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Chapitre Un: Politiques alimentaires et agricoles

(Programme 2.2.4) 1

I. INTRODUCTION

9 . La FAO, en sa qualité d'institution spécialisée chef de file technique pour les questions d'alimentation et d'agriculture au sein du système des Nations Unies, suit en permanence l'évolution de l'agriculture, analyse en détail les principaux problèmes mondiaux et régionaux ayant une incidence directe sur l'alimentation et l'agriculture, et fournit des services consultatifs sur les politiques aux États Membres et à d'autres partenaires. Ces fonctions, comme la Conférence de la FAO a l'a rappelé à plusieurs reprises, découlent implicitement de l'Article I de l'Acte constitutif. Dans l'ensemble, les activités de la FAO en matière de politiques revêtent trois dimensions. La première est analytique et couvre l'identification et l'évaluation des problèmes, menant à la recommandation de mesures correctives. La deuxième consiste en une assistance directe, y compris des avis sur les politiques, aux États, notamment aux PFRDV. La troisième renvoie au rôle joué par la FAO en tant que tribune internationale pour l'examen des politiques et stratégies en vue de dégager un consensus entre les Membres et avec les partenaires extérieurs.

10 . Le Programme 2.2.4 porte sur les trois dimensions précitées des activités menées par la FAO en matière de politiques. Il couvre certains des travaux majeurs sur les politiques au titre du Grand Programme 2.2 (Politiques et développement alimentaires et agricoles), mais l'analyse des politiques s'effectue également au titre d'un grand nombre de programmes techniques et une assistance consultative directe sur les politiques est de plus en plus fournie par le Grand Programme 3.1 (Assistance aux politiques), en s'appuyant sur les Sous-Divisions de l'assistance aux politiques détachées dans les bureaux régionaux. Le Programme, sous sa forme actuelle, est issu de la restructuration pendant l'exercice 1996-97 du Programme 2.1.8 précédent, qui portait le même titre. Comme indiqué dans le Programme de travail et budget 1998-99, il a pour but de suivre l'évolution et les perspectives à court, à moyen et à long termes de la production et du commerce de produits alimentaires et de la sécurité alimentaire et de servir d'instance intergouvernementale au sein de laquelle il est possible de débattre de questions mondiales de politique se rapportant à l'alimentation et à l'agriculture, en assurant tous les services nécessaires à de tels débats.

II. CARACTÉRISTIQUES DU PROGRAMME

11 . Le programme comprend trois sous-programmes:

12 . Les trois sous-programmes sont exécutés par des unités séparées du Département économique et social: l'Unité des études prospectives globales (ESDG) pour le Sous-Programme 2.2.4; la Division des produits et du commerce international (ESC) pour le Sous-Programme 2.2.4.2 et le Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles (ESAF) pour le Sous-Programme 2.2.4.3. Au cours de la période septennale 1992-98, les dépenses allouées au programme sur le budget ordinaire s'élevaient au total à 51,7 millions de dollars É.-U. Pour l'exercice 1998-99, les ouvertures de crédit étaient de 12,5 millions de dollars É.-U. Les dépenses ont fortement augmenté en 1994-97, notamment au titre du Sous-Programme 2.2.4.3, y compris pour les préparatifs et l'organisation du Sommet mondial de l'alimentation en 1996. La réduction des crédits budgétaires pour l'exercice 1998-99 s'explique par les contraintes budgétaires d'ensemble auxquelles était en butte la FAO, mais aussi par le transfert de deux activités à un autre programme.

13 . Depuis l'exercice 1996-97, on a assisté à une baisse des ressources allouées aux deux Sous-Programmes 2.2.4.1 et 2.2.4.2, d'environ 500 000 dollars É.-U., la baisse étant proportionnellement plus forte pour le premier sous-programme cité, les crédits qui lui étaient alloués pour cet exercice biennal étant de près de la moitié des dépenses de 1992-93, en valeur courante. Le Sous-Programme 2.2.4.2 est de loin le plus gros, puisqu'il absorbe de 50 à 70 pour cent des ressources totales allouées au programme, la moitié des ressources étant utilisée pour la recherche et pour l'analyse des politiques sur les produits et le commerce international à l'appui du Comité des produits et de ses Groupes intergouvernementaux. Pour l'ensemble du programme, la baisse des crédits du Programme ordinaire a eu un effet négatif sur les dépenses en personnel et les dépenses hors personnel, y compris sur les publications, les réunions et les services de consultant.

III. PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Objectifs et conception du programme 2

14 . Le programme est pertinent et utile en fonction du point de vue des priorités de la FAO, tant pour les questions thématiques abordées que pour les services fournis, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire, y compris le suivi du SMA, et le commerce de produits agricoles. Chacun des sous-programmes a un rôle bien précis et un objectif et une conception d'ensemble assez bien définis. En général, l'évaluation est arrivée à la conclusion que ce programme est très pertinent du point de vue du mandat et des priorités de la FAO.

15 . Toutefois, l'évaluation a constaté que la cohérence d'ensemble du programme laissait à désirer en ce qui concerne les objectifs énoncés et la structure. L'objectif d'ensemble n'est pas clair et les liens entre les trois sous-programmes étaient lâches, chacun fonctionnant de façon assez autonome. Il était difficile de discerner des liens clairs entre les trois sous-programmes, alors qu'ils avaient des liens solides avec d'autres programmes, notamment 2.2.2 Information en matière d'alimentation et d'agriculture. Les études prospectives mondiales supposent un travail hautement multidisciplinaire, recevant des intrants de pratiquement tous les programmes techniques. Le Sous-Programme 2.2.4.2 était axé sur les marchés des produits de base et sur les questions de politique commerciale, y compris des travaux au niveau des politiques et une assistance et des conseils directs aux pays, et celui-ci a des liens directs avec de nombreuses activités relevant d'autres programmes, notamment 2.2.2. De même, le Sous-Programme 2.2.4.3 est hautement disciplinaire et a des liens plus directs avec des activités relevant des Programmes 2.2.2 et 2.2.3 Analyse du développement agricole et économique. Il semble que ces trois sous-programmes soient mis ensemble parce qu'ils contribuent tous aux travaux de la FAO sur les politiques mondiales dans des domaines prioritaires, et qu'ils facilitent les débats des organes directeurs sur des questions liées aux politiques.

Mise en oeuvre du programme

16 . La mise en oeuvre du programme a été en général satisfaisante, les trois sous-programmes ayant donné un grand nombre de produits, souvent d'excellente qualité. Les Comités intergouvernementaux (Comité des produits et Comité de la sécurité alimentaire mondiale ) qui reçoivent un appui du programme se sont déclarés en général satisfaits de l'appui de fond reçu. En même temps, il faut noter que la forte réduction des ressources allouées au programme depuis1996, notamment en faveur des Sous-Programmes 2.2.4.1 et 2.2.4.2 ont eu des retombées négatives sur les réalisations du programme. À cet égard, il convient de noter que de bons résultats ont été obtenus au cours de cette période en matière de réduction des coûts des réunions des Groupes intergouvernementaux sur les produits.

17 . Sous-Programme 2.4.1 (Études prospectives mondiales) : Lors de la période à l'étude, les principales activités ont été la préparation du document Agriculture: horizon 2010 , les préparatifs du Sommet mondial de l'alimentation et les réponses apportées à des demandes précises émanant d'autres organisations invitant la FAO à apporter sa contribution à des questions spécifiques de développement. Le produit le plus important, Agriculture: horizon 2010 , a été soumis à la Conférence de la FAO à sa vingt-septième session et a par la suite été révisé et commercialisé en 1995.

18 . On peut évaluer les effets pratiques du sous-programme en fonction de l'utilisation faite du document Agriculture: horizon 2010 . Il s'agit d'un document de référence majeur pour la FAO fournissant des données de base pour d'autres études analytiques et pour des documents d'orientation présentés dans de grandes enceintes internationales; il constitue une base pour l'articulation du Plan à moyen terme et du Cadre stratégique et pour les préparatifs du SMA. En dehors de la FAO, cette étude a représenté une source importante de données et d'évaluations utiles aux débats portant sur les perspectives à long terme de l'alimentation et de l'agriculture, de la sécurité alimentaire, des ressources naturelles et de la durabilité. Il est difficile d'évaluer avec précision l'impact d'ensemble du sous-programme. Il n'empêche que le document Agriculture: horizon 2010 a indéniablement renforcé l'image de la FAO en tant qu'autorité mondiale dans le domaine de l'agriculture.

