

638

865

846

849

Brésil

418

410

292

308

ex URSS

632

456

497

422

ex URSS

359

334

307

352

Pakistan

269

336

320

353

Indonésie

462

419

500

515

CE

266

215

244

247

Corée, Rép.

358

288

330

360

Brésil

331

311

341

317

Thaïlande

319

269

271

295

Argentine

212

240

215

171

Japon

330

287

270

250

Australie

176

310

388

424

Turquie

223

399

250

383

Japon

119

86

82

72

Mexique

162

335

302

397

Turquie

120

123

188

269

Autres pays

1 273

1 211

1 438

1 502

Autres pays

1 240

1 384

1 463

1 458

 

 

 

 

 

Source: Comité consultatif international du coton (CCIC), Statistique mondiales du coton, octobre 1999.
1 Campagne commençant le 1er août de l'année indiquée.
2 Y compris RAS de Hong Kong.

Source: Comité consultatif international du coton (CCIC), Statistique mondiales du coton, octobre 1999.
1 Campagne commençant le 1er août de l'année indiquée.
2 Y compris RAS de Hong Kong.



Prix 1

 

 

 

 

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999 2

Indice COTLOOK `A'

189

159

130

112

1 Campagne commençant le 1er août de l'année indiquée.
2 Moyenne 1 janvier - 15 décembre 1999.

JUTE, KENAF ET FIBRES APPARENTEES

Les prix d'exportation du jute brut ont considérablement augmenté au cours de la première partie de la campagne 1999/2000 (juillet-juin) après s'être stabilisés à un faible niveau au cours des deux dernières campagnes. Les prix des fibres de qualité BWD au départ des ports du Bangladesh ont atteint environ 300 dollars la tonne en janvier 2000 contre une moyenne de 263 dollars au cours de la précédente campagne. C'est le niveau le plus élevé atteint depuis septembre 1997 et cela traduit les prévisions de récoltes réduites. Toutefois l'importance des stocks a empêché les prix de flamber. Ils sont restés quelque 30 pour cent inférieurs au plancher de la fourchette des prix indicatifs (450 dollars + ou - 30 dollars) convenue lors de la session conjointe des Groupes intergouvernementaux de la FAO sur les fibres dures et sur le jute, le kenaf, et les fibres apparentées, qui s'est tenue à Rome en décembre 1998. Les prix à l'exportation de certains produits à base de jute, notamment au Bangladesh, ont également présenté des signes de reprise au cours de la première partie de la campagne actuelle.

La tendance à la baisse, depuis 1995, des cours du polypropylène de qualité raphia, matière première entrant dans la composition des produits synthétiques qui concurrencent le jute, le kenaf et les fibres apparentées, s'est renversée au cours de l'année 1999, passant à 782 dollars la tonne en Europe occidentale contre 640 dollars au cours du dernier trimestre de l'année précédente. La hausse des cours du jute ayant progressé de la même façon en 1999, la compétitivité entre le jute et le polypropylène n'a pratiquement pas changé.

Au niveau des producteurs, les cours du jute par rapport à d'autres cultures, notamment le riz, principale culture concurrente pour l'occupation des terres, sont restés plus intéressants en Inde qu'au Bangladesh. Le rapport des prix jute-riz est tombé à 0,54 au Bangladesh, mais est resté beaucoup plus élevé (1,64) en Inde au cours de la campagne 1998/99.

La production mondiale de jute, de kénaf et de fibres apparentées devrait diminuer d'environ 14 pour cent pour s'établir environ à 2,5 millions de tonnes en 1999/2000. Le faible niveau des prix, associé à une longue sécheresse au moment des semis, ont réduit la production, notamment de jute blanc, à la fois au Bangladesh et en Inde, principaux pays producteurs. La production devrait diminuer d'environ 8 pour cent et s'établir à 1,4 million de tonnes en Inde et de 26 pour cent au Bangladesh et atteindre 630 000 tonnes en 1999/2000. La production devrait également reculer en Chine, en Thaïlande et au Viet Nam.

On a enregistré un tassement des exportations mondiales de jute brut à 340 000 tonnes en 1998/99 contre 458 000 tonnes au cours de la campagne précédente, du fait essentiellement d'une nette diminution des livraisons effectuées en Chine. Dans ce pays, les importations ont subi un recul et se sont maintenant établies à environ 100 000 tonnes au cours de la campagne, contre 166 000 tonnes auparavant. Malgré cette chute, les importations, à la fois en 1998/99 et en 1997/98, ont atteint un niveau exceptionnellement élevé, du fait d'une politique consistant à transporter d'importantes quantités de céréales destinées à la consommation à partir des trois provinces du Nord-Est vers le Sud de la Chine. Avec l'interruption de cette politique en 1999/2000, les importations de jute en Chine devraient diminuer pour se placer à des niveaux plus normaux d'environ 20 000 tonnes. Les importations de fibre de jute en 1998/99 par le Pakistan, qui est traditionnellement le seul gros importateurs, se sont stabilisées aux alentours de 80 000 tonnes, niveau atteint précédemment. L'Inde continue a importer d'importantes quantités de fibres de jute, ses importations ayant été multipliées au moins par 3 pour atteindre 153 000 tonnes en 1998/99.

Au début de la campagne 1999/2000 les stocks de fibre des principaux pays producteurs, s'élevaient environ à 970 000 tonnes, soit environ l'équivalent de 44 pour cent de la consommation annuelle des usines. Le Bangladesh a ouvert la campagne avec 318 000 tonnes de stocks, contre 434 000 tonnes en Inde. Même si en 1999/2000 des récoltes plus réduites entraînent une diminution des stocks de fibres brutes dans les principaux pays producteurs, les stocks devraient tout de même être supérieurs à la normale en fin de campagne. Le prix des fibres devrait rester bas et entraîner une autre année de production limitée pour la campagne 2000/01. Les perspectives d'exportations pour la campagne 1999/2000 sont limitées, car la demande mondiale reste faible en raison du recul du marché par rapport aux matières synthétiques, et à des achats vrai-semblablement plus réduits de la part de la Chine.

Production de fibres 1

Exportations de fibres et produits1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/2000

Provisoire

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/2000

Provisoire

 

milliers de tonnes

 

milliers de tonnes

Total mondial

3 107

3 842

2 949

2 542

FIBRES 1

 

 

 

 

Inde

1 590

1 953

1 530

1 400

Total mondial

321

458

340

293

Bangladesh

914

1 243

852

630

Bangladesh

294

433

317

270

Chine

364

430

350

300

Chine

3

1

1

1

Thaïlande

118

106

102

100

Europe 2

10

13

11

11

Myanmar

39

25

21

20

Myanmar

2

5

5

5

Viet Nam

12

15

22

19

Népal

1

0

0

0

Népal

14

14

14

14

Thaïlande

4

3

3

3

Brésil

14

12

9

12

Viet Nam

4

2

2

2

Indonésie

6

4

7

7

Etats Unis

2

1

1

1

Soudan

3

3

4

4

Autres pays

1

0

1

1

Egypte

4

8

9

9

 

 

 

 

 

Autres pays

29

30

30

28

PRODUITS3

1994-96

1997

1998

 

 

 

 

 

 

 

Moyenne

 

 

 

1 Campagne agricole commençant le 1er juillet de l'année indiquée.

Total mondial

840

701

752

 

Importations de fibres et produits

Europe 2

Bangladesh

Chine

75

457

33

72

379

13

67

396

6

 

 

 

1994/95-

1997/98

1998/99

Inde

206

192

243

 

 

 

1996/97

 

 

Népal

10

10

10

 

 

 

Moyenne

 

 

Singapour

3

2

1

 

 

 

milliers de tonnes

Thaïlande

35

11

10

11

FIBRES 1

 

 

 

 

Turquie

3

1

2

 

Total mondial

 

308

461

453

Etats Unis

2

3

2

 

Australie

 

5

5

5

Autres pays

16

18

15

 

Brésil

 

13

11

6

1 Campagne de commercialisation commençant le 1er juillet.
2 Y compris pays d'Europe de l'Est (non compris pays de l'ex-URSS).
3 Année civile.

Chine

 

18

166

100

Côte d'Ivoire

 

20

25

15

Egypte

Europe 2

 

13

33

25

29

18

24

Inde

 

45

54

153

Indonésie

Pakistan

 

9

78

8

85

6

80

Thaïlande

Turquie

Etats Unis

 

13

7

6

2

3

2

2

1

2

Stocks de clôture 1

Autres pays

 

49

46

42

 

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

Est.

 

 

 

 

 

 

 

milliers de tonnes

 

 

 

 

 

 

Total mondial 2

621

1 019

969

 

PRODUITS3

Bangladesh

175

367

318

101

 

 

1994-96

1997

1998

Inde

329

482

434

 

 

 

Moyenne

 

 

1 Au 30 juin de la deuxième année indiquée.
2 Uniquement Bangladesh, Inde, Myanmar Népal, et Thaïlande.

 

 

 

 

 

Total mondial

 

825

773

716

Etats-Unis

Europe 2

Australie

 

72

305

78

66

276

38

64

239

38

Prix (f.o.b.)

Japon

 

42

35

27

 

1996

1997

1998

1999

Algérie

 

10

5

5

 

 

 

 

 

Egypte

 

12

12

10

 

 

dollars/tonne

 

Soudan

 

46

34

46

Jute (BWD)

454

302

259

279

Iran, Rép. Islamique

 

39

59

43

Polypropylène (raphia)

832

837

651

649

Syrie

 

53

52

42

 

 

dollars/100 yards

 

Turquie

 

41

56

68

Hessian (40" x 10 oz)

26

21

17

17*

Indonésie

 

8

4

3

 

 

dollars/100 sacs

 

Autres pays

 

159

137

132

Toile à sac (croisée B)

61

59

45

41*

1 Campagne de commercialisation commençant le 1er juillet.
2 Y compris pays d'Europe de l'Est (non compris pays de l'ex-URSS).
3 Année civile.

