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6. ANALYSE DES RESULTATS

6.1. Production d'alevins

6.1.1. Production d'alevins par le secteur privé

A. Identification des candidats

La première identification est réalisée par les agents de terrain (responsables de zone), et si le site ne présente pas de carence majeure à l'établissement d'une petite station de production d'alevins, ils établiront avec le candidat un dossier d'identification qui sera transmis au bureau. De cette première sélection, un bon nombre de candidats ne sont pas retenus après une visite du terrain et la sélection définitive. En effet, seulement 38% des dossiers présentés ont été retenus cette saison, ce qui amène le total des dossiers retenus depuis le début de l'opération d'installation des producteurs d'alevins à 40%.

Comme pour la campagne précédente, les deux critères de sélection qui font le plus souvent obstacle sont d'une part, la disponibilité en eau et d'autre part, la disponibilité en terrain, ce qui est en général dû à une topographie peu propice. De ce fait, 19 producteurs sur 25 ont procédé à la transformation des rizières en étang de pisciculture plutôt que de construire des étangs sur des tanety, seulement 3 ont construit leur station sur tanety.

Le choix des candidats est devenu de plus en plus sélectif quant au site proposé. Il n'en reste pas moins que la capacité du candidat à la gestion d'une petite entreprise de production est également un critère de sélection qui, bien que difficile à apprécier, devrait être pris en compte.

36% des dossiers retenus (9 sur 25) ont été proposés par les vulgarisateurs. Nous avons permis à ces vulgarisateurs de s'installer comme producteurs privés tout en restant engagés comme vulgarisateurs piscicoles jusqu'en fin décembre 1990, et ceci malgré un emploi du temps majoritairement consacré à leur installation. De ces 9 anciens vulgarisateurs, 4 ont abandonné l'activité de production d'alevins avant la fin de cette campagne. Ceci confirme que nous n'avons pas été aussi sélectif avec les candidats-vulgarisateurs qu'avec les autres candidats.

L'orientation de la stratégie du projet d'identifier des producteurs privés d'alevins ayant une capacité de production de 100.000 alevins cessibles et l'intégration de l'activité piscicole comme une des activités principales d'une exploitation agricole intégrée se sont confirmées cette saison. Pour l'instant, la production de 100.000 alevins en année de croisière nous semble encore assez prétentieuse. Il est évident que cet objectif ne serait qu'à la portée des producteurs dits “artisanaux” et justifie de par l'énorme disparité des niveaux de production et de gestion des producteurs la séparation des producteurs “artisanaux” et “familiaux”.

L'expérience de cette deuxième saison de sélection nous a aussi confirmé l'importance du choix du site et du candidat ; aussi, les futures sélections devront-elles être encore plus sévères pour mieux garantir le succès et la pérennité de la production d'alevins en milieu rural. En encadrant moins de producteurs à la fois, l'équipe de vulgarisation peut passer davantage de temps chez chaque exploitant producteur d'alevins, lui permettant de devenir rapidement très performant (acquisition du savoir-faire). Cette démarche, acceptant volontairement un nombre de producteurs privés restreint dans un premier temps, nous semble de loin préférable à celle voulant installer dès le démarrage, un grand nombre d'exploitants, dont le suivi serait forcément moins performant et dont un grand nombre risquerait de rester médiocres et/ou d'abandonner l'activité piscicole.

B. Service intrants

La plupart des producteurs a fait appel au service intrants et le chiffre d'affaires réalisé a été presque trois fois plus important lors de cette campagne par rapport à la campagne précédente. Les intrants les plus demandés sont les fibres de piassava, le bambou, les géniteurs et les provendes. Toutes les livraisons ont été effectuées lors des visites d'appui technique.

Comme lors de la saison précédente, nous pouvons, néanmoins, retenir le fait que le service intrants est davantage utilisé comme un service de livraison à domicile, plutôt que comme un service proposant des intrants performants pour les producteurs d'alevins. En effet, à l'exclusion des fibres de piassava et des géniteurs initiaux, les autres intrants peuvent être préparés ou trouvés localement.

Le service intrants devra être considéré par l'équipe de vulgarisation comme un outil devant:

  1. faciliter la mise en place d'un réseau de producteurs privés en milieu rural ;

  2. sensibiliser aux normes techniques et aux techniques piscicoles à suivre ;

  3. faire accepter l'utilisation de matériel et d'intrants performants ;

  4. être utilisé comme support au système de crédit.

Cependant, il faudrait éviter de donner au service intrants une vocation d'assistance dont les producteurs seraient dépendants et proposer, en parallèle au service intrants, des solutions locales alternatives.

C. Crédit piscicole

Pendant cette campagne comme lors de la campagne précédente, le crédit piscicole a été fortement sollicité, touchant presque les trois quarts (¾) des producteurs retenus. Le montant prêté est presque trois fois plus important que celui de la campagne précédente et le montant total prêté depuis le début de la mise en place d'un secteur privé de producteur d'alevins s'élève à 1.713.589 Fmg.

Contrairement à la campagne précédente, les taux de recouvrement sont faibles, en particulier celui du crédit informel. Si de bons espoirs de recouvrement sont autorisés pour le crédit formel, au moins un tiers (⅓) du solde du crédit informel devra être considéré comme perdu et cela à cause des producteurs ayant abandonné et étant insolvables sans pression fortement contraignante.

L'introduction d'un compte prévisionnel comme modalité de préparation du crédit, déterminant les intrants nécessaires avant chaque campagne, la part d'intrants à fournir par l'intéressé et celle à couvrir par le crédit ont fortement contribué à améliorer les notions d'organisation et de gestion du producteur. Malgré un impact didactique important de ces modalités de préparation de crédit, il reste assez long à mettre en place et ne fonctionne que grâce à l'intervention de nos agents.

Tous les nouveaux crédits devront être passés par l'institution bancaire et des cessions d'information-formation devront êtres dispensées aux producteurs. Ces cessions devront également porter sur la responsabilité des engagements de remboursement liés à un contrat de crédit.

D. Livraison de géniteurs

Tous les nouveaux producteurs ont fait appel à nos services pour se faire livrer des géniteurs de qualité par le projet. Ceci explique le nombre important de géniteurs livrés au cours de cette campagne.

La livraison de géniteurs s'est faite environ un mois plus tôt par rapport à la campagne précédente. On peut eventuellement envisager d'avancer cette livraison encore un peu, c'est-à-dire au mois de mai-juin, à condition que les étangs de géniteurs des nouveaux producteurs soient préparés à temps.

Le système de transport de géniteurs a été fortement amélioré par l'utilisation des bacs de transport au lieu des sacs plastiques. Ce nouveau système de transport donnant également satisfaction sur les mauvaises pistes, entraîne parfois des blessures au niveau de la tête des géniteurs qui sont provoquées par des chocs entre le poisson et les parois du bacs de transport. Ceci pourrait être évité en plaçant les géniteurs dans un hapa fixé dans le bac.

Jusqu'à présent, la plupart des géniteurs sont achetés à crédit. De ce fait, les intérêts courent à partir du moment de la livraison. Afin d'éviter de payer trop d'agios, il est souhaité que les producteurs d'alevins achètent les géniteurs sur fonds propre au mois de mai-juin, permettant de diminuer les intérêts bancaires en ne démarrant le crédit qu'en septembre, lors de la première livraison d'intrants.

E. Production d'alevins

Comme lors de la campagne précédente, les dimensions des stations piscicoles rurales sont encore assez petites, ayant un potentiel de production d'environ 30.000 alevins. Ceci est essentiellement dû à la faible surface piscicole des étangs d'alevinage. Ceci veut également dire que la surface piscicole des nouveaux producteurs est restreinte, mais surtout que les anciens n'ont pas procédé à des extensions importantes, malgré les insuffisances d'alevins au cours de la campagne précédente.