19 . Le problème est que le document Agriculture: horizon 2010 doit être périodiquement mis à jour et que la qualité générale du document doit être maintenue à cette occasion pour continuer à répondre aux attentes et besoins des Membres de la FAO et des autres utilisateurs travaillant pour des organismes de développement et des institutions spécialisées dans la recherche. On peut à ce propos mentionner deux problèmes particuliers:

20 . Les mesures suivantes ont donc été recommandées :

21 . Sous-Programme 2.2.4.2 (Promotion des marchés et des produits de base, conseils en matière de politiques des produits et de politiques commerciales et action intergouvernementale) : Le sous-programme a continué à appuyer la promotion et l'expansion des échanges dans quatre domaines d'activités: i) recherche et analyse sur les politiques de produits et les politiques commerciales à l'appui du Comité des produits et de ses Groupes intergouvernementaux, y compris du Sous-Comité consultatif de l'écoulement des excédents; ii)collaboration avec l'OMC; iii)Fonds commun pour les produits de base et autres organisations; et iv) appui à la CEPD et aux politiques sur les produits de base au niveau national. Il a fallu dans cette optique associer des organisations économiques régionales à l'expansion des échanges de produits agricoles et fournir conseils et assistance aux pays en développement sur les politiques nationales intéressant les produits agricoles (à l'exclusion des forêts et des pêches).

22 . L'efficacité du sous-programme peut être évaluée en fonction de la capacité de la FAO à répondre aux besoins des États Membres en ce qui concerne les questions de politiques de produits et de politiques commerciales, notamment dans le cadre des négociations commerciales du Cycle d'Uruguay. La FAO, à travers ce sous-programme, s'impose comme la principale et souvent la seule source d'informations actualisées et détaillées sur les principaux produits alimentaires faisant l'objet du commerce international et comme une autorité reconnue pour l'analyse des caractéristiques particulières de produits de base spécifiques dans le contexte plus général des échanges mondiaux. Le sous-programme a également facilité les contributions importantes de la FAO à certains accords de l'OMC, notamment sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), les obstacles techniques au commerce (OTC) et les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)

23 . Les travaux du Comité des produits et de ses groupes intergouvernementaux jouent à cet égard un rôle fondamental. Souvent, les groupes intergouvernementaux constitue la seule instance mondiale spécialisée s'occupant de produits spécifiques et facilitant un consensus international sur des questions clés se rapportant aux produits de base et au commerce international, du point de vue de l'alimentation et de l'agriculture. Par exemple, le Groupe intergouvernemental sur le vin et les produits de la vigne a été le premier organe international à avoir lancé l'alerte d'une"offre considérablement excédentaire de vin"qui a déterminé l'adoption de mesures internationales et nationales, afin d'ajuster les capacités de production. Plus récemment, le Groupe intergouvernemental sur les agrumes et le Groupe sur le thé ont joué un rôle de premier plan pour dégager un consensus sur la façon de résoudre les difficultés commerciales potentielles pouvant découler d'excédents structurels. Cela a débouché sur l'élaboration de programmes pragmatiques axés sur le marché qui ont été fortement appuyés par les pouvoirs publics et le secteur privé. De nombreux pays membres se sont déclarés disposés à accueillir des sessions des groupes intergouvernementaux, ce qui indique leur niveau d'engagement: depuis 1993, cela a été le cas pour six groupes intergouvernementaux, qui ont tenu au total 12sessions dans huit pays (Indonésie, Italie, Philippines, Portugal, Espagne, Sri Lanka, Thaïlande et Afrique du Sud). Le mécanisme CP/GIG a également répondu aux besoins prioritaires des pays membres en étudiant les effets du Cycle d'Uruguay sur les marchés des produits agricoles, en élargissant les activités techniques à de nouvelles dimensions comme l'environnement et les biotechnologies et en renforçant l'assistance technique aux pays en développement. On a également procédé à une rationalisation des réunions des groupes intergouvernementaux.

24 . Pour contribuer aux activités de suivi du Cycle d'Uruguay, la FAO fait appel aux connaissances qu'elle a accumulées sur les principaux produits agricoles faisant l'objet du commerce international. Son action est largement reconnue, notamment dans des domaines techniques comme l'évaluation des mesures de protection et les problèmes des pays en développement importateurs d'aliments. Il y a eu une forte demande, en expansion continue, de la part des États Membres et des groupes commerciaux sous-régionaux pour des activités d'assistance technique et de sensibilisation concernant le suivi du Cycle d'Uruguay, notamment pour l'application de l'Accord sur l'agriculture, les obligations assumées en tant que membre de l'OMS et la préparation des négociations d'adhésion pour les pays non-membres de l'OMC. Les pays en développement ont notamment fait appel à la FAO pour obtenir des lignes d'orientation et une assistance en vue de la préparation des négociations commerciales multilatérales et du renforcement de leur compétitivité. La FAO donne suite à ces demandes en réalisant une vaste gamme d'activités de recherche, d'analyse et de formation, en collaboration avec des organisations comme l'OMC, la CNUCED, la Banque mondiale et l'OCDE et avec l'appui de certains organismes d'aide bilatérale.