* Janvier-juin 1999

 

FIBRES DURES

Sisal et henequen

Les prix du sisal africain et du sisal brésilien ont chuté brusquement vers la fin de 1999, en raison d'un ralentissement de la demande et d'une accumulation des stocks pendant l'année. Les cours du sisal d'Afrique de l'Est, de qualité 3L, établis en décembre 1999 à 710 dollars la tonne, sont inférieurs d'au moins 30 pour cent par rapport au niveau de l'année précédente, et ceux de la fibre de qualité UG, à 550 dollars la tonne, ont diminué de 35 pour cent. Les prix du sisal brésilien n°3 ont moins reculé (25 pour cent) pour se fixer à 430 dollars la tonne, réduisant ainsi légèrement l'écart important existant depuis 1996 entre le prix du sisal africain et du sisal brésilien.

Les prix à l'exportation de la ficelle de sisal a suivi le recul des fibres en 1999, et se sont fixés de 16 à 17 dollars la balle en Europe occidentale contre 17 à 19 dollars en 1998. On a constaté un affaiblissement similaire aux Etats-Unis. Les cours de la ficelle de polypropylène aux Etats-Unis ont augmenté vers la fin de 1999, répercutant ainsi la hausse du prix du pétrole sur les coûts de production du propylène.

La production mondiale de sisal, de henequen et de fibres apparentées devrait s'être établi à 305 000 tonnes environ en 1999, contre 316 000 tonnes l'année précédente. On signale qu'au Brésil, la production (35 pour cent de la production mondiale) devrait avoir atteint 110 000 tonnes en 1999, chiffre en recul par rapport au niveau de 1998, dû à la sécheresse. La production au Kenya et en Tanzanie a aussi été réduite du fait de la baisse des rendements, qui surtout en Tanzanie sont imputables aux faibles investissements effectués dans les exploitations consacrées au sisal.

 

Les exportations mondiales de fibre de sisal et de produits dérivés devraient avoir diminué en 1999, après une période stable, au cours des deux années précédentes. Les exportations du Brésil, principal pays exportateur, ont chuté brusquement et celles du Kenya ont également subi une contraction, alors que les expéditions en provenance de Tanzanie se sont maintenues à un niveau stable. L'adoption de méthodes plus modernes de bottelage du foin qui nécessitent moins de ficelle, ont conduit à une perte de marché pour la ficelle de sisal et de polypropylène, qui ont surtout affecté les ventes de la fibre brésilienne.

Abaca

Les prix de l'abaca ont amorcé une reprise en 1999, renversant la tendance à la baisse persistant depuis 1997, et ce, à la suite d'un ouragan qui a ravagé les Philippines et a réduit l'offre de fibres de qualité supérieure, fin 1998 et début 1999. Le prix indicatif ( moyenne des prix des trois qualités S2, G et JK ) est remonté de 1 216 dollars la tonne (127 dollars la balle f.o.b.) en octobre 1998 à 1 437 dollars la tonne c.a.f. ( 154,7 dollars la tonne, f.o.b) en août et en septembre 1999, mais un certain affaiblissement, a été observé au cours des derniers mois de l'année, notamment pour les fibres de qualité inférieure. La production mondiale d'abaca en 1999 devrait s'être maintenue au niveau de l'année précédente, soit à 86 000 tonnes. Une légère progression de la production aux Philippines a compensé le déclin enregistré en Equateur.

En 1999, les exportations de fibres et d'articles manufacturés ont chuté d'environ 9 pour cent et se sont établies à quelque 68 000 tonnes en équivalent fibre, du fait essentiellement d'un recul des exportations de pulpe des Philippines. Les exportations de pulpe de ce pays devraient avoir baissé d'environ 13 000 tonnes en 1999 contre 16 000 en 1998. Les exportations de cordages ont également baissé par rapport au niveau exceptionnellement élevé de 1998, alors que les exportations de fibre ont augmenté. Les exportations d'abaca à partir de l'Equateur, essentiellement sous la forme de fibres se sont plus ou moins stabilisés au niveau de l'an dernier.

Fibre de coco

Le marché de la fibre de coco semble s'être renforcé en 1999, les prix ayant augmenté de plus de 10 pour cent par rapport aux valeurs de 1998. On estime que la production mondiale de fibre de coco (brune) a quelque peu augmenté en 1999 pour s'établir à 287 000 tonnes, en raison d'une progression ultérieure de la production en Inde, principal pays producteur, ce qui a compensé le déclin d'environ 6 000 tonnes au Sri Lanka, autre producteur important. La production de fibrebrune en Inde a augmenté pour s'établir à 220 000 tonnes en 1999, comme celle de fibre blanche qui est passée de 124 000 tonnes en 1998 à 138 000 tonnes. La production de corde de filé de coco en Inde, principal pays producteur devrait selon les estimations avoir augmenté d'environ 25 000 tonnes pour atteindre 236 000 tonnes en 1999, portant ainsi la production mondiale à 241 000 tonnes.

Les exportations mondiales de fibres de coco ont légèrement diminué en 1999, pour se fixer à plus de 60 000 tonnes. Le Sri Lanka reste le principal exportateur avec plus de 85 pour cent du total mondial mais les exportations à partir de ce pays ont chuté en 1999 à 48 000 tonnes. Une certaine reprise a eu lieu pour l'exportation de fibre à sommier mais cela n'a pas permis de compenser un net déclin des exportations de fibres torses. L'Inde, qui est le seul exportateur important de fibre de coco, a continué à développer ses exportations en 1999. Elle a également dominé les marchés mondiaux pour l'exportation de produits manufacturés en fibre de coco, (quelque 35 000 tonnes en 1999) soit une avancée très nette par rapport à l'année précédente.

Production de fibres

Exportations de fibres et articles

manufacturés

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

milliers de tonnes

 

 

 

 

mlliers de tonnes

FIBRES  

 

Sisal et henequen

369

351

316

306

Sisal et henequen

81

60

74

62

Brésil

134

145

116

110

Brésil

35

29

34

30

Tanzanie

28

21

23

24

Kenya

4

4

13

10

Kenya

30

21

20

16

Tanzanie

24

18

19

14

Abaca

79

81

86

87

Abaca 1

30

32

31

31

Philippines

65

66

73

74

Philippines 1

18

18

19

20

Fibre de coco (brun)

200

237

282

287

Fibre de coco

63

59

62

61

Inde

138

169

210

221

Sri Lanka

52

50

53

48

Sri Lanka

62

58

62

57

Filé de coco 2

20

19

19

21

Filé de coco 1

197

206

216

241

Inde

16

16

17

18

1 Y compris filés de fibre brune.

ARTICLES MANUFACTURES 1

Sisal et henequen

107

114

90

80

Brésil

64

82

63

52

Tanzanie

16

7.

4

8

Abaca 1

36

39

45

37

Philippines 1

23

25

28

23

Fibre de coco (Inde)

25

25

27

36

1 En équivalent fibre.
2 Y compris filés de fibre décortiquée.
3 Provenant de pays producteurs de fibres..

 

Importations de fibres

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

 

 

milliers de tonnes

Sisal et henequen

81

60

74

62

Abaca

30

32

31

31

Fibres de coco

63

59

62

61

Filé de coco 1

20

19

19

21

1 Y compris filés de fibre décortiquée.

 

Prix des fibres

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

dollars/tonne, c.a.f.

Sisal

 

 

 

Afrique de l'Est UG

745

781

823

688

Afrique de l'Est 3L

822

925

965

871

Brésil No3

559

647

578

527

 

dollars/botte, f.o.b.

Abaca

 

 

 

S2

199

184

147

174

G

165

147

132

154

JK

151

145

121

126

Prix indicatif (Moyenne)

168

159

134

153

CAOUTCHOUC NATUREL

Le prix indicateur quotidien du marché de l'Organisation internationale du caoutchouc naturel (INRO) a continué d'évoluer à la baisse en 1999. Sa moyenne mensuelle est au niveau le plus bas des trente dernières années, soit 102 cents de Malaisie-Singapour le kilo en septembre 1999, soit un recul de plus de 70 cents par rapport à la même période, l'année précédente. Les cours sont remontés brièvement à 130 cents de Malaisie-Singapour par kilo, mais ont diminué à nouveau à 115 cents de Malaisie-Singapour en décembre 1999. Cette morosité des prix traduit l'accumulation significative des stocks en 1998, car l'augmentation de la production des principaux pays producteurs n'a pas été suivie d'un accroissement de la demande.

La production mondiale a diminué marginalement pour s'établir à 6,68 millions de tonnes en 1999. La production de la Thaïlande, principal producteur mondial, est restée au-dessus des 2 millions de tonnes, avec un recul de seulement 60 000 tonnes par rapport au niveau record établi en 1998. En Indonésie, la production a atteint 1,74 million de tonnes en 1999, soit 2 pour cent de plus que l'année précédente. La production s'est accrue essentiellement du fait des petits exploitants - qui assurent plus de 80 pour cent de la production totale - car ils ont tendance lorsque les prix sont faibles à pratiquer des saignées plus importantes pour maintenir leurs revenus. La Malaisie n'a enregistré que peu de changements dans sa production par rapport à l'année précédente, ce qui pourrait signaler la stabilisation de la production malaisienne après la nouvelle orientation de nombreuses grandes exploitations et de petits exploitants qui sont passés du caoutchouc à la production d'huile de palme au cours des dernières années. La production est restée stable en Inde et au Sri Lanka, le faible niveau des prix ayant découragé l'accroissement de la production. La Chine et le Viet Nam ont vu leur production continuer à augmenter, les semis effectués il y a quelques années, étant parvenus à maturité.

Selon les estimations, la consommation de caoutchouc naturel devrait atteindre 6,72 millions de tonnes en 1999, niveau légèrement supérieur à celui de l'année précédente. Près de la moitié du caoutchouc naturel utilisé de par le monde est destiné à la fabrication de pneumatiques. Un accroissement de la demande de véhicules automobiles et donc de pneumatiques, stimulé par un renforcement de la croissance économique en 1999, dans plusieurs marchés importants a contribué à un léger renforcement de la demande de caoutchouc naturel. La consommation devrait avoir augmenté de plus de 5 pour cent en Chine et en Inde. L'Indonésie, la République de Corée, la Malaisie et la Thaïlande ont aussi enregistré une hausse de la consommation par rapport aux faibles niveaux de 1998. La consommation totale des pays développés n'a pas beaucoup changé en 1999, un renforcement de la demande en Australie, au Japon et en Europe ayant compensé la réduction de la consommation en Amérique du Nord. Selon les estimations, la consommation mondiale devrait avoir été supérieure à la production en 1999, et l'on prévoit une légère contraction des stocks mondiaux.