Même si le pourcentage de géniteurs femelles positifs est plus ou moins correct et que l'obtention des œufs n'a en général pas posé de problèmes, le fait qu'un tiers des producteurs (7 sur 20) ait obtenu un pourcentage de ponte inférieur à 50% (cf. tableau 5.4.) confirme que la maturation des géniteurs n'était pas optimale et que ceci pose toujours des problèmes. Deux producteurs n'ont même pas pu obtenir des œufs fertilisés, ce qui a compromis leur production pour cette campagne. L'altitude élevée et par conséquent un raccourcissement de la saison de production n'a pas facilité la ponte chez ces deux producteurs et a mis en exergue l'importance de l'alimentation des géniteurs pour garantir la maturation de ces poissons. Pour remédier à cette contrainte, les agents de terrain devraient promouvoir l'utilisation d'un cahier de ponte permettant de mieux suivre, analyser et évaluer les performances de reproduction des géniteurs. De même, ils ne pourront jamais souligner assez l'importance de la gestion des géniteurs, en particulier l'alimentation aussi bien naturelle qu'artificielle afin de pouvoir disposer de sujets en bonne santé et performant donnant naissance à une progéniture saine et robuste.

Les résultats de l'élevage d'alevins sont surtout marqués par la très importante variance des paramètres de production, et parfois l'écart-type est aussi élevé que le paramètre lui-même ! Néanmoins, les résultats de production d'alevins sont plus ou moins identiques à ceux de la campagne précédente, c'est-à-dire une production moyenne relativement faible d'environ 10.000 alevins par producteur et un rendement moyen d'environ 2.000 alevins/are. Seulement, quatre (4) producteurs sur 18 (22%) a su produire plus de 10.000 alevins et un (1) plus de 40.000 alevins. Quant au rendement, seulement trois (3) producteurs ont obtenu ou dépassé la norme minimale de 2.500 alevins par are escomptée pour des producteurs de première année.

Aucune différence n'a été constatée entre la production des anciens producteurs avec celle des nouveaux. De même, il n'y a aucune différence entre les performances des producteurs classés “artisanal” et “familial”, ce qui montre que, d'une part la production n'est pas le seul critère pour différencier ces deux catégories de producteurs et d'autre part, il faudrait néanmoins peut-être revoir le classement de certains producteurs.

En général, on peut dire que les normes techniques ne sont pas encore appliquées systématiquement, en particulier en ce qui concerne la fertilisation, l'alimentation et les soins particuliers. Ainsi, la production est encore faible et inférieure au niveau souhaité et attendu.

6.1.2. Production d'alevins dans les stations piscicoles d'Etat

A. Reproduction

Il est regrettable que les données de reproduction de la station piscicole d'Ambatofotsy / Ambatolampy ne soient pas complètes, ce qui empêche de comparer la plupart des paramètres de la production des deux stations encadrées par le projet. Néanmoins, un paramètre déterminé dans les deux stations est le pourcentage de géniteurs femelles positifs. Ce pourcentage est pratiquement identique : respectivement 74 et 76% pour les stations d'Ambatofotsy / Ambatolampy et d'Ampamaherana. Ces résultats correspondent avec ceux obtenus ultérieurement à Madagascar. Les deux stations affichent également un meilleur pourcentage de ponte obtenu au milieu de la saison de reproduction, ce qui est d'octobre-novembre pour Ambatofotsy/ Ambatolampy et septembre-octobre pour Ampamaherana. La différence est expliquée par la différence d'altitude ± 1.500 m pour Ambatolampy contre ± 1.300 m pour Ampamaherana. Quant au rendement par géniteur (nombre de larves par géniteur), les meilleurs résultats ont été obtenus au début de la saison de reproduction.

Par ailleurs, le traitement hypophysaire appliqué à la station piscicole d'Ampamaherana (cf. tableau 5.11.) a donné une meilleur résultat de ponte au mois d'octobre, tandis que cette différence disparaît le mois suivant. Ce dernier résultat est assez inhabituel puisque, en général, le pourcentage de femelles positives augmente considérablement en appliquant un traitement hypophysaire (cf. campagne 1989–1990).

Un autre phénomène assez inhabituel et difficile à expliquer est la diminution du rendement d'œufs obtenus (kg d'œufs par kg de femelle) par des géniteurs femelles hypophysés. Pourtant, le traitement hypophysaire a, en général, un léger effet positif sur la quantité d'œufs obtenue, ce que nous avons pu confirmer la saison dernière à la station piscicole d'Ambatofotsy / Ambatolampy.

En comparant la quantité d'œufs obtenue par kg de géniteur femelle de la station d'Ampamaherana (cf. tableau 5.11.) avec celle de la saison précédente à Ambatofotsy/ Ambatolampy dans des conditions semblables (reproduction semi-artificielle en étang), on constate un rendement de 0,13 kg d'œufs par kg de géniteur femelle pour la première et de 0,18 kg d'œufs par kg de géniteur femelle pour la seconde et ceci avec des géniteurs de taille comparable (1,7 kg et 1,9 kg respectivement). L'interprétation de cette différence apparente est difficile parce que, d'une part nous ne connaissons pas la variance de ces deux données et d'autre part, l'obtention de ce paramètre manque de précision. Rappelons que celui-ci est obtenu par la différence de poids corporel d'une femelle avant et après la ponte. Il est regrettable que ce paramètre n'ait pas été déterminé cette campagne-ci à la station piscicole d'Ambatofotsy / Ambatolampy.

Le nombre de larves de 3 jours déterminé en incubant les œufs d'une femelle dans une caisse d'incubation à la station d'Ampamaherana est semblable à celui déterminé de la même façon au cours de la campagne précédente à Ambatofotsy / Ambatolampy et celui estimé dans cette dernière station lors de la campagne actuelle : 17.800 ± 13.500, 18.400 ± 8.000 et 13.750 ± 7.000 respectivement. Notons que cette dernière donnée a été calculée sur toute la saison de reproduction tandis que les deux premières ont été déterminées par échantillonnage au début de la saison quand la quantité d'œufs obtenue par unité de poids corporel est en général plus importante (même si ceci n'a pas été le cas à la station d'Ampamaherana lors de cette campagne).

B. Elevage d'alevins

Avec une production de 1.270.000 alevins de carpe commune var. royale à la station d'Ambatofotsy / Ambatolampy et 1.081.735 alevins à celle d'Ampamaherana, les deux stations piscicoles d'Etat ont largement atteint les objectifs de production qui leur ont été attribués pour cette campagne 1990–1991 (cf. tableau 2.1.).

Si la campagne précédente a confirmé l'importance du management (contrôle des facteurs du milieu et ceux de l'élevage), les résultats de la campagne actuelle met en exergue les deux facteurs suivants :

Par ailleurs, les deux campagnes confirment la dispersion élevée des résultats en pisciculture, même dans des sites identiques. Cette disparité rend l'interprétation des données extrêmement difficile, surtout sans analyses statistiques.

Néanmoins, les résultats de l'alevinage dans les deux stations étatiques (cf. tableaux 5.9. et 5.13.) ont démontré une nette tendance pour :

Il est à noter que tous les étangs d'alevinage des deux stations ont été traités plus ou moins de la même façon, c'est-à-dire par une fertilisation optimale avec du fumier, une alimentation complémentaire avec de la provende, un alevinage et une lutte active contre les prédateurs.

Le tableau 6.1. reprend les principaux résultats de la production d'alevins des deux stations piscicoles d'Etat au cours de ces deux dernières campagnes. Ce tableau montre l'augmentation de la production d'alevins dans les deux stations, en particulier dans celle d'Ampamaherana. Ce tableau met également en exergue le fait qu'une moyenne de rendement de 7.000 alevins/are est tout à fait réalisable. On peut noter que la diminution de la moyenne des rendements de la station pisicole d'Ambatofotsy/ Ambatolampy est due à une diminution de la densité à la mise en charge au cours de cette campagne. Par ailleurs, en empoissonnant tous les étangs avec une densité de 20.000 alevins/are et pendant la période septembre-octobre, une moyenne des rendements de 10.000 alevins/are devient réalisable.

Les résultats de cette campagne démontre aussi qu'il faudrait mieux reproduire les carpes et empoissonner les étangs d'alevinage pendant la première moitié de la saison de reproduction, de préférence au mois d'octobre. En revanche, les mois de novembre et surtout de décembre sont à éviter.

Au cours de cette campagne, les densités de la mise en charge supérieure à 20.000 larves/are n'ont pas donné les résultats escomptés. Il serait intéressant de répéter ces densités élevées dans quelques étangs lors de la campagne prochaine afin de confirmer ou d'infirmer l'intérêt de ces densités élevées qui, par ailleurs, ont démontré leur intérêt dans d'autres pays.

