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Les programmes forestiers nationaux:
ce que peut faire la FAO

J. Heino

Jan Heino est Sous-Directeur général, Département des forêts, FAO, Rome.

Comment la FAO soutient les programmes forestiers nationaux – outils permettant à tous les pays de créer une vision nationale et une stratégie à long terme pour leur secteur forestier.

Les programmes forestiers nationaux (PFN) sont conçus de façon à répondre de manière efficace aux besoins propres aux pays dans le secteur forestier. Bien plus que de simples documents, ce sont, dans de nombreux cas, des processus actifs de formulation de politiques forestières.

Le concept de programme forestier national peut être exprimé assez simplement: c’est un outil permettant à tout pays de créer une vision nationale et une stratégie à long terme pour son secteur forestier. Toutefois, en pratique, l’élaboration et la réalisation de PFN d’une valeur réelle se heurtent à de nombreux obstacles. Les préalables pour un résultat probant comportent la disponibilité d’un inventaire précis et de données d’évaluation, une analyse de pointe du secteur forestier, la formulation participative du programme au sein du secteur forestier et l’interaction de tous les secteurs concernés, et des processus pour la réalisation et le suivi des progrès (voir Sepp et Mansur dans ce numéro).

La formulation et la mise en œuvre des PFN sont et devraient être guidées par les gouvernements et réalisées dans le cadre de processus participatifs. Les responsabilités pour l’élaboration et le suivi devront incomber à une vaste gamme d’acteurs appartenant au secteur forestier, et déléguées aussi à des sec­teurs adjacents et des parties prenantes pertinentes. Le rôle directeur du gouvernement souligne la nécessité d’un engagement politique.

Les PFN ont servi en premier lieu de cadres pour la formulation et la mise en œuvre participatives de politiques. Leur succès peut être souvent attribué au fait qu’ils associent les intérêts de nombreuses parties prenantes. Même si l’unanimité est souvent difficile à atteindre, l’effet de création d’un consensus d’une approche participative est souvent important pour la mise en œuvre. Les efforts accomplis pour inciter les représentants d’autres secteurs à participer promeuvent normalement l’intégration de la foresterie dans ces autres secteurs, un effet souvent sous-estimé. La création de PFN peut également aider à accorder à la foresterie une reconnaissance adéquate dans d’autres stratégies et programmes nationaux, notamment ceux visant à lutter contre la pauvreté.

LE RÔLE DE LA FAO

L’une des principales tâches de la FAO est de fournir un soutien technique et financier aux pays, notamment à ceux en développement et aux économies en transition, pour l’élaboration et la mise en œuvre de PFN viables. La FAO estime que les PFN sont des outils de base permettant aux pays de formuler indépendamment leurs propres objectifs forestiers. Elle aide les pays à collecter et à gérer les informations forestières nécessaires à la formulation de politiques dans les PFN, et rend ces informations disponibles au niveau mondial grâce à des données de base statistiques, des évaluations des ressources forestières et des études prospectives du secteur forestier.

Le mandat et la composition de l’Organisation facilitent l’interaction avec et entre les autorités nationales responsables de l’élaboration et de la réalisation des politiques. La FAO accueille
le Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux, un dispositif multidonateur à l’appui des PFN dans le monde (voir la page 13). Une récente évaluation indépendante à moyen terme du Mécanisme a confirmé son utilité comme outil visant à aider les pays à accomplir leurs tâches spécifiques de mise en œuvre des PFN. La collaboration entre la FAO et le Mécanisme crée des synergies permettant, par exemple, la création de capacités pour la planification et la mise en œuvre des PFN.

La FAO est en mesure de promouvoir la création de capacités de diverses manières afin de renforcer les PFN. L’une des tâches de l’Organisation consiste à offrir des compétences techniques générales dans des domaines qui représentent d’importants éléments de l’élaboration et de la réalisation des PFN. Parmi ces éléments figurent les processus participatifs, les mécanismes financiers pour la gestion forestière durable, l’application des lois forestières, la gestion des conflits et les approches intersectorielles. La FAO aide aussi les pays à faire en sorte que leurs PFN soient conformes aux engagements internationaux.

Comme promoteur neutre, la FAO appuie la création de consensus et encourage la formation de partenariats appropriés mutuellement bénéfiques. Comme président du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) – composé de 14 organisations forestières internationales, d’institutions et de secrétariats de conventions et créé pour renforcer la coopération et la coordination dans le domaine forestier – la FAO encourage les accords de partenariat entre les institutions clés s’occupant du débat sur les politiques forestières au niveau mondial.
Enfin, le FAO appuie la mise en œuvre d’une large gamme de projets de terrain liés aux PFN, sur la base des demandes de ses pays membres. L’amélioration des méthodes d’évaluation des forêts, des pratiques de gestion forestière, des stratégies d’application des lois forestières, de la gestion des incendies et de l’enseignement forestier ne sont que quelques exemples de l’assistance liée aux PFN au niveau du terrain.

C’est ainsi que pratiquement chaque pays membre bénéficie directement ou indirectement du soutien de la FAO aux programmes forestiers nationaux. Bien qu’il soit difficile de mesurer l’ampleur de ce soutien, la carte fournit quelques indications.

LA CONTRIBUTION DE LA FAO SE POURSUIVRA

Les demandes des pays pour une assis­tance supplémentaire à la planification et à la mise en œuvre des PFN dépassent largement les ressources limitées dont dispose actuellement l’Organisation. Les perspectives budgétaires de son programme ordinaire laissent entrevoir de maigres possibilités d’expansion; c’est pourquoi tout renforcement de l’appui aux PFN doit se fonder sur un financement extrabudgétaire. À cet égard, je voudrais reconnaître l’engagement à long terme de certains pays donateurs précisément pour cet objectif, notamment l’Allemagne, l’Autriche, Les États-Unis, la Finlande, la France, l’Irlande, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, ainsi que l’Union européenne.

La FAO travaille ardemment à la promotion d’une intégration accrue au sein de l’Organisation, avec des institutions partenaires et dans ses pays membres à l’appui des PFN. L’objectif est de contribuer efficacement au développement des PFN élaborés réellement suivant des principes de leadership national, y compris la cohérence dans le secteur forestier et l’intégration avec d’autres secteurs, et les partenariats et la participation de tous les acteurs. Nous invitons les pays et les partenaires à se joindre à nous afin de renforcer l’assistance fournie aux pays pour créer des PFN de haute qualité.

Le soutien de la FAO aux PFN: quelques exemples récents

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