En 1999, les exportations mondiales brutes étaient de 4,54 millions de tonnes, soit pratiquement le même niveau qu'en 1998. L'accroissement des exportations en provenance d'Indonésie, du Viet Nam et de plusieurs pays africains exportateurs ont compensé les diminutions enregistrées en Thaïlande, en Malaisie et au Sri Lanka. Les exportations en provenance d'Indonésie sont parvenues à un niveau exceptionnel de 1,7 million de tonnes, soit environ 4 pour cent de plus que l'année précédente, alors que les exportations en provenance de la Thaïlande ont diminué de plus de 2 pour cent s'établissant à 1,78 millions de tonnes. Les exportations de ces deux pays représentent plus des deux-tiers des exportations mondiales. Les exportations du Viet Nam ont continué a augmenter et avec 175 000 tonnes d'exportations nettes en 1999, ce pays occupe maintenant le quatrième rang mondial. La tendance à la baisse des exportations en provenance de Malaisie a pris fin en 1999 à 420 000 tonnes, juste un pour cent de moins que l'année précédente, ce qui traduit une production plus stable. Les exportations du Liberia ont poursuivi leur reprise pour atteindre près de 80 000 tonnes, niveau record atteint dans les années 90. Les Etats-Unis, qui sont le plus gros importateur de caoutchouc naturel, ont légèrement réduit leurs achats en 1999 surtout du fait de l'accroissement des stocks en 1998, une quantité record de près de 1,2 million de tonnes ayant été importée. La Chine devrait connaître des importations un peu plus faibles, en raison d'un accroissement de la production intérieure de caoutchouc naturel alors que les importations de la République de Corée ont augmenté d'environ 10 pour cent pour s'établir à 310 000 tonnes en 1999.

Les cours mondiaux du caoutchouc pourraient continuer à subir une pression à la baisse à l'avenir du fait des saignées plus importantes effectuées par les petits exploitants dans certains pays comme l'Indonésie, et de l'accroissement des capacités de production dans d'autres, comme le Viet Nam, où des investissement considérables ont été réalisés au cours des dernières années. En outre, le déstockage d'environ 140 000 tonnes du stock régulateur du fait de la dissolution de l'Organisation internationale du caoutchouc naturel (INRO ) atténuera toute hausse significative des cours mondiaux. En effet, le prix indicateur quotidien du marché a chuté au dessous de 110 cents de Malaisie-Singapour le kilo au début de janvier 2000.

Production

Exportations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

milliers de tonnes

 

milliers de tonnes 

Monde

6 037

6 380

6 700

6 680

Monde

4 327

4 450

4 550

4 540

Thaïlande

1 831

2 033

2 216

2 150

Indonésie

1 334

1 404

1 641

1 700

Indonésie

1 446

1 505

1 714

1 740

Thaïlande

1 668

1 837

1 839

1 780

Malaisie

1 091

971

886

870

Malaysia

757

587

425

420

Inde

501

580

591

590

Sri Lanka

70

61

41

40

Chine

409

444

450

465

Viet Nam

122

151

165

175

Sri Lanka

108

106

96

100

Nigeria

66

53

65

60

Viet Nam

166

201

219

235

Liberia

18

67

75

80

Côte d'Ivoire

78

108

109

110

Guatemala

25

28

33

30

Nigeria

83

65

80

78

Cambodge

31

32

33

30

Brésil

47

58

66

68

Autres pays

237

230

233

225

Autres pays

276

309

273

274

 

 

 

 

Source: GTC - Rubber Statistical Bulletin Vol. 53 n°12, octobre 1999

 

Stocks de clôture 1

Importations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999*

Prélim.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

milliers de tonnes

milliers de tonnes

Monde

 

 

 

 

Monde

4 235

4 436

4 731

4 700

Pays producteurs

483

500

730

725

Etats Unis

1 005

1 044

1 177

1 160

Pays consommateurs

723

660

760

745

Japon

688

730

678

720

Stocks flottants

537

630

420

460

Chine

367

362

411

400

 

 

 

 

 

Corée, Rép.

296

299

282

310

1 Au 31 décembre.
* Moyennes janvier -novembre.

Allemagne

197

212

247

250

France

179

192

223

240

Espagne

126

146

159

160

Canada

115

133

148

140

Royaume-Uni

121

120

139

135

Brésil

102

100

115

116

Autres pays

1 037

1 098

1 152

1 069



Prix

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999*

Prélim.

 

monnaie nationale/kg

Londres (pence)

 

 

 

 

RSS1 c.a.f.

93,3

65,4

47,6

43,5

SMR 20 c.a.f.

89,8

64,1

44,6

39,5

Kuala Lumpur (cents M.)

 

RSS1 c.a.f.

346,9

278,7

281,3

233,4

SMR 20 c.a.f.

336,1

272,3

260,4

213,5

 

cents de Malaisie/Singapour /kg

Cours INRO 1

268,0

209,3

191,0

161,0

1 Prix indicateur quotidien du marché communiqué par l'Organisation internationale du caoutchouc naturel.
* Moyennes janvier -novembre.

CUIRS ET PEAUX

La demande mondiale de cuirs et de produits en cuir est restée stationnaire en 1999, pour la deuxième année consécutive, du fait de difficultés économiques persistantes dans les principaux pays consommateurs. De ce fait, le prix des cuirs et des peaux a continué à chuter. Le prix moyen des cuirs en 1999 était de 13 pour cent inférieur à celui de 1998, alors que les prix des peaux de moutons ont baissé d'environ 30 pour cent. La demande est restée dynamique seulement dans le secteur des vêtements de cuir de qualité supérieure, mais ce marché est réduit et a une incidence assez limitée sur la consommation globale de cuir.

La production mondiale de cuirs et de peaux de bovins a plafonné en 1999 à environ 5,6 millions de tonnes. L'accroissement de la production dans les régions en développement a été plus qu'annulé par la baisse de la production dans les principaux pays producteurs. Le Brésil est maintenant le deuxième producteur mondial de cuirs de bovins (à l'exception des pays de la CE) et devrait rester en tête parmi les pays en développement. La production brésilienne a augmenté d'environ 2 pour cent en 1999 pour atteindre 637 000 tonnes, et une progression ultérieure est attendue en l'an 2000. En Argentine, la production a également augmenté en 1999 mais un léger déclin devrait avoir lieu en 2000, l'abattage diminuant du fait d'une réduction du cheptel. En Chine, l'expansion de la production de cuirs de bovins, se poursuit du fait de la demande émanant des tanneries nationales.

Dans les régions développées, les Etats-Unis ont augmenté marginalement leur production d'environ 1,2 pour cent pour s'établir à 999 000 tonnes, en raison de la hausse des taux d'abattage. Toutefois, la production de cuirs devrait reculer en 2000, à la suite de l'abattage de troupeaux aux effectifs réduits. Une contraction constante des têtes de bétail des troupeaux de reproducteurs a entraîné en 1999, la réduction de la production dans les pays d'Europe orientale et dans la Fédération de Russie, aucune modification n'étant prévue en 2000.

On a enregistré en 1999, une baisse de la production en Australie, où l'abattage a diminué d'environ 8 pour cent, du fait de la conservation du cheptel pour la reconstitution des troupeaux et d'une reprise des exportation du bétail sur pieds. On ne prévoit aucune modification significative en l'an 2000. La production de cuirs de bovins a aussi diminué en Nouvelle-Zélande qui a continué à reconstituer son troupeau, après la sécheresse de 1998 qui a forcé les agriculteurs à abattre le bétail sous la pression des faibles disponibilités d'aliments pour animaux.

Les exportations mondiales de cuirs et de peaux de bovins semblent avoir plafonné en 1999 à environ 2,2 millions de tonnes.1 Les Etats-Unis restent le principal exportateur malgré le déclin enregistré en 1999 du fait d'une réduction de la demande d'importations dans les principaux pays consommateurs. En l'an 2000, les exportations de peaux brutes à partir des Etats-Unis devraient encore baisser, car l'on prévoit un accroissement de la demande intérieure du fait d'une nette reprise du secteur national de la tannerie. Les exportations de la Fédération de Russie ont encore reculé en 1999 alors qu'en Australie les exportations de peaux brutes ont augmenté, soutenues par l'accroissement des achats de Hong Kong et de la Chine. Les expéditions à partir des pays en développement, qui représentent maintenant près de 16 pour cent du total mondial, ont continué a augmenter en 1999, surtout du fait de l'augmentation des exportations du Brésil. Les exportations des pays en développement devraient continuer à augmenter en 2000, encouragées par la suppression, à partir de janvier 2000, des droits d'exportations sur les peaux brutes en provenance d'Argentine, qui avaient été imposés vers la moitié des années 90 pour protéger les tanneries de ce pays.

En 1999, les pays d'Asie et du Pacifique représentaient plus de 40 pour cent des importations mondiales de cuirs et de peaux de bovins. Bien que la demande des industries de transformation dans les pays en développement d'Asie connaisse une reprise, elle est restée faible en 1999, en raison des difficultés économiques rencontrées en 1998 et au début de 1999. De ce fait, la capacité d'achat des petites et moyennes tanneries pour les matières premières destinées à la transformation, a diminué, notamment en République de Corée. En 1999, les importations de la Corée ont augmenté de 2,3 pour cent atteignant 235 000 tonnes et devraient encoreprogresser au cours de l'an 2000. Cependant les besoins y sont encore inférieurs de 27 pour cent au niveau de 1997. La Chine est maintenant le principal importateur de peaux de bovins, et ses besoins pour 1999 et 2000 devraient rester stationnaires, à un niveau estimé à environ 570 000 tonnes. Les importations de cuirs et de peaux de bovins en Italie, deuxième importateur mondial, ont reculé d'environ 2 pour cent en raison de la contraction de la demande intérieure de produits en cuirs, les consommateurs préférant d'autres produits de luxe. Au Japon, les besoins d'importation de matières premières ont continué à baisser en 1999, du fait de la faiblesse de la demande intérieure et de la forte concurrence des tanneries situées dans des pays où les coûts salariaux sont plus faibles.

