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PREMIÈRE PARTIE: APPROCHE GLOBALE ET INDICES D'ABONDANCE


Evolutions d'abondances et évaluation par le modèle global de l'état de quatre stocks de la communauté à sciaenidés de Guinée

Aboubacar Sidibé[3], Youssouf Camara[4], François Domain[5] et Didier Gascuel[6]

L'analyse concerne 4 stocks de la communauté à sciaenidés de Guinée: le petit capitaine (Galeoides decadactylus), le bobo (Pseudotolithus elongatus), le bar nanka (P. typus) et le bar sénégalais (P. senegalensis). Pour chaque espèce, l'évaluation de stock à partir d'un modèle global et les résultats d'analyse GLM sont présentés. Les analyses GLM sont réalisées à partir des données de campagnes scientifiques menées par le André Nizery de 1985 à 1998. Compte tenu de l'absence de statistiques de captures avant 1995, le modèle global est quant à lui ajusté à des données estimées, selon une procédure présentée ci-après. Il s'agit ici d'une démarche relativement exploratoire, dont les résultats devront être ultérieurement comparés aux diagnostics issus de l'approche structurale.

1. Galeoides decadactylus (petit capitaine)

1.1 Modèle global

Le modèle global est utilisé pour analyser les statistiques de pêche du petit capitaine, exploité par les pêcheries industrielles et artisanales guinéennes. Seules les captures commerciales de 1995 à 1999 étant connus (tableau 1.1), une série théorique de capture est estimée entre 1985 et 1994, sous l'hypothèse d'une production totale de 200 tonnes en 1985 et d'une croissance linéaire des captures entre 1985 et 1994 est admise. En effet, la situation 1985 est généralement considérée comme proche de l'état vierge, avec notamment la quasi-absence de toute pêche artisanale[7].

Les statistiques disponibles entre 1995 et 1999 montrent clairement que cette espèce est en grande majorité capturée par les bateaux industriels en Guinée (tableau 1.1). Les PUE des chalutiers démersaux poissonniers, disponibles pour la période récente (1995-1999), sont corrigées sous l'hypothèse d'un accroissement des puissances de pêche de cinq pour cent par an. L'indice d'abondance ainsi estimé est combiné avec l'indice de Domain (1999), issu des données de campagne scientifique et couvrant la périodes 1985-1998. On en déduit une série d'indices combinés sur la période 1985-1999, ainsi qu'un effort de pêche théorique (tableau 1.2).

Tableau 1.1: Productions annuelles de Galeoides decadactylus en Guinée (source CNSHB).


1995

1996

1997

1998

1999

Pêche artisanale

195

215

50

26

88

Pêche industrielle

797

969

1 907

1 157

1 736

Total

992

1 184

1 957

1 183

1 824

Tableau 1.2: Captures estimées (1985-1994), indices d'abondances combinés et efforts de pêche théoriques pour le petit capitaine.

Année

Ytot

IA (Domain, 99) *

CPUE(Poissonnier)

CPUE effect

Ind.comb

f.théor-effect

1985

200

46,2



577

0,3

1986

279

26,0



325

0,9

1987

358

26,3



329

1,1

1988

438

37,4



468

0,9

1989

517

40,3



503

1,0

1990

596

25,1



313

1,9

1991

675

22,9



287

2,4

1992

754

17,2



215

3,5

1993

834

20,0



250

3,3

1994

913

17,8



222

4,1

1995

992

13,2

92

112

139

7,1

1996

1184

13,2

148

172

169

7,0

1997

1957

12,7

211

232

195

10,0

1998

1183

10,5

170

178

155

7,6

1999

1824


259

259

259

7,0

Les indices de Domain sont complétés pour les années manquantes (93, 94 et 96), par extrapolation d'une tendance linéaire sur la période 1985-98.

Figure 1.1: Production totale estimée de petit capitaine et effort théorique correspondant.

Figure 1.2: Ajustement du modèle global de Fox au petit capitaine: captures par unité d'effort à l'équilibre (Ue) et observée (Uo) en fonction d'un multiplicateur d'effort.

Un modèle Généralisé et un modèle de Fox sont ajustés aux données d'abondance et d'effort de pêche théorique, par la méthode d'ajustement en pseudo-équilibre (ajustement des biomasses à l'effort pondéré des k années antérieures). Deux hypothèses sont prises en compte concernant la distribution des erreurs (Normal et LogNormal). Les paramètres des différents modèles testés sont présentés dans le tableau 1.3.

Tableau 1.3: Paramètres des modèles retenus.

