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Simplifier la planification de la gestion forestière

De nombreux gouvernements ont formulé des politiques et des lois visant à soutenir la gestion locale des ressources forestières. Cependant, l’expérience a montré que les exigences complexes liées à la préparation des plans de gestion forestière peuvent décourager les petits exploitants et les communautés rurales.

Dans beaucoup de pays, les plans de gestion forestière ont été élaborés pour répondre en premier lieu aux besoins des forêts publiques et des grandes concessions forestières, c’est pourquoi ils tendent à s’appliquer à la gestion à grande échelle des forêts de production. Pour préparer de tels plans, les gestionnaires forestiers doivent normalement avoir des connaissances techniques approfondies et des moyens financiers importants. Dans de nombreux pays, ce type de planification de la gestion forestière s’applique aussi aux petites opérations et/ou à la récolte de produits forestiers non ligneux mais sans subir une adaptation fondamentale. Ces plans peu réalistes posent inévitablement une infinité de problèmes – coûts élevés, incapacité de respecter les délais et parfois même cessation des activités, faible participation et surcharge des services de vulgarisation – pour les gestionnaires forestiers et ceux qui les soutiennent. Ils peuvent inciter les gestionnaires à opérer hors du cadre juridique.

Dans certains pays, des efforts ont été accomplis pour simplifier à divers niveaux la préparation des plans de gestion forestière. Une étude de ces plans dans 22 pays (FAO, 2004) a examiné les approches adoptées pour ce faire, en tirant parti d’expériences prometteuses. Toutefois, l’étude révèle qu’un grand nombre de systèmes de planification «simplifiés» sont encore trop compliqués pour être mis en œuvre par les petits gestionnaires forestiers privés ou collectifs sans un niveau élevé d’assistance professionnelle extérieure.

En simplifiant les exigences, il importe de tenir compte des quatre fonctions que les plans de gestion forestière peuvent remplir, à savoir:

  • servir de manuel technique pour la planification, la mise en œuvre et le suivi de la gestion;
  • constituer un document juridique;
  • représenter, dans le cas de la foresterie communautaire, un instrument servant à décrire et réglementer la gouvernance forestière locale sur la base d’accords multi-parties prenantes;
  • représenter le produit d’un processus d’apprentissage interactif, de renforcement des capacités et de négociation.

La planification simplifiée de la gestion forestière devrait se concrétiser en plusieurs étapes, la création des capacités des gestionnaires forestiers étant réalisée progressivement. Elle ne consiste pas simplement en une liste d’instructions ou une série d’exercices participatifs, mais doit prévoir un laps de temps suffisamment long pour permettre l’apprentissage interne, les débats et la négociation. Les quatre étapes principales du processus de préparation du plan de gestion forestière sont indiquées ci-dessous:

  • conclusion d’accords concernant la structure institutionnelle locale, le renforcement des capacités et la gouvernance;
  • élaboration d’options de gestion forestière et d’un minimum de normes environnementales, expérimentation locale et accords de suivi;
  • création de petites entreprises forestières, commercialisation et besoins commerciaux;
  • formalisation et approbation des accords de gestion forestière au niveau administratif local.

Parmi les facteurs qui nuisent à la préparation et à la mise en œuvre de plans de gestion forestière simplifiée, figurent une législation inadéquate, des institutions publiques surchargées et des différences de pouvoir entre les communautés locales. Le cadre juridique d’une planification simple de la gestion forestière devrait tenir compte des pratiques de terrain réelles et être suffisamment souple pour s’adapter aux nécessités et à la diversité locales.

Le processus de préparation du plan devrait servir de catalyseur facilitant le renforcement des capacités, la négociation et la participation, afin de promouvoir la responsabilité institutionnelle locale, les capacités techniques et intellectuelles de gestion locales, les stratégies économiques fondées sur les ressources locales existantes et l’acceptation culturelle – autant d’éléments qui revêtent une importance cruciale pour une gouvernance forestière locale réussie.

Mécanismes servant à simplifier la
planification de la gestion forestière

  • Permettre l’établissement de normes de gestion et les faire approuver par les gestionnaires forestiers tout en s’assurant qu’elles sont compatibles avec les normes environnementales de base.
  • Ne recueillir que le minimum d’informations servant aux gestionnaires forestiers pour la gestion des forêts.
  • Tirer parti des pratiques et systèmes de connaissances existants et les développer.
  • Renforcer les capacités de recherche et d’apprentissage des gestionnaires forestiers plutôt que d’imposer des prescriptions techniques.
  • Tenir compte de la gestion forestière à multiples objectifs pour un éventail de produits et services.
  • Inclure des aspects de l’information sur les marchés et de la planification commerciale pour la planification d’une gestion forestière rentable.
  • Vérifier que le processus de planification de la gestion forestière comprenne la mise en place de mécanismes de responsabilisation, représentation, équité et prise de décisions.
  • Profiter des structures institutionnelles existantes mais sans accroître les inégalités.
  • Garantir l’équilibre entre les intérêts individuels et collectifs.
  • Garantir l’équilibre entre les intrants extérieurs et les capacités locales existantes.

Bibliographie

FAO, 2004. Simpler forest management plans for participatory forestry. Forestry Policy and Institutions Working Paper. Rome. Disponible sur internet: www.fao.org/docrep/008/j4817e/j4817e00.htm



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