La production mondiale de peaux de mouton et d'agneau a reculé en 1999 principalement du fait de la diminution des abattages de troupeaux dépécorisés dans les principaux pays producteurs comme la Fédération de Russie et la Nouvelle-Zélande, où les éleveurs ont été gravement touchés, pour la deuxième année consécutive, par la sécheresse. On ne signale aucun changement marquant dans la production de peaux de chèvres en 1999 et il semblerait que les échanges mondiaux de peaux de moutons et de chèvres soient restés dans l'ensemble stationnaires.

On prévoit une certaine amélioration des prix en 2000, mais la reprise du marché des cuirs et des peaux est freinée par le faible taux de croissance de la demande qui se dessine dans certains pays consommateurs.

Production

Exportations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

Chiffres

prélim.

1999

Est.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

Chiffres prélim.

1999

Est.

milliers de tonnes

millies de tonnes

CUIRS ET PEAUX DE BOVINS

 

 

 

CUIRS ET PEAUX DE BOVINS 

Totaux mondiaux

5 557

5 697

5 621

5 606

Totaux mondiaux

2 126

2 270

2 172

2 170

Etats Unis

930

953

929

911

CE -15 1

664

731

688

678

CE 1

709

708

681

678

Etats Unis

669

651

610

601

Brésil

491

524

596

608

ex URSS

274

268

258

242

Ex-URSS

719

617

562

542

Australie

59

63

61

63

Chine

390

467

485

485

Pays en développement

259

291

310

345

Inde

384

392

389

394

Pays développés

1 867

1 979

1 862

1 825

Argentine

261

256

246

254

PEAUX D'OVINS

Pays en développement

2 650

2 841

2 857

2 885

Totaux mondiaux

189

  172

  160

160

Pays développés

2 893

2 806

2 730

2 670

Australie

42

42

40

40

PEAUX D'OVINS

 

 

 

 

Nouvelle Zélande

30

28

23

23

Totaux mondiaux

375

375

382

379

Iran, Rép. Islamique

26

24

26

26

Chine

38

50

52

52

Royaume-Uni

19

17

20

20

Nouvelle Zélande

44

44

45

44

Pays en développement

42

39

43

43

Australie

38

35

38

36

Pays développés

148

133

117

117

Iran, Rép. Islamique

29

29

29

29

PEAUX DE CAPRINS 

Pays en développement

169

188

192

191

Totaux mondiaux

17

18

19

19

Pays développés

213

185

191

188

Chine

3

4

3

3

PEAUX DE CAPRINS

 

 

 

 

CE -15

3

4

3

3

Totaux mondiaux

215

230

236

237

Afrique du Sud

1

1

1

1

Inde

68

70

70

71

Pays en développement

11

11

12

12

Chine

37

43

45

45

Pays développés

7

7

7

7

Pakistan

19

21

23

23

1 Dans le présent tableau, CE-15 pour toutes les années indiquées. Echanges intracommunautaires inclus. 

Pays en développement

202

218

225

226

Pays développés

13

12

12

12

1 Dans le présent tableau, CE-15 pour toutes les années indiquées. Echanges intracommunautaires inclus.

Prix

Importations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

Chiffres

prélim.

1999

Est.

 

1991 avril = 100

 

milliers de tonnes

Cuirs de bovins

1 257

128

113

100

CUIRS ET PEAUX DE BOVINS

 

 

Peaux d'ovins

167

167

126

89

Total mondial

2 168

2 502

2377

2 372

Peaux de caprins

109

100

93

73

Italie

517

517

507

497

 

 

 

Corée, Rép. de

346

323

229

235

Source:  Centre de commerce international Genève.

Japon

125

98

82

77

Chine

277

550

561

567

Pays en développement

964

1 289

1 188

1 231

Pays développés

1 204

1 213

1 187

1 141

PEAUX D'OVINS

 

 

 

 

Total mondial

185

177

146

146

CE1

69

57

52

51

Turquie

72

83

50

50

Corée, Rép. de

6

4

5

6

Pays en développement

101

104

83

83

Pays développés

85

73

63

63

PEAUX DE CAPRINS

 

 

 

 

Total mondial

21

19

15

15

CE1

7

6

5

5

Liban

3

3

4

4

Mexique

1

1

1

1

Pays en développement

13

13

10

10

Pays développés

8

7

6

6

1 Dans le présent tableau, CE-15 pour toutes les années indiquées. Echanges intracommunautaires inclus.

Produits de la pêche

Selon les premières estimations, la production mondiale de poisson devrait encore diminuer en 1999, après le net repli (117 millions de tonnes) de 1998. Ce recul, était dû essentiellement à la diminution des captures des petites pêches pélagiques au Chili et au Pérou liée au phénomène météorologique "El Niño". Cette baisse a surtout touché la production de farines de poissons alors que la production de poissons destinés à la consommation n'a subi aucune perturbation. La Chine est maintenant, de loin, le principal producteur de poisson, avec 38 millions de tonnes en 1998. Le Japon se place en deuxième position, avec des captures de 5,9 millions de tonnes. L'expansion de l'aquaculture se poursuit, notamment pour les espèces d'eau douce comme les carpes.

Les pays développés ont représenté plus de 80 pour cent de la valeur des importations totales de produits de la pêche, en 1998. Parmi les principaux pays importateurs, un certain nombre ont adopté de nouvelles mesures de contrôle de la qualité, susceptibles d'avoir d'importantes implications sur les échanges (voir encadré). Le Japon a été à nouveau le principal importateur de produits de la pêche en 1998 (24 pour cent environ de la valeur mondiale), malgré un recul substantiel par rapport aux 30 pour cent précédents. Les importations japonaises de poisson et de produits de la pêche ont diminué du fait de la récession économique. La Communauté européenne a encore augmenté sa dépendance des importations pour son approvisionnement en poisson. La part de la CE dans la valeur des importations mondiales a atteint 38,5 pour cent. Les Etats-Unis, qui se sont placés en 1998, au troisième rang mondial des pays exportateurs se situent aussi au deuxième rang mondial des pays importateurs de produits halieutiques.

L'accroissement des recettes nettes des pays en développement (valeur totale des exportations moins les importations) est impressionnant, puisqu'elles sont passées de 5 200 millions de dollars en 1985 à 15 000 millions de dollars en 1998. Pour de nombreux pays en développement, le commerce du poisson est une source importante de devises étrangères.

Crevettes

A la suite de deux années de récession économiques, le Japon semble amorcer une reprise. Par voie de conséquence, la consommation de crevettes s'est accrue au cours du dernier trimestre de 1999, et les prix ont commencé a grimper, toutes espèces et tailles confondues. La force du yen joue également un rôle important dans la stimulation des importations de crevettes sur le marché japonais. On prévoit que le Japon redeviendra le principal importateur mondial de crevettes et qu'ils fixera les cours de toutes les crevettes tropicales. Par ailleurs, la consommation de crevettes aux Etats-Unis et en Europe, soutenue en 1999, devrait souffrir en 2000 d'une offre réduite et de prix plus élevés. Les disponibilités sont réduites du fait d'une épidémie et des problèmes météorologiques qui touchent plusieurs des principaux pays producteur.

La maladie du point blanc continue à décimer les crevettes en Equateur et les pertes totales de recettes d'exportation sont évaluées à 500 millions de dollars en 1999 par rapport aux exportations de l'an dernier. Seulement 30 pour cent des élevages de crevettes du Guaymas fonctionnent actuellement, la plupart des bassins étant asséchés. De nombreux exploitants ont récolte leur production plus tôt que prévu, en juin et juillet 1999 et n'ont pas repeuplé les bassins de crainte de tout perdre. Seuls quelques rares bassins sont utilisés pour effectuer des études expérimentales, afin de chercher de nouveaux moyens pour lutter contre cette maladie. Ainsi, les exportations en provenance de l'Equateur ont chuté de 22 pour cent de janvier à septembre 1999, par rapport à la même période en 1998, s'établissant à 82 000 MT évaluées à 534 millions de dollars. On signale un accroissement du chômage de 40 pour cent dans la région de production des crevettes, les femmes étant le plus touchées. Aucun changement significatif dans les livraisons en provenance d'Amérique latine n'est prévu. La maladie s'est propagée et des foyers ont été signalés dans le nord du Pérou où sont installés de nombreux bassins.

La côte occidentale du Mexique est la seule région de pêche de la crevette sauvage où l'on ait enregistré une certaine stabilité. Ainsi ces disponibilités ont servi à combler la pénurie de crevettes d'autres provenances. En fait, au Mexique, la production de crevettes devrait, cette année avoir augmenté de 15 pour cent, par rapport à la moyenne de l'an dernier. En Inde, le secteur des crevettes d'élevage a connu un recul à cause des pluies abondantes et des ouragans du deuxième semestre de l'année.

Au Japon, les importations de crevettes sont restées faibles au cours des neuf premiers mois de 1999 ( 174 800 tonnes) puis ont commencé à remonter au cours du quatrième trimestre. L'Inde a augmenté ses exportations de crevettes à destination du Japon en 1999, et a réussi à se placer en tête des pays exportateurs. L'Indonésie, par ailleurs, a perdu sa position prééminente parmi les fournisseurs du marché japonais à cause d'une forte réduction des expéditions. Le prix des crevettes au Japon a amorcé un redressement au milieu de 1999, les importations ayant augmenté au cours du dernier trimestre. La force du yen, associée à l'accroissement de la demande intérieure, ont créé de bonnes conditions pour un renforcement des prix. En décembre 1999, les prix de presque toutes les tailles étaient de 10 pour cent supérieurs à ceux de l'année précédente. Les données les plus récentes indiquent que les cours des crevettes au Japon sont plus élevés qu'aux Etats-Unis, ce qui permettra à nouveau d'attirer vers le pays les disponibilités mondiales de crevettes. Les importations devraient augmenter en l'an 2000, les fournisseurs asiatiques retournant à leurs clients habituels.

Les importations de crevettes aux Etats Unis ont considérablement augmenté en septembre 1999. Les expéditions thaïlandaises et mexicaines dépassaient le niveau de septembre 1998. Du fait d'importations plus importantes réalisées en septembre 1999, les importations américaines de crevettes sont parvenues à nouveau à un niveau record au cours des neuf premiers mois de l'année. Près de 240 000 tonnes ont été importées, soit 10 pour cent de plus qu'au cours de la même période en 1998. En Europe, la demande de fin d'année de crevettes a également été forte en raison de la consommation importante de crevettes pour les célébrations de Noël et du nouveau millénaire. Au début de l'an 2000, l'affaiblissement de l'euro a entraîné une hausse des prix sur le marché européen de toutes les principales espèces tropicales pour lesquelles les négociants européens doivent tenir compte de la concurrence des acheteurs japonais et américains.