Modèle

Généralisé

Fox

Fox

Accroiss. Pg

0,00

0,05

0,05

Erreurs

Normal

Normal

LogNormal

a

-0.018

2.896

2.629

b

1.132

-0.867

-0.701

m

1.015

--

--

R2

0.63

0.60

0.59

MSY

1 120

1 229

1 379

mf MSY

0.94

1.15

1.43

Y99/MSY

1.63

1.48

1.32

Les modèles utilisés montrent que l'état actuel du stock de petit capitaine n'a pas atteint en Guinée une situation de pleine exploitation (modèle de Fox) ou est en tout début de surexploitation (modèle Généralisé) (figure 1.3). L'effort de pêche actuel a dépassé l'effort de maximisation de la production de neuf pour cent avec le modèle généralisé. Pour les deux autres modèles, l'effort de maximisation n'a pas été atteint. Les différents MSY obtenus par les modèles sont proches (tableau 1.3).

Ce diagnostic est globalement en accord avec la connaissance que l'on a de cette pêcherie multispécifique guinéenne où la plupart des stocks semblent actuellement pleinement exploités ou en début de surexploitation.

Figure 1.3: Courbe de capture à l'équilibre en fonction d'un multiplicateur d'effort.

1.2 Estimation d'indices d'abondance d'après les données de campagne

Un modèle linéaire est ajusté au données des campagnes scientifiques agrégées par strate de bathymétrie, de latitude et de longitude. Le modèle retenu est de type:

PUE ~ année + bathymétrie*saison.

Ce modèle explique 30 pour cent de la variance totale.

L'indice d'abondance annuelle du petit capitaine a connu globalement une baisse de 1989 à 1994. Depuis 1995 on observe que cette tendance s'inverse avec une augmentation continue de l'abondance (figure 1.4). Cette évolution est globalement cohérente avec l'indice de Domain (1999), en valeur relative (seul l'indice de l'année 1985 est sensiblement différent). En particulier, l'augmentation récent de l'abondance semble confirmée par l'évolution des PUE des poissonniers et est correctement prise en compte par l'indice combiné.

Par ailleurs, l'effet bathymétrie*saison est très significatif et montre une modification de la répartition dans les classes de profondeur en fonction de la saison. En effet, le Galeoides decadactylus est plus abondant en saison sèche dans les zones côtières (5-15 m) que dans les zones un peu plus au large (15-40) (figure 1.5). Par contre, il est plus abondant en saison humide dans les strates de 15 à 40 mètres que celles plus côtières.

Figure 1.4: Evolution de l'indice d'abondance annuelle du Galeoides decadactylus (IA-Glm); comparaison avec l'indice de Domain, les PUE des chalutiers poissonniers et l'indice combiné.

Figure 1.5: Répartition bathymétrique par saison du Galeoides decadactylus.

2. Pseudotolithus elongatus (bobo)

2.1 Modèle global

En Guinée, les statistiques commerciales du bobo montrent que cette espèce est surtout capturée par la pêche artisanale même si les captures industrielles deviennent de plus en plus importantes depuis 1997 (tableau 2.1). L'estimation d'un indice combiné sur la période est donc faite sur des PUE des poissonniers démersaux de la pêche industrielle et des indices d'abondances issus des campagnes scientifiques (Domain, 1999). En plus, une hypothèse de captures totales de 400 tonnes au début de l'exploitation de cette espèce (1985) est considérée pour la reconstitution des séries de captures entre 1985 et 1994 (tableau 2.2). Comme précédemment, cette reconstitution est basée sur l'hypothèse d'une croissance linéaire des captures. A partir de ces données, une analyse par le modèle global est conduite pour établir le diagnostic sur l'état du stock en Guinée.

Tableau 2.1: Productions annuelles de Pseudotolithus elongatus en Guinée.


1995

1996

1997

1998

1999

Pêche artisanale

3 656

3 379

2 745

2 781

2 142

Pêche industrielle

694

462

3 894

2 117

2 608

Total

4 350

3 841

6 639

4 898

4 679

Tableau 2.2: Captures reconstituées (1985-1994), indices d'abondances combinés et efforts théoriques estimés.

Année

Ytot

IA (Domain, 99) *

CPUE(Poissonnier)

CPUE effect

Ind.comb

f.théor-effect

1985

400

32,8



840

0,5

1986

795

39,4



1 010

0,8

1987

1 190

21,2



544

2,2

1988

1 585

25,3



649

2,4

1989

1 980

22,5



577

3,4

1990

2 375

32,5



832

2,9

1991

2 770

10,9



280

9,9

1992

3 165

16,5



423

7,5

1993

3 560

16,5



421

8,5

1994

3 955

14,5



370

10,7

1995

4 350

12,5

108

131

225

19,3

1996

3 841

10,5

109

126

197

19,5

1997

6 639

8,0

451

498

351

18,9

1998

4 898

10,0

350

368

312

15,7

1999

4 750


428

428

428

11,1

Figure 2.1: Production totale du bobo et l'effort théorique correspondant.

