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SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION: CINQ ANS APRÈS - MANIFESTATION PARALLÉLE «LA FAO LUTTE CONTRE LES MALADIES ANIMALES LES ENNEMIS DES CULTURES GRÂCE À EMPRES»

Au Sommet mondial de l'alimentation de 1996, les Chefs d'Etat et de Gouvernement ont reconnu la menace centraleque constituent les maladies animales et les ravageurs transfrontières pour la sécurité alimentaire, l'élevage durable et le commerce. Ceci les a portés à conclure par l'énoncé de l'Engagement n°3 qu'ils: «s'efforceront d'assurer une prévention efficace et une maîtrise progressive des infestations de ravageurs et des maladies des animaux et des plantes, notamment lorsqu'elles sont de nature transfrontière, comme la peste bovine, la tique du bétail, la fièvre aphteuse et le criquet pèlerin...».

La FAO est censée avoir un avantage comparatif institutionnel dans la coordination de la gestion des ravageurs et des maladies des animaux et des végétaux transfrontières. En effet, le succès des opérations requiert généralement des mesures de collaboration entre les pays.Le programme EMPRES a été mis au point par deux services techniques de la FAO -le Service de santé animale (AGAH) pour les maladies animales et le Service de protection des végétaux (AGPP) pour les ravageurs, qui, tout en partageant certaines démarches, affrontent des problèmes différents.

EMPRES - Volet criquet pèlerin

Le programme EMPRES sur les ravageurs a été lancé en 1994 avec un volet consacré au criquet pèlerin (Schistocerca gregaria). Le criquet pèlerin est un fléau de l'humanité depuis au moins deux mille ans.En cas d'infestation, les cultures et les pâturages de 65 pays d'Afrique, de la Péninsule arabique et d'Asie du Sud-Ouest sont menacés. Les infestations se développent dans les zones désertiques et semi-arides où les agriculteurs de subsistance pauvres sont les premiers à être touchés.

Le volet criquet pèlerin d'EMPRES a été conçu comme un programme de collaboration à long terme entre les pays victimes des acridiens, les bailleurs de fonds et la FAO. L'accent est mis sur le renforcement des capacités des services nationaux de lutte préventive grâce à l'alerte rapide, la réponse rapide et la recherche. Le programme s'articule sur trois régions: l'ouest (Afrique de l'Ouest et du Nord-ouest), le centre (zone de la mer Rouge) et l'est (l'Asie du Sud-ouest).

En outre, l'expérience d'EMPRES a enrichi l'approche de la FAO aux situations d'urgence causées par d'autres espèces d'acridiens.En Afghanistan, l'invasion acridienne actuelle conduira à une approche à moyen terme, couvrant plusieurs pays de la région et recourant à une stratégie de prévention à l'aide de biopesticides, pour réduire le risque d'urgences futures, lorsque les circonstances le permettent. Malgré ces réalisations, il reste beaucoup à faire pour garantir la validité et la durabilité des nouvelles méthodologieset technologies de lutte préventive.

EMPRES - Volet santé animale

Le volet de santé animale d'EMPRES se fonde sur quatre préceptes clés: alerte rapide, réponse rapide, coordination et recherche. Avec les récents foyers de fièvre aphteuse qui ont éclaté en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique australe et en Asie, de peste porcine classique en Europe, et de fièvre de la Vallée du Rift en Afrique de l'Est et dans la Péninsule arabique, les systèmes d'alerte rapide et le dépistage rapide sont fondamentaux pour lutter efficacement contre les maladies dans un bon rapport coût-bénéfice. EMPRES, grâce à ses réseaux d'information et ses partenaires, reçoit et analyse les données et les schémasmondiaux et diffuse des messages d'alerte rapide à tous les pays. Les actions des pays dépendent du niveau de préparation aux urgences pour affronter ou limiter la pénétration d'une maladie invalidante sur leur territoire. A cet égard, EMPRES a rédigé des manuels de préparation à l'urgence sur la peste porcine africaine et la PPCB et est en train d'achever des manuels sur la fièvre de la Vallée du Rift et la fièvre aphteuse. Un système de gestion de bases de données sur les maladies, TADinfo (système d'information sur les maladies animales transfrontières) a été mis au point pour aider les pays en matière de gestion et d'analyse de la santé animale; les bases de données nationales, mises en relation avec les pays voisins utilisent le logiciel TADinfo régional pour fournir un appui décisionnel à l'échelon régional. EMPRES a récemment lancé EMPRES-i (prononcé EMPRES-eye pour information, intelligence, intervention), en tant que nouvel outil mondial d'alerte rapide avec des liens pour les maladies animales, la santé animale et l'environnement .