La forte demande japonaise, ainsi qu'une diminution des disponibilités provenant du secteur de l'aquaculture, devraient provoquer de fortes hausses du prix des crevettes au cours de l'an 2000. Le prix moyen des crevettes prévu pour la fin de l'an 2000 pourrait dépasser d'environ 2 dollars le niveau de fin 1999.

Thon

Le prix du thon a continué à chuter au cours du quatrième trimestre de 1999. En décembre, les prix étaient au niveau le plus bas des vingt-cinq dernières années, en raison principalement de l'abondance des captures. Certains observateurs s'attendent à des prises plus réduites dans les mois à venir, le niveau actuel des prix ne suffisant pas à couvrir les coûts. Cela dit, la situation ne devrait pas évoluer dans l'immédiat. Tous les entrepôts frigorifiques sont pleins et dans les régions septentrionales l'hiver n'est pas la meilleure saison pour la mise en boîte du thon. L'offre devrait donc continuer à dépasser la demande au cours des premiers mois de l'an 2000.

Les cours de la thonine congelée se sont effondrés à leur niveau historique le plus bas ( 400 dollars la tonne, c&f Bangkok ) en novembre 1999, mais au début de décembre ils ont atteint 450 dollars la tonne. Cette hausse a été provoquée par une diminution des captures de thonine dans les principales zones de pêche du thon. Les prix de l'abacore débarqué ont reculé de 165 dollars la tonne pour les livraisons de novembre /décembre et se sont établis à 2 300 dollars la tonne

Poissons de fond

Aux Etats-Unis et en Europe le niveau des prix de tous les poissons de fond a été relativement faible en 1999. L'offre excédentaire de lieu de l'Alaska, sur le marché, a provoqué une situation morose pour toutes les espèces de poissons de fond. Le marché des blocs de lieu de l'Alaska congelé est encore instable au début de l'an 2000 ; certaines offres à des prix cassés sont faites pour tenter d'encourager les ventes. Le marché des filets est également faible, essentiellement du fait que les stocks actuels suffisent à couvrir la demande actuelle et aussi parce que la nouvelle campagne débutera dans quelques semaines. La baisse des cours du lieu de l'Alaska a entraîné aussi la diminution des prix du merlu et de la morue.

Au cours du dernier trimestre de 1999, le marché de la morue en Europe s'est quelque peu amélioré, alors qu'aux Etats-Unis il est resté faible. En décembre 1999, les blocs de morue étaient vendus aux Etats-Unis à 2,03 dollars/la livre, soit 25 pour cent de moins que l'année précédente. Les blocs de lieu de l'Alaska se vendaient 33 cents de moins, et le prix du merlu a diminué de 15 pour cent au cours de la période. Sur le marché européen, la contraction des prix pour les espèces de fond a été plus modérée, mais on a enregistré tout de même un recul de 10-15 pour cent. La diminution des captures en 1999 n'a pas interrompu la baisse des prix, les stocks étant plus que suffisants pour satisfaire la demande. En 1999, la consommation a certainement augmenté en raison des prix plus avantageux..

Les cours des poissons de fond devraient augmenter en 2000, après des années de dépression des prix. Plusieurs des principales espèces de poissons de fond doivent faire face à une réduction de leurs contingents de pêche en 2000. Les contingents américains ont augmenté, mais la réduction est encore plus sévère dans les eaux russes, afin de parvenir dans l'ensemble à une réduction globale des contingents de lieu de l'Alaska de plus de 160 000 tonnes. Dans l'Atlantique Nord-Est les contingents des principales espèces de poissons de fond seront encore plus faibles.

Pour la morue de l'Atlantique, le haddock et le lieu noir la réduction se monte à presque 240 000 MT. Pour le merlu, les contingents ne sont pas encore fixés en Argentine, mais l'on s'attend à environ 100 000 MT pour l'an 2000. Les ressources en merlu, sont surexploitées en Argentine et en Uruguay et les captures devraient être limitées à 300 000 tonnes.

Ces réductions auront une incidence importante sur la production de filets et de poisson salé et les consommateurs devront faire face à une réduction de l'offre par rapport aux années précédentes. Les prix devraient remonter très rapidement, rattrapant les pertes enregistrées en 1999, et devraient aussi probablement dépasser le niveau de 1998, aux alentours de la moitié de l'an 2000. Dans le secteur industriel, l'accent est mis sur l'approvisionnement et cela pourra renforcer les prix accordés aux pêcheurs. La question est de savoir dans quelle mesure les consommateurs sont disposés à accepter une augmentation des prix.

Autres produits de la pêche

Les captures de poulpes ont été importantes dans l'Atlantique Centre-Est et les prix sont très bas sur le marché japonais. Bien que la consommation soit stimulée pas ce faible niveau des prix, les stockages en entrepôts frigorifiques ont atteint un niveau record. Dans les mois à venir l'offre devrait baisser, est une certaine reprise du marché est prévue. Les prix des encornets ont diminué régulièrement jusqu'au mois d'août 1999, du fait des captures abondantes dans l'Atlantique Sud-Ouest. En revanche les captures du Japon dans ses eaux territoriales ont été assez décevantes, ce qui a conduit à un renversement de tendance et les prix ont commencé à grimper. Toutefois, le niveau des prix des encornets, en décembre 1999, était encore inférieur à celui de décembre 1998. L'offre d'encornets en l'an 2000 devrait être inférieure à celle de 1999.

La production de farine de poisson en 1999 a été évaluée à 5,7 millions de tonnes en progression par rapport au faible niveau de 4,8 millions de tonnes en 1998. La normalisation des captures péruviennes et de la production de farine de poisson est à l'origine de l'accroissement de la production. Les exportations de farines de poisson par les cinq principaux pays exportateurs ont augmenté de 0,7 million de tonnes au cours de neuf premiers mois de 1999 atteignant 2,1 millions de tonnes. Les prévisions pour l'an 2000 indiquent un niveau semblable à celui de 1999. Les prix devraient quelque peu augmenter en 2000, avec la reprise de la demande en Asie et l'accroissement du niveau des prix des produits concurrents.

La production mondiale d'huile de poisson a atteint 1,2 million de tonnes en 1999, contre 0,8 million de tonnes en 1998. L'accroissement des disponibilités d'huile de poisson s'est accompagnée de la chute des cours. Toutefois les huiles végétales concurrentes ont également enregistré une baisse de leurs prix. La production d'huile de poisson en l'an 2000 devrait se maintenir sur les niveaux de production de 1999.

Encadré 9
Réglementation de la qualité des aliments dans le commerce du poisson

Malgré les progrès importants réalisés en médecine, en science des aliments et dans les technologies alimentaires, les maladies liées à l'alimentation augmentent régulièrement. On a enregistré ces dernières années des cas très graves dans pratiquement tous les continents. En plus de ces épidémies provoquées par des agents pathogènes ou des toxines, la sécurité de l'alimentation est également menacée par des contaminants industriels. Du fait de l'échec de la lutte contre les maladies transmises par l'alimentation, l'industrie alimentaire et les autorités publiques font les frais de la méfiance des consommateurs qui se traduit par un activisme accru. Les consommateurs participent de plus en plus au processus de réglementation et ne se limitent pas seulement à jouer un rôle sur le marché en acceptant ou en rejetant les produits en fonction de leur prix ou de leur qualité.

Vers la fin des années 80, de nombreux pays sont parvenus à la conclusion que les contrôles classiques du poissons (et des denrées alimentaires) reposant sur l'analyse d'échantillons du produit final et sur des mesures d'hygiène générale n'était plus suffisant à la protection des consommateurs. Un système de prévention dénommé " Analyse des risques - points critiques pour leur maîtrise" (HACCP) a été adopté et les gouvernements ont commencé à adapter leurs réglementations au système HACCP axé sur la prophylaxie.

Un grand nombre de pays disposent maintenant de réglementations spécifiques HACCP pour ce qui est de la sécurité du poisson et des produits halieutiques, ainsi que des produits de l'aquaculture. Environ 65 pour cent des échanges internationaux de poisson sont effectués dans le cadre d'une réglementation HACCP. Le marché japonais est une exception. Le Japon qui représente environ 32 pour cent du marché total du poisson (demande) ne dispose pas encore de réglementation HACCP. La CE et les Etats-Unis ont été les premiers à adopter ces réglementations pour le poisson et les produits halieutiques, toutefois cela n'est pas limitatif. En effet, tous les pays développés et un grand nombre de pays en développement ont déjà opté pour ces systèmes HACCP.

La complexité de la réglementations concernant la sécurité du poisson est évidente. Parallèlement, les réglementations changent très rapidement. D'autres modifications et probablement de nouvelles réglementations, seront adoptées dans les années à venir pour les produits provenant d'élevages, notamment pour ce qui est des aliments pour animaux, des résidus de médicaments vétérinaires (surtout les antibiotiques) et des contaminants. Ces modifications sont inévitables car les réglementations doivent continuer à évoluer afin de tenir compte des découvertes scientifiques et des nouvelles connaissances pratiques.


1 Le concept de "procédure d'autocontrôle" (l'HACCP pour les produits de la pêche dans la réglementation de la CE) a été introduit par la Directive du Conseil 91/493/CEE établissant les conditions sanitaires à respecter pour la production et la mise sur le marché des produits de la pêche (22 juillet 1991).

2 Aux Etats-Unis l'application du système HACCP a été rendu obligatoire pour le poisson et les produits de la pêche par le texte suivant : US Food and Drug Administration, 21 CFR Parts 123 and 1240 Procedures for the safe and sanitary processing and importing of fish and fishery products: final rule. US Fed. Regist. 61, 65096-65202, 18 Décembre 1995.

