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Un environnement propice au développement des petites entreprises forestières

Les petites entreprises forestières représentent un moyen prometteur de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la conservation des ressources grâce à la gestion forestière durable. Leur transformation en entreprises commerciales économiquement viables exige un environnement propice sur le plan des lois et des politiques qui facilitent l’accès légal aux ressources, fournissent des incitations pour une gestion forestière rationnelle, soutiennent la création de valeur ajoutée et encouragent la formation d’un capital humain, social, matériel et financier pour une gestion efficace des forêts et des entreprises.

Une conférence internationale sur le développement des petites et moyennes entreprises pour la réduction de la pauvreté: opportunités et enjeux face à la mondialisation des marchés, tenue au Costa Rica du 23 au 25 mai 2006, a réuni près de 200 experts, praticiens, dirigeants d’entreprises et chefs de communautés venant du monde entier pour examiner les moyens institutionnels et les politiques permettant de rendre plus viables et durables les petites entreprises forestières en Afrique, Asie et Amérique latine. La conférence a été organisée par le Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement (CATIE) et la FAO, avec le soutien de l’Interchurch Organisation for Development Co-operation (ICCO), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), la Rainforest Alliance, le Fonds d’investissement multilatéral de la Banque interaméricaine de développement (FIM/BID), la Netherlands Development Organisation (SNV) et l’Unité régionale d’assistance technique (RUTA).

Par la suite, la FAO, le CATIE, l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), la SNV et l’ICCO ont produit un énoncé des mesures à prendre pour surmonter les problèmes auxquels se heurte la promotion des petites et moyennes entreprises forestières viables, et du rôle que les organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les entreprises et leurs partenaires commerciaux, peuvent jouer dans le processus.

Principales conclusions de la conférence et de l’énoncé des mesures à prendre

Les gouvernements peuvent prendre des mesures actives pour renforcer les petites entreprises forestières afin de réduire la pauvreté. Ils peuvent commencer par assurer et faciliter l’accès légal aux ressources forestières. La lutte contre l’exploitation illégale et la récolte anarchique des produits forestiers non ligneux (PFNL) réduira la concurrence déloyale. La simplification des démarches administratives exigées pour l’enregistrement des petites entreprises peut réduire les coûts et augmenter les possibilités de valorisation de leurs produits. Les incitations financières, y compris  les allègements fiscaux pour le démarrage des petites entreprises, et les politiques d’achats locales et/ou respectueuses de l’environnement, peuvent aussi contribuer à ces objectifs.

Les petites entreprises peuvent améliorer leur compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux des produits forestiers. L’amélioration des capacités techniques, commerciales et financières et la création d’institutions spécialisées de gestion commerciale permettent de conférer une valeur ajoutée au bois et aux PFNL, de réduire les coûts de production et d’administration, de faciliter les nouveaux partenariats commerciaux et de fournir une base pour la négociation de termes plus favorables de l’échange. La création d’associations peut aussi promouvoir le processus d’amélioration.

La portée et la qualité des services de développement peuvent être renforcées. Il faut mettre davantage l’accent sur la formation et l’enseignement pour garantir une masse critique de fournisseurs ruraux de services de développement commercial. Les mécanismes fondés sur le marché pour la prestation de ces services sont essentiels pour assurer leur impact et leur durabilité.

Les services financiers sont indispensables pour la création et le développement des petites entreprises forestières. Des lignes de crédit spéciales ainsi que des services et mécanismes connexes doivent être mis en place en fonction des besoins et des caractéristiques de ces entreprises.

Les organisations non gouvernementales (ONG) et les organismes de développement peuvent renforcer les capacités des petites entreprises forestières. Faciliter l’accès au marché et aux informations techniques constitue une priorité. Il est possible de financer des réseaux de communication pour améliorer les flux d’information, stimuler les partenariats entre entreprises et communautés, faciliter l’accès aux foires commerciales et fournir des services techniques, de développement des activités commerciales et financiers. Les ONG et les organismes peuvent appuyer les négociations multi-parties prenantes pour promouvoir la formulation de politiques plus favorables et des environnements commerciaux propices et contribuer au règlement des confits. Dans de nombreux cas, il faut aussi un soutien pour obtenir un accès amélioré à certains créneaux (pour le bois certifié ou le commerce équitable des PFNL, par exemple) et pour améliorer les compétences en matière de commercialisation et de négociation. Les ONG, les organismes de développement et les fournisseurs de services de développement commercial devaient éviter le chevauchement des efforts.


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