25 . Parmi les questions et recommandations spécifiques, on peut citer:

26 . Sous-Programme 2.2.4.3 (Analyse de la sécurité alimentaire mondiale) : Au cours de la période à l'étude, le sous-programme a assuré les services nécessaires à huit sessions du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA). Un résultat important a été la préparation du SMA, y compris la mise au point de son Plan d'action à la vingt-deuxième session du CSA (1996). Après le SMA, le CSA a été chargé de suivre en permanence les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Plan d'action du SMA. Ces questions ont donc occupé une grande place dans l'ordre du jour du CSA ces dernières années et le règlement intérieur du Comité a été modifié dans cette optique. En 1997 et 1998, des efforts et des ressources considérables ont été consacrés aux travaux méthodologiques sur les modèles de rapport et sur les dispositions prises pour permettre au Comité de suivre la mise en oeuvre du Plan d'action du SMA et les progrès accomplis dans la réalisation de ses objectifs. Ces travaux comportaient, comme demandé par le CSA, toute une série de consultations avec les gouvernements membres et les représentants de la société civile, en consultation étroite avec le Bureau du CSA. De même, une série d'analyses ont été réalisées sur les possibilités d'améliorer la productivité et d'accroître la sécurité alimentaire dans les zones à potentiel élevé comme dans celles à faible potentiel, sur le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (depuis 1995), sur les effets des ajustements structurels et de la libéralisation des marchés sur la sécurité alimentaire et sur les politiques recommandées pour la gestion des réserves de sécurité alimentaire et de l'aide alimentaire, afin de réduire l'instabilité des marchés.

27 . L'efficacité potentielle du sous-programme dépend étroitement de l'importance que les membres de la FAO attribuent au CSA. Un indicateur du degré d'intérêt porté aux travaux du CSA peut être le nombre de membres de la FAO et de l'ONU qui demandent à chaque exercice biennal à être membres du CSA, ainsi que la part des membres assistant effectivement aux sessions annuelles du Comité. Sur la période à l'étude, les demandes de participation ont varié d'environ 110 à 140 et en général environ 90 pour cent des membres ont participé aux sessionsce qui représente un taux élevé, tout à fait satisfait. Ont également participé à ces sessions divers observateurs de pays qui ne sont pas membres de la FAO, ainsi que 20 à 40 représentants des organismes du système du système des Nations Unies et des observateurs d'organisations intergouvernementales et d'organisations internationales non gouvernementales.

28 . S'agissant de l'efficacité démontrée par le CSA dans son suivi du Plan d'action du SMA, il est encore trop tôt pour émettre un jugement, mais des progrès ont été réalisés dans ce domaine prioritaire. Il faut toutefois noter que le CSA a créé des précédents importants en tant que Comité de la FAO, tant pour les préparatifs que pour le suivi du Sommet mondial de l'alimentation: tout d'abord, on s'est accordé en général sur le rôle fondamental joué par le CSA dans les préparatifs du Sommet; deuxièmement, un rôle plus dynamique a été attribué au Bureau qui a travaillé de concert avec le Secrétariat pour réaliser le programme du travail du Comité entre les sessions; troisièmement, on s'est efforcé de définir et d'attribuer un rôle plus actif aux représentants de la société civile pour la préparation et le déroulement des sessions du Comité, dans les limites des dispositions prévues dans les statuts et règlements de l'Organisation.

29 . Le Service de l'évaluation de la FAO, pour tenter d'évaluer le degré de satisfaction des membres du CSA concernant les services fournis par le Secrétariat, a contacté des membres passés et actuels du Bureau du CSA qui vivaient à Rome. En général, les services assurés, y compris la documentation, la conduite des réunions et les interactions avec le Secrétariat ont été jugés satisfaisants et propres à assurer un fonctionnement correct du CSA. Des réserves ont été émises concernant la portée des documents. Certains ont estimé qu'ils étaient trop généraux et qu'ils n'étaient pas suffisamment axés sur des questions à débattre. D'autres ont indiqué que ces documents se limitaient trop au secteur agricole et omettaient des facteurs socio-économiques ayant une incidence importante sur la sécurité alimentaire, notamment l'accès à la nourriture. Certains ont estimé que l'ordre du jour pourrait être mieux structuré, afin de laisser suffisamment de temps aux débats sur les principales questions.