Production

Exportations

 

1993-95

Moyenne

1996

1997

1998

 

1993-95

Moyenne

1996

1997

1998

 

millions de tonnes

 

millions de dollars

Totaux mondiaux

110,9

119,9

122,1

117,0

Totaux mondiaux

46 875

52 854

53 3317

50 972

Chine1

24,0

31,9

35,0

38,0

Norvège

2 714

3 415

3 399

3 661

Japon

10,0

9,5

7,9

5,9

Danemark

2 323

2 699

2 649

2 898

Inde

7,4

6,8

6,7

5,5

Chine1

2 233

2 857

2 937

2 656

Etats Unis

7,2

6,9

6,1

5,1

Etats Unis

3 264

3 148

2 850

2 400

Fédération de Russie

5,8

5,4

5,4

4,5

Thaïlande

4 015

4 118

4 329

3 971

Indonésie

4,7

5,3

5,4

4,4

Canada

2 184

2 291

2 271

2 265

Pérou

4,2

4,7

4,7

4,3

Indonésie

1 557

1 678

1 621

1 628

Chili

3,9

4,3

4,4

3,6

Chili

1 378

1 697

1 782

1 597

Thaïlande

3,5

3,5

3,5

3,5

Province de Taiwan

1 921

1 762

1 780

1 580

Norvège

2,7

3,0

3,2

3,3

Espagne

1 008

1 461

1 471

1 529

Corée, Rép.

2,7

2,8

2,6

2,4

Islande

1 248

1 426

1 360

1 434

Philippines

1,6

2,1

2,2

2,1

Pays bas

1 393

1 470

1 426

1 365

Islande

2,2

2,1

2,1

1,7

Royaume-Uni

1 137

1 308

1 264

1 549

  Autres pays

30,9

31,7

32,9

 32,7

Corée, Rép.

1 437

1 509

1 376

1 246

1 Non compris Province de Taiwan et RAS de Hong Kong

 

Fédération de Russie

1 609

1 686

1 356

1 170

Inde

1 001

1 116

1 128

1 135

France

920

1 003

1 098

1 097

Allemagne

781

1 056

977

1 053

Autres pays

10 471

13 159

13 428

12 227

1 Non compris Province de Taiwan et RAS de Hong Kong

 

Importations

 

1993-95

Moyenne

1996

1997

1998

  millions de dollars

Totaux mondiaux

50 704

57 217

56 727

54 823

Japon

16 060

17 024

15 540

12 827

Etats Unis

6 825

7 080

8 139

8 579

Espagne

2 791

3 135

3 085

3 546

France

2 858

3 194

3 062

3 505

Italie

2 223

2 591

2 572

2 809

Allemagne

2 227

2 543

2 363

2 624

Royaume-Uni

1 806

2 065

2 142

2 384

Danemark

1 361

1 619

1 521

1 704

Chine (Hong Kong RAE)

1 618

1 928

2 097

1 612

Pays bas

1 000

1 142

1 107

1 230

Canada

923

1 159

1 129

1 195

Belgique

896

966

979

1 061

Chine 1

791

1 184

1 183

991

Portugal

687

783

750

926

Norvège

374

536

562

675

Suède

455

587

596

639

Corée, Rép.

694

1 054

1 018

562

Thaïlande

824

818

866

814

Chine, Province de Taiwan

565

613

660

482

Australie

406

475

483

442

Brésil

287

482

484

455

Singapour

615

642

627

416

Suisse

387

396

361

387

Pologne

161

240

262

304

Autres pays

3 687

4 678

4 841

4 361

1 Non compris Province de Taiwan et RAS de Hong Kong.

Produits forestiers2

Faits marquants

Les cours internationaux des produits forestiers, qui n'avaient cessé de baisser depuis 1995, se sont stabilisés en 1999, et dans certains cas ont même amorcé une reprise. Dans le secteur forestier, les fusions et les acquisitions se sont multipliées depuis 1995. On a assisté à l'apparition d'installations de transformations à vocation mondiale et, malgré une demande dans l'ensemble soutenue, en Amérique du Nord, en Europe et en Australie, les échanges internationaux s'effectuent dans des conditions délicates.

Les problèmes liés aux échanges de produits forestiers au cours de la deuxième partie de 1997 et pendant toute l'année 1998, sont dus à la crise économique qui a frappé l'Asie. Le redressement de cette région a permis la relance du marché des produits forestiers en 1999. Le dynamisme du marché américain a également oevré dans ce sens. Aux Etats-Unis la construction de nouveaux logements se poursuit au rythme de 1,6 millions d'unités par an pour la deuxième année consécutive, ce qui explique le niveau exceptionnel de la demande de bois d'oevre et de panneaux de construction, en 1999. La fermeté du marché national américain explique pourquoi les exportations de bois d'oevre ont continué à perdre du terrain sur le marché japonais.

En 1999, malgré l'amélioration des conditions du marché au Japon ( deuxième pays importateur en Asie), on note un certain ralentissement par rapport aux niveaux obtenus au milieu des années 90. Les perspectives de croissance de la consommation et des importations de produits forestiers dans ce pays, pour les 12 mois à venir sont relativement modestes. Les importations japonaises de grumes et de bois d'oevre ( en provenance à la fois de pays tempérés et de pays tropicaux) ont progressé respectivement de 8 pour cent et de 21 pour cent en 1999, mais ne représentent encore que les trois quarts des niveaux atteints par ces deux produits en 1997.

L'un des principaux mouvements enregistrés sur le marché européen du bois d'oevre en 1999 est l'augmentation de l'offre de grumes et de bois d'oevre en provenance de la Fédération de Russie. Cette progression fait suite à la dévaluation du rouble en 1998 qui a renforcé la compétitivité des exportations russes.

Ce sont les échanges de bois tropicaux qui ont été et restent encore, les plus touchés par les difficultés économiques du marché asiatique, à l'origine de la contraction de la demande. En 1999, les exportations de grumes de bois tropicaux ont progressé de 7,8 pour cent par rapport à l'année précédente mais elles ne représentent encore que 60 pour cent du niveau du début de la décennie. Le net recul des cours des grumes de bois tropicaux, des sciages et des contre-plaqués, qui a eu lieu en 1998 a pris fin, mais la reprise des prix a été pratiquement imperceptible. En 1999, les prix du contre-plaqué ne représentaient encore que 65- 80 pour cent du niveau de ceux de 1997 ; les prix des sciages étaient identiques à ceux de 1997 et au cours de l'année, le prix des exportations de grumes ont progressé de 15-20 pour cent par rapport à ceux de la fin de 1998.

La valeur totale des échanges des produits forestiers, qui a baissé d'environ 3,9 pour cent de 1997 à 1998, devrait avoir augmenté de 5 pour cent en 1999 pour s'établir à 140 milliards de dollars E.-U. Cette reprise des échanges est due à une demande accrue du marché asiatique, aux prix plus avantageux de nombreux produits et au dynamisme des économies nord-américaines et européennes.

Bois d'oevre et d'industrie

En 1999, la production de bois rond ( les arbres abattus par les tornades ne sont pas pris en considération)3 devrait avoir augmenté de 2 pour cent par rapport à 1998. La production de bois d'oevre et d'industrie a progressé de 2,4 pour cent. Le bois de feu représente encore plus de 53 pour cent de la production totale de bois rond. Toutefois, selon les estimations, la production de bois de feu et de charbon de bois devrait avoir gagné 1,6 pour cent en 1999, ce qui indique pour cette année, un léger recul de la part occupée dans la production totale.

La production de grumes de résineux et de bois à pâte devrait avoir progressé respectivement de 2 pour cent et de 1 pour cent en 1999, mais tous les pays n'ont pas été touchés par ce développement. En Chine, par exemple, la production de grumes de résineux a baissé, du fait surtout des limitations d'exploitation imposées par souci de préserver l'environnement. Ces mesures restrictives ont été introduites à la suite des graves inondations de septembre 1998. Il a été en général reconnu que l'ampleur des dégâts provoqués par les inondations était due en partie aux déboisements effectués en amont.

Les autorités chinoises prévoient de ce fait une production de 54 millions de m3 de grumes en 1999, soit 12 millions de m3 de moins qu'en 1998. Les premières indications, prévoyaient que pour faire face à la contraction de la production et à l'accroissement prévu de la demande de bois destiné à la reconstruction à la suite des inondations, il faudrait augmenter les importations de grumes (selon certaines estimations l'accroissement des importations aurait du être de l'ordre de 20 millions de m3). Les données disponibles en septembre 1999, indiquent toutefois que les importations de grumes n'ont pas progressé à ce rythme. L'augmentation des prix, les importations de sciages et l'utilisation de bois stocké au préalable (jusqu'à 10 millions de m3) ont permis de répondre à la demande. Ceci étant, la demande d'importations de grumes devrait tout de même augmenter de 40 pour cent en 1999, par rapport aux niveaux de 1998.

Les importations de grumes en République de Corée ont retrouvé le niveau de 1995/96, bien que les prix soient restés faibles. Une forte dévaluation du rouble en 1998 a amélioré la compétitivité des exportateurs russes, en 1999. Cela a provoqué une hausse importante des quantités enlevées et des exportations de grumes et de bois d'oevre à partir de la Fédération de Russie, ce qui a entraîné pour la première fois, depuis de nombreuses années, un accroissement de la production de pâte et de papier. On prévoit donc que la production de bois à pâte devrait avoir gagné 4 pour cent par rapport à 1998.

Le taux de substitution du papier de recyclage aux fibres de bois naturelles, dans la production du papier et du carton, a augmenté en 1999 et du fait de l'amélioration des conditions économiques on a enregistré une augmentation des expéditions américaines de papier recyclé à destination des usines implantées en Asie.

La production mondiale de grumes de feuillus devrait avoir gagné 13,5 pour cent au cours de l'année. Cette hausse traduit pour l'essentiel la reprise de la production de grumes de feuillus tropicaux. On a également enregistré un léger avancement (2 pour cent) de la production de grumes de feuillus tempérés. En Europe, la production de matériaux de feuillus tempérés s'est développée, et il semblerait que sur ce marché les bois tempérés aient substitué quelque peu les bois de feuillus tropicaux. Les exportations de sciages de Malaisie vers l'Union européenne, au cours des huit premiers mois de 1999, ont diminué de 13,6 pour cent par rapport à la même période en 1998. La production américaine et les exportations de matériaux non résineux devraient aussi connaître une légère hausse (de 1 à 1,5 pour cent).

La production de grumes de bois tropicaux a repris en 1999, mais cela n'a pas entraîné une augmentation des échanges. Toutefois, on a enregistré une progression des exportations des produits à forte valeur ajoutée ( comme les meubles en provenance de Malaisie). On a également assisté à des modifications de l'exploitation forestière en Indonésie et à l'application de mesures restrictives pour l'exportation de grumes. La production de grumes tropicaux est déjà réduite, la plupart des entreprises d'exploitation étant maintenant tenues de suivre les plans d'aménagement durable des forêts. Cela devrait avoir à long terme un effet sur la production et sur la variété des articles produits.