Tableau 6.1. : Comparaison des résultats de la production d'alevins des deux stations piscicoles d'Etat, campagnes 1989–1990 et 1990–1991.

 Ambatofotsy / AmbatolampyAmpamaherana
1989–19901990–19911989–19901990–1991
Production (nbre d'alevins)1.025.2751.270.000331.0001.081.735
Surface exploitée (are)280205101164
Rendement moyen (alevins/are)6.12916.1953.2776.462
Moyenne des rendements (al./are)7.678 (5.916)15.343 (4.206)-7.200 (5.929)

1 Premier alevinage seulement.

6.2. Cessions d'alevins

6.2.1. Cessions par le secteur privé

Les résultats de la deuxième campagne de vente d'alevins produits et vendus par les producteurs privés de la CIRRH du Vakinankaratra représente 23% des alevins cédés sous ou avec le contrôle du projet dans cette CIRRH et concerne 20% du nombre d'acheteurs (cf. tableau 6.2.).

Rappelons que lors de la campagne précédente (1989–1990), ces pourcentages étaient respectivement de 16 et 13%. La figure 6.1. représente la vente par le secteur privé et celle du Gouvernement pour la région d'Antsirabe. Si le nombre d'alevins cédés par le secteur privé a presque doublé, le pourcentage des alevins cédés par ce dernier par rapport au total n'a progressé que de 44% (de 16 à 23%). Ceci est expliqué par l'augmentation considérable (34%) du nombre d'alevins cédés par la CIRRH/projet (de 356.213 à 478.512 alevins). Concernant le nombre d'acheteurs, celui-ci a plus que doublé (de 451 à 1016 acheteurs). Cette augmentation exprimée en pourcentage du total d'acheteurs n'a progressé que de 54% (de 13 à 20%) pour la même raison que pour le nombre d'alevins cédés. Au niveau de la zone d'intervention du projet, les ventes du secteur privé représentent actuellement 9% du nombre d'alevins cédés contre 10% lors de la campagne précédente. Cette diminution est le résultat de l'augmentation impressionnante des ventes de la CIRRH de Fianarantsoa (de 459.381 à 914.236 alevins).

Tableau 6.2. : Comparaison des cessions d'alevins par le secteur privé et par le Gouvernement, campagne 1990–1991.

CIRRHFIV.Secteur privéGouvernementAlevins cédés par secteur privé
(%)
Nombre alevins cédésNombre acheteursNombre alevins/acheteur1Nombre alevins cédésNombre acheteursNombre alevins/acheteur1
VakinankaratraAntsirabe I/II61.926329188162.6361.19313628
Betafo38.129355107115.1751.2859025
Ambatolampy9.6283626718.28212115134
Faratsiho18.9032258491.70877211917
Antanifotsy14.9037121090.71158615514
Total partiel Vakinankaratra143.4891.016141478.5123.95712123
 Fandriana---192.4461.309147-
Ambositra---358.4722.814127-
Ambohimahasoa---95.575939102-
FianaratsoaI/II---202.9051.776114-
Ambalavao---64.83873888-
Total partiel Fianarantsoa---914.2367.576121-
TOTAL143.4891.0161411.392.74811.5331219

1 Moyenne pondérée

La moyenne du nombre d'alevins cédés par producteur ayant obtenu une production lors de cette campagne est de 8.441 alevins. Ce chiffre est à comparer avec celui obtenu au cours de la campagne précédente, c'est-à-dire 8.028 alevins cédés par producteur. Cette faible augmentation de la moyenne du nombre d'alevins cédés par producteur peut être expliquée par les raisons suivantes (cf. tableau 6.3.) :

Figure 6.1.: Pourcentage d'alevins cédés par le secteur privé et par le Gouvernement, CIRRH du Vakinankaratra, campagnes 1988–1989 à 1990–1991.

Figure 6.1.

Tableau 6.3.: Moyenne d'alevins cédés par producteur privé d'alevins1, CIRRH du Vakinankaratra.

Opérationnel1ère campagne2ème campagne
1989–19908.028 (9)212.034 (6)
1990–19916.480 (11)-

1 Calculé sur ceux ayant obtenu une production.

2 Entre parenthèses le nombre de producteurs.

Les résultats de cette campagne ne sont pas ceux qui ont été espérés. Différents éléments interviennent pour expliquer la non-satisfaction des résultats obtenus par le secteur privé. Nous n'en retiendrons que deux : d'une part, une saison des pluies capricieuse a fortement réduit, voire annulé le potentiel de production de ces trois producteurs par suite de manque d'une source d'approvisionnement en eau permanente, puis par une abondance d'eau due à des pluies torrentielles et d'autre part, nous n'avons pas observé une nouvelle phase d'investissement en infrastructures chez les producteurs de la seconde année, bien que les revenus issus de la production d'alevins soient assez conséquents et la demande d'alevins supérieure à l'offre. L'exemple des anciens vulgarisateurs qui ont entrepris la production d'alevins confirme à leur dépens ces deux contraintes majeures.

Les résultats de cette campagne nous confirment la nécessité d'être très strict et exigeant quant à la sélection du site et plus particulièrement pour ce qui concerne la source d'alimentation en eau de la station. De même, il apparaît clairement que, non seulement des formations en gestion tant au niveau de la production que de la gestion financière doivent être dispensées aux producteurs, mais que ces derniers doivent déjà disposer d'un pouvoir d'investissement et de notion spéculative pour entreprendre rapidement avec succès la production d'alevins.

Nous rappellerons que la vente des alevins produits par les producteurs a été laissée sous leur entière responsabilité. La pratique a montré qu'un service de vente d'alevins à jour fixe, une ou deux fois par semaine, est efficace sans être trop contraignant pour le producteur. La pêche des alevins, se faisant à la demande et directement dans l'étang d'alevinage, au moyen d'une épuisette manipulée à partir de la digue, est satisfaisante. L'étang d'alevinage n'est vidangé complètement qu'une fois que la plupart des alevins ont été pêchés, évitant ainsi des manipulations inutiles souvent préjudiciables aux alevins.

Il convient de ne pas intervenir pour l'organisation de la vente des alevins mais d'accentuer le rôle de vulgarisation des producteurs d'alevins auprès des acheteurs par des supports tels que rizière de démonstration, affiches techniques, etc …. Les cessions chez et par les producteurs privés permettant la possibilité de s'approvisionner en alevins sur une période assez longue ont confirmé la souplesse de ce système par rapport aux cessions traditionnelles organisées par la CIRRH/projet. En plus, ce système permettra d'atteindre, au fil des années, un public beaucoup plus vaste. En effet, les acheteurs des cessions traditionnelles organisées par la CIRRH/projet sont presque tous originaires d'une zone relativement restreinte (jusqu'à quelques kilomètres) autour du point de cession.

Pour permettre aux producteurs de satisfaire la demande en alevins excédant leur production, la CIRRH/projet a organisé une cession sur le site de production du producteur privé sur la demande de celui-ci et à condition que sa production soit épuisée et que la demande soit encore substantielle (≥ 5.000 alevins) justifiant le déplacement.

L'utilisation par les producteurs privés d'alevins de 1.539 alevins en moyenne, confirme que les spéculations de production d'alevins et de production de poissons de consommation, surtout en rizières, sont étroitement liées. La production de poissons marchands chez les producteurs est devenue une spéculation rémunératrice à part entière et est à comparer avec l'activité marginale qui est pratiquée par les acheteurs rizipisciculteurs et pisciculteurs même après plusieurs années de vulgarisation traditionnelle dans la zone d'Antsirabe (achat en moyenne de 125 alevins par acheteur).

En effet, les producteurs privés sont devenus des (rizi)pisciculteurs importants et souvent très performants qui pourraient sensibiliser favorablement les (rizi) pisciculteurs de leur zone et ceci dans leur propre intérêt. Ce serait donc une sorte de “marketing”.

S'il n'est pas facile d'obtenir des résultats de production chez les producteurs, l'obtention des résultats financiers est encore plus difficile. Néanmoins, nous avons pu obtenir toutes ces données chez 13 des 17 producteurs privés ayant obtenu une production et une partie chez 4 autres. Le tableau 6.4. présente les revenus dégagés par chaque producteur tandis que le tableau 6.5. propose des comptes d'exploitation simplifiés.

