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2.3.4 Performances du secteur

Performances techniques

Contribution des différents environnements d'élevage en eaux douces à la production aquacole et à la production des pêches

En Chine, les statistiques nationales sont recueillies selon le milieu physique utilisé et selon les espèces. Pour la production en eau douce, les chiffres de 1999 sont indiqués dans le tableau 10. Ce tableau fournit aussi la part respective de chaque milieu de production par rapport au total.

Le tableau 10 montre qu'en 1999, l'environnement eau douce était la principale source de produits aquacoles, représentant un peu plus de 59 pour cent du total de la production aquacole. Il représentait aussi 34,5 pour cent du total de la production halieutique (pêche de capture et aquaculture).

Parmi les environnements d'aquaculture en eau douce, l'aquaculture en étangs représentait la source de production la plus importante, atteignant environ 72 pour cent de la production aquacole en eaux douces et, selon les estimations, 43 pour cent de la production aquacole totale et environ 25 pour cent de la production halieutique totale. Les retenues viennent en deuxième position avec 10 pour cent, 6 pour cent, 3 pour cent des parts respectives de la production en eau douce, de la production aquacole totale et de la production halieutique totale (Pêche et aquaculture).

TABLEAU 10
Estimation de la production en eau douce et contribution des différents environnements d'élevage à la production aquacole et des pêches nationale en 1999, Chine

Environnement (eau douce)

Production

% de la production aquacole en eau douce

% du total de la production aquacole

% du total de la production des pêches1

(Tonnes)

Etangs

10 195 797

71,7

42,5

24,8

Retenues

1 379 045

9,7

5,7

3,3

Lacs

880 094

6,2

3,7

2,1

Rivières/canaux

670 280

4,7

2,8

1,6

Riziculture

649 996

4,6

2,7

1,6

Autres2

444 528

3,1

1,9

1,1

Total

14 219 740

100

59,3

34,5

1 Total de la pêche de capture et de l'aquaculture.
2 Essentiellement des bacs sous abri avec recyclage de l'eau.
Source: Estimations réalisées à partir du "China Fisheries Yearbook 2000, China Agricultural Press, 2001".

Contribution des principales espèces cultivées en eau douce à la production aquacole et des pêches

La production aquacole des différentes environnements d'élevage concerne une variété d'espèces différentes. Comme susmentionné, ces espèces sont: les poissons (carpes et tilapias), les crustacés (crevettes d'eau douce et crabe chinois), ainsi que d'autres espèces à haute valeur commerciale comme l'anguille et la tortue à carapace souple. Le tableau 11 présente la contribution relative et absolue des différentes espèces cultivées en eau douce.

On peut déduire du tableau 11 que de tous les animaux aquatiques d'eaux douces communement élevés en Chine, les carpes représentent la plus grande partie de la production. Elles représentaient plus de 79 pour cent de la production aquacole en eau douce en 1999, soit à peu près 47 pour cent du total de la production aquacole (marine et continentale), et 27 pour cent de la production de la pêche de capture et de l'aquaculture. Les tilapias viennent en deuxième position avec respectivement 3,9 pour cent, 2,3 pour cent et 1,4 pour cent.

Concernant les carpes, les argentées et les carpes à grosse tête sont les plus importantes: elles représentent 34 pour cent des productions en eau douce, 20 pour cent de la production aquacole totale et près de 12 pour cent de la production de la pêche de capture et de l'aquaculture. Viennent ensuite les carpes herbivores avec respectivement 21,5 pour cent, 13 pour cent et 8,6 pour cent. La carpe noire est la moins importante en terme de production avec respectivement 1,2 pour cent, 0,7 pour cent et 0,4 pour cent.

TABLEAU 11
Contribution absolue et relative des principales espèces élevées en eau douce à la production aquacole et des pêches en 1999, Chine

Espèces

Production

% de la production en eau douce

% de la production aquacole totale

% du total de la production des pêches

(Tonnes)

Carpe argentée et carpe à grosse tête

4 770 225

33,6

19,9

11,6

Carpe herbivore

3 062 359

21,5

12,8

7,4

Carpe commune

2 050 762

14,4

8,6

5,0

Carassin

1 235 735

8,7

5,2

3,0

Carpe noire

173 325

1,2

0,7

0,4

Tilapia

561 794

3,9

2,3

1,4

Carpe de Wuchang

475 827

3,4

2,0

1,1

Anguille

164 484

1,2

0,7

0,4

Crabe chinois

171 943

1,2

0,7

0,4

Mandarin

89 441

0,6

0,4

0,2

Macrobrachium rosenbergii

79 055

0,6

0,3

0,2

Tortue à carapace souple

76 731

0,5

0,3

0,2

Autres

1 308 059

9,2

5,4

3,2

Total aquaculture continentale

14 219 740

100,0

59,3

34,5

Source: Estimation établies à partir du "China Fisheries Yearbook 2000, China Agricultural Press, 2001".

Contribution des principaux groupes d'espèces marines à la production aquacole marine et des pêches

Comme indiqué au tableau 12, la production aquacole marine en 1999 était estimée à 9 743 000 tonnes, ce qui représente 40,7 pour cent de la production aquacole totale, 23,6 pour cent de la production des pêches (pêche et aquaculture).

Les mollusques occupaient la plus grande part de la production marine, soit 81 pour cent du total aquacole marin, 33 pour cent de la production aquacole totale, et 19 pour cent de la production de la pêche (pêche et aquaculture confondues).

En plus des bonnes politiques menées par le Gouvernement, et qui seront abordées plus loin, le développement progressif des zones de culture (voir figure 4), l'augmentation du nombre d'espèces cultivé et les développements technologiques expliquent l'augmentation de la production.

TABLEAU 12
Contribution absolue et relative des principales espèces marines à la production aquacole et des pêches en 1999, Chine

Groupe d'espèces

Production

% de l'aquaculture marine

% du total de la production aquacole

% du total des production de la pêche

(Tonnes)

Mollusques

7 935 000

81,4

33,1

19,3

Algues

1 173 000

12,0

4,9

2,8

Poissons

339 000

3,5

1,4

0,8

Crustacés

266 000

2,7

1,1

0,6

Autres

30 000

0,3

0,1

0,1

Total

9 743 000

100

40,7

23,6

Source: Estimation établie à partir du "China Fisheries Yearbook 2000, China Agricultural Press, 2001".