30 . Il est difficile de formuler des recommandations spécifiques, mais les questions suivantes méritent une certaine attention:

RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS DES EXPERTS EXTÉRIEURS 3

Mesure dans laquelle le Programme aborde des domaines prioritaires de la FAO

i. Tous les experts chargés de l'évaluation sont d'accord pour reconnaître que le programme aborde des problèmes et questions importants relevant du mandat de la FAO.

Ciblage et cohérence du Programme

ii. Un expert fait sienne la conclusion de l'évaluation à savoir que la cohérence d'ensemble du programme laisse à désirer et que chaque programme fonctionne de façon assez autonome, caractéristique peut-être dictée par le nombre et la diversité des membres de la FAOle Programme de travail devant offrir quelque chose à chacun. Un autre expert a toutefois estimé que l'évaluation était trop critique concernant la conception du programme, étant donné que les sous-programmes visent des publics différents.

iii. Des experts ont estimé que le Programme 2.2.4 remanié semble plus logique et reflète mieux les raisons pour lesquelles des liens sont établis entre les sous-programmes ainsi que les flux entre ceux-ci.

iv. Deux experts ont estimé que les études prospectives mondiales sont le sous-programme le mieux ciblé, mais que ses ressources étaient insuffisantes. Un expert a estimé que la production totale dans le domaine des produits et du commerce international semblait être inférieure à la somme des parties. Il a également noté un manque de ciblage des audiences et bénéficiaires et estimé que la FAO, devrait concevoir ses activités portant sur les politiques en fonction d'un public plus vaste.

Résultats du Programme

v. Les experts ont reconnu que le document Agriculture: horizon 2010 est le type d'étude que seule la FAO est capable de produire. Un expert a estimé que la FAO a fait un excellent travail lorsqu'elle a produit ce document, mais qu'elle s'est montrée nettement moins efficace lorsqu'il a fallu en diffuser les résultats. La FAO a tendance à penser, erronément, que le fait de produire un document pour la Conférence et de tenir un"débat"sur la question représente une diffusion adéquate de l'information. Un autre expert a toutefois estimé que les travaux sont bien diffusés et sont largement connus, mais il a fait observer que les projections peuvent rapidement perdre de leur actualité en fonction des faits nouveaux survenus aux niveaux des marchés, des politiques ou des technologies. La FAO pourrait envisager, entre les publications des principales études prospectives, de préparer des analyses régionales (comme cela avait été fait pour le document Agriculture européenne: horizon 2000 réalisé à partir de la série précédente de projections).

vi. Les experts ont estimé que la FAO a fourni une assistance des plus utiles aux pays membres, notamment aux pays à faible revenu et à déficit vivrier, pour les questions commerciales. La FAO se trouve dans une situation privilégiée pour aider les pays en développement à tirer profit du régime commercial applicable aux produits agricoles, y compris à introduire les réformes internes nécessaires pour être compétitifs sur les marchés mondiaux. À cet égard, un expert a estimé que la FAO pourrait fournir de meilleurs outils d'analyse des politiques, plus appropriés pour les pays en développement. Un autre a estimé que la FAO devrait renforcer ses activités se trouvant au carrefour entre le commerce des produits agricoles et des considérations techniques et scientifiques, comme l'environnement et les biotechnologies.

vii. Un expert a déclaré que le système de groupes intergouvernementaux s'est révélé utile. D'autres ont toutefois lancé une mise en garde, en signalant que les services assurés aux réunions de ces groupes prenaient beaucoup de temps (préparation de documents de réunion) et qu'en outre, vu la nature des groupes, des pressions étaient exercées pour produire des analyses commerciales portant sur un seul produit. Ils ont estimé que les groupes intergouvernementaux ne devraient pas absorber une part trop importante des ressources, de façon à ce qu'il en reste suffisamment pour entreprendre des analyses mondiales portant sur plusieurs produits. Un expert a noté que la Banque mondiale était une meilleure source de référence pour les informations commerciales sur les denrées de base et les produits agricoles et a souligné que la FAO devait trouver de nouvelles façons de diffuser l'information et chercher à atteindre un public plus vaste que les membres des groupes intergouvernementaux. Le même expert a estimé que l'évaluation du Sous-Programme 2.2.4.2 portait essentiellement sur les services fournis aux groupes intergouvernementaux et pas assez sur ses travaux analytiques, qu'il connaissait très bien.