L'estimation des revenus confirme l'importante part de la production des poissons de consommation dans le revenu des producteurs d'alevins. Chez huit producteurs sur treize, ce revenu est même supérieur à celui des alevins, en moyenne 60% des revenus sont issus de la vente des poissons de consommation, et cela malgré l'absence des résultats du revenu des poissons marchands chez quatre producteurs. Ceci s'explique par la production d'alevins relativement faible au cours de cette campagne et l'intérêt grandissant de la production de poissons de consommation chez les producteurs. Comparé avec les résultats financiers de la campagne précédente, le revenu moyen n'a augmenté que de 5% tandis que celui des poissons marchands de 56% (ces chiffres sont à interpréter avec beaucoup de précautions à cause de l'importante variance).

En tout état de cause, même en année de croisière, la production de poissons de consommation sera toujours très intéressante, représentant une part non négligeable du revenu du producteur privé. Une importante partie de la production est non rémunérée, en moyenne 25% du revenu théorique ; cette partie représente la valeur des alevins mis en grossissement, les poissons marchands autoconsommés et les cadeaux (aussi bien en alevins qu'en poissons de consommation).

Tableau 6.4.: Estimation des revenus piscicoles des producteurs privés, campagne 1990–1991.

Code du producteurAlevins cédésValeur alevins cédés
(Fmg)
Poissons marchands
(kg)
Valeur poissons marchands
(Fmg)
Revenus
(Fmg)
Autoconsommation1
(%)
ABE/2/133.272665.440509918.0001.583.44016
ABE/2/27.971159.420118236.000395.42015
ABE/2/38.850149.600??149.6007
ABE/2/42.64766.1753883.000149.17519
ABE/2/56.060125.20081162.000287.20012
ABE/2/72.92658.20063126.000184.52040
BTF/3/1/193618.76053105.500124.26024
BTF/3/1/20-----
BTF/3/1/31.97639.52041102.500142.02017
BTF/3/1/49.050181.00055121.000302.00019
BTF/3/1/513.000260.0002248.000308.00026
BTF/3/2/17.527188.1755787.750275.92525
BTF/3/2/25.640141.000133266.400407.40081
ABL/4/14.60585.000??85.000?
ABL/4/25.02397.200??97.200?
FSH/5/10-----
FSH/5/210.514200.2207?200.220?
FSH/5/30-----
FSH/5/48.389168.1804385.000253.18024
ANT/6/114.903298.0603892.000390.00025
Moyenne28.441170.67590187.165313.80125
Ecart-type27.442147.971128228.212343.47418

1 Pourcentage correspondant à la valeur des alevins et poissons marchands non vendus.

2 Les valeurs zéro ont été exclues.

Le compte d'exploitation qui nous permet d'une part d'évaluer les bénéfices par producteur pour cette campagne nous permet d'une part d'affirmer que les coûts d'amortissement en infrastructure (sur 15 ans) et en petit matériel (sur 8 ans) représentent en moyenne moins de 10% des coûts de fonctionnement. D'autre part, on constate également que les coûts de fonctionnement qui sont souvent dopés par l'achat de géniteurs, ne représentent en moyenne que 34% des revenus totaux. De plus, comme lors de la campagne précédente, la plupart des nouveaux producteurs ont récupéré dès la première année de production le montant total des investissements. Il apparaît donc en première analyse que les frais engagés pour le fonctionnement sont faibles par rapport au revenu dégagé. Ceci pourrait expliquer, en partie et par manque d'investissements, les faibles résultats obtenus pour l'alevinage.

Remarquons encore que, sur les 17 producteurs ayant obtenu une production et vendu des alevins, un seul a obtenu un résultat financier négatif. Les trois producteurs n'ayant pas obtenu d'alevins ont, malgré l'absence de résultats chiffrés, évidemment obtenu un bilan négatif.

Tableau 6.5.: Evaluation des comptes d'exploitation des stations privées de production d'alevins, campagne 1990–1991.

Code du producteurCHARGESREVENUSBENEFICE
Amortissement infrastructureAmortissement petit matérielFonctionnementTotalAlevinagePoissons marchandsTotal
ABE/2/150.8337.625545.530603.9886655.440918.0001.583.000979.452
ABE/2/27.46743858.00065.905159.420236.000395.420329.515
ABE/2/317.000049.35066.350149.600?149.60083.250
ABE/2/4800055.35056.15066.17583.000149.17593.025
ABE/2/54.6671.65098.500104.817125.200162.000287.200182.383
ABE/2/72.6671.875211.892215.89258.520126.000184.520-31.372
BTF/3/1/13.9202.40022.78029.10018.760105.500124.26095.160
BTF/3/1/2??-?---?
BTF/3/1/31.8501.87544.44048.16539.520102.500142.02093.855
BTF/3/1/4300067.18067.480181.000121.000302.000234.520
BTF/3/1/52.0001.87539.55043.425260.00048.000308.000264.575
BTF/3/2/17.5901.875101.975111.440188.17587.750275.925164.485
BTF/3/2/28901.87583.80086.565141.000266.400407.400420.835
ABL/4/1??-?85.000?85.000?
ABL/4/2??-?97.200?97.200?
FSH/5/1??-?---?
FSH/5/2??-?200.220?200.220?
FSH/5/3??-?--??
FSH/5/43.33325027.60031.183168.18085.000253.180221.997
ANT/6/13.7831.36992.662298.06092.000390.060292.3983.913
Moyenne17.6501.651106.994116.294170.675249.450313.801218.029
Ecart-type113.1431.925134.702148.060143.553228.212333.219213.377

1 Les valeurs zéro ont été exclues.

6.2.2. Cessions par les CIRRH/projet

Les résultats des commandes de la campagne 1990–1991 sont à comparer avec ceux de la campagne précédente (cf. tableau 6.6.). Le nombre d'alevins commandés et le nombre de souscripteurs depuis la première campagne du projet (campagne 1989–1990) jusqu'à présent sont illustrés dans les figures 6.2. et 6.3.

Nous remarquons que le nombre total d'alevins commandés pour la campagne 1990– 1991 a augmenté de 49% par rapport à celui de la campagne précédente. Ceci est surtout le résultat de l'importante augmentation pour les commandes de la deuxième saison pour les régions d'Ambositra et de Fianarantsoa (CIRRH de Fianarantsoa). Au niveau de la CIRRH du Vakinankaratra, nous observons une augmentation moins importante du nombre d'alevins commandés (22%) avec une progression très marquée pour les Fivondronana d'Antanifotsy (86%) et d'Antsirabe (51%). Notons également le recul des commandes pour trois Fivondronana de cette circonscription dont celui de Betafo est assez important (-24%). Dans la circonscription de Fianarantsoa, les commandes progressent dans tous les Fivondronana dont en particulier ceux de Fianarantsoa (96%) et Ambositra (91%).

Quant au nombre de souscripteurs lors de la campagne 1990–1991, il n'est en progression que de 21%. Pour la CIRRH du Vakinankaratra, ce nombre est même en légère diminution (6%). Cette très faible augmentation du nombre de souscripteurs est due à une faible augmentation du nombre d'alevins commandés par souscripteur (de 113 à 138 alevins par souscripteur) et reflète l'accent porté par le service de vulgarisation sur la qualité de la (rizi)pisciculture qui a été entendu par un certain nombre de souscripteurs, en particulier par ceux des Fivondronana d'Antanifotsy et d'Antsirabe. En effet, la progression du nombre d'alevins commandés par souscripteur reflète en général une meilleure application des normes d'empoissonnement.

Tableau 6.6.: Commandes d'alevins par Fivondronana et par Circonscription, campagne 1989–1990.

CIRRHFIVNbre de souscripteursNbre d'alevins commandés%
souscripteurs
% alevins commandésNbre commandés/souscripteur1
VakinankaratraAntsirabe I/II1.190176.7001115148
Betafo2.134222.8882018104
Ambatolampy42161.90545147
Faratsiho971118.652910122
Antanifotsy35570.46636198
Total partiel Vakinankaratra5.071650.6114754128
FianarantsoaFandriana1.649159.872151397
Ambositra1.677195.6511616117
Ambohimahasoa75473.8267698
Fianarantsoa I/II989108.06699109
Ambalavao60722.5106237
Total partiel Fianarantsoa5.676559.925534699
TOTAL10.7471.210.536100100113

1 Moyenne pondérée.

Figure 6.2.: Nombre d'alevins commandés par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagnes 1988–1989 à 1990–1991.

