Le séminaire sur les politiques et la planification du développement de la pêche et de l'aquaculture du Faritany de Mahajanga des 25 et 26 Avril 1990 a adopté les recommandations générales suivantes :
S E S S I O N I: SITUATION DES PRINCIPALES PECHERIES DANS LE FARITANY
1. Pêche industrielle
Demander aux institutions de recherches et organismes internationaux d'activer les études pour évaluer les potentialités en crevettes dans le faritany de Mahajanga notamment dans les zones de 2 milles ;
Inviter les sociétés crevettières à étaler rationnellement leurs efforts de pêche durant la campagne pour améliorer la production et augmenter les calibres des crevettes.
Encourager les sociétés crevettières à augmenter le débarquement des poissons d'accompagnement et à doter les sociétés de distribution en installations de froid conformes aux besoins de commercialisation dans les grands centres de consommation.
Inviter les sociétés crevettières à intervenir dans les activités de pêche de type artisanal et traditionnel afin de développer harmonieusement le secteur, notamment en assurant (i) le ravitaillement en produits de première nécessité et (ii) l'approvisionnement en matériel et fournitures de pêche.
Rappeler aux sociétés crevettières que les textes règlementaires qui interdisent aux bateaux de type industriel d'opérer dans la zone de 2 milles sont toujours en vigueur.
Encourager les sociétés crevettières à poursuivre leur diversification par la mise en valeur d'autres espèces cibles.
Maintenir l'effort de pêche crevettière industrielle, artisanale et traditionnelle, à son niveau actuel en attendant la réalisation de nouveaux travaux sur l'état du stock.
Encourager la réalisation de pêches exploratoires additionnelles sur certaines ressources (Thonidés et autres gros poissons pélagiques, poissons et crustacés de profondeur…)
2. Pêche maritime artisanale et traditionnelle
Inviter et encourager l'approvisionnement des pêcheurs traditionnels en matériels et fournitures de pêche par les collecteurs et les commerçants.
Encourager le désenclavement par la voie maritime des zones de pêche inaccessibles par voie terrestre.
Etendre géographiquement les zones de pêche et diversifier les activités des opérateurs vers d'autres espèces commercialement intéressantes, sans abandonner pour autant les espèces cibles actuellement exploitées.
Faire des études précises des coutumes ancestrales qui bloquent le développement de la pêche maritime traditionnelle afin que les opérateurs économiques par eux-mêmes puissent agir en connaissance de cause.
Dispenser un complément de formation aux cadres de pêche en matière de pêche artisanale et semi-industrielle (entretien et réparation moteur diesel, gestion d'un armement à la pêche).
Orienter les pêcheurs traditionnels vers la construction d'embarcations en planches clouées.
Inviter l'Administration à effectuer un contrôle plus strict en ce qui concerne l'application des textes règlementaires.
Regrouper les informations disponibles sur la pêche artisanale et traditionnelle en vue de l'établissement d'une monographie pouvant servir de base ultérieurement.
Etudier de façon urgente les stocks de poissons de roches et d'autres espèces peu ou sous-exploitées.
Encourager la coopération entre les sociétés de pêche artisanale et industrielle.
Limiter la prolifération de valakira.
Réaliser des études biologiques et de dynamique de population sur le crabe de palétuviers, les espèces majeures ichthyques récifales et d'estuaires.
Encourager l'exploitation sur une base artisanale ou semi-industrielle des petits poissons pélagiques (Rastrelliger kanagurta, Decapterus maruadsi…)
3. Pêche continentale et aquaculture
Etudier la biologie de l'espèce en voie de disparition Damba (Paretroplus damii), notamment sa reproduction en milieu naturel et /ou en milieu contrôlé.
Etudier les potentialités des populations d'anguilles (civelles et adultes) et de crapauds.
Vulgariser le système de pesage et de contrôle des produits halieutiques réalisé dans le Firaisampokontany de Mitsinjo.
Elaborer une étude monographique des plans et cours d'eau du Faritany.
Supprimer les textes relatifs à l'amodiation des droits de pêche continentale.
Informer les pêcheurs de l'existence de textes règlementaires régissant leurs activités.
Inviter les sociétés de pêche industrielle à pratiquer l'aquaculture des espèces qu'elles exploitent et qui sont destinées à l'exportation.
Inviter les pêcheurs en eaux douces à utiliser des embarcations métalliques ou en planches.
S E S S I O N II : COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE PECHE
Mettre en place un système de collecte d'informations statistiques permanents afin de disposer des renseignements plus fiables.
Annuler les prélèvements sur les poissons d'accompagnement des sociétés de pêche industrielle (un comité régional se réunira pour étudier les modalités de cette recommandation).
Verser les prélèvements ainsi recueillis dans une caisse spéciale et les utiliser pour le développement du sous-secteur pêche.
Fixer les modalités de paiement des prélèvements pour éviter les risques de double paiement.
Demander aux autorités locales d'ouvrir un marché de produits halieutiques.
Inviter les sociétés de commercialisation des produits de pêche à envisager la création de poissonneries à Mahajanga-ville.
Conseiller les collecteurs d'apprendre aux pêcheurs les meilleurs traitements et conditionnements des produits.
Vulgariser les modes de conditionnement préconisés par le Séminaire sur l'amélioration de traitement des produits halieutiques tenu à Mahajanga en Mars 1990.
Former les pêcheurs et les opérateurs sur la valorisation des produits.
S E S S I O N I I I : SUPPORT INSTITUTIONNEL
1. B A N Q U E
Demander à la Banque de diffuser auprès des opérateurs dans le domaine de la pêche sa politique de crédit agricole ainsi que les procédures d'accès au prêt.
Créer un département de crédit pour l'exploitation halieutique au sein de la BTM.
Mettre en place un comité régional d'examen des demandes de crédit composé de la banque, du Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture, du Service Provincial de la Marine Marchande, de l'E.N.E.M., de l'E.A.S.T.A. et des sociétés de pêche.
Demander à la BTM de recruter des spécialistes dans le domaine halieutique.
2. F O R M A T I O N
Affecter le personnel enseignant permanent qualifié. Faire participer des spécialistes travaillant dans le secteur privé à la formation.
Doter l'administration des équipements didactiques nécessaires (documentation, appareil de reproduction, projection, engins de pêche, moteur, embarcation, équipement de tranformation et conservation de produits halieutiques, moyen de locomotion, etc …), avec la contribution financière d'organismes internationaux et d'opérateurs privés).
Insister auprès des sociétés de pêche pour qu'elles prennent le maximum de stagiaires pour leur formation pratique
Diffuser les informations sur les activités de l'ENEM et EASTA et sur leur programme de formation.
Adapter le programme de formation à l'EASTA pour mieux répondre aux profils recherchés.