Les échanges de bois d'oevre et d'industrie, tant en valeur qu'en volume, ont été gravement touchés par la crise asiatique. Les répercussions ont été plus fortes pour ceux qui sont tributaires des marchés asiatiques et surtout du marché japonais. Il semblerait qu'au Japon, les grumes de bois tropicaux aient cédé du terrain aux grumes de résineux et notamment à ceux qui proviennent de la Fédération de Russie. Toutefois, d'autres marchés asiatiques sont en train de s'ouvrir aux grumes tropicaux. Par exemple, en Malaisie, les exportations de grumes à destination de la Chine se sont montées au moins à 1 million de m3 au cours des 8 premiers mois de 1999.

Les exportations de grumes à partir de l'Amérique du Nord ont progressé de 4 pour cent. Au Japon toutefois, leur part a connu un léger recul et représente environ 31 pour cent du marché. En Europe, la plupart des échanges de grumes sont intrarégionaux et les volumes échangés sont relativement stables. On prévoit une augmentation de 2 pour cent des volumes échangés en 1999. Les exportations de bois d'oevre et d'industrie à partir de la Fédération de Russie diminuent régulièrement depuis quelques années du fait de problèmes internes. On signale toutefois qu'au cours des neuf premiers mois de 1999 la production de grumes devrait dépasser de 10,4 pour cent celle de 1998 et que les exportations de grumes à destination de l'Europe et du Japon ont augmenté de manière sensible. Dans l'ensemble, on s'attend à une hausse de 3 pour cent des échanges en 1999.

Produits des industries mécaniques du bois

La production mondiale de sciages devrait selon les prévisions, avoir augmenté de 2,5 pour cent en 1999. Toutefois, les conditions mondiales du marché pour le bois d'oevre ont été quelque peu contrastées.

Le grand nombre de mises en chantier de logements aux Etats-Unis et la bonne santé de l'économie en Europe occidentale ont maintenu la consommation de sciages résineux à un niveau élevé. En octobre 1999, les mises en chantier pour les dix premiers mois de l'année (1,4 million) étaient supérieures de 3,6 pour cent à celles relatives à la même période en 1998 ( on devrait compter pour toute l'année 1,6 million de plus de mises en chantier aux Etats-Unis). La consommation de bois d'oevre de résineux sur le marché américain pour ces dix premiers mois a progressé de 4 pour cent, alors que les importations ont grimpé de 2,5 pour cent par rapport à la même période de 1998. Au Canada, la production de sciages de résineux au cours des dix premiers mois de 1999 a marqué une avancée de 5,3 pour cent par rapport au niveau de 1998. La hausse des prix traduit le dynamisme de la demande sur le marché américain. Le prix des longueurs non assorties de divers bois américains d'ossature qui variait de 136 à 153 dollars en 1998, a atteint 174 dollars/m3 à la fin de 1999.

En Europe, l'année a été nettement partagée : au cours de la première partie, les marchés ont baissé brutalement, les stocks ont augmenté et le niveau des prix a été faible ; par contre, au cours de la deuxième partie, la demande a progressé, les stocks ont diminué et le niveau des prix a progressé. Dans l'ensemble, la consommation de sciages de résineux, qui englobe une utilisation accrue de produits de plaquages devrait atteindre 81 millions de m3, soit un peu plus qu'en 1998. La production européenne devrait ainsi être légèrement supérieure au niveau de 1998.

Contrairement à la situation en Europe et en Amérique du Nord, les marchés asiatiques ont été plus déprimés. Au Japon, les mises en chantier de logements sont de l'ordre de 1,2 million d'unités, chiffre semblable à celui de 1998 et légèrement inférieur à celui de 1996 (1,6 million d'unités). Les importations de bois d'oevre résineux ont augmenté de 21 pour cent par rapport à 1998. Cette progression a été assurée pour l'essentiel par la Fédération de Russie et par l'Europe. Toutefois, le niveau général des importations est resté nettement inférieur aux résultats atteints en 1996 et en 1997.

Dans l'ensemble, les échanges de sciages de résineux devraient avoir progressé de quelque 2,5 pour cent en 1999, par rapport à 1998. Ce développement est dû principalement à la croissance continue de l'économie américaine, mais la reprise économique en Asie et les mesures adoptées en Chine pour réglementer l'exploitation forestière ont également contribué à l'expansion. Au cours des dix premiers mois de 1999, les exportations de bois d'oevre résineux dépassaient de 14,7 pour cent les résultats obtenus en 1998, malgré un recul de 0,9 pour cent des exportations américaines vers le Japon. Les exportations canadiennes à destination des Etats-Unis, au cours de la même période, ont progressé de 1,1 pour cent alors que celles provenant d'autres pays fournisseurs ont augmenté très fortement (42,9 pour cent) à partir d'un volume de base limité.

Malgré une certaine morosité des marchés, la production de sciages d'essences tropicales devrait avoir progressé de 1,6 pour cent en 1999, et l'on estime que les échanges ont enregistré une hausse d'environ 10 pour cent. Dans la CE, les importations semblent avoir diminué mais au Japon elles ont progressé de 12,8 pour cent. Une expansion des importations a également été enregistrée en Chine. Au cours des huit premiers mois de l'année, les exportations de la Malaisie vers la Chine ont grimpé de 40 pour cent par rapport à la même période en 1998.

La production de sciages non résineux des pays développés devrait aussi avoir progressé en 1999. La production européenne dont le déclin dure depuis un siècle a connu une reprise, tout comme en Amérique du Nord.

La production mondiale de panneaux dérivés du bois devrait selon les estimations avoir augmenté de 2 pour cent en 1999. Cet accroissement est dû à la fois aux nouvelles installations de transformation qui ont commencé à produire en 1998, surtout en Asie et de l'amélioration du taux de rendement des usines déjà existantes. En Amérique du Nord, la production de panneaux devrait en 1999, dépasser de 4,9 pour cent celle de 1998. Pour ce qui est des panneaux, toutefois, le contre-plaqué continue à perdre du terrain en faveur d'autres catégories. Aux Etats-Unis, la production de panneaux à strates orientées (OSB) devrait dépasser celle des panneaux de contre-plaqué pour la toute première fois.

La production de contre-plaqués de bois tropicaux, qui a progressé de 4,2 pour cent en 1997, a chuté de 8 pour cent en 1998 et encore de 2 pour cent en 1999. A long terme, l'orientation de la production semble être à la baisse. Cela tient aux difficultés liées à l'offre de grumes et à la substitution en cours des contre-plaqués de bois tropicaux par d'autres produits comme les panneaux à strates orientées (OSB),les panneaux de fibres à densité moyenne (MDF) ainsi que les panneaux d'aggloméré ou de contre-plaqué de résineux.

Les échanges mondiaux de panneaux à base de bois devraient avoir augmenté de 7 pour cent en 1999. On prévoit une augmentation du volume des échanges pour les pays développés, les importations américaines de MDF par exemple devraient dépasser en 1999 de 40 pour cent le volume de 1998. Le contre-plaqué, et plus précisément le contre-plaqué de bois tropicaux est l'un des secteurs où la reprise des échanges est restée la plus limitée. Bien que les exportations de contre-plaqué malaisien aient, en valeur, augmenté de 16,5 pour cent au cours des huit premiers mois de 1999, par rapport à la même période de 1998, la progression en volume n'est que de 6,1 pour cent. En 1999, le volume des exportations de contre-plaqué en provenance d'Indonésie devrait également avoir diminué, par rapport à 1998.

La production mondiale de pâte de bois a augmenté en 1999. En novembre, on signalait que les producteurs d'Amérique du Nord et de Scandinavie travaillaient à 91 pour cent de leurs capacités. Dans les pays en développement, la production devrait augmenter du fait de la capacité de production accrue, notamment en Asie. Selon les indications, la demande mondiale devrait avoir progressé de 5,5 pour cent, l'Amérique du nord, l'Amérique latine et l'Europe ayant enregistré respectivement des hausses de 7,3 pour cent, 6,9 pour cent et 1,4 pour cent. La demande japonaise, en revanche, a chuté de 9,1 pour cent. Toutefois, en 1999, la demande de pâte marchande, a augmenté de 20 pour cent, soit de plus d'un million de tonnes, dans d'autres pays d'Asie, notamment en République de Corée et en Chine. Cette région représente près d'un cinquième de la consommation mondiale et l'accroissement couvre plus de 60 pour cent de la croissance de la demande mondiale dans ce secteur.

Les problèmes liés ces dernières années à la surcapacité du secteur de la pâte de bois et du papier devrait à l'avenir s'atténuer progressivement. L'assainissement du marché et l'ajustement de la production par le biais de la fermeture des fabriques les moins performantes (soit quelque 2,5 millions de tonnes de capacité productive en moins dans le secteur du papier et du carton en 1999) ont entraîné une hausse du prix de la pâte de bois "Northern Bleached Softwood Kraft" (NBSK), qui sert de référence. Etabli à 525 dollars tonne en septembre 1998, il atteignait 600/610 dollars/ tonne à la fin de 1999.

Avec une approche vraisemblablement mieux organisée de l'expansion, la croissance de la capacité mondiale, au cours des trois années à venir devrait être inférieure à 1 pour cent par an. Si l'on tient compte aussi des perspective de croissance soutenue du PIB mondial au cours de cette période, on peut envisager qu'en 2001-2002 le NBSK pourrait se hisser à 750/780 dollars/ tonne - soit un gain de 25 pour cent par rapport aux niveaux actuels.