Figure 6.2.

Figure 6.3.: Nombre de souscripteurs par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagnes 1988–1989 à 1990–1991.

Figure 6.3.

Les deux histogrammes comparant le nombre d'alevins commandés et le nombre de souscripteurs depuis la première campagne du projet (1989–1990) jusqu'à présent (cf. figures 6.2. et 6.3.) mettent en relief la prédominance de 4 Fivondronana, c'est-à-dire les Fivondronana d'Antsirabe et de Betafo pour la CIRRH du Vakinankaratra et les Fivondronana d'Ambositra et de Fandriana pour la CIRRH de Fianarantsoa, à laquelle il faudrait ajouter depuis la campagne 1990–1991 le Fivondronana d'Antanifotsy (région d'Antsirabe) et celui de Fianarantsoa (région de Fianarantsoa). Ces histogrammes mettent en exergue l'importance de la (rizi)pisciculture dans la circonscription de Fianarantsoa dès la deuxième campagne, ce qui confirme l'engouement pour notre spéculation de cette région.

Si, pour la CIRRH de Fianarantsoa, cette campagne de cession d'alevins était la seconde, cela fait 6 années que la CIRRH/projet organise des cessions d'alevins dans le Vakinankaratra. La figure 6.4. illustre l'evolution du nombre d'alevins commandés de la campagne 1985–1986 jusqu'à présent. L'histogramme montre une augmentation régulière des commandes d'une campagne à l'autre pour presque tous les Fivondronana, à l'exception de ceux de Betafo et Ambatolampy qui ont eu une légère diminution depuis quelques saisons. Cette augmentation régulière est plutôt due à l'augmentation du nombre de souscripteurs qu'à la progression du nombre d'alevins commandés par souscripteur.

Figure 6.4.: Nombre d'alevins commandés par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra, campagnes 1985–1986 à 1990–1991.

Figure 6.4.

Les résultats de la campagne de vente sous et avec le contrôle des CIRRH/projet (cf. tableau 5.18.) confirme l'engagement important des régions d'Ambositra et de Fianarantsoa pour la (rizi)pisciculture puisque presque deux tiers des alevins (60%) ont été vendus dans cette zone à presque deux tiers des acheteurs (60%). Ce même tableau comparé à celui des commandes (cf. tableau 5.16.) montre que beaucoup de souscripteurs de la région d'Antsirabe n'ont pas confirmé leur bonne intention d'achat d'alevins, en particulier ceux des Fivondronana d'Antsirabe et d'Antanifotsy. Ainsi, si chaque souscripteur avait l'intention d'acheter 167 alevins, les acheteurs quant à eux n'en ont acheté que 125. On peut faire remarquer aussi la faible activité (rizi)piscicole dans quelques Fivondronana comme celui d'Ambatolampy pour la CIRRH d'Antsirabe et ceux d'Ambalavao et d'Ambohimahasoa pour celle de Fianarantsoa malgré la même activité de vulgarisation de la part de nos services.

Si pour les zones d'Ambositra et de Fianarantsoa, nous avons augmenté le nombre de points de cession, de 42 à 48 par rapport à la campagne précédente pour couvrir des nouvelles zones, et ceci en attendant l'installation d'un secteur privé producteur d'alevins, le nombre de points de vente dans la région d'Antsirabe a été diminué de 89 à 70 lors de la deuxième saison des producteurs d'alevins dans cette région.

Il est intéressant de comparer les résultats des cessions de cette campagne (1990–1991) avec ceux de la campagne précédente aussi bien pour le nombre d'alevins cédés que pour le nombre d'acheteurs (cf. tableau 6.7.).

Au niveau de la zone d'intervention du projet, le nombre d'alevins cédés a progressé de 67%, tandis que le nombre d'acheteurs n'a progressé que de 54%. Cette progression est plus marquée pour la circonscription de Fianarantsoa, c'est-à-dire respectivement de 99% et 67% pour le nombre d'alevins cédés et le nombre d'acheteurs. Pour la circonscription du Vakinankaratra, cette progression est respectivement de 34% et 28%. Ces chiffres témoignent non seulement de l'engouement des régions d'Antsirabe et de Fianarantspa pour la (rizi)pisciculture, mais également de l'amélioration de la qualité de cette spéculation dans ces régions.

Tableau 6.7.: Cessions d'alevins par Fivondronana et par Circonscription, campagne 1989–1990.

CIRRHFivondronanaNbre d'acheteursNbre d'alevins cédés% acheteurs% alevins cédésNbre cédés/acheteur1
VakinankaratraAntsirabe I/II1.489237.8581826160
Betafo1.428125.558181488
Ambatolampy20028.40123142
Faratsiho23124.43033106
Antanifotsy25445.32035178
Total partiel Vakinankaratra3.602461.5674450128
FianarantsoaFandriana1.107145.4871416131
Ambositra1.408154.6611717110
Ambohimahasoa58047.4697582
Fianarantsoa I/II1.00290.679121090
Ambalavao44921.0856247
Total partiel Fianarantsoa4.546459.3815650101
TOTAL8.148920.948100100113

1 Moyenne pondérée.

Dans la CIRRH du Vakinankaratra, en particulier dans les Fivondronana de Betafo et d'Antsirabe, nous avons constaté une activité florissante d'un secteur parallèle qui propose différents produits sur le marché : des alevins qui sont, soit pêchés dans des eaux libres, soit issus des productions familiales non-encadrées par le projet et des œufs de carpe commune attachés aux racines des jacinthes d'eau. Au fur et à mesure que la demande d'alevins augmentera dans les années à venir, ce secteur se développera certainement et peut être considéré comme un résultat de plusieurs années de développement piscicole. Ce phénomène est confirmé par l'apparition des producteurs d'alevins non encadrés dès la deuxième saison dans la région de Fandriana (CIRRH de Fianarantsoa), même avant le démarrage de l'installation des producteurs privés d'alevins dans cette région.

Le nombre d'alevins cédés par Fivondronana ainsi que le nombre d'acheteurs depuis la première campagne de cession organisée par le projet lors de la campagne 1988–1989 jusqu'à présent (campagne 1990–1991) sont visualisés dans les figures 6.5. et 6.6.

Figure 6.5. : Nombre d'alevins cédés par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagnes 1988–1989 à 1990–1991).

Figure 6.5.

Figure 6.6. : Nombre d'acheteurs par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagnes 1989–1990 à 1990–1991.

Figure 6.6.

Ces figures complétées par celles des commandes et des souscripteurs (cf. figures 6.2. et 6.3.) mettent en exergue :

Le nombre d'alevins cédés par Fivondronana pour la région d'Antsirabe depuis la première cession organisée par le projet précédent (PNUD/FAO-MAG/82/014) en 1985–1986 jusqu'à présent est illustré dans la figure 6.7. Cette figure confirme les conclusions ci-dessus.

Figure 6.7. : Nombre d'alevins cédés par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra, campagnes 1985–1986 à 1990–1991.

Figure 6.7.

Les figures 6.8. et 6.9. font nettement apparaître l'augmentation du nombre d'alevins cédés par le Gouvernement et par le secteur privé respectivement pour la circonscription du Vakinankaratra et pour l'ensemble de la zone d'intervention du projet.

Les résultats de cette deuxième campagne, comme pour la précédente, confirment la nouvelle stratégie de développement du projet qui prévoit la mise en place d'un réseau autonome de producteurs privés d'alevins en milieu rural, et une vulgarisation piscicole auprès des paysans (rizi)pisciculteurs par ce secteur privé par intérêt mutuel. En plus, l'acheteur potentiel aura plusieurs mois pour se décider et pour acheter ses alevins. Il est, à l'heure actuelle, difficile de dire, dans quelle mesure la demande et l'offre d'alevins évolueront, même si, jusqu'à présent, l'offre a toujours été inférieure à la demande. Cette progression dépendra, en effet, de la capacité du secteur privé à développer, d'une part la production d'alevins, et d'autre part le “marketing” (vulgarisation) auprès de la clientèle.

1 A la livraison de 1.550.000 alevins dans la zone d'action du projet, il faut ajouter environ 250.000 alevins distribués par le Gouvernement.