viii. Les experts ont estimé que la contribution du Comité de la sécurité alimentaire mondiale aux préparatifs du SMA et sa responsabilité en matière de suivi du Plan d'action ont renforcé l'estime dont il bénéficie auprès des pays membres. Les travaux accomplis par le Secrétariat de la FAO ont joué un rôle essentiel à cet égard. Les experts ont appelé l'attention sur les difficultés méthodologiques que pose le suivi de la sécurité alimentaire d'une année sur l'autre. Un expert a suggéré qu'une méthode relativement économique consisterait à identifier et diffuser les pratiques optimales en ce qui concerne les politiques et approches de lutte contre l'insécurité alimentaire.

Qualité du rapport d'évaluation

ix. Tous les experts se sont déclarés satisfaits de la qualité et de l'impartialité de l'évaluation. Un expert a toutefois indiqué qu'il aurait préféré un meilleur traitement de l'efficacité de la collaboration entre la Division des produits et du commerce international (ESC) et la Division de l'assistance aux politiques (TCA) et ses sous-divisions régionales concernant les politiques applicables aux produits de base et les échanges de ces produits. Un autre expert a estimé que l'évaluation n'examine pas de façon adéquate les audiences et bénéficiaires visés par ces trois sous-programmes.

RÉACTION DE LA DIRECTION 4

(Département économique et social)

Généralités

x. L'évaluation a été jugée claire et équilibrée et la direction a approuvé, dans l'ensemble, les résultats de l'étude et ses principales questions et recommandations.

xi. Les limites de la composition générale du Programme 2.2.4, évoquées dans l'examen, ont conduit à une restructuration des programmes relevant du Grand Programme 2.2 dans le Programme de travail et budget 2000-01. Notamment, les études prospectives mondiales ont été transférées au Programme2.2.3 qui est donc fortement axé sur l'information concernant l'alimentation et l'agriculture (suivi, évaluation et perspectives) alors que le Programme 2.2.4 (dont le titre est devenu Politiques relatives à l'agriculture, à la sécurité alimentaire et au commerce) a été considérablement élargi par l'incorporation de certains travaux axés sur les politiques qui relevaient d'autres programmes au sein du Grand Programme 2.2. Le nouveau programme a donc une portée plus large et une meilleure cohérence en vue de la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire, sans pour autant négliger les principales questions de politique découlant du contexte commercial international et du processus de mondialisation.

Études prospectives mondiales

xii. L'expérience a montré qu'il est difficile d'obtenir des divisions et départements techniques des contributions de la qualité requise. Les divisions techniques devraient créer une capacité permanente permettant de réaliser des analyses et évaluations de nature prospective dans leurs domaines d'activités. À cette fin, les divisions devraient prévoir les crédits appropriés dans leur PTB. Des améliorations ont été obtenues à cet égard lors de la préparation du PTB 200001.

Promotion des marchés des produits de base, conseils en matière de politiques des produits et de politiques commerciales et action intergouvernementale

xiii. Une question essentielle pourrait être mal interprétée, à savoir l'identification apparente de ce sous-programme, pratiquement dans son ensemble, avec les services fournis au Comité des produits et à ses groupes intergouvernementaux. Le coût effectif des GIG/CP a beaucoup diminué au cours de la période à l'étude, tombant de 836 000 dollars É.-U. pour 10 sessions pendant l'exercice 1992-93 à 266 000 dollars É.U. seulement pour 11 sessions en 1998-99. En fait, l'orientation principale de ce sous-programme est la recherche en matière de produits de base et de commerce et l'analyse des politiques, le CP et ses GIG ne représentant qu'un moyen de diffusion de l'information et une tribune pour parvenir à un consensus international. Le sous-programme soutient également d'autres types de consultation entre producteurs et consommateurs ainsi qu'un programme de formation en vue de la préparation aux négociations commerciales multilatérales. Toutes ces activités sont particulièrement importantes pour les pays qui n'ont pas les moyens d'effectuer des analyses de marché à l'échelle nationale et internationale.

xiv. L'incidence et l'importance des GIG ont encore été renforcées en 2000-01 par une série de sessions consacrées à plusieurs produits de base, axées sur des questions prioritaires interdisciplinaires, tenues à l'occasion de conférences sur les produits pour améliorer l'interaction avec le secteur privé, les instituts universitaires, etc.