FIGURE 4
Evolution des surfaces continentales et marines utilisées en aquaculture de 1978 à 1999 en Chine, 2002

Performances économiques

Contribution des principale espèces cultivées à la valeur de la production aquacole et des pêches

A cause de l'immensité du pays, les prix des productions aquatiques, comme ceux des autres produits, varient beaucoup d'une région à l'autre. En plus, dans chaque région, les prix varient suivant les saisons. Le manque de données complètes sur les prix du marché des différentes espèces cultivées en Chine rend difficile la détermination de leur contribution économique aux secteurs aquacole et halieutique. Une estimation rapide est établie à partir des informations fournies par le Réseau chinois d'information sur les Pêches qui a rassemblé des données sur plusieurs marchés en 1999. Pour chaque espèce, le prix mentionné est une moyenne établie à partir de plusieurs marchés de gros à différentes époques de l'année. Le prix des carpes argentées/carpes à grosse tête est la moyenne des prix observés pour chacune des deux espèces. Les résultats sont présentés dans le tableau 13, pour les espèces d'eau douce, et dans le tableau 14, pour les espèces marines.

Le tableau 13 montre, qu'en 1999, l'aquaculture continentale représentait environ 59 pour cent de la valeur de la production totale des pêches de capture et de l'aquaculture (confondues). Cette contribution monétaire est beaucoup plus élevée que la contribution physique de l'industrie au secteur des pêches (34,5 pour cent ). La valeur totale estimée de toutes les espèces d'eau douce est beaucoup plus grande que celle qui est mentionnée dans les Statistiques Annuelles des Pêches, publiées par le Bureau des Pêches (125,46 milliards de Yuans). Malheureusement, comme ce dernier chiffre ne donne pas la valeur de la production ou les prix moyens par espèce, il est impossible de recouper ces chiffres avec l'estimation totale des Statistiques Annuelles des Pêches. Cependant, bien que certaines erreurs aient pu être faites dans les estimations rapportées au tableau 13, les résultats reflètent l'importance de la production aquacole en eaux douces en terme de générateur de revenus pour les producteurs, surtout si on les compare à la valeur de la production des pêches nationale.

TABLEAU 13
Contribution absolue et relative des principale espèces élevées en eau douce à la valeur de la production aquacole d'eau douce et à la production des pêches en 1999, Chine

Espèces

Production

Prix1

Valeur

Contribution respective


(Tonnes)
(Yuan/tonne)
(Milliards de Yuan)

valeur de la production aquacole d'eau douce en %

% de la valeur totale de la production de la pêche

Carpe argentée et grosse tête

4 770 225

5 240

25

16,8

9,9

Carpe herbivore

3 062 359

7 040

21,56

14,4

8,5

Carpe commune

2 050 762

6 200

12,71

8,5

5

Carassin

1 235 735

10 300

12,73

8,5

5

Carpe noire

173 325

13 780

2,39

1,6

1

Tilapia

561 794

6 420

3,61

2,4

1,4

Carpe de Wuchang

475 827

9 810

4,67

3,1

1,9

Crabe chinois

171 943

133 810

23

15,4

9,1

Anguille

164 484

58 000

9,54

6,4

3,8

Mandarin

89 441

46 680

4,18

2,8

1,7

Macrobrachium rosenbergii

79 055

33 740

2,67

1,8

1,1

Tortue à carapace molle

76 731

69 350

5,32

3,6

2,1

Autres

1 308 059

16 746

21,91*

14,7

8,7

Total aquaculture continentale

14 219 740

n.d.

149,29

100

59,2

1 Prix moyen en yuan par tonne (sur poids frais)

TABLEAU 14
Contribution absolue et relative des principales espèces de cultures marines à la valeur de la production aquacole marine et de la production des pêches 1999, Chine

Groupe d'espèces

Production

Prix1

Valeur

Contribution respective


(Tonnes)
($EU/tonne)
($EU 1000)

valeur de la
production
aquacole
marine en %

% de la valeur
totale de la
production
de la pêche

Coquillages

7 935 000

858

6 808 230

77,1

22,4

Algues

1 173 000

543

636 939

7,2

2,1

Poissons

339 000

600

203 400

2,3

0,7

Crustacés

266 000

4380

1 165 080

13,2

3,8

Autres

30 000

734

22 020

0,2

0,1

Total mariculture

9 743 000

n.d.

8 835 669

100

29

1 Prix moyen par tonne (sur produits frais)

TABLEAU 15
Estimation des emplois et revenus générés en aquaculture et en pêche de capture entre 1994 et 1999, en Chine


Nombre d'employés

% du Secteur des pêches

Taux de
changement annuel
moyen 1994-1999

(%)

Travailleurs
à plein temps1

1994

1999

1994

1999

Aquaculture

2954141

3983279

62

66

6,2

Pêche

1786342

2063145

38

34

2,9

Total

4740483

6 046 424

100

100

5

Revenu per capita

Total annuel2
(Yuans)

% du revenu des agriculteurs

Taux de
changement annuel
moyen 1994-1999

(%)

Aquaculture3

2 936

4 474

240

202

8,8

Pêche

2 936

4 474

240

202

8,8

Agriculteur

1 221

2 210

100

100

12,6

1 Les chiffres ont été ajustés. Les chiffres originaux étaient pour 1994: 2 661 344 en aquaculture, 1 609 291 pour la pêche et 469 848 pour les services des deux sous-secteurs. Pour 1999, ces chiffres étaient respectivement 3 569 416, 1 848 784 et 628 224. Parce que les chiffres relatifs aux «services» n'étaient pas scindés en sous-secteurs, ils ont été répartis proportionnellement, ce qui n'a pas changé le total.
2 1 $EU = 8,28 Yuans.
3 Moyenne du secteur des pêches; les revenus des pêches et de l'aquaculture n'étaient pas disponibles séparément.
Source: Estimation réalisée à partir de China Fishery Statistics Yearbook, 1997, 1998, 1999, 2000.