Figure 2.2: Ajustement du modèle global de Fox au Bobo: captures par unité d'effort à l'équilibre (Ue) et observée (Uo) en fonction d'un multiplicateur d'effort.

Les paramètres des différents modèles qui ont été testés sont présentés dans le tableau 2.3. L'ajustement du modèle de Fox est analysée en considérant une erreur Normal ou LogNormal, tandis que seule l'erreur Normal est prise en compte dans le modèle généralisé (tableau 2.3). Pour chaque modèle, une hypothèse est faite quant à l'évolution de la puissance de pêche sur la période 1995-1999 (données statistiques de pêches disponibles). Une augmentation de cinq pour cent est prise en compte pour les données que l'on teste avec le modèle de Fox et 0 avec le modèle généralisé. Pour la période antérieure (1985-1994), la puissance de pêche est prise comme constante par manque de données sur les captures réelles.

Tableau 2.3: Paramètres des modèles retenus.

Modèle

Généralisé

Fox

Fox

Ind. Abond.

U comb

U comb

U comb

Alpha

0,00

0,05

0,05

Erreurs

Normal

Normal

LogNormal

A

-0.010

8.863

7.803

B

1.110

-0.781

-0.623

M

1.0115

--

--

R2

0.71

0.68

0.80

MSY

4 118

4 173

4 611

mfMSY

1.25

1.28

1.61

Y99/MSY

1.15

1.14

1.03

D'après le modèle généralisé et le modèle de Fox, la situation actuelle du stock de P. elongatus correspond actuellement à une sous-exploitation en Guinée. La situation 1999 (dernière année connue) traduit cependant une baisse de l'effort de pêche théorique (figure 2.3) et succède ainsi à des années correspondant à une pleine voire une légère surexploitation du stock. Mise à part en 1997, la production des années récentes est proche du MSY donnée par les trois modèles.

Figure 2.3: Courbe de capture à l'équilibre en fonction d'un multiplicateur d'effort.

2.2 Estimation d'indices d'abondance d'après les données de campagne

Le modèle ajusté aux données de campagnes agrégé est du type:

PUE ~ saison + année + bathymétrie*zone.

Ce modèle explique 58 pour cent de la variance totale.

L'indice ainsi estimé met en évidence des valeurs relatives d'abondance élevées de 1985 à 1990, avec un pic d'abondance en 1990 lié à un recrutement exceptionnel. Les valeurs sont ensuite décroissantes et atteigne un minimum en 1995. En revanche, l'abondance semble retrouver des valeurs élevées au cours des années les plus récentes. Cette dernière évolution semble confirmer les résultats concernant les PUE des poissonniers et de l'indice combiné.

Figure 2.4: Evolution de l'indice d'abondance annuelle du Pseudotolithus elongatus (IA-Glm); comparaison avec l'indice de Domain, les PUE des chalutiers poissonniers et l'indice combiné.

Par ailleurs, le modèle met en évidence des abondances plus élevées dans les strates de profondeurs intermédiaires au nord (figure 2.5). Cette répartition bathymétrique du P. elongatus est certainement liée aux caractéristiques de cette zone Nord, qui se distingue des autres (Centre et Sud) par un plateau continental plus large et une dessalure des eaux qui s'étend plus loin de la côte. Par contre, une diminution de l'abondance de l'espèce est observée du Sud au Nord dans les strates de 5 à 10 mètres de profondeur.

Figure 2.5: Répartition bathymétrique par zone du Pseudotolithus elongatus.

3. Pseudotolithus typus (Bar Nanka)

3.1 Modèle global

Dans l'exploitation de cette espèce en Guinée, les statistiques disponibles montrent une diminution des captures de 1995 à 1999. Même si une capture importante est observée au niveau de la pêche industrielle en 1997, le bar nanka reste quand même majoritairement exploité par la pêche artisanale (tableau 3.1). Une hypothèse de 300 tonnes de captures totales est considérée en 1985 pour la reconstitution des captures entre cette même année et 1994. L'augmentation des captures entre ces deux années est considérée comme linéaire. Les CPUE des poissonniers démersaux de la pêche industrielle et les indices d'abondance des campagnes scientifiques (Domain, 1999) sont également utilisés pour l'estimation d'une série d'indices d'abondance combinés et dans le calcul des efforts théoriques annuels correspondants (tableau 3.2).