Sur les 16 principales maladies animales transfrontières, EMPRES a accordé une attention prioritaire à la peste bovine, à la fièvre aphteuse, à la PPCB, aux pestes porcines classique et africaine, à la peste des petits ruminants, à la fièvre de la Vallée du Rift et à la maladie de Newcastle de la volaille.

Les principales réalisations du volet santé animale d'EMPRES sont:

Parmi les autres réalisations du volet Santé animale EMPRES, citons:

EMPRES n'est pas un centre de recherche, mais les activités analytiques sont de la plus haute importance pour mieux comprendre les mécanismes des maladies et les stratégies d'intervention. En outre, EMPRES en tant qu'organisme, aide et maintient des apports précieux pour guider la recherche selon les besoins dans les Etats membres, offre un soutien aux laboratoires de référence pour diagnostiquer les maladies animales transfrontières et collabore avec l'AIEA et les centres universitaires du monde entier.

Durant le Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après, en juin 2002, EMPRES a été invité à conduire une manifestation spéciale inaugurée par le Ministre de l'agriculture de la Namibie avec pour invité d'honneur, le Ministre de l'agriculture du Japon. La manifestation, particulièrement suivie,a préconisé l'adoption d'un Plan mondial d'action contre la fièvre aphteuse.

La Déclaration du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après faisait porter 4 des 35 engagements sur maladies animales transfrontières et santé animale (voir encadré, disponible à www.fao.org/DOCREP/MEETING/004/Y6948E.HTM).

EXTRAITS DE LA DÉCLARATION DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION: CINQ ANS APRÈS

Par. 16. Réaffirmons le rôle capital de la Commission du Codex Alimentarius, de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et de l'Office international des épizooties (OIE) qui fournissent des normes efficaces, reposant sur une base scientifique et acceptées sur le plan international, concernant la sécurité sanitaire des aliments et la santé des animaux et des plantes, et qui facilitent le commerce international des produits alimentaires et agricoles en tant qu'organismes de normalisation reconnus par l'Accord de l'OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (Accord SPS).

Para. 17. Nous engageons à continuer à soutenir les initiatives visant à renforcer les capacités des pays en développement en matière de gestion de la sécurité alimentaire et de la santé des animaux et des plantes.

Para. 20. Sommes résolus à contribuer au Sommet mondial sur le développement durable, reconnaissant le rôle important des trois organisations internationales ayant leur siège à Rome (FAO, PAM et Fonds international de développement agricole (FIDA)) et à renforcer la coordination et la coopération entre organisations nationales et internationales, afin d'utiliser efficacement les ressources, en particulier dans les domaines de la coopération technique et financière, de la gestion durable des ressources naturelles, de la lutte contre les maladies transfrontières des animaux et des plantes et de la sécurité sanitaire des aliments.

Para. 27. Invitons tous les pays membres, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, le secteur privé et tous les autres partenaires du développement à envisager de fournir des contributions volontaires au Fonds fiduciaire de la FAO pour la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments et aux autres instruments volontaires. Le Fonds fiduciaire devra servir de catalyseur pour accélérer la production alimentaire et améliorer l'accès à la nourriture dans les Pays moins avancés (PMA), les Pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et les petits États insulaires en développement, ainsi que pour la prévention des infestations de ravageurs et des maladies transfrontières des animaux et des plantes, ainsi que leur éradication, et la préparation de projets d'investissement et d'initiatives de coopération Sud-Sud dans les domaines susmentionnés.




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