Le tableau 13 montre aussi que les carpes étaient le groupe d'espèces le plus important, apportant environ 50 pour cent des revenus de la culture en eaux douces, soit 29 pour cent des revenus des pêches et de l'aquaculture. Il faut noter cependant que le crabe chinois est en deuxième position à la place du tilapia, et représente plus de 15 pour cent de la valeur totale de la culture en eaux douces, soit 9 pour cent des revenus issus des pêches de capture et de l'aquaculture. Cela s'explique par le prix élevé du crabe chinois: il est presque deux fois plus élevé que celui de l'anguille mais 13,6 fois plus élevé que celui de la carpe de Wuchang, 15,6 fois plus élevé que celui des carpes chinoises (8 512 yuan/tonne en moyenne) et 20,8 fois plus élevé que celui du tilapia.

On peut déduire du tableau 14 que en 1999, l'aquaculture marines représentait environ 29 pour cent des revenus du secteur des pêches. Sur ce total, 77 pour cent provenaient des mollusques et un peu plus de 13 pour cent des crustacés.

Contribution à l'emploi et aux revenus

Le secteur des pêches joue un rôle de plus en plus important dans la croissance économie nationale, principalement comme générateur d'emplois et de revenus. Ces derniers améliorent le niveau de vie des pêcheurs et des aquaculteurs. On estime que la valeur des produits de la pêche et de l'aquaculture rapportée à la production agricole est passée de 3,5 pour cent à 10,3 pour cent entre 1985 et 1999. Le tableau 15 montre les estimations d'emplois et de revenus dans le secteur de la pêche (aquaculture incluse) de 1994 à 1999.

Les résultats de ce tableau montrent l'importance croissante de l'aquaculture en terme de création d'emplois et d'activités relativement bien rémunérées. Environ 4 millions de personnes étaient employées à plein temps en aquaculture en 1999 (seulement 3 millions en 1994), soit un taux de création d'emploi annuel de 6,2 pour cent. Ces résultats montrent également qu'en 1999, l'aquaculture absorbait 66 pour cent des personnes employées dans le secteur de la pêche, comparé à 62 pour cent cinq ans plus tôt.

En 1999, le revenu annuel per capita était environ deux fois plus élevé pour les aquaculteurs que pour les agriculteurs. Ce revenu a augmenté d'une moyenne annuelle de 2 936 yuans en 1994 à 4 474 yuans en 1999, soit une augmentation moyenne de 308 yuans par an. Lorsque l'on compare l'évolution des revenues d'un paysan moyen avec celle d'un aquaculteur, il apparaît que les revenues dans le secteur de l'aquaculture augmentent en valeur absolue 1,56 fois plus vite que ceux des paysans en zones rurales.. Les revenues d'un paysan moyen en zones rurales ont connu une augmentation moyenne annuelle de 198 yuans entre 1994 et 1999. Cependant, en termes relatifs, le revenu des agriculteurs a progressé plus rapidement que celui des aquaculteurs (12,6 pour cent contre 8,8 pour cent).

Contribution aux recettes à l'exportation et principales destinations de la production

En 1999, les exportations de produits de la mer ont atteint 1,35 million de tonnes, soit 3,14 milliards de dollars. Cela représente un accroissement respectif de 34,4 pour cent et 10,2 pour cent par rapport à 1998. L'exportation des produits de l'aquaculture ont aussi eu une croissance impressionnante ces vingt dernières années et ont contribué à l'accroissement des échanges commerciaux des produits de la mer avec l'étranger. Le tableau 16 montre la part de l'aquaculture et des autres secteurs de l'économie dans les recettes à l'exportation en 1999.

En partant de l'hypothèse qu'il n'y a pas eu de différences significatives entre les exportations de 1998 et celles de 1999, on constate dans le tableau que les exportations des produits aquacoles ont atteint une valeur de près d'un milliard de dollars en 1999. Cela représente environ 32 pour cent des recettes à l'exportation du secteur de la pêche (aquaculture et pêche), soit un total de 3,14 milliards de dollars dans l'économie nationale. Comparés aux autres secteurs de l'économie, les exportations des produits issus de l'aquaculture représentaient, en 1999, 9 pour cent des recettes à l'exportation des produits agricoles, soit 0,7 pour cent des exportations totales nationales. Les exportations de l'ensemble des produits du secteur de la pêche représentaient 27 pour cent du total des exportations agricoles, soit 2 pour cent du total des exportations nationales. Les exportations agricoles occupaient 8 pour cent du commerce international chinois.

TABLEAU 16
Contribution de l'aquaculture et des autres secteurs de l'économie aux recettes à l'exportation en 1999, Chine

Produits

Valeur des
exportations

% des produits
de la pêche

% des
exportations
agricoles

% du total des
exportations

(milliards de $EU)

Aquaculture

1,01

31,8

8,6

0,7

Pêche2

3,14

100

27,1

2,1

Agriculture

11,59


100

7,7

Total exportations

149,93



100

1 Le chiffre de 1998 est utilisé pour permettre la comparaison (celui de1999 n'étant pas disponible).
2 Total des chiffres des pêches de capture et de l'aquaculture
Source: Estimations réalisées à partir du China Fishery Statistics Yearbook 2000

TABLEAU 17
Principaux produits aquacoles exportés et leur contribution aux recettes à l'exportation en 1998, Chine

Produits/espèces aquacoles

Valeur des exportations
($EU)

% des exportations aquacoles

Cuisses de grenouilles

3 636 249

0,4

Poissons ornementaux

3 043 953

0,3


Vivantes

48 591 197

4,8

Anguilles

Congelée

4 971 465

0,5


Cuites au four

621 243 684

61,7

Carpes vivantes

445 100

0

Ecrevisses

5 732 855

0,6

Tilapias (congelé + en filet)

654 874

0,1

Crevettes

48 378 100

4,8

Crabes chinois

65 184 692

6,5

Mollusques (clams, pétoncles, moules, huîtres)

74 250 545

7,4

Algues

75 570 000

7,5

Perles

55 167 134

5,5

Total

1 006 869 848

100

Source: Estimations établies à partir de China Fishery Statistics Yearbook 1999.