Figure 6.8. : Nombre d'alevins cédés par campagne par le Gouvernement et par le secteur privé, CIRRH Vakinankaratra, campagne 1985–1986 à 1990–1991.

Figure 6.8.

Figure 6.9. : Nombre d'alevins cédés par campagne par le Gouvernement et par le secteur privé, l'ensemble de la zone d'intervention du projet, campagnes 1985–1986 à 1990–1991.

Figure 6.9.

Il est également intéressant de comparer le nombre d'alevins cédés à celui des alevins commandés. La différence entre les alevins commandés et cédés lors de la campagne 1990–1991 est mise en évidence dans le tableau 6.8. et à la figure 6.10. On constate une bonne convergence entre le nombre d'alevins commandés et le nombre d'alevins cédés par Fivondronana. Cette convergence est plus marquée dans la région de Fianarantsoa où seulement 8% des commandes n'ont pas été satisfaites, ou plus probablement pas retirées. Cette différence est de 22% pour la région d'Antsirabe, et calculée sur l'ensemble de la zone d'intervention du projet, elle est de 14%.

Tableau 6.8. : Commandes et ventes d'alevins par Fivondronana et par Circonscription, campagne 1990–1991.

CIRRHFivondronanaNbre d'alevins commandésNbre d'alevins cédés% alevins cédés/commandés
VakinankaratraAntsirabe I/II266.240224.56284
Betafo168.765153.30491
Ambatolampy53.40027.91052
Faratsiho105.166110.611105
Antanifotsy201.300105.61453
Total partiel Vakinankaratra794.871622.00178
FianarantsoaFandriana236.955192.44681
Ambositra374.367358.47296
Ambohimahasoa105.30095.57591
Fianarantsoa I /II212.292202.90596
Ambalavao68.98364.83894
Total partiel Fianarantsoa997.897914.23692
TOTAL1.792.7681.536.23786

Figure 6.10. : Nombre d'alevins commandés et cédés par Fivondronana et par Circonscription, campagne 1990–1991.

Figure 6.10.

Au niveau des Fivondronana, on constate un écart plus important entre le nombre d'alevins commandés et cédés pour les Fivondronana d'Ambatolampy et d'Antanifotsy et à un degré moindre pour ceux d'Antsirabe et de Fandriana, ce qui est probablement dû au déficit pluviométrique durant toute la période de cession plus ressenti dans les Fivondronana mentionnés ci-dessus.

Lors de la campagne précédente, le pourcentage d'alevins non retirés était respectivement de 29% et 18% pour les CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, tandis que pour l'ensemble de la zone d'intervention du projet, ce pourcentage était de 24%.

Le nombre d'alevins commandés et cédés par campagne depuis la première campagne organisée par le projet précédent (1985–1986) jusqu'à présent dans toute la zone d'intervention du projet, est illustré dans la figure 6.8.

Le fait qu'en général nous livrons moins d'alevins par rapport à ceux commandés est surtout lié aux restrictions de notre système de distribution d'alevins (cf. figure 6.8.). En général, chaque point de vente n'est servi qu'une fois par campagne de cession. En effet, si au moment de la cession, l'acheteur potentiel (souscripteur) n'a pas encore repiqué son riz, ou n'a pas assez d'eau, ou n'a pas été informé de la date et de l'heure de la cession ou n'a pas encore d'argent, il ne pourra pas acheter d'alevins. Ceci a été confirmé par les ventes du secteur privé qui n'a pas ces restrictions de distribution d'alevins et a dépassé légèrement le nombre d'alevins commandés chez eux. Ce phénomène peut être partiellement corrigé par des passages successifs aux mêmes points de cession.

Pour l'ensemble de la zone d'action du projet, les commandes ont été multipliées par 17 depuis la campagne 1985–1986, tandis que les alevins cédés l'ont été par 15. Au niveau de la circonscription du Vakinankaratra, cette progression est de 66% pour les alevins commandés et de 470% pour les alevins cédés au cours de ces six (6) dernières campagnes. Quant à la circonscription de Fianarantsoa où le projet n'est opérationnel que depuis la campagne précédente, le nombre d'alevins commandés et livrés ont augmenté de respectivement de 78% et 99% au cours de ces deux campagnes.

Figure 6.11.: Nombre d'alevins commandés et cédés par campagne, l'ensemble de la zone d'intervention du projet, campagne 1985–1986 à 1990–1991.

Figure 6.11.

6.3. Production de poissons de consommation

6.3.1. Station piscicole d'Etat

L'objectif des stations piscicole d'Etat est d'aider le secteur privé, aussi bien les producteurs d'alevins que les paysans (rizi)pisciculteurs. Jusqu'à présent, la principale activité de cet appui est la production d'alevins. Cette production d'alevins occupe à présent la totalité de la surface sous eau de ces stations, de septembre à janvier/février. En revanche, après la période de l'alevinage, la plupart des étangs n'ont jamais été utilisés. Dans un souci d'augmenter l'utilisation des étangs et de promouvoir l'autonomie financière des stations piscicoles d'Etat, les étangs non utilisés après la production d'alevins ont été empoissonnés pour produire des poissons de consommation en contre-saison (février à août).

Les résultats de grossissement des deux stations piscicoles étatiques encadrées par le projet ont été présentés dans les tableaux 5.19., 5.20. et 5.21. L'interprétation des résultats est presque impossible parce que d'une part, les conditions d'élevage sont trop disparates et peu comparables (p.e. densité, fertilisation et alimentation complémentaire, …) et d'autre part, cela dépend de la continuation ou non de l'élevage au cours de la saison froide (15 juin - 15 août). En effet, certains étangs de la station d'Ampamaherana ont été vidangés au début de la saison froide (fin juin) quand la croissance des carpes diminue fortement tandis que d'autres de cette station et tous ceux de la station piscicole d'Ambatofotsy / Ambatolampy n'ont été vidés qu'aprés la fin de la saison froide (début septembre).

En général, la production est plutôt moyenne, même aprés ajustement de la production, en calculant les rendements sur des périodes d'élevage n'allant que jusqu'à début juin (début de la période froide). On constate aussi une production plus faible à la station d'Ambatofotsy / Ambatolampy, ce qui est certainement due à une température de l'eau de cette station plus faible que celle de la station piscicole d'Ampamaherana même si les données de température (cf. tableaux 5.6. et 5.10. et figures 5.2. et 5.3.) démontrent le contraire. Cette contradiction peut être expliquée par deux facteurs, d'une part les températures à la station d'Ambatofotsy / Ambatolampy ont été prises avec un thermomètre à mercure le matin et le soir et reflètent probablement un écart de quelques °C avec les températures minimum et maximum et d'autre part, les températures à la station d'Ampamaherana ont été prises à la série B. Cette série est très enclavée dans la forêt, ce qui influence à la baisse de température d'eau. Un autre facteur ayant une influence importante sur la production est l'alimentation complémentaire. Si dans l'ensemble, l'alimentation artificielle a été bien faite à la station d'Ampamaherana (QN de 2,2), nous avons des doutes sur l'utilisation de l'aliment à la station d'Ambatofotsy / Ambatolampy. Les résultats obtenus dans les deux stations semblent démontrer qu'il y a peu d'effet de la densité au niveau de la production piscicole.

Il est dommage que seul deux étangs aient été empoissonnés en polyculture, ce qui n'a pas empêché de confirmer l'intérêt de cette pratique, même en tenant compte de l'erreur de comptage du nombre d'alevins de carpes à l'empoissonnement (survie >100% !).

Pour les campagnes futures, il est recommandé de :

6.3.2. Milieu rural

Les résultats de recensement piscicole (cf. tableau 5.2.) sont à comparer avec ceux de la campagne précédente (cf. tableau 6.9.).

Tableau 6.9. : Recensements rizipiscicoles et piscicoles, par Fivondronana et par Circonscription, campagne 1989–1990.

