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CHAPITRE I
LE CONTEXTE


Au cours des 10 dernières années, le Niger a connu une série de crises sociopolitiques. En effet, cette période a été marquée par plusieurs évènements politiques ayant entraîné des ruptures majeures: une Conférence nationale souveraine, quatre Républiques, deux coups d’Etat, deux régimes militaires, deux rébellions armées au nord et à l’est du pays.

Ces crises ont entraîné une instabilité politique et institutionnelle qui n’était pas favorable à la mise en œuvre des mesures d’assainissement et de relance économique. Elles ont eu pour conséquence une dégradation des activités de production, des finances publiques et des ressources naturelles. Elles ont en outre engendré des insuffisances dans la mise en œuvre des réformes structurelles et des programmes de développement. Un tel environnement a contribué à amplifier la situation générale de la pauvreté aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.

Sur environ 8 299 600 nigériens à l’époque, 5 269 300 personnes, soit 63 pour cent (c’est-à-dire près de deux nigériens sur trois), vivent en dessous du seuil de pauvreté et 2824800 personnes, soit 34 pour cent (une personne sur trois), vivent en dessous du seuil d’extrême pauvreté. L’intensité de la pauvreté est plus importante en milieu rural qu’en milieu urbain[1].

Depuis 1993, aucune enquête de ce type n’a plus été réalisée, mais il semble que la situation se soit fortement dégradée depuis lors. Cependant, les données sur la situation sanitaire de la mère et de l’enfant permettent d’appréhender l’état de pauvreté extrême dans lequel vivent les populations nigériennes. Le taux de mortalité maternelle oscille entre 500 et 700/100 000 naissances vivantes alors que le taux de mortalité infantile est de l’ordre de 110 à 130/1 000. La mortalité infanto-juvénile, de la naissance à l’âge de cinq ans, touche 280 enfants pour 1000 naissances vivantes(MICSII 2000)

Les différents rapports nationaux sur le développement humain (RNDH) indiquent selon l’Indice de pauvreté humaine (IPH)[2], l’état de pauvreté dans lequel se trouve la population nigérienne; il était de 64,31 pour cent en 1997, 66,73 pour cent en 1998 et 62,16 pour cent en 1999.

Devant cette situation, le Gouvernement nigerien s’est engagé, dès le milieu des années 90, à faire de la stratégie de développement humain durable et de réduction de la pauvreté un axe central de la politique de développement économique et social. Ainsi, en 1997, les autorités avaient-elles initié l’élaboration, puis la mise en œuvre, d’un important Programme cadre de lutte contre la pauvreté (PCLCP) avec la participation active de l’ensemble des acteurs du développement (administration, secteur privé, société civile, partenaires au développement). Ce programme, formulé et validé à travers un processus participatif, a reçu l’adhésion d’un nombre important de pays et institutions présents à la table ronde des bailleurs de fonds tenue à Genève en 1998.

L’élaboration de la Stratégie de croissance et de lutte contre la pauvreté (SCRP) a fait l’objet d’une large participation de toutes les couches de la société nigérienne. Celle-ci traduit la transparence du processus initié, seul gage de l’appropriation par les populations de l’ensemble de la stratégie de réduction de la pauvreté à tous les niveaux.

La SCRP se fixe des objectifs ambitieuxde croissance économique, de réduction de la pauvreté et de l’extrême pauvreté, de l’accès des pauvres aux services sociaux de base. Elle repose sur quatre axes:

Dans ce nouveau contexte, le Gouvernement nigerien souhaite voir le secteur de la communication s’organiser de façon plus cohérente et être mieux préparé à jouer un rôle dynamique et à aider les acteurs de la société nigérienne à avoir accès à l’information, aux connaissances et à améliorer leurs conditions de vie économique et sociale. Cette politique nationale de communication pour le développement s’insère parfaitement dans la stratégie de réduction de la pauvreté dont le document constitue désormais l’unique cadre de référence et d’orientation de la politique de développement économique et social du Niger.


[1] En milieu rural, 66 pour cent de personnes sont pauvres et 36 pour cent extrê-mement pauvres;en milieu urbain (sauf Niamey) 58 pour cent des personnes sont pauvres et 31 pour cent sont extrêmement pauvres.
[2] L'IPH est un indicateur de mesure de la pauvreté humaine proposé par le PNUD. cf. pour compléter l'information, voir aussi le rapport sur le développement humain du Niger, p. 4-69.

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