Les produits de la mer sont exportés dans près de dix pays. Cependant, les principales destinations sont le Japon, la Corée, les Etats-Unis et Hong Kong (avant qu'elle soit rendue à la Chine); ces quatre pays absorbent 85 pour cent des exportations.

Principales espèces exportées et leur contribution aux recettes à l'exportation

Les principaux produits aquacoles exportés et leur part relative dans les exportations sont indiqués dans le tableau 17.

Le tableau montre que l'anguille est de loin le premier produit d'exportation aquacole: elle représente 67 pour cent des exportations. Les autres espèces d'importance sont les algues et les mollusques qui représentent respectivement 7,5 pour cent et 7,4 pour cent des exportations aquacoles. La demande pour les anguilles cuites au four est la plus forte: elle représente 92 pour cent du total. Quant aux anguilles vivantes, elles représentent 7 pour cent des exportations des anguilles, et les anguilles congelées, seulement 1 pour cent.

Avantage comparatif et avantage compétitif de l'aquaculture

L'évaluation de l'avantage comparatif de l'aquaculture nécessite une comparaison avec les autres secteurs de l'économie en terme de concurrence pour les ressources nationales de production, tels que le sol, le capital et le travail. Un des indicateurs relatif à l'usage concurrentiel pour les ressources nationales de production, et donc, à la compétitivité de l'aquaculture, est celui du profit engendré. On peut aussi comparer les bénéfices relatifs aux emplois comme les salaires et le taux de retour sur capital. Malheureusement, aucune donnée n'était disponible pour comparer les performances de l'aquaculture avec celles d'autres productions agricoles. Ainsi, on a seulement évalué la compétitivité des entreprises aquacoles. Les résultats, c'est-à-dire les coûts estimés et le retour sur investissement pour les élevages de crevettes, d'anguilles et de carpes sont présentés dans le tableau 18.

TABLEAU 18
Estimation des coûts relatifs et des retours sur investissement pour les différentes fermes aquacoles en Chine, 1999.


Crevettes1
$EU/kg

Carpes
$EU/kg

Coûts variables

1,83

0,61

Main d'œuvre

0,08

0,06

Autres

1,74

0,55

Coûts fixes

1,10

0,61

Coûts totaux

2,93

1,22

Prix à la ferme

3,72

0,89

Profit

0,79

-0,33

Main d'œuvre en % des coûts totaux

2,84

4,98

1 Moyenne pour des élevages intensifs, semi-intensifs et extensifs

Une des approches pratiques pour comparer la compétitivité du secteur aquacole chinois vis-à-vis des concurrents étrangers est d'examiner, en termes de coûts de production et de bénéfices, les principales espèces d'exportation produites localement et à l'étranger, et qui visent la même destination à l'exportation. L'objectif serait d'identifier quelques-uns des principaux facteurs qui auraient permis à la Chine d'avoir un avantage compétitif sur les marchés internationaux par rapport aux producteurs étrangers existants et potentiels.

Cette approche nécessite des études de cas par pays, ce qui dépassait le cadre de cette étude, ou de situer les études comparant les coûts de production et les bénéfices internationaux de ces principales espèces aquacoles exportées. Ces données ne sont malheureusement pas toujours disponibles. Parmi les espèces cultivées en Asie et exportées[6], seules les informations concernant la crevette étaient disponibles. Ces dernières, qui consistent en indice du rapport ressources aux coûts (RCR), sont résumées dans le tableau 19.

Les résultats présentés dans ce tableau 19 sont issus de Ling et al. (2001). Les auteurs ont obtenu ces résultats par la méthode des «Coûts des Ressources Intérieures" (Domestic Resource Cost -DRC) qui permet de comparer les performances à l'exportation d'un même produit entre pays (Ling et al., 2001). Cette méthode a été appliquée auparavant par différents auteurs sur les encouragements gouvernementaux et les avantages comparatifs[7] dans le secteur des pêches (Jitasanguan, 1988), et pour analyser les avantages comparatifs de la production de produits alimentaires et non alimentaires (Gonzales et al., 1993; Pearson et Meyer, 1974).

TABLEAU 19
Indices du rapport ressources aux coûts dans des fermes de crevettes dans quelques pays d'Asie suivant l'intensité de production et le marché d'exportation


Intensité de production et marché

Système intensif

Semi-intensif

Extensif

Moyenne par marché

U.E

Japon

E.U

U.E

Japon

E.U

U.E

Japon

E.U

U.E

Japon

E.U

Bangladesh

0,89

0,42

1,02

1,15

1,09

0,97

0,51

0,48

0,43

0,83

0,79

0,70

Chine

-

-

-

0,34

0,17

0,38

0,37

0,18

0,42

0,53

0,26

0,61

Inde

0,74

0,33

0,69

0,78

0,35

0,72

0,73

0,32

0,67

0,75

0,33

0,69

Indonésie

0,33

0,25

0,34

0,27

0,21

0,29

0,43

0,33

0,45

0,34

0,26

0,36

Malaisie

0,49

0,21

0,49

0,63

0,27

0,64

-

-

-

0,56

0,24

0,64

Philippines

n.d.

0,44

0,47

n.d.

0,17

0,18

n.d.

0,22

0,24

-

0,28

0,30

Sri Lanka

n.d.

0,18

0,19

n.d.

0,19

0,18

n.d.

0,26

0,27

-

0,21

0,21

Taiwan, PC

0,92

0,47

0,77

-

-

-

-

-

-

0,92

0,47

0,77

Thaïlande

0,31

0,19

0,22

-

-

-

0,23

0,14

0,17

0,27

0,17

0,20

Viet Nam

-

-

-

0,87

0,66

0,35

0,98

0,74

0,39

0,93

0,70

0,37

U.E= Union européenne
E.U= Etats Unis d'Amérique
n.d: non disponible
Source: D'après Bith-Hong Ling, PingSun Leung and Yung C. Shang (2001). Comparaison des fermes de crevettes en Asie: méthode de comparaison des coûts des ressources locales. In NACA, 2001: Economie et gestion des élevages de crevettes en Asie: synthèse des travaux de BAD/NACA sur l'étude des performances des élevages. 13-31 p.