CIRRHFIVRizipisciculturePiscicultureTotal
rizipisciculteurs
(nbre)
rizières
(nbre)
rizières empoissonnées
(ha)
pisciculteurs
(nbre)
étangs
(nbre)
étangs empoissonnés
(ha)
(rizi)pisciculteurs
(nbre)
surface empoissonnée
(ha)
VakinankaratraAntsirabe I/II1.7862.2242009991.350383.800238
Betafo1.6222.2351991.4361.684193.058218
Ambatolampy37054835242314761242
Faratsiho1.3031.67612769079381.993135
Antanifotsy271346472473051352147
Total partiel Vakinankaratra5.3557.2275953.6144.446858.984680
FianarantsoaFandriana932-117137-71.069124
Ambositra1.083-144566-91.649158
Ambohimahasoa360-10292-1265222
Fianarantsoa I/II511-39605-381.11677
Ambalavao120-10351-747117
Total partiel Fianarantsoa3.0063.0003251.9511.946734.957398
TOTAL8.36110.2279205.5656.39215813.9261.078

La comparaison entre les deux tableaux montre une bonne progression du nombre de pratiquants rizipisciculteurs et pisciculteurs dans les deux circonscriptions ainsi qu'une augmentation de la surface des rizières empoissonnées et ceci également dans les deux circonscriptions. Quant à la surface des étangs piscicoles empoissonnés, celleci augmente dans la région d'Antsirabe et diminue pour celle de Fianarantsoa malgré l'augmentation importante des pratiquants. Au total, la surface empoissonnée cette saison est identique à celle de la saison précédente. En revanche, le nombre de pratiquants (rizi)pisciculteurs a été augmenté de 56% (dont 48% à Antsirabe et 69% à Fianarantsoa), tandis que la surface empoissonnée l'a été de 37% (34% à Antsirabe et 42% à Fianarantsoa).

Si pour la circonscription de Fianarantsoa, l'importante augmentation de l'activité (rizi)piscicole autant en nombre de pratiquants qu'en surface empoissonnée semble logique et doit être expliquée par l'enthousiasme pour une nouvelle activité, la progression presque aussi importante de la circonscription d'Antsirabe est plutôt due à la confirmation, voire à la reconnaissance, d'une activité reconnue à présent comme rentable et intéresante, malgré la qualité moyenne de la rizipisciculture et de la pisciculture par rapport aux potentialités de ces deux modes de production.

Notons que l'augmentation du nombre de pratiquants est plus importante que celle des surfaces empoissonnées. Ce phénomène peut être expliqué par une diminution de la surface moyenne empoissonnée par pratiquant. Pour la circonscription d'Antsirabe, cette surface est passée de 8,2 ares à 6,3 ares pour les rizières et de 1,9 à 1,8 ares pour les étangs. Quant à la circonscription de Fianarantsoa, la diminution est plus importante : de 10,8 à 5,8 ares pour les rizières et de 3,7 à 1,3 ares pour les étangs piscicoles.

Ce phénomène est apparemment contradictoire avec la conclusion précédente, c'est-à-dire que l'activité (rizi)piscicole est reconnue comme rentable pour les paysans (rizi)pisciculteurs. Cette diminution importante de la surface (rizi)piscicole par exploitant associée au nombre moyen d'alevins acheté par chacun - (121) cette campagne et 128 au cours de la campagne précédente - démontre, au contraire, d'une part, une nette amélioration de la qualité de la (rizi)pisciculture (augmentation de la densité à l'empoissonnement) et d'autre part, une contrainte financière et/ou une motivation/organisation pour augmenter le nombre d'alevins à déverser dans les rizières et/ou étangs de pisciculture.

La taille des échantillons de vérification de production étant de 0,4 et 2,4% pour la rizipisciculture et de 0,3 à 2,0% pour la pisciculture, semble satisfaisante, en particulier pour la région de Fianarantsoa. Comme lors de la campagne précédente, le point faible de cet échantillon est la détermination des exploitations à vérifier qui n'a, pour l'instant, pas été faite au hasard. Jusqu'à présent, nos agents de terrain, responsables de cette enquête, ont plutôt tendance à choisir les exploitants parmi les bons.

Les paramètres qualitatifs de la rizipisciculture (cf. tableau 5.19. et 5.20) font ressortir certaines tendances qui, par ailleurs, sont pour la plupart identiques à celles de la campagne précédente, à savoir :

Ces résultats rizipiscicoles sont à comparer avec d'une part, ceux obtenus d'une enquête réalisée par la Circonscription de la Vulgarisation Agricole (CIRVA) du Vakinankaratra en collaboration avec nous et d'autre part, avec ceux de quelques essais de rizipisciculture réalisés en milieu rural en collaboration avec la cellule de Recherche Développement de l'Organisation de Développement Rural (RD/ODR) d'Antsirabe.

En effet, la CIRVA d'Antsirabe organise chaque saison une enquête rizicole qualitative par le biais de ces enquêteurs permanents. Les exploitations rizicoles ont été identifiées au hasard à partir de la liste du Recensement National Agricole (RNA) réalisé par le Ministère de l'Agriculture en 1984–1985. A leur formulaire d'enquête, composé de cinq parties, nous avons pu ajouter une sixième pour obtenir quelques informations quantitatives, mais surtout qualitatives sur la rizipisciculture. Rappelons que cette enquête n'a été réalisée que dans les Fivondronana de la Circonscription de la Vulgarisation du Vakinankaratra, c'est-à-dire que le Fivondronana d'Ambatolampy qui fait partie de notre circonscription en est exclu.

Sur les 180 fiches distribuées, 144 ont été récupérées. Parmi les 144 exploitants rizicoles interrogés, 19 (13%) pratiquent la rizipisciculture, dont 2 chefs de ménage féminins. En extrapolant ce résultat sur le nombre d'exploitations existant dans la circonscription du Vakinankaratra (139.823, source : RNA 1984–1985), nous pouvons estimer le nombre de rizipisciculteurs de la région d'Antsirabe à environ 18.500. Cette estimation, même si elle est au moins le triple du résultat de notre recensement (i.e 5.355 rizipisciculteurs), est vraisemblablement plus juste que celle de notre recensement, puisque d'une part, l'identification des exploitations agricoles enquêtées a été faite au hasard et d'autre part, nos agents de terrain n'ont recensé que les rizipisciculteurs dans les villages recouverts par eux et qu'il est prétentieux d'avancer que nos agents couvrent tous les villages de la CIRRH du Vakinankaratra (± 18.000 km2). Le nombre de rizipisciculteurs devrait même être plus important parce que les résultats du Fivondronana de Faratsiho (aucun rizipisciculteur sur 20 enquêtés) nous semblent douteux et ne sont pas en concordance avec la forte activité rizipiscicole de cette zone. Ceci illustre en effet le facteur limitant de cette enquête, à savoir le manque de contrôle de notre part sur les enquêteurs. Par ailleurs, il est regrettable que nous n'ayons jamais pu obtenir les résultats rizicoles de cette enquête afin de pouvoir compléter les données concernant l'élevage de poissons dans ces mêmes rizières.

Les résultats rizipiscicoles de 17 des 19 rizipisciculteurs enquêtés se trouvent dans le tableau 6.10..

Tableau 6.10. : Résultats rizipiscicoles de l'enquête riziculture/rizipisciculture CIRVA/projet, campagne 1990–1991.

Paramètres1FIVONDRONANA
Antsirabe I/IIBetafoAntanifotsyFaratsihoTotal
Riziculteurs (nbre)37582920144
Rizipisciculteurs (nbre)485017
Rizières empoissonnées (nbre)41527025
Surface empoissonnées (are)14(17)10(8)12(8)-11(9)
Nbre d'alevins déversés115(60)120(248)264(191)-11(9)
Densité (alevins/are)17(10)12(16)35(45)-19(27)
Durée de l'élevage (jours)161(71)116(30)185(29)-145(48)
Taux de survie (%)38(39)65(24)40(34)-53(31)
Poids moyen final (g)189(19)286(125)263(164)-260(128)
Poids total final (kg)7(6)10(11)13(9)-11(10)
Rendement (kg/ha/cy)147(220)148(92)120(91)-130(110)

1- A l'exception des trois premiers paramètres, tous les autres sont exprimés en moyennes, les écarts-types sont indiqués entre parenthèses.
2- Nous n'avons pu obtenir que les résultats de 11 de ces 15 rizières empoissonnées.

Malgré la variation très importante entre les rizières, que ce soit celles de cette enquête ou les nôtres, nous constations une forte ressemblance entre la plupart des paramètres de cette enquête (rizières choisies au hasard) et ceux de notre enquête de vérification de production (cf. tableau 5.23.) (rizières plus ou moins choisies). Seule la moyenne de rendement semble légèrement moins importante que celle de notre enquête de vérification, ce qui confirme la différence de choix des rizières vérifiées.

