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INTRODUCTION


Le NIGER, avec une superficie de 1 267 000 km2, est un pays continental situé au cœur de l’Afrique. Il s’étend entre les 11e et 23e degrés de latitude nord et entre le méridien de Greenwich et le 16e degré de longitude est.

Le pays est limité‚ au nord par l’Algérie et la Libye, à l’est par le Tchad, au sud par le Nigéria et le Bénin, à l’ouest par le Burkina Faso et au nord-ouest par le Mali.

Du point de vue climatique, le Niger est caractérisé par un climat tropical de type soudanien qui alterne entre deux saisons, une saison sèche (d’octobre à mai) et une saison pluvieuse (de mai à septembre).

L’économie du Niger repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage. Selon le recensement général de la population de 1988, la population active représentait 53 pour cent de la population potentiellement active (10 ans et plus). La population est, dans son ensemble, rurale à 85 pour cent; il en est de même pour la population active (87 pour cent).

La répartition de la population est très différente selon les régions. La majeure partie habite dans le sud du pays, le long de la frontière du Nigéria et dans le sud-ouest, faisant frontière avec le Burkina Faso.

Le pays est réparti en huit régions. En raison de l’étendue du pays, du faible taux d’alphabétisation et de la structure linguistique, avec ses particularités régionales, la radiodiffusion et la télévision jouent un rôle clé au niveau de la transmission d’informations. C’est la raison pour laquelle les autorités nigériennes se consacrent depuis l’indépendance du pays à la mise en place et au développement d’une infrastructure pour la radiodiffusion sonore et la télévision.

Le système de radiodiffusion au Niger est caractérisé par l’existence d’un secteur public gouvernemental et d’un secteur privé‚ grâce à l’ordonnance N° 93-031 du 30 mars 1993 portant sur la communication audiovisuelle. Cette ordonnance proclame: «La communication audio-visuelle est libre. Elle résulte des prestations du service public de communication audiovisuelle et des entreprises du secteur privé et des associations à but non lucratif autorisées en vertu de la présente loi».

La communication constitue un facteur stratégique pour susciter, appuyer et accompagner les initiatives des acteurs du développement. Au Niger, les outils de communication existants se caractérisent par leur faible implication dans la problématique du développement et, lorsqu’ils sont utilisés dans le cadre de cette problématique, ils ne le sont pas généralement à bon escient (communication par la presse écrite en lieu et place de la communication audiovisuelle).

En effet, pendant de longues années, la communication a été essentiellement au service des décideurs politiques et les programmes de communication sociale, mis en œuvre par les moyens de communication de masse, étaient établis sans tenir compte des besoins réels des communautés et des régions.

Bien que la communication télévisuelle et radiophonique couvre près de 85 pour cent du territoire national, l’accès total des populations aux médias modernes n’est pas pour autant total. Il faut signaler que très peu d’études sur l’auditoire à envergure nationale ont été réalisées ces cinq dernières années.

Des choix technologiques (faisceaux hertziens/stations terriennes, radios analogiques, radios numériques) auraient permis de résoudre la question de la couverture nationale et d’entrer dans une ère nouvelle d’utilisation des technologies digitales.

D’autre part, le Niger est un des pionniers en Afrique dans la mise en place de structures d’écoute collective en créant, en 1962, l’Association des radios-clubs du Niger (ARCN). Malheureusement, ces centres d’écoute collective ne sont pas opérationnels et n’ont aucun lien avec les radios régionales. L’absence de rétroaction entre ces structures et le niveau central n’est pas de nature à faciliter l’analyse des données.

S’agissant des télévisions communautaires, leur création avait suscité beaucoup d’espoirs. Mais les résultats escomptés n’ont pas été à la hauteur des attentes des populations. C’est le moment de repenser la stratégie d’utilisation et de gestion, surtout pour la formation paysanne.

Quant à la presse privée, elle s’est développée et compte près d’une vingtaine de journaux privés, pour la plupart édités en français, au détriment des journaux en langues nationales. Il faut cependant noter que les articles, les dossiers, les reportages consacrent très peu d’espace aux questions relatives au développement social. Un peu plus d’une dizaine de stations FM ont également vu le jour et émettent régulièrement à travers le pays mais ne sont pas intégrées dans la politique de décentralisation.

Par contre, une vingtaine de radios communautaires existent; ces radios sontdites de proximité, et la grille de leurs programmes contient des émissions relatives au développement.

L’Agence nigérienne de presse (ANP), dont l’une des missions essentielles est de collecter et de traiter l’information tant au niveau national que régional, n’a pas elle aussi les moyens de sa politique.

Face à cette situation, il apparaît donc nécessaire de définir une politique nationale de communication pour le développement, et ce, pour les raisons suivantes:

Aujourd’hui, avec le processus de démocratisation dans lequel le pays s’est engagé depuis ces dernières années, le paysage audiovisuel est en pleine évolution: réorganisation du secteur public de la communication, mise en place d’un nouveau cadre législatif et réglementaire, apparition de nouveaux médias sur l’initiative des opérateurs privés ou associatifs, évolution des techniques et des technologies de télécommunication.


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