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2.4 Moyens d’existence liés à la pêche


L’accès durable au «capital» des pêches pour les populations des communautés étudiées conditionne leurs moyens d’existence. A cet égard on peut analyser comme suit ce capital. (a) le capital naturel, c’est-à-dire les écosystèmes marins et les espèces biologiques qui y vivent; (b) le capital matériel, notamment les navires de pêche, les équipements, les lieux de débarquement, ainsi que les installations de transformation et de commercialisation; (c) le capital financier nécessaire à la poursuite des opérations, à l’obtention des différents équipements matériels et à la prise en charge de diverses activités économiques et sociales et parfois à l’entretien et à la valorisation du capital naturel; et (d) le capital social et culturel humain, notamment les compétences humaines et les informations utilisées dans le cadre des activités de pêche, ainsi que l’ensemble des connaissances accumulées susceptibles d’être mises à profit dans l’existence en général.

D’ordinaire, la plupart des communautés de petits pêcheurs disposent en outre d’autres moyens d’existence, lesquels sont associés à des ressources qui leur sont propres et qui sont également intégrés à leur tissu social et culturel; habituellement, les divers moyens disponibles sont complémentaires et interdépendants, les membres d’une communauté bénéficiant collectivement d’une sécurité accrue grâce à la multiplication des possibilités à envisager. Il se peut toutefois que certains des moyens en question entrent en compétition pour les différents types de capital, dont les activités de pêche sont tributaires. Ainsi, les différents besoins de ressources hydrologiques, nés par exemple du développement de l’agriculture, du tourisme, et de la mariculture, peuvent être sources de difficultés pour les membres d’une communauté de pêcheurs.

Dans différentes régions du monde, les principes culturels en vigueur quant à l’utilisation des ressources naturelles connaissent actuellement une rapide évolution, étant continuellement modulés et réexaminés à l’occasion des conflits qui apparaissent avec les défenseurs de l’environnement. D’une part, certains continuent à oeuvrer en faveur de la croissance et du développement, souhaitant obtenir une amélioration de leurs conditions de vie, quand bien même la croissance à laquelle ils aspirent ne saurait être maintenue à long terme; d’autre part, un nombre croissant d’individus, de groupes et de sous-cultures émergentes qui attirent l’attention sur différentes atteintes à l’environnement observées dans le passé, oeuvrent à présent en faveur d’une utilisation nettement moins intensive des ressources naturelles. Poussées à la limite, ces deux attitudes risquent d’altérer radicalement le capital potentiellement disponible pour assurer la subsistance des communautés de petits pêcheurs.


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