Previous Page Table of Contents Next Page


Part II
COUNTRY BRIEFS (continued)

RWANDA (continued)

Bibliographie

  1. Renier, H.J. 1954 “L'aménagement des forêts naturelles au Kasai et au Rwanda”- in Bulletin Agricole du Congo Belge - Vol XLV (1954) No. 6 - Bruxelles

  2. Hecq J. et Froment, D. 1961 “Contribution à l'étude des problèmes du reboisement et de la conservation des sols - Structures agraires traditionnelles, rationalisation de l'agriculture, conservation du sol et amélioration de la productivité - Le Rwanda et le Burundi” - Institut National pour l'Etude Agronomique du Congo - Bruxelles

  3. Reynders, M. 1963 “Contribution à l'étude de l'eucalyptus au Rwanda et au Burundi” - Institut National pour l'Etude Agronomique du Congo - Série Technique No. 69 - Bruxelles

  4. FAO 1968 “Rapport au gouvernement du Rwanda - Organisation du service forestier et développement de l'économis forestière” - établi sur la base des travaux de M. Badra - No. AT 2580 - Rome

  5. Direction des Eaux et Forêts 1969 “Rapport national sur le développement de l'économie forestière” - à présenter à la Commission des forêts pour l'Afrique - 2ème session (Lomé 20–25 Janvier 1969) - Kigali

  6. Devillé, A. 1970 “Rapport de tournée au Rwanda du 3 au 8 Août 1970” - Tananarive

  7. Bosshard, W. 1971 “Rapport sur la situation forestière du Rwanda et propositions pour la poursuite du projet” - Birmensdorf (Suisse)

  8. Groupe consultatif CEA/FAO 1975 des industries forestières pour l'Afrique “Survey of the Mechanical Forest Industries in Rwanda” - preparé par W.J. MacInnes - Addis Ababa

  9. Projet Pilote Forestier/ISAR 1976 “Rwanda - Carte forestière 1:250 000” - Bruxelles

  10. Hategeka, G. et Bigakungeli V. 1977 “Le Rwanda - Monographie sur le Rwanda”

  11. Sorg, J.P. 1979 “Problèmes forestiers au Rwanda” - exposé présenté au Centre d'échanges culturels franco-rwandais, Kigali, à l'occasion de la Journée Nationale de l'Arbre - Kigali

  12. FAO 1980 “Economie du bois au Rwanda - Etude du cas particulier de la préfecture de Gikongoro et implication avec le projet FAO d'intensification de la production agricole” - par G.C. Guigonis - Projet RWA/76/002 - Rome

SENEGAL

La République du Sénégal, située à l'avancée la plus occidentale de l'Afrique, couvre 196 722 km2 et est limitée au nord par la Mauritanie, à l'est par le Mali, au sud-est par la Guinée, au sud par la Guinée-Bissau. La Gambie est insérée d'ouest en est, en forme de long couloir de 40 km de large et 370 km de long, dans la moitié méridionale et isole la région de la Casamance au sud. La frontière avec la Mauritanie est marquée par le cours du fleuve Sénégal et, du côté du Mali, elle longe le même fleuve et son affluent la Falémé, tandis que du côté de la Guinée elle coïncide avec les contreforts occidentaux du Fouta Djalon. Le Sénégal ouvre sur l'Atlantique par une façade maritime de 600 km.

Dans l'ensemble, le pays offre des paysages de plaines basses, partout inférieures à 200 m, recouvertes de sédiments récents, en majorité des sables “dior” de couleur rougeâtre. Les altitudes ne s'élèvent qu'au sud-est sans jamais dépasser 500 m. Au sud de la partie orientale, dans la région de la haute Falémé, le plateau du Bambouk constitue la terminaison nord-ouest du massif guinéen du Fouta Djalon. Le bassin sénégambien est drainé par trois fleuves, le Sénégal, la Gambie et la Casamance, cours d'eau de plaine à large vallée et faible pente, dont la section inférieure est largement remontée par la marée.