Tableau 3.1: Productions annuelles de Pseudotolithus typus en Guinée.


1995

1996

1997

1998

1999

Pêche artisanale

2 458

1 683

1 277

1 383

745

Pêche industrielle

112

462

3 376

786

1 078

Total

2 570

2 145

4 653

2 169

1 451

Tableau 3.2: Captures reconstituées (1985-1994), indices d'abondances combinés et efforts théoriques annuels correspondants.

Année

Ytot

IA (Domain, 99) *

CPUE(Poissonnier)

CPUE effect

Ind.comb

f.théor-effect

1985

300

18



465

0,6

1986

527

22



589

0,9

1987

754

16



421

1,8

1988

981

14



367

2,7

1989

1 208

22



571

2,1

1990

1 435

23



599

2,4

1991

1 662

10



256

6,5

1992

1 889

10



253

7,5

1993

2 116

11



280

7,6

1994

2 343

9



245

9,6

1995

2 570

7

11

14

94

27,3

1996

2 145

7

78

90

132

16,2

1997

4 653

5

378

416

276

16,9

1998

2 169

4

118

123

112

19,4

1999

1 824


166

166

166

11,0

Figure 3.1: Production totale de P. typus et l'effort théorique correspondant.

Figure 3.2: Ajustement du modèle de Fox (Ue) et PUE observées (Uo) en fonction d'un multiplicateur d'effort.

Quelque soit le modèle utilisé, le diagnostic final du stock correspond à un état proche de la pleine exploitation (tableau et figure 3.3). L'effort de pêche actuel est donc très proche sinon égal à celui de la maximisation de la production équilibrée. Comme pour l'espèce précédente on notera cependant que cette situation succède à des efforts plus intenses et à une surexploitation qui était notamment marquée en 1995. Le potentiel de production est estimé à environ 2 500 tonnes, pour les trois modèles.

Tableau 3.3: Paramètres des modèles retenus.

Modèle

Généralisé

Fox

Fox

Ind. Abond.

U comb

U comb

U comb

Alpha

0,05

0,05

0,05

Erreurs

Normal

Normal

LogNormal

A

-0.022

6.112

5.539

B

1.200

-0.928

-0.797

M

1.021

--

--

R2

0.75

0.74

0.74

MSY

2461

2422

2557

mfMSY

1.12

1.08

1.25

Y99/MSY

0.74

0.75

0.71

Figure 3.3: Courbe de capture à l'équilibre en fonction d'un multiplicateur d'effort.

3.2 Estimation d'indices d'abondance d'après les données de campagne

Le modèle ajusté aux données de campagnes agrégé est du type:

PUE: année + bathymétrie*zone.

Ce modèle explique 62 pour cent de la variance totale.

L'indice d'abondance annuelle montre une diminution d'abondance jusqu'en 1995 malgré un pic observé en 1989-90 et qui peut être lié à un fort recrutement au cours de ces deux années. Depuis 1996, on assiste à une augmentation des indices d'abondance du P. typus en Guinée (figure 3.4). Comme pour les espèces précédentes, le manque de campagnes scientifiques depuis 1998 ne permet pas de confirmer cette tendance pour les 3 dernières années; elle semble néanmoins également observée dans les données des PUE des chalutier poissonniers.

Figure 3.4: Evolution de l'indice d'abondance annuelle du Pseudotolithus typus (IA-Glm); comparaison avec l'indice de Domain, les PUE des chalutiers poissonniers et l'indice combiné.

La répartition bathymétrique de P. typus montre que cette espèce, quelque soit la zone (Sud, Centre ou Nord), est beaucoup plus abondante dans les strates côtières (5-15 m) que dans les strates du large (au-delà de 15 m). Toutefois une variation de l'abondance de P. typus est observée entre les zones, l'abondance est beaucoup plus élevée au Sud, ensuite au Centre et enfin au Nord (figure 3.5).

Figure 3.5: Répartition bathymétrique par zone du Pseudotolithus typus.

4. Pseudotolithus senegalensis (bar sénégalais)

4.1 Modèle global

D'après les statistiques de pêche, le P. senegalensis est majoritairement capturé par la pêche industrielle en Guinée (tableau 4.1). De ce fait, l'analyse par le modèle global est appliquée sur l'estimation d'un indice d'abondance combiné par an entre 1985 et 1999 basée sur des CPUE des chalutiers poissonniers et des indices calculés par Domain (1999). Des séries de données de captures et des efforts théoriques sont aussi reconstituées à partir d'une hypothèse de 300 tonnes en début d'exploitation (1985) et d'une croissance linéaire des captures sur la période 1985-1994.

Les statistiques officielles sont utilisées pour les années suivantes (tableau 4.2).

Tableau 4.1: Productions annuelles de Pseudotolithus senegalensis en Guinée.


1995

1996

1997

1998

1999

Pêche artisanale

233

84

100

148

104

Pêche industrielle

1 408

637

469

1 005

1 378

Total

1 641

721

569

1 153

1 430

Tableau 4.2: Captures reconstituées (1985-1994), indices d'abondances combinés et efforts théoriques correspondants.

Année

Ytot

IA(Domain)complété

CPUE(Poissonnier)

CPUE effect

Ind.comb

f.théor-effect

1985

300

20



480

0.62

1986

434

20



475

0.91

1987

568

9



225

2.52

1988

702

12



278

2.53

1989

836

16



387

2.16

1990

971

9



210

4.63

1991

1 105

9



224

4.93

1992

1 239

8



193

6.43

1993

1 373

8



194

7.07

1994

1 507

7



167

9.01

1995

1 641

6

141

172

152

10.82

1996

721

5

107

124

119

6.07

1997

569

5

52

58

89

6.41

1998

1 153

4

150

158

122

9.46

1999

1 482


212

212

212

6.98

Figure 4.1: Production totale de P. senegalensis et l'effort théorique correspondant.

Figure 4.2: Ajustement du modèle de Fox (Ue) et PUE observée (Uo), en fonction d'un multiplicateur d'effort.

Tableau 4.3: Paramètres des modèles retenus.

Modèle

Généralisé

Fox

Fox

Ind. Abond.

U comb

U comb

U comb

Alpha

0,00

0,05

0,05

Erreurs

Normal

Normal

LogNormal

A

-0.0195

3.008

2.693

B

1.1365

-0.994

-0.867

M

1.0158

--

--

R2

0.77

0.74

0.73

MSY

1096

1113

1142

mfMSY

0.91

1.01

1.15

Y99/MSY

1.35

1.33

1.30

Figure 4.3: Courbe de capture à l'équilibre en fonction d'un multiplicateur d'effort.

Ci-dessus (tableau 4.3) sont présentés les paramètres des différents modèles qui ont été testés. Ces modèles montrent clairement que les stocks P. senegalensis sont aujourd'hui pleinement exploités, en Guinée (figure 4.3) et que l'effort qui maximise la production à l'équilibre est atteint depuis 1999, voire dépassé dans les années précédentes.

4.2 Estimation d'indices d'abondance d'après les données de campagne

Le modèle ajusté aux données de campagnes agrégé est du type:

PUE: année + bathymétrie * saison.

Ce modèle explique 40 pour cent de la variance totale.

L'indice d'abondance annuel montre une tendance globale à la baisse entre 1989 et 1994 (figure 4.4). Depuis 1995, cette tendance s'inverse avec une augmentation régulière des indices également observée dans les PUE des chalutiers commerciaux. Par ailleurs, un pic d'abondance est observé en 1989 (figure 4.4). Ce pic pourrait certainement être mis au compte d'un fort recrutement au cours de cette année.

Figure 4.4: Evolution des indices d'abondance annuelle du Pseudotolithus senegalensis.

Figure 4.5: Répartition bathymétrique par saison du Pseudotolithus senegalensis.

L'effet croisé bathymétrie*saison permet de montrer une répartition bathymétrique différente selon les saisons (figure 4.5). Le P. senegalensis est beaucoup plus abondant dans les fonds inférieurs à 10 mètres en saison sèche qu'en saison humide. Le phénomène inverse est observé dans les fonds supérieurs à 10 mètres en saison humide. Toutefois, quelque soit la saison, globalement l'aire de répartition de cette espèce se situe entre 5 et 40 mètres de profondeur de la ZEE guinéenne.


[3] Centre national des sciences halieutiques de Boussoura (CNSHB), BP. 3738, Conakry, Guinée Email: [email protected]
[4] Centre national des sciences halieutiques de Boussoura (CNSHB), BP. 3738, Conakry, Guinée Email: [email protected]
[5] Centre national des sciences halieutiques de Boussoura (CNSHB), BP. 3738, Conakry, Guinée Email: [email protected]
[6] ENSAR, Laboratoire halieutique, 65 route de St Brieuc, 35042 Rennes Cedex, France.
[7] Ultérieurement, des études de sensibilité sont conduites qui montrent que le diagnostic final est peu sensible à la valeur considérée pour les captures de 1985 et à la forme de l'évolution des prises entre 1985 et 1994.

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