Quant aux résultats des essais rizipiscicoles réalisés en milieu rural (cf. tableau 6.10), ils confirment que des rendements de 200 kg/ha/cy sont relativement faciles à obtenir sans alimentation complémentaire, c'est-à-dire seulement basés sur la production naturelle de la rizière stimulée par une fertilisation. Ces essais demontrent également qu'en améliorant la survie des poissons (drain et trou-refuge conformes à la norme) et la fertilisation de la rizière, des rendements de l'ordre de 300 kg/ha/cy sont tout à la portée des paysans rizipisciculteurs. D'ailleurs, certains obtiennent déjà ce rendement ou même mieux.

Tableau 6.11. : Résultats piscicoles des essais rizipiscicoles en milieu rural1, RD/ODR, campagne 1990–1991 (moyenne par paramètre et écart-type entre parenthèses).

Traitement2Nbre de répétitionSurface
(are)
Durée de l'élevage
(j)
Taux de survie
(%)
Poids total
(kg)
Poids moyen
(g)
Croissance
(g/j)
Rendement
(kg/ha/cy)
25 + AN46,3 (1,01)123 (27)64 (11)13,8 (5,2)137 (31)1,11 (0,30)217 (59)
50 + AN46,0 (1,4)111 (12)59 (26)12,4 (3,9)76 (19)0,66 (0,11)213 (67)
25 + AA48,0 (4,2)116 (31)66 (5)21,3 (10,5)167 (38)1,23 (0,36)272 (51)
50 + AA46,8 (1,3)110 (12)58 (18)18,5 (4,0)100 (24)0,87 (0,16)275 (34)

1- Tous les résultats ont été obtenus à Vinaninony (1.875 m d'altitude).

2- Deux variables:- densitée : 25 et 50 sujets à l'are,

- alimentation : alimentation naturelle (AN) et l'alimentation naturelle complétée par un aliment artificiel (AA).

Ces essais nous confirment qu'il n'y a pas d'effet de la densité sur la production sans alimentation complémentaire, ce qui est conforme aux résultats obtenus dans la littérature piscicole. En effet, en augmentant la densité à l'empoissonnement, le poids moyen à la fin du cycle diminue pour un rendement plus ou moins identique.

En revanche, les résultats des essais avec une alimentation naturelle complétée par une aliment artificiel sont décevantes et contradictoires avec la littérature piscicole :

En conclusion de la vérification de la production rizipiscicole en milieu rural, nous pouvons recommander, comme lors de la campagne précédente, que nous devons insister sur la formation des rizipisciculteurs afin de faire accepter la rizipisciculture améliorée et l'application des normes techniques vulgarisées. En effet, si un pourcentage relativement important de paysans fait déjà des aménagements, fertilise des rizières et alimente les poissons, ces paysans le font en général encore assez mal et/ou de manière sporadique.

Il est évident qu'il est difficile de convaincre les paysans rizipisciculteurs à faire mieux en respectant les normes techniques, car en faisant comme ils le font, ils gagnent déjà des sommes d'argent considérables (cf. tableau 5.25.). Il s'agit en effet de convaincre les paysans rizipisciculteurs de l'aspect spéculatif de la rizipisciculture. Les producteurs d'alevins, quant à eux, ont apparemment déjà bien compris puisqu'ils produisent presque tous des poissons de consommation leur permettant de faire des bénéfices considérables.

Les résultats de la pisciculture en étang (cf. tableaux 5.26. et 5.27.) démontrent que la pisciculture se trouve, à présent, dans exactement la même situation que la rizipisciculture et que nous devons intensifier la formation auprès des pratiquants pour passer de la pisciculture marginale à la pisciculture spéculative et ceci malgré le fait d'un compte d'exploitation positif (cf. tableau 5.28.).

Pour terminer ce compte-rendu de la campagne 1990–1991, nous tenterons d'estimer la production piscicole dans la zone d'intervention du projet. Pour ce faire, nous avons extrapolé les résultats des recensements et ceux des vérifications de la production des deux CIRRH (cf. tableau 6.12.).

Tableau 6.12.: Extrapolation intégrant les résultats de recensement et ceux de la vérification de la production, campagne 1990–1991.

CIRRHActivitéNombre de pratiquants1Surface empoissonnée
(ha)
Moyenne rendement
(kg/ha/cy)
Production annuelle
(t)
Vakinankaratrarizipisciculture12.700794179142
pisciculture5.05011456965
Total partiel Vakinankaratra13.300908-207
Fianarantsoarizipisciculture5.513523217113
pisciculture3.3214456425
Total partiel Fianarantsoa8.357567-138
TOTAL21.6571.475-345

1 Certains paysans pratiquent la rizipisciculture et la pisciculture en même temps.

Même si cette extrapolation n'est pas entièrement satisfaisante, nous pouvons conclure que le projet touche directement et/ou indirectement au moins 21.000 exploitations représentant environ 126.000 personnes (la taille démographique des exploitations, y compris le chef de famille est en moyenne de 6 personnes à Madagascar). La surface de rizières et d'étangs piscicoles empoissonnés représente presque 1.500 ha pour une production annuelle d'environ 345 t. Pour l'instant, une grande partie de cette production est autoconsommée.

Ces résultats démontrent une augmentation de la surface exploitée et de la production piscicole par rapport à la campagne précédente respectivement de 39 et 53% et confirment l'importance sociale de l'activité (rizi)piscicole sur les Hautes-Terres de Madagascar, ainsi que celle de l'impact de la CIRRH/projet.

En prenant les densités à l'empoissonnement retenues par nos échantillons de vérification de production comme base (rizipisciculture 32 et 22 alevins/are et pisciculture 93 et 60 alevins/are pour la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa respectivement), la mise en charge des 1.475 ha de rizières/étangs requiert 4.221.600 alevins. Pourtant, le nombre d'alevins cédés sous et avec le contrôle du projet ne représente que 1.536.237 alevins, ce qui correspond à un peu plus d'un tiers des alevins requis. Ce phénomène peut être expliqué d'une part par une sur-estimation des densités à la mise en charge de nos échantillons de vérification et d'autre part par la présence d'autres sources d'approvisionnement en alevins que celles assurées par notre projet. En effet, il existe un important marché parallèle de vente d'alevins/ œufs incité par le développement des spéculations rizipiscicoles et piscicoles en étang dans la région et qui consiste en:

Comme déjà proposé la saison précédente, il serait intéressant d'évaluer l'ampleur de ce marché parallèle d'autant plus que nous avons la conviction que ce marché devient de plus en plus important. L'évaluation du premier système parallèle mentionné cidessus ne devrait pas poser de problèmes insurmontables, ce qui est moins évident pour les deux derniers.

Nous terminons l'analyse des résultats de la campagne (rizi)piscicole avec un tableau qui récapitule les principaux objectifs et résultats quantifiables de la campagne 1990– 1991 (cf. tableau 6.12.).

Tableau 6.13.: Principaux objectifs et réalisations quantifiables de la campagne 1990– 1991.

DescriptionCIRRH du VakinankaratraCIRRH de FianarantsoaTotal
ObjectifRéalisationObjectifRéalisationObjectifRéalisation
1. Vulgarisation      
* paysans encadrés (nbre)8.10013.3007.0008.35715.10021.657
* producteurs alevins (nbre)      
• installés2025--2025
• opérationnels1020--1020
* cessions d'alevins (nbre)      
• CIRRH/projet800.000478.512600.000914.2361.400.0001.392.748
• producteurs privés250.000143.489--250.000143.489
* surface piscicole productive (ha)8006794005671.2001.475
* rendements      
• rizipisculture (kg/ha/cy)216179(180)217--
• pisciculture (kg/ha/an)780936(550)746--
* production piscicole21520790138305345
2. Stations piscicoles      
* production d'alevins cessibles (nbre)1.000.0001.270.000650.0001.081.7351.650.0002.351.735
* cheptel de géniteurs (nbre)      
• mâles210158130188340346
• femelles12512175127200248
* cession de géniteurs (nbre)      
• mâles120119--120119
• femelles8074--8074

Ce tableau confirme que, à part la production d'alevins du secteur privé, tous les objectifs de la CIRRH/projet ont été atteints.


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