Analyse de la sécurité alimentaire mondiale

xv. La direction pense également qu'une collaboration interdisciplinaire est nécessaire. Elle partage également les préoccupations concernant la tendance à réduire les ressources consacrées aux programmes normatifs et techniques. À cet égard, elle souligne que les ressources allouées pour les services fournis au CSA ne peuvent être utilisées efficacement que si les autres programmes concernés, qui fournissent des intrants au Secrétariat du CSA, sont eux-mêmes dotés de ressources suffisantes. La documentation dont a besoin le CSA ne peut être utile que si elle repose sur des données, évaluations et analyses solides qui seront effectuées dans les unités participantes.

xvi. Les délibérations du CSA pourraient avoir davantage d'influence sur les politiques aux niveaux national et international si les rapports des pays (et autres) au CSA étaient largement diffusés. Cependant, cela augmenterait également les besoins de ressources à un moment où elles tendent à diminuer.

xvii. La définition précise du plan de travail et des méthodes de suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action du SMA a été élaborée par le CSA et des mesures ont été prises par le Secrétariat pour appliquer plusieurs de ces recommandations, comme suit:

OBSERVATIONS DU cOMITÉ DU PROGRAMME

(Rapport de la quatre-vingt-troisième session, mai 2000) 5

xviii. Le Comité a généralement souscrit aux conclusions, analyses et recommandations de cette évaluation. Il a reconnu la pertinence et l'importance du Programme pour aborder les thèmes prioritaires de l'Organisation concernant les analyses prospectives globales, le commerce agricole et la sécurité alimentaire. Il a estimé que le Programme est fructueux et utile, car il fournit des cadres analytiques et des informations pour la formulation des politiques et appuie le débat général entre les membres, notamment au Comité des produits et au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA). En particulier, le Comité a apprécié la valeur des études prospectives globales et l'aide fournie aux États Membres en développement pour le renforcement de leur capacité de participation effective aux négociations commerciales multilatérales.

xix En même temps, le Comité a souligné qu'il importe d'assurer la cohérence du programme de façon que ses ressources soient axées sur certains domaines prioritaires ayant une masse critique suffisante. Il a également encouragé à redoubler d'efforts pour diffuser les produits d'analyse et d'information dans le cadre du programme et renforcer la planification conjointe des activités entre les diverses unités techniques compétentes, en vue d'assurer les apports multidisciplinaires nécessaires, en particulier pour les études prospectives globales. S'agissant des méthodes d'évaluation, le Comité a demandé des améliorations ultérieures de l'analyse et de l'évaluation des effets du programme, tout en reconnaissant la complexité de ces tâches. Il a également estimé que les recommandations auraient dû être plus précises et être assorties de propositions opérationnelles visant à résoudre les problèmes identifiés. Enfin, le Comité a souligné qu'il importe de suivre de façon systématique la mise en oeuvre des recommandations en matière d'évaluation.

xx. Étant donné que l'évaluation de ce programme peut intéresser le Comité des produits et le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, le Comité du Programme a recommandé qu'elle soit proposée, accompagnée de ses observations, aux bureaux de ces deux Comités en vue d'être inscrite à l'ordre du jour de leurs prochaines sessions.


1. L'évaluation du Programme 2.2.4 a été achevée par le Service de l'évaluation en février 1999 pour les activités menées entre 1992 et 1998, en vue de sa publication dans le Rapport d'évaluation du Programme 1998-99, mais n'a pas été inclus dans ce rapport de façon à ne pas dépasser le nombre de pages prévu.

2. La structure du programme a été examinée dans le contexte du cadre stratégique et à l'occasion de l'introduction d'une approche révisée de la planification du programme en 1998-99 et a été remaniée; elle a été présentée, sous sa nouvelle forme, dans le Programme de travail et budget 2000-01.

3. Il s'agissait de M. T. Kelley White (Département de l'agriculture des États-Unis), M. Alan Mathews (Trinity College, Dublin) et M. R.J. Perkins (Ex-Directeur de la Division ESC de la FAO).

4. PC 83/4 a) Annexe.

5. PC 83/REP, par. 32-34

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