Production

Exportations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

  millions de m3

TOTAL MONDIAL

 

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (résineux)

 

millions de m3 

Total mondial

46,6

47,4

44,4

46,2

Bois rond

3 252

3 297

3 269

3 335

Pays en développement

3,4

2,6

1,7

1,6

Bois de feu et charbon de bois

1 763

1 750

1 753

1 782

Pays développés

43,1

44,8

42,7

44,6

 

Amérique du Nord

10,5

9,8

8,6

9,0

Bois d'oevre et d'industrie

1 489

1 547

1 516

1 553

Europe

17,1

28,3

29,3

28,1

Grumes de sciage et placage:
résineux

613

631

623

 635

ex URSS

14,1

15,9

16,8

18,5

feuillus

320

313

293

317

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (feuillus)

Bois à pâte et particules

400

413

417

421

Total mondial

18,1

19,2

23,6

26,0

Autres bois d'oevre et d'industrie

159

190

177

180

Pays en développement

1,7

1,9

1,9

1,9

 

Pays développés

16,4

17,3

21,7

24,1

Sciages et traverses

431

431

416

425

Amérique du Nord

1,3

1,8

1,8

2,0

Panneaux dérivés du bois

142

157

150

153

Europe

8,9

15,4

19,7

20,2

 

ex URSS

8,8

8,8

11,5

12,0

 

  millions de tonnes

 

Pâte à bois

159

162

159

160

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (tropical)

Papiers et cartons

280

289

294

297

Total mondial

17,6

18,2

14,1

15.2

 

 

 

 

 

Pays en développement

17,5

18,1

14,0

15.1

 

 

 

 

 

Extrême-Orient

9,3

7,9

7,2

7.2

PAYS EN DEVELOPPEMENT

Afrique

4.5

6,2

4,3

5,1

 

 

millions de m3

Océane

3.6

3,7

2,2

2,4

Bois rond

2 015

2 002

1 987

2 042

 

 

 

 

 

Bois de feu et charbon de bois

1 573

1 553

1 563

1 592

SCIAGES ET TRAVERSES

 

 

 

 

 

Total mondial

109,4

113,7

113,9

116,7

Bois d'oevre et d'industrie

442

449

424

450

Pays en développement

11,9

11,7

11,4

11,7

 

 

 

Amérique latine

3.5

4,3

4,0

4,4

Grumes de sciage et placage: résineux

88

92

89

90

Afrique

1,5

1,4

1,5

1,5

feuillus

177

178

156

177

Extrême-Orient

6,8

5,9

5,8

5,7

Bois à pâte et particules

72

72

74

75

Pays développés

97,4

102,1

102,5

105,1

Autres bois d'oevre et d'industrie

105

107

105

108

Amérique du Nord

54,7

55,7

54,0

56,5

 

 

 

 

 

Europe

36,2

45,1

47,1

47,3

Sciages et traverses

114

109

97

108

dont Europe de l'Est

4,7

6,0

6,5

6,9

Panneaux dérivés du bois

39

46

39

37

ex URSS

8,1

9,2

9,7

10,0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

millions de tonnes

PANNEAUX DERIVES DU BOIS

Pâte à bois

17

19

18

19

Total mondial

42,9

50,4

48,2

51,6

Papiers et cartons

59

69

70

71

Pays en développement

18,2

19,6

16,2

17,3

 

 

 

 

 

Amérique latine

2,0

2,1

1,7

1,8

PAYS DEVELOPPES

 

 

 

 

Extrême-Orient

15,6

17

13,9

15,0

 

 

millions de m3

 

Pays développés

24.8

30,8

32,0

34,2

Bois rond

1 234

1 295

1 282

1 293

Amérique du Nord

8,7

11,2

11,3

11,9

Bois de feu et charbon de bois

190

197

190

190

Europe

15,4

18,7

19,8

20,0

Bois d'oevre et d'industrie

1 044

1 098

1 092

1 103

 

  millions de tonnes

Grumes de sciage et placage:

 

PATE DE BOIS

résineux

525

538

534

545

Total mondial

32,3

34,9

34,8

35,8

feuillus

143

135

137

140

Pays en développement

4,9

6,0

7,0

7,7

Bois à pâte et particules

328

341

343

346

Pays développés

27,4

28,9

27,8

28,1

Autres bois d'oevre et d'industrie

55

83

72

72

PAPIERS ET CARTONS 

 

 

 

 

Sciages et traverses

318

322

318

328

Total mondial

74,5

88,6

89,7

91,3

Panneaux dérivés du bois

102

111

112

116

Pays en développement

7,4

9,8

10,5

11,2

 

 

 

 

Amérique latine

1.9

2,0

1,6

1,7

 

 

millions de tonnes

Extrême-Orient

5.4

7.7

8,8

9,8

Pâte à bois

143

143

141

141

Pays développés

67,1

78,9

79,3

80,1

Papiers et cartons

220

220

224

225

Amérique du Nord

22,3

26,8

25,4

25,9

 

 

 

 

Europe

42,9

49,8

51,3

52,3

Valeur des exportations

Importations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

 

milliards de dollars

 

  millions de m3 

Total mondial

 

 

 

 

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (résineux)

 

Tous produits forestiers

130,8

138,3

132,9

139,5

Totaux mondiaux

47,6

49,4

47,5

48,3

Bois ronds

9,9

7,9

6,5

7,3

Pays en développement

8,5

9,3

6,8

7,1

Sciages et panneaux

40,3

42,8

38,3

41,5

Pays développes

39,1

40,3

40,7

41,2

Pâtes et papiers

79,2

82,5

83,2

89,6

Amérique du Nord

5,0

5,3

5,4

5,5

 

 

 

 

 

Europe

19,3

20,9

23,7

23,8

Pays en développement

 

 

 

 

Japon

14,7

14,0

11,4

11,8

Tous produits forestiers

23,4

23,8

19,9

21,0

 

 

 

 

 

Bois ronds

3,5

2,9

2,0

2,3

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (feuillus)

Sciages et panneaux

11,7

11,5

7,5

8,3

Totaux mondiaux

23,4

23,7

25,9

26,3

Pâtes et papiers

7,9

8,6

9,1

10,2

Pays en développement

1,7

1,8

1,5

1,7

 

 

 

 

 

Pays développes

21,7

21,9

24,4

24,6

Pays développés

 

 

 

 

Amérique du Nord

1,5

2,1

1,6

1,7

Tous produits forestiers

106,3

111,1

109,5

115,0

Europe

19,5

19,2

22,2

22,7

Bois ronds

6,4

5,0

4,5

5,0

Japon

0,5

0,6

0,4

0,2

Sciages et panneaux

28,7

31,3

30,8

33,3

 

 

 

 

 

Pâtes et papiers

71,3

74,8

74,2

79,4

BOIS D'OEVRE ET D'INDUSTRIE (tropical)

 

 

 

 

 

Totaux mondiaux

17,6

17,6

14,6

13,4

 

Pays en développement

8,9

9,3

7,9

6,5

Extrême-Orient

8,5

8,9

7,6

6,1

Pays développes

8,7

8,4

6,6

6,9

Europe

1,9

2,4

3,0

2,2

Prix

Japon

6,8

5,8

3,4

3,7

 

1994-96

1997

1998

1999.

SCIAGES ET TRAVERSES

 

Moyenne

 

 

Est.

Totaux mondiaux

108,4

117,6

115,8

117,6

 

 

dollars/ m3

 

Pays en développement

17,1

18,0

17,6

15,3

 

 

 

 

 

Amérique latine

2,4

2,7

2,9

2,6

Grumes de résineux

 

 

 

 

Afrique

4,8

4,8

5,0

5,0

Allemagne (prix intérieur)

110

104

102

102

Extrême-Orient

8,2

8,6

7,0

6,3

Etats-Unis (prix à l'exportation)

176

198

188

199

Pays développes

91,4

99,6

98,1

102,3

 

 

 

 

 

Amérique du Nord

43,0

46,4

48,1

50,2

Grumes tropicales

 

 

 

 

Europe

34,9

39,5

41,1

40,7

Cameroun (prix à l'exportation)

302

257

248

260

Japon

11,6

12,6

7,8

8,3

Malaisie, Sarawak

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(prix à l'exportation)

287

205

133

160

PANNEAUX DERIVES DU BOIS

 

 

 

 

 

 

 

Totaux mondiaux

41,8

44,9

49,4

51,3

Sciages de résineux

 

 

 

 

Pays en développement

11,7

12,8

12,4

13,2

Etats-Unis

 

 

 

 

Amérique latine

1,0

1,1

1,1

1,1

(prix composite)

225

232

144

174

Extrême-Orient

8,8

9,8

9,0

9,9

 

 

 

 

 

Pays développes

30,0

36,2

37,0

38,1

Sciages de bois tropicaux

 

 

 

 

Amérique du Nord

8,0

10,4

11,9

12,1

Péninsule malaise

 

 

 

 

Europe

15,3

18,1

19,4

19,8

(prix à l'exportation)

788

763

565

560

Japon

6,1

7,0

5,0

5,4

 

 

dollars/tonne

 

 

 

 

 

Pâte de bois

 

 

 

 

 

millions de tonnes

Bois de résineux du Nord

700

535

525

600

PATE DE BOIS

 

 

 

 

 

Totaux mondiaux

41,4

34,2

34,8

35,0

Papiers journaux

 

 

 

 

Pays en développement

9,7

8,3

9,1

9,3

Etats-Unis (prix intérieur)

661

628

580

516

Pays développes

31,7

25,9

25,7

25,7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Papier couché

 

 

 

 

PAPIERS ET CARTONS

Etats-Unis (prix intérieur)

1 117

1 033

1 000

1 010

Totaux mondiaux

71,5

85,6

88,6

91,2

 

Pays en développement

18,5

24

23,0

21,6

Amérique latine

4,1

5,4

5,3

5,3

Extrême-Orient

11,2

15,1

13,9

12,5

Pays développes

53,0

61,6

65,0

69,5

Amérique du Nord

14,4

17,8

19,2

21,1

Europe

35,3

40,9

43,2

44,9


1 Inclut les échanges au sein de la CE.

2 Pour de plus amples renseignements voir UN-ECE/FAO, "Forest Products Annual

Market Review 1997 - 1998"; et "Forest Products Markets in 1998

and Prospects for 1999".

3 En décembre 1999, les tempêtes qui ont fait rage en Europe ont abattu, selon les estimations, 200 m3 de bois, soit l'équivalent de 5/6 mois d'exploitation dans cette région. Les dégâts les plus importants ont été enregistrés dans les forêts situées en Allemagne, en France, en Suisse, en Suède et au Danemark. L'incidence de ces tornades sur la production de bois rond se traduira par les quantités enlevées en l'an 2000. Les répercussions réelles dépendront de la proportion de bois abattu réellement enlevé et des résultats des programmes de stockage mis en place par les autorités.

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