Page précédente Table des matières Page suivante


5. PERSPECTIVES D'AVENIR


Un des problèmes majeurs et l'une des causes de difficultés dans le contrôle des espèces exotiques envahissantes est que souvent on intervient trop tard, seulement après que la mauvaise herbe s'est largement diffusée et que le problème a atteint des proportions énormes. Il est nécessaire de souligner l'importance, au contraire, de faire tous les efforts possibles et d'entreprendre les actions nécessaires pour prévenir l'infestation et - au cas où l'espèce exotique serait déjà présente - sa détection précoce. Cela ne s'est pas produit dans le cas de la jacinthe d'eau, ni de la salade d'eau, ni de la fougère d'eau, mais cela devrait servir de leçon pour l'avenir.

Cependant en Afrique, parmi les moyens de contrôle, la lutte biologique classique est le seul moyen qui permette de contrôler de façon durable les mauvaises herbes flottantes. Les résultats obtenus sont encourageants. Par exemple, d'excellents résultats ont été obtenus en peu de temps dans le cas de la salade d'eau et de la fougère d'eau, dont les populations ont été significativement réduites en peu d'années grâce aux ennemis naturels introduits dans ce but. La fougère d'eau a été éliminée de parties du fleuve Sénégal qui étaient lourdement infestées moins d'un an après les lâchers des agents de lutte biologique.

Dans le cas de la jacinthe d'eau, un contrôle significatif a été obtenu grâce à la lutte biologique, cinq ans après le lâcher de Neochetina spp. Par exemple, l'important projet sur la lutte biologique contre cette mauvaise herbe dans le lac Victoria - montre que cinq ans après le lâcher des charançons Neochetina le niveau d'infestation a été réduit de 60%.

L'expérience acquise à ce jour et les résultats positifs obtenus confirment l'importance de maintenir l'approche régionale établie par la FAO. Cet effort coopératif devrait être renforcé et développé ultérieurement à l'avenir. Cette approche nécessite aussi une étroite collaboration internationale entre institutions et gouvernements. La nature transnationale du problème et le type de territoire concerné, où les bassins d'eau douce sont même partagés parmi plusieurs pays voisins, nécessite une vision globale et des actions concertées afin d'aboutir.

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de continuer et développer ultérieurement une synergie parmi les acteurs pour (a) maximiser l'efficacité de la mise en œuvre; (b) optimiser l'utilisation des ressources; (c) partager les connaissances et les infrastructures; (d) partager les informations au regard des niveaux d'infestation, des problèmes et des résultats; (e) prévenir la réinfestation, compte tenu de l'interconnexion et la nature transnationale des voies d'eau et puisque souvent le problème de la mauvaise herbe dans un pays donné a origine dans un pays voisin; et (f) assurer que les efforts soient continus, coordonnés et soutenus.


Page précédente Début de page Page suivante