Situé entre 12°18' et 16°41' de latitude nord, le Sénégal est tout entier compris dans la zone tropicale soudanienne. Seule la partie méridionale offre des traits “guinéens” avec une humidité plus grande. Les confins sénégalo-mauritaniens, ainsi que le “désert” du Ferlo, correspondent à la région sahélienne, que caractérise une pluviométrie faible et irrégulière. Le climat est partout fondé sur l'alternance d'une saison humide d'été (Juillet à Octobre) et d'une saison sèche (Octobre à Juin). Tandis qu'au sud les pluies diminuent de la côte vers l'intérieur, dans la moitié nord c'est de l'intérieur vers la côte que décroît la pluviométrie. En même tempe, les pluies diminuent du sud vers le nord (1 800 mm en Basse Casamance, 500 mm dans la basse vallée du Sénégal). Dans les régions éloignées de la mer, durant la saison sèche, souffle l'harmattan, qui élève fortement la température et accroît la sécheresse de l'air.

La population, qui était de 5 014 540 habitants au recensement du 15 avril 1976, peut être estimée, fin 1980, à 5 730 000 habitants compte-tenu d'un taux moyen annuel de croissance de 2,87 %. Le taux d'urbanisation (villes de plus de 10 000 habitants) est l'un des plus élevés de l'Afrique tropicale avec environ 32,4 % en 1980 (contre 29,2 % en 1976), soit un taux de croissance moyen annuel de 5,5 %. La population rurale par contre, estimée à 3 800 000 habitants en 1980, ne croît qu'au taux de 1,7 % par an. La population est très inégalement répartie. Mise à part la région du Cap Vert qui présente un cas particulier du fait de la présence de l'agglomération dakaroise (plus d'un million d'habitants en 1980) les régions de Thiès et Diourbel présentent les plus fortes densités moyennes apparentes, mais ceci est dû en grande partie au fait que ces deux régions ne comprennent pas à l'intérieur de leurs limites de zones semi-désertiques. Quoique la densité rurale y soit en moyenne moins forte, certaines parties des régions du Fleuve (moyenne vallée), du Sine Saloum (départements de Fatick, Kaolack et Foundiougne), de la Casamance (Basse Casamance) et de Louga (le long de l'are routier Thiès - St. Louis) comprennent également des zones très denses. Par contre, tout l'est du pays est faiblement peuplé à l'exception des axes routiers et ferroviaires.

1. Situation actuelle

1.1 Végétation ligneuse naturelle

1.1.1 Description des types de végétation

Les prospections floristiques effectuées par Chevalier entre 1898 et 1933 et les travaux qu'il mena avec Emberger, puis les relevés de botanique forestière réalisés par Aubréville de 1936 à 1939 (1) (3) (4) permirent de répartir la végétation des contrées à longue saison sèche situées au sud du Sahara entre les domaines sahélien, soudanien et guinéen. Dans l'ouest du continent, la “Contribution à l'étude de la végétation du Sénégal” (2) publiée en 1940 par Trochain représente encore aujourd'hui la meilleure monographie que nous possédions sur les peuplements forestiers. Giffard (10) (11) a repris en 1971 et 1974 cette monographie pour classer les différents domaines forestiers du Sénégal. Selon cette classification, on peut distinguer trois domaines phytogéographiques:

Les types de végétation présents au Sénégal couvrent donc une très grande partie de la gamme tropicale depuis les forêts denses jusqu'à la steppe subdésertique. La description de la végétation ligneuse est présentée ci-dessous dans le cadre des grandes catégories utilisées pour cette étude.

Formations forestières feuillues denses (NHC)

A l'exception des forêts galeries de la zone soudano-guinéenne à Ceiba pentandra, Detarium senegalense, Erythrophleum guineense, les forêts denses ne se rencontrent que dans le domine guinéen sous la forme de 13 000 ha de forêts sèches et demi-sèches, et de 162 000 ha de mangroves dans les principaux estuaires.

- Les forêts (demi-sèches) denses à Parinari et Erythrophleum

Ce type de forêt a dû recouvrir toute la Basse Casamance. Il en subsiste encore des taches à l'intérieur des forêts classées et sous forme de petites forêts sacrées qui ont toujours été protégées contre les feux de brousse. C'est une forêt à deux étages souvent trés nets. L'étage supérieur a une composition floristique relativement simple. Il est constitué principalement par le mampato (Parinari excelsa), le tali (Erythrophleum guineense), le detha (Detarium senegalensis), le linké (Afzelia africana) et le caïlcédrat (Khaya senegalensis). L'étage inférieur est un sous-bois de 3 à 5 m de haut, très dense et formé d'arbrisseaux sarmenteux, de lianes et de plantes herbacées.

