Ce Document technique sur les pêches résume les conclusions de 15 études réalisées à l'échelon national sur les résultats économiques et financiers des pêches maritimes menées en 1999 et 2000. Ces études valident les conclusions des études effectuées entre 1995 et 1997 et publiées dans le Document technique FAO sur les pêches n° 377.
Sur 108 types de navires de pêche étudiés dans 15 pays d'Amérique du Sud, de la région des Caraïbes, d'Europe, d'Afrique et d'Asie, 105, soit 97 pour cent, ont dégagé un résultat brut d'exploitation positif et ont couvert totalement leurs coûts d'exploitation. Seuls trois types de navires, les bateaux pêchant au filet à l'étalage en République populaire de Chine et les chalutiers de fond semi-industriels et industriels pour la crevette et le poisson, à Trinité-et-Tobago, ont fait des pertes d'exploitation.
Si on considère également le coût du capital, c'est-à-dire le coût des amortissements et des intérêts, 92 sur les 108 types de navires, soit 85 pour cent, ont montré un bénéfice net après déduction du coût des amortissements et des intérêts. Parmi les 10 pays ayant participé à l'étude précédente et à la présente, deux d'entre eux ont montré des améliorations significatives de la rentabilité de leurs navires de pêche, il s'agit de la France et de l'Espagne, alors que deux autres ont montré une rentabilité en diminution: la République populaire de Chine et l'Allemagne. Pour les six pays restants, la République de Corée, l'Indonésie, l'Inde, le Sénégal, l'Argentine et le Pérou, la situation est restée similaire à celle qui avait été observée durant l'étude précédente entre 1995 et 1997. Ces résultats globalement positifs ont été atteints en particulier du fait des prix supérieurs payés aux producteurs, par rapport à la période de l'étude précédente. Il n'y a eu que peu d'indications témoignant d'une réduction de l'effort de pêche et d'une amélioration de l'état des stocks de poissons.
On a observé également que certaines flottes de pêche se sont adaptées aux nouvelles conditions créées par une disponibilité réduite et irrégulière des ressources et par l'accès à de nouveaux marchés dans le contexte de la mondialisation économique, en modifiant leurs modes d'exploitation. Ces navires, qui avaient précédemment des résultats positifs et qui maintenant ont révélé des pertes, étaient en général des bateaux plutôt anciens continuant à travailler sur des stocks surexploités.
En ce qui concerne l'impact des aides financières publiques, on a remarqué que pour deux pays de l'Union européenne et pour l'Inde, presque tous les types de navires couverts par l'étude sur les coûts et les revenus qui recevaient des subventions auraient quand même eu des résultats positifs sans subventions. En République de Corée, la situation était variable selon les cas tandis qu'en Thaïlande les types de navires qui pouvaient bénéficier d'exemptions de taxes sur le carburant avaient besoin de cette détaxe pour atteindre un résultat brut d'exploitation positif. Il n'y a pas de subventions en Indonésie. Pour les autres pays, on a noté qu'il n'y avait pas d'informations pratiques et détaillées disponibles, ni sur le montant des aides financières publiques au secteur de la pêche, ni sur les résultats financiers des entreprises individuelles de pêche.
Il apparaît aujourd'hui nécessaire de collecter et d'analyser les informations sur le niveau et sur l'impact des aides financières publiques vis-à-vis des résultats économiques des entreprises de pêche, pour tendre à réduire et à rationaliser l'utilisation des ressources financières limitées des Etats et afin d'éviter que les subventions aient un impact négatif sur les ressources halieutiques, l'environnement littoral et le commerce.
Pour identifier des moyens plus efficaces sur le plan économique de valorisation des captures et pour présenter les perspectives en la matière, en particulier aux industries des pêches des pays en développement, il est proposé également d'axer les observations et les analyses à venir sur l'utilisation des captures et la commercialisation des produits de la pêche.