Le modèle utilisé par Ling et al. est décrit ci-après:

Dans ce modèle les intrants sont classés en intrants commercialisables (j) et non commercialisables (k). Des prix dégressifs sont utilisés pour évaluer les coûts d'opportunité sociaux de tous les intrants (j et k) et des productions (o). Les prix internationaux sont les prix virtuels des intrants commercialisables (j) et de production (o).

Les variables sont définies ainsi:

Pks

=

prix virtuel de l'intrant non-commercialisable k;

Pwof

=

équivalent du prix mondial de la production o en devises, ajusté pour le transport, le stockage, la distribution et les différences de qualité;

Pwjf

=

équivalent du prix mondial des intrants commercialisables j en devises, ajusté pour le transport, le stockage, la distribution et les différences de qualité;

aoj

=

quantité de l'intrant commercialisable j nécessaire pour produire une unité de o;

bok

=

quantité de l'unité k noncommercialisable nécessaire pour produire une unité de o

L'«indice des avantages comparatifs» ou indice du Rapport Ressources aux Coûts (RCR) est obtenu en divisant le DRC par le taux nominal d'échange (E), soit RCR= DRC/E

Ainsi, lorsque:

RCR<1, le pays possède un avantage comparatif à produire et exporter un bien donné;
RCR = 1, l'avantage comparatif du pays à produire ce bien est neutre;
RCR >1, le pays possède un désavantage à produire ce bien

Le tableau 19 montre les Rapports Ressources aux Coûts relatifs des crevettes produites en élevages intensifs, semi-intensifs et extensifs au Bangladesh, en Chine, en Inde, en Indonésie, au Phillippines, au Sri Lanka, dans la province de Taiwan et au Viet Nam pour les marchés européens, japonais et américains. On peut déduire de ces résultats que la Chine est compétitive sur les marchés internationaux dans la culture de crevettes: le Rapport Ressources aux Coûts moyen par système de production et par destination de la production est inférieure à 1. Comme pour tous les autres pays producteurs, sauf pour le Bangladesh et le Viet Nam, la compétitivité de la Chine est la plus forte sur le marché japonais (RCR = 0,26). Dans l'ensemble, les producteurs chinois sont mieux équipés pour exporter vers le Japon, et ensuite vers l'Union européenne que vers les Etats-Unis. La grande compétitivité de la crevette de Chine sur le marché japonais s'explique par le prix élevé de la crevette sur le marché japonais 11,19 dollars EU/kg (Ling et al., 2001).

TABLEAU 20
Production, ventes et consommation de produits aquacoles par ménage rural en Chine de 1994 à 1999

Année

Production totale (aquaculture)
(kg)

Quantité vendue
(kg)

Quantité consommée
(kg)

Pourcentage vendu

Pourcentage consommé

1994

16,74

13,49

3,25

80,59

19,41

1995

16,72

13,20

3,52

78,95

21,05

1996

18,17

14,45

3,72

79,53

20,47

1997

19,59

15,48

4,11

79,02

20,98

1998

22,72

18,52

4,20

81,51

18,49

1999

30,58

26,31

4,27

86,04

13,96

Moyenne

20,80

16,90

3,80

81,00

19,00

Source: Obtenu/adapté de China Statistics Yearbook 2000.

Une comparaison des Rapports Ressources aux Coûts par intensité de production(sans considérer les marchés d'exportation) montre que la concurrence internationale de la Chine est la plus forte pour les élevages semi-intensifs. Le RCR est de 0,30, comparé à 0,32 et à 0,78 obtenus respectivement pour les systèmes extensif et intensif.

Des huit[8] autres pays comparés à la Chine, la Thaïlande est le plus sérieux concurrent sur les marchés internationaux. Sur le marché européen, le RCR de la Thaïlande est égal à 0,27, comparé à 0,53 pour la Chine; sur le marché japonais, le RCR de la Thaïlande = 0,17 contre 0,26 pour la Chine, et sur le marché américain, le RCR de la Thaïlande = 0,20 contre 0,61 pour la Chine. Le deuxième pays le plus compétitif est le Sri Lanka. Taiwan est à peine compétitif en dehors du marché japonais.

Contribution directe et indirecte sur la sécurité alimentaire

L'estimation de la contribution directe de l'aquaculture à la sécurité alimentaire demande une large gamme d'informations détaillées comme la consommation totale d'aliments produits localement ou importés, la consommation de produits aquatiques ou autres (importés ou produits localement), le pourcentage de la production domestique consommée par le producteur et celui consommé par les acheteurs locaux. Comme la plupart de ces informations manque ou est incomplète en Chine, il est difficile d'estimer la part exacte de l'aquaculture dans la sécurité alimentaire. Seule peut être établie une analyse qualitative de la contribution directe et indirecte de l'aquaculture à la sécurité alimentaire des ménages ruraux (les producteurs). Cela peut être établi à partir des données existantes sur la quantité et le devenir de la production aquacole des ménages d'agriculteurs. Ces chiffres sont présentés dans le tableau 20.

Dans le tableau 20, la quantité consommée par les producteurs a été calculée en estimant que la différence entre la production et les ventes est gardée par les ménages ruraux pour leur propre usage. Environ 20 pour cent de la production aquacole est auto consommée. Ceci implique qu'environ 4 kilos des produits aquacoles produits par les ménages sont disponibles pour leur propre consommation par an, par-là même contribuant à la sécurité alimentaire.

Comme susmentionné, les carpes représentent la plus grande part de la production. Les carpes sont le poisson et le produit de la mer utilisés pour la consommation humaine en Chine. Parce qu'elles sont à un prix abordable, les carpes peuvent être achetées par les ménages à revenus modestes. Les ménages plus aisés, en particulier dans les zones bien développées comme Pékin, Shanghai, Guangzhou, Shenzhen et la région orientale du pays, ont tendance à consommer des produits à haute valeur commerciale que dans la partie occidentale.

Il semble que la contribution indirecte de l'aquaculture à la sécurité alimentaire soit plus importante. Le tableau 20 montre qu'environ 81 pour cent des productions aquacoles issues des ménages ruraux sont commercialisés, ce qui montre que l'aquaculture est plus une activité génératrice de revenus qu'une source directe d'aliments. La vente des produits de la ferme peut aussi contribuer à la sécurité alimentaire. Les revenus issus de la commercialisation des produits aquacoles peuvent être, totalement ou partiellement, utilisés pour l'acquisition de denrées alimentaires différentes des produits aquacoles. La disponibilité de produits alimentaires différents n'améliore pas seulement la sécurité alimentaire, mais contribue également à une alimentation équilibrée au niveau des ménages ruraux, des communautés, villages et cantons.

Performances sociales (moyens de subsistance)

Depuis 1978, le gouvernement chinois s'est concentré sur la réduction de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales. L'aquaculture est une des nombreuses activités mises en place pour réduire la pauvreté. Le nombre de pauvres[9] est tombé de 250 millions en 1978 à 34 millions en 1999 (Ministère de l'Agriculture, 2001). Malheureusement, il n'existe pas d'information précise permettant de chiffrer la contribution de l'aquaculture à la réduction de la pauvreté. Néanmoins, on peut avancer que le niveau élevé d'emplois créés, et le niveau élevé des revenus en aquaculture comme le rapide développement de la rizipisciculture dans les régions occidentales du pays, montrent que l'aquaculture contribue à améliorer les moyens de subsistance des communautés locales. Ce point a été abordé plus haut (voir le tableau 15).

Une autre contribution de l'aquaculture à l'amélioration des moyens de subsistance de la population est sa contribution directe à la santé. Les algues marines sont l'alimentation traditionnelle des pauvres. Ces dernières années, la demande en algues a augmenté dans toutes les couches de la société, résultat des mesures gouvernementales pour encourager la consommation et améliorer la santé publique. Comme la Chine est déficitaire en iode, le Gouvernement a renforcé sa politique d'apports en iode dans l'alimentation humaine. Cette politique est aussi accompagnée d'un ajout d'iode au sel. A cette fin, environ 100 tonnes d'iode sont produites chaque année par l'industrie des algues.

Les infrastructures sociales comme les cliniques, écoles, routes, réseaux d'eau courante accompagnent souvent le développement de l'aquaculture dans les zones rurales. Ces infrastructures contribuent aussi à l'amélioration des moyens de subsistance des communautés.

Performances environnementales

D'une façon générale, le développement et la gestion de l'aquaculture ont été respectueuses de l'environnement. Le Gouvernement veille tout particulièrement à ce que les systèmes de production ne causent pas de dommages à l'environnement.

Cependant, on peut noter des cas isolés où des impacts négatifs ont été identifiés. Dans les endroits où ces problèmes se sont produits, surtout suite à des déversements incontrôlés de déchets, ces derniers ont été résolus en faisant respecter la loi. Des mesures correctives pour restaurer la qualité de l'environnement ont aussi été prises. De plus, des mesures ont été adoptées pour développer des stratégies d'aménagement, à travers le principe de précaution, exprimé par la FAO dans le Code de conduite pour une pêche responsable. Les sources potentielles non localisées de pollution affectant l'aquaculture, essentiellement provenant des déchets agricoles, ont été évitées grâce à la prise de conscience et à la mise en place de programmes de contrôle pris par les autorités responsables.

2.3.5 Atouts et contraintes

Principaux atouts

En plus des politiques gouvernementales responsables qui seront abordées dans le chapitre suivant, les principaux atouts de l'aquaculture chinoise sont une technologie de production d'alevins bien au point, de fortes infrastructures de recherche et développement continus, des services de vulgarisation bien développés, ainsi que des profits et une productivité du travail relativement élevés, et une forte demande en produits aquatiques.

Une technologie de production d'alevins d'espèces d'eau douce relativement bien établie

Les statistiques de l'année 2000 montrent que les zones de production aquacole marine et d'eau douce couvraient respectivement 1,24 et 5,28 millions d'hectares, la rizipisciculture concernait 1,53 million d'hectares. L'alevinage de telles superficies demande des quantités considérables d'alevins. En 2000, cela a nécessité environ 2,56 millions de tonnes d'alevins pour les élevages en eaux douces. Ils étaient issus de 602,2 milliards de fretins, dont 542 milliards, soit environ 92 pour cent, provenaient d'écloseries.

La production d'alevins en aquaculture marine se chiffrait à 3 882 millions d'alevins, 58,3 milliards de post-larves de crevettes, 175,3 milliards de larves de pétoncles, 15,5 milliards de spores de laminaires et 220 milliards d'algues.

De fortes infrastructures de recherche et développement continus

Malgré une technologie et des structures de production d'alevins bien adaptées, le Gouvernement chinois encourage continuellement les investissements ou investit dans la recherche et le développement aquacole, y compris dans le secteur d'après récolte. Il existe un total de 6 922 unités de transformation d'une capacité de 9,34 millions de tonnes par an. En 2000, la quantité de produits stockés en chambres froides a atteint 6,52 millions de tonnes.

Des services de vulgarisation bien développés

Le gouvernement chinois attache une haute importance à la vulgarisation et la considère comme un des moyens de développer l'aquaculture. Il existe environ 4 260 centres employant 31 290 personnes. En plus, le nombre de chercheurs atteint 7 479 répartis dans 217 instituts de recherche, 3 492 enseignants dans 29 institutions, 15 636 employés dans 2 451 stations de vulgarisation et 28 187 employés dans 1 120 centres de production d'alevins.

Sur un total d'environ 13 millions de personnes travaillant dans le secteur des pêches, près de 50 pour cent sont des employés à temps complet, dont 56 pour cent, soit 3,7 millions de personnes en aquaculture.

Des performances économiques relativement bonnes

Comme il l'a été dit dans le chapitre sur les performances économiques (avantages comparés et compétitifs), l'aquaculture chinoise, surtout celle des anguilles et des crevettes, offre de bons niveaux de retour sur investissements. De bonnes marges bénéficiaires contribuent à un développement durable du secteur. Comme dans l'ensemble l'aquaculture est une activité compétitive, les éleveurs utilisent les ressources provenant d'autres activités comme la pêche, ce qui renforce le secteur.