- Les forêts sèches à grandes Légumineuses

Ce type de forêt est caractérisé par un étage supérieur constitué d'arbres espacés atteignant 15 à 20 m de haut et dont les troncs sont souvent tortueux. L'étage inférieur comprend soit des arbustes (essentiellement des Combretacées), soit des touffes de bambou ou un tapis herbacé. Les espèces les plus fréquentes de l'étage dominant sont le vène (Pterocarpus erinaceus), le dimb (Cordyla pinnata), le nété (Parkia biglobosa), le kapokier (Bombax costatum), le santan (Daniellia oliveri) et le pelli (Erythrophleum africanum). Le degré de virulence des feux de brousse annuels et les conditions micro-écologiques déterminent le degré d'ouverture du couvert de ces forêts. Les bambous (Oxytenanthera abyssinica) sont fréquents à l'est du méridien 15°30. On les trouve aussi à l'état disséminé au nord, dans les forêts de Narangs et au sud de la Casamance dans la forêt de Bafata.

- Les peuplements de santan

Le santan (Daniellia oliveri) forme des petits peuplements souvent homogènes qui semblent occuper l'emplacement de très anciens défrichements sur lesquels une certaine densité de souches de cette espèce avait survécu. Les arbres ont ensuite totalement colonisé ces terrains en éliminant les autres espèces grâce à leur exceptionnelle puissance de drageonnement. Il semble que l'existence de ces peuplements soit aussi liée à un régime de pluie supérieur à 1 200 mm par an. Les récentes sécheresses ont provoqué la mort de nombreux santans.

- Les mangroves

Au sud de la Gambie, elles occupent l'estuaire de la Casamance sur environ 130 000 ha. Elles s'étendent de la frontière de Guinée-Bissau au sud jusqu'à Diouloulou au nord. Elles occupent une bande importante sur la rive nord du fleuve, de 6 km de largeur entre Ziguinchor et Tobor, qui s'amenuise ensuite pour n'apparaître que sur des îlots ou en minces rideaux le long des rives jusqu'à l'île du Diable en amont de Sédhiou. Sur la rive sud de la Casamance, les mangroves sont moins étendues. On peut distinguer deux grands massifs: le plus occidental est situé entre Kabrousse et Karabane sur une largeur moyenne de 10 km. Le massif oriental, séparé du premier par une zone de terre ferme, s'étend de Pointe Saint Georges à la frontière guinéenne, puis s'étire de part et d'autre de la rivière Kamabeul, affluent de la Casamance. Entre la rivière Kamabeul et Ziguinchor, les mangroves occupent une bande de 1,5 à 2 km de largeur moyenne. Au delà, elles ne sont présentes par intermittence qu'en frange très étroite. Les mangroves de la Casamance sont composées de deux espèces: Rhizophora racemosa et Avicennia nitida. La première constitue des peuplements à peu près purs en bordure des marigots et correspond à la végétation pionnière des zones où la vase est la plus récente et la moine consolidée. Dès que l'on atteint des sols moins humides et plus sablonneux l'Avicennia constitue l'essentiel des mangroves. Elle envahit aussi les rizières abandonnées soumises à l'influence des marées. Des arbustes buissonneux, caractéristiques des sols salés, notamment Conocarpus erectus, se trouvent aux lisières de terre ferme des mangroves.

Au nord de la Gambie, on rencontre la mangrove dans les terres salées du Sine Saloum occupées autrefois totalement par les palétuviers et dont l'extension a été réduite à l'estuaire soumis à l'influence des marées et le long de toute la côte comprise entre les embouchures du Saloum et de la Gambie où Rhizophora racemosa et Avicennia africana poussent en peuplements denses.

Enfin, tout à fait au nord du pays, entre l'embouchure du fleuve et l'île de Thiong, ainsi que dans la zone comprise entre le Loll et le Sénégal, il existe une mangrove de Rhizophora racemosa et Avicennia africana à l'état végétatif médiocre et souvent concurrencée par des groupements graminéens halophiles à Sporobulus robustus et Paspalum vaginatum.

Formations forestières feuillues ouvertes (NHc/NHO)

Ce sont essentiellement les forêts claires, les savanes boisées, les savanes arborées des domaines soudano-guinéen et soudano-sahélien. Mais la présence du fleuve Sénégal provoque l'existence de formations forestières ouvertes en zone sahélienne.

a) Secteur soudano-guinéen

Les savanes boisées sont composées d'arbