On s'attend à ce que la Chine poursuive la mise en place de ses politiques qui ont commencé en 1980 et qui mettent l'accent sur la promotion de l'aquaculture comme moyen durable de production de nourriture. On s'attend également que l'aquaculture chinoise s'ouvre davantage aux marchés mondiaux. La nouvelle Loi sur la Pêche insiste sur l'aquaculture pour qu'elle soit une des principales composantes du secteur des pêches et des économies locales. Le gouvernement s'appuiera encore davantage sur la gestion de l'aquaculture au niveau macro économique, en portant une attention particulière sur la réglementation du développement et l'intensification du secteur. Avec l'entrée de la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le gouvernement s'assurera que le secteur aquacole, y compris les sous-secteurs de la production et de la transformation, est bien renforcé et maintenu. L'objectif est d'augmenter la part des produits aquacoles chinois sur les marchés internationaux.
Il est probable que la Chine restera le leader dans le développement de nouvelles technologies aquacoles en Asie. Grâce à l'introduction et à la vulgarisation de nouvelles technologies, de nouvelles espèces et de nouvelles souches, on s'attend à ce que les rendements augmentent considérablement. Les combinaisons d'espèces seront aussi gérées pour optimiser la production en répondant aux demandes du marché.
Le secteur aquacole se développera encore davantage grâce à la promotion d'une meilleure gestion, à la mise en application d'écocertification et à la formation professionnelle. De plus, le développement continu de nouvelles technologies perfectionnera les avancées de la recherche et de la vulgarisation. Les domaines de recherche et de développement pourront inclure les élevages en cages en haute mer et en eau profonde, les élevages intensifs, la gestion des risques sanitaires, l'alimentation et la nutrition.
Actuellement, le Gouvernement à tous les niveaux porte une plus grande attention à la réglementation de l'agriculture, aux procédés industriels et de production dans le secteur manufacturier ainsi qu'aux systèmes municipaux de traitement des effluents, afin de respecter les règlements sur la réduction des sources de pollution. Les départements publics suivent aussi de près la gestion des élevages, les rejets des déchets industriels au niveau municipal, ainsi que les autres effluents agricoles. L'objectif est d'assurer qu'ils soient traités avant la remise dans les collections d'eau, surtout dans les zones aquacoles.
À l'avenir, l'aquaculture ne doit pas seulement être respectueuse de l'environnement, mais aussi être rationnelle, saine, non polluante et durable. L'aquaculture a besoin d'eau propre pour bien se développer. Avec une bonne gestion, cette dernière peut s'auto-épurér. Cependant, bien que l'élevage marin en cages et la production côtière de crevettes puissent créer des pollutions, il n'existe pas à ce jour, de plan d'action spécifique et/ou de gestion appropriée pour protéger l'environnement. Le Gouvernement travaille actuellement à la mise en place d'un tel plan. Des avancées sont aussi visibles dans les stratégies d'aménagement grâce à l'adoption du principe de précaution, comme celui matérialisé par la FAO dans le Code de conduite pour une pêche responsable. De plus, la prévention des sources de contamination de l'aquaculture issues essentiellement des déchets agricoles est planifiée. Cette prévention sera réussie grâce à la sensibilisation et la mise en place de programmes de réglementation par les autorités responsables. Il existe aussi des plans visant à renforcer les actions correctrices des atteintes à l'environnement.
Le futur de l'aquaculture chinoise apparaît sous les meilleurs auspices. L'engagement et le soutien du Gouvernement sont importants. La pêche et les ressources aquatiques, en particulier l'aquaculture, continuent d'être une grande priorité, et l'intérêt porté au secteur précède toutes les autres activités de l'économie nationale. La part des captures dans la production totale n'augmentera probablement pas dans les années qui viennent. La demande en produits de la mer est en augmentation, en Chine comme ailleurs. Les initiatives de politique et les investissements aquacoles continueront probablement de développer le secteur et la production aquatique, non seulement pour satisfaire la demande locale, mais aussi pour répondre à la demande de plus en plus croissante des marchés d'exportation.
Les caractéristiques et succès de l'aquaculture chinoise, exposés plus haut, prouvent l'importance de l'aquaculture dans l'économie nationale, et montrent qu'une politique efficace peut jouer un rôle majeur dans la croissance économique d'un pays en développement. On s'attend à ce que la production aquacole continue à augmenter jusqu'en 2005. Selon le dixième «Plan Quinquennal», la production halieutique atteindra alors 46 millions de tonnes, dont 65 pour cent soit 29,9 millions de tonnes produites en aquaculture. Ce progrès sera enregistré non seulement en termes de quantités produites, mais aussi en termes d'amélioration de la qualité du produit. Cela veut dire que de nouvelles espèces ou variétés de haute qualité ou de valeur commerciale élevée auront une part importante dans ce résultat.
Sur le plan technique, il y a trois principales voies plausibles pour atteindre ces objectifs: le développement des élevages en eaux douces intégrés et la rizipisciculture, le développement de la mariculture, et la mise en œuvre des services de vulgarisation à participation communautaire.. Basée sur l'expérience chinoise en aquaculture, la rizipisciculture est une manière concrète et économique d'améliorer la production de riz comme celle des poissons. La culture du riz est une méthode écologique dans le système de production agricole à grande échelle. Avec l'augmentation de la production piscicole, il est possible de diminuer l'usage des pesticides et en même temps d'améliorer les qualités du sol. Le revenu net du poisson est au moins deux fois celui du paddy seul.
En mariculture, les techniques de pacage en mer, qui comprennent l'alevinage et l'amélioration des habitats, représentent d'excellents moyens pour recoloniser les zones côtières de pêche au bénéfice des habitants, grâce à la participation communautaire à la gestion des milieux protégés. En Chine, plusieurs espèces comme les crevettes, ormeaux, pétoncles, mulets, tambours à gros yeux, et d'autres aussi ont été testées. Les résultats montrent que le pacage en mer convient à la protection des ressources naturelles et à l'augmentation de la production totale dans le cadre des connaissances actuelles.
Comme la majorité des élevages se situent en zones rurales, où le niveau de vie et le taux d'alphabétisation sont généralement faibles, les services de vulgarisation sont nécessaires. Le développement des services de vulgarisation à participation communautaires, créera des passerelles entre les chercheurs et ces communautés qui bénéficieront des résultats de la recherche. Ces liens entre les aquaculteurs et la communauté scientifique renforceront et propageront les compétences et les connaissances pratiques. De cette façon, la recherche ne sera pas seulement pertinente mais elle permettra aussi de résoudre directement les problèmes rencontrés par les aquaculteurs.
Il existe une résistance croissante à la production de certaines espèces aquacoles destinées exclusivement au marché d'exportation sur lequel le pouvoir d'achat de ces consommateurs est déjà très élevé. Cela est dû aux expériences passées dans lesquelles, à travers la recherche du meilleur profit, l'intégrité des conditions de production était compromise, l'environnement menacé, et les habitants marginalisés et appauvris.
Il existe un bon potentiel de croissance des produits aquacoles, aussi bien au niveau local qu'au niveau international. L'explication réside dans une croissance continue de la population mondiale, l'amélioration du niveau de vie de la population locale, la politique de croissance zéro des captures marines, l'amélioration du réseau et du système de marché, les infrastructures de distribution, les progrès technologiques dans la conservation et la transformation des produits, ainsi que l'ouverture de nouveaux marchés internationaux à travers l'adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce.
Dans ces conditions, il y a peu de doute que l'aquaculture chinoise continuera à jouer un rôle majeur dans la fourniture des produits aquatiques sur le marché local et international. Comme il l'a été présenté plus haut, les projections du dixième «Plan Quinquennal» indiquent que l'aquaculture représentera 65 pour cent des productions totales des produits aquatiques en 2005. Cela correspond à une croissance annuelle de 5 pour cent à partir de l'an 2000. L'aquaculture est plus fortement développée le long de la côte orientale, et ces zones visent la production d'espèces de haute valeur marchande et destinées à l'exportation. Au contraire, le long de la côte occidentale, la production est plus orientée vers les espèces plus accessibles pour la consommation locale. Les activités principales, comme la production de carpes chinoises, continueront à augmenter, de façon à satisfaire la demande d'une population croissante.
L'accès aux marchés internationaux, grâce à l' adhésion de la Chine à l'OMC, des faibles coûts de production et de droits de douane réduits en Chine constituent de bonnes opportunités de marché pour les produits aquacoles. Cependant, il faudra répondre d'une manière positive aux barrières non tarifaires potentielles qui pourront parvenir du non respect des différents accords internationaux, comme ceux sur les normes de qualité, de sécurité et de procédures de quarantaine.
Au cours de l'année 2000, la Chine a exporté 1,53 million de tonnes de produits de la mer, pour une valeur de 3,83 milliards de dollars américains. Il est attendu qu'en 2005 les exportations atteindront 2 millions de tonnes et vaudront 4,5 milliards de dollars américains. Cette augmentation sera originaire de la production aquacole et de la transformation des produits de capture. On s'attend aussi à ce que le secteur de la transformation, qui utilisera aussi des poissons et mollusques importés, contribuera d'une manière importante à la croissance attendue du secteur.
En plus des espèces et produits actuellement exportés, comme les crevettes, mollusques, anguilles, tambours, perles, algues, mérous, pagres, sébastes et le tilapia, d'autres espèces qui peuvent être produites pour l'exportation comprendront le turbot, la truite et l'esturgeon qui sont des espèces recherchées dans les pays occidentaux.
Cependant, il semble que plusieurs contraintes doivent être levées pour que l'aquaculture chinoise atteigne son plein potentiel sur les marchés extérieurs. Les principales comprennent la limitation potentielle des zones propices à l'aquaculture, le contrôle de l'usage de l'eau, le déficit en eau, et la politique gouvernementale sur le développement de l'aquaculture dans plusieurs régions, et qui vise essentiellement à satisfaire la demande locale d'une population de plus en plus inclinée à consommer du poisson.
Au fur et à mesure de son développement, l'aquaculture continuera à jouer un rôle important en assurant l'approvisionnement en aliments et en diminuant la pauvreté en zones rurales, surtout par la création d'emplois et de revenus. La transformation, la valeur ajoutée, la commercialisation et le secteur des poissons ornementaux seront aussi améliorés. Des efforts importants du Gouvernement sont aussi prévus pour aider le secteur de la transformation, afin de fabriquer des conditionnements adéquats et des produits prêts à consommer à des prix abordables. Cela deviendra nécessaire, avec l'amélioration graduelle attendue de la qualité de vie des populations urbaines et périphériques, suite aux nouvelles politiques économiques du pays.
L'augmentation de la demande locale et internationale en poissons qui résulte de la croissance économique et de l'amélioration du niveau de vie, sera probablement le principal facteur qui va influencer le développement du secteur aquacole chinois. Les bas prix et la faible qualité de certains produits peuvent inhiber le développement du secteur. Certaines mesures préventives de ces contraintes potentielles pourraient comprendre l'amélioration des normes de qualité et des systèmes d'inspection des produits halieutiques, le renforcement de la planification, un suivi régulier de la qualité de l'eau, la gestion de la production, des ventes et usages de médicaments et d'aliments en aquaculture, l'établissement d'un système de jachère pour l'eau et les sols et le renforcement de la législation pour une aquaculture responsable incluant la manutention et la transformation des produits.