TABLEAU 21
Consommation annuelle per capita de poissons et d'autres produits halieutiques de 1985 à 1999 en Chine, 2002

Quantité consommée

Ménages

1985

1999

Taux de
changement
annuel

(%)

(kg)

Poissons et produits halieutiques

Ruraux

1,64

3,82

6,4


Urbains

7,08

10,34

2,7


Totaux

8,72

14,16

3,5

Céréales

Ruraux

257,45

247,45

-0,3


Urbains

134,76

84,91

-3,2


Totaux

392,21

332,36

-1,2

Légumes

Ruraux

131,13

108,89

-1,3


Urbains

144,36

114,94

-0,9


Totaux

275,49

223,83

-1,5

Œufs et produits dérivés

Ruraux

2,05

4,28

5,4


Urbains

6,84

10,92

3,4


Totaux

8,89

15,20

3,9

Porc, boeuf et mouton

Ruraux

10,97

13,87

1,7


Urbains

18,72

20,00

0,5


Totaux

29,69

33,87

0,9

Volailles

Ruraux

1,03

2,48

6,5


Urbains

3,24

4,92

3,0


Totaux

4,27

7,40

4,0

Totaux

Ruraux

404,27

380,79

-0,4


Urbains

315,00

246,03

-1,7


Totaux

719,27

626,82

-1,0

Pourcentage de poisson dans l'alimentation

Ruraux

0,40

1,00

6,8


Urbains

2,20

4,20

4,7


Totaux

1,20

2,30

4,8

Source: Adapté de China Statistical Yearbook, 1998, 2000.

Forte demande pour les produits aquatiques

Les prix et les revenus des consommateurs sont en général les facteurs essentiels de la demande en produits aquatiques. Les autres facteurs tels le goût du consommateur et ses préférences, les prix et la disponibilité de produits de substitution, les habitudes alimentaires, les campagnes publicitaires sont aussi des facteurs importants. Comme il l'est montré dans le tableau 27, les produits aquatiques, y compris ceux issus de l'aquaculture, gagnent en popularité, à mesure que le niveau de vie augmente et que les populations prennent de plus en plus conscience de leur santé.

Le tableau 21 montre que la consommation de produits d'origine animale a augmenté en Chine, tandis que celle des autres produits a diminué. La demande absolue et relative pour le poisson et les produits halieutiques a augmenté surtout dans les zones rurales. En 1985, la consommation journalière par habitant était de 4,5 grammes dans les zones rurales et de 19,4 grammes en ville. En 1999, elle atteignait 10,5 grammes par personne et par jour dans les zones rurales et 28,5 grammes dans les zones urbaines. Cela représente une croissance moyenne annuelle de 6,4 pour cent en zones rurales et 2,7 pour cent en ville, soit dans l'ensemble, 3,5 pour cent par an. Le taux de croissance de consommation de poissons et produits halieutique est seulement inférieure à celle de la consommation de volailles (6,5 pour cent en zones rurales et 3 pour cent en zones urbaines, soit 4 pour cent dans l'ensemble).

En termes relatifs, l'importance du poisson et des produits halieutiques a aussi augmenté plus vite que les autres denrées à l'exception de la volaille. En 1985, ils représentaient 0,4 pour cent des achats alimentaires dans les zones rurales, et 2,2 pour cent en ville, soit en moyenne de 1,2 pour cent. En 1999, ils ont atteint respectivement 1 pour cent et 4,2 pour cent, ce qui traduit un accroissement annuel de 6,8 pour cent en zones rurales et 4,7 pour cent en zones urbaines, soit dans l'ensemble, 4,8 pour cent.

Cette augmentation des poissons et produits halieutiques dans l'alimentation quotidienne s'est produite malgré une baisse générale de consommation tous produits confondus. De 1985 à 1999, la consommation des aliments mentionnés dans le tableau 27 a baissé d'environ 1.108 kilo par personne et par jour à environ 1.043 kilo dans les zones rurales, et de 863 grammes à 647 grammes en zones urbaines. Ce déclin représente une croissance annuelle négative de -0,4 pour cent en zones rurales et de -1,7 pour cent en zones urbaines.

Principales contraintes et solutions possibles

La dégradation de l'environnement, le développement de certaines maladies, les progrès limités dans la fourniture d'alevins et de la conservation génétique, et des possibilités limitées d'accroissement des surfaces de production, représentent les principales contraintes pour le développement futur de l'aquaculture chinoise.

Dégradation de l'environnement

Les disponibilités en eau et sa qualité sont devenues un facteur de plus en plus limitant en aquaculture. La Chine manque d'eau douce et de surfaces cultivables. Elle possède au niveau mondial environ 27 pour cent des eaux douces et marines par habitant et 9 pour cent des terres cultivables soit un peu moins de 0,09 hectare (Li, 2000).

Ces ressources permettent de produire plus de 65 pour cent de l'aquaculture mondiale et de nourrir environ 25 pour cent de la population de la terre. Il en résulte que, dans certains endroits, le nombre de fermes et l'intensité de production ont dépassé la capacité maximale de charge des écosystèmes, créant de sérieux problèmes d'auto pollution. Une bonne illustration est celle des élevages de crevettes dans lesquels les producteurs ont «fiévreusement» augmenté le niveau de mise en charge et de taux de nourrissage afin de maximiser les bénéfices. Il en a résulté des développements de maladies et une mauvaise qualité de l'eau dans certaines régions du pays, surtout dans le sud. En plus de l'autopollution, la surproduction a aussi fait baisser les prix de vente des produits.

Afin de protéger et d'utiliser au mieux toutes les eaux convenant aux élevages aquacoles, les modèles d'exploitation des ressources orientés vers la production et les méthodes de production intensive doivent être améliorés. Les principales régions aquacoles doivent être revues et redéfinies en fonction de leurs capacités ou en fonction de la disponibilité des terre. Autrement dit, une meilleure planification est nécessaire, les fermes d'élevage et les systèmes de production doivent être réglementés et contrôlés en fonction de la capacité de charge de l'environnement. Cela nécessite la mise en place de méthodologies d'études d'impacts environnementaux, la définition de normes environnementales pour les effluents aquacoles et la qualité de l'eau, ainsi que des protocoles et des directives sur le zonage des régions propices à l'aquaculture.

Développement des maladies

La perte des qualités environnementales a eu pour conséquence, entre autres, le développement de maladies des poissons, année après année à partir des années 90. Leur nombre est estimé par les spécialistes à environ 500. Au cours de cette décennie, les pertes dues aux maladies ont été estimées à 1 milliard de dollars EU par an. Et malgré les mesures préventives et le programme national de gestion de la santé des animaux aquatiques mis en place pour les prévenir ou contrôler, ces maladies sévissent encore.

Des études scientifiques et des diagnostics précoces, l'usage de méthodes améliorées de prises d'échantillons d'eau, les mesures de prévention et de traitement, l'utilisation de méthodes non conventionnelles comme l'usage de probiotiques et de vaccins pour remplacer les antibiotiques en santé animale, sont des moyens complémentaires pour résoudre les problèmes sanitaires.

Progrès limités dans la fourniture d'alevins et la conservation génétique

Comme il en a été question plus haut, depuis la fin des années 50 et le début des années 60, la Chine a fait de gros progrès dans la production d'alevins en utilisant les techniques de reproduction artificielle. Cependant, ce n'est que depuis le début des années 80 que les plus grands succès ont été obtenus dans la reproduction artificielle des carpes. Les efforts visant à la conservation génétique ont démarré au cours des années 90, ce qui indique la nouveauté de cette activité dans le pays. Ainsi, pour la majorité des espèces d'élevage, surtout les espèces marines, les alevins sont prélevés en milieu naturel, c'est-à-dire à partir d'un patrimoine génétique mal connu. De plus, à cause du développement rapide et généralisé de l'aquaculture du, entre autres, à la forte demande en produits aquatiques, la biodiversité aquatique est menacée.

Afin de palier à cette situation, il y a lieu d'améliorer, de renforcer et d'étendre les programmes de reproduction, de diversifier les espèces cultivables, et de promouvoir la conservation du patrimoine génétique. En améliorant les techniques de reproduction et la qualité des géniteurs, le gouvernement pourrait faciliter les échanges et l'introduction controlée d'espèces provenant d'autres pays, en particulier les espèces du sous-continent. La diversification des élevages implique souvent l'introduction de nouvelles espèces ou d'espèces exotiques, ce qui doit être fait avec pour intention de bénéficier à la population et à l'économie locale. Ces étapes doivent être suivies par la création et la mise en place de directives pour la conservation des poissons indigènes et de la biodiversité génétique aquatique.

Possibilités d'expansion limitées

Préoccupé par le déclin des ressources marines naturelles, le Gouvernement a, en 1999, adopté une politique de croissance zéro des produits aquatiques provenant de la pêche de capture. En même temps, il a adopté la stratégie d'augmenter davantage la production aquacole de façon à satisfaire la demande locale en produits aquatiques. Cependant, comme il l'a été abordé précédemment, les superficies sont limitées, l'eau douce est en général insuffisante, et plusieurs milieux, y compris les milieux marins, ont dépassé leur capacité de charge. Cela donne à penser, que même si elles existent, les perspectives de développement de l'aquaculture sont limitées.

Une des approches pour développer l'aquaculture serait de se concentrer sur les nouvelles techniques d'augmentation des rendements, surtout dans les régions occidentales. Les zones de seconde importance devraient être exploitées d'une manière modérée et avec précaution, en portant l'attention davantage sur une utilisation responsable et durable de l'eau convenable pour la production de poissons. Afin de protéger les écosystèmes fragiles et l'environnement, il est important de ne pas exploiter aveuglément les terres et les eaux marginales, étant donné qu'elles possèdent des qualités écologiques de valeur.

Organisation et supervision insuffisantes des entreprises aquacoles

Bien que les structures de l'industrie aquacole aient sensiblement progressé depuis la mise en place des réformes économiques, il demeure cependant quelques faiblesses dans l'organisation et la supervision des entreprises. En particulier, il existe des problèmes concernant la propriété d'Etat, que la réforme n'a pas traités avec suffisamment de soin. Dans ces entreprises gouvernementales et dans certaines autres, les producteurs, l'administration et les gestionnaires ne sont pas suffisamment organisés ni supervisés. Et cela en partie à cause des relations peu claires qui existent entre les producteurs, les gestionnaires et les représentants de l'administration; l'éclaircissement de ces relations n'a pas été effectif en passant d'un système communautaire à un système basé sur l'économie de marché. Le nouveau système est encore à un stade expérimental, il est une forme de transition. Il en résulte que le niveau d'efficacité n'est pas très élevé, ce qui rend difficile d'améliorer les revenus des entreprises. Il y a même parfois des baisses de profits pour les entreprises, et des baisses de bénéfices pour les employés et l'économie du pays.

Une des façons de lever ces contraintes serait de former les producteurs et les gestionnaires, à gérer des entreprises basées sur l'économie de marché. Les structures économiques de l'industrie aquacole, en particulier la propriété, doivent aussi être améliorées.

Infrastructures de base et installations inadaptées

Les infrastructures de base et les installations comme les infrastructures annexes sont encore inadaptées pour promouvoir le développement et la croissance du secteur aquacole. De plus, le secteur manque aussi de capacité scientifique et technologique pour utiliser pleinement les résultats de la recherche. Cela entraîne des résultats faibles dans le domaine de la reproduction des poissons, de leur état sanitaire, de la prévention et le traitement des maladies, des informations sur le marché et sur les réseaux de distribution. Les mêmes difficultés se rencontrent aussi dans le secteur de la transformation, se traduisant par un manque utilisation exhaustive des produits aquatiques récoltés. Il y a lieu d'améliorer les normes de qualité et la supervision, en qualité, des produits transformés.


[6] Au moins en partie.
[7] Un pays possède un avantage comparatif dans la production d'un bien donné si les coûts d'opportunité sociaux de production, transformation, commercialisation et transport d'une unité supplémentaire de ce bien sont inférieurs aux prix internationaux (Cheney, 1981).
[8] Taiwan est une province de la Chine.
[9] Revenu inférieur à 1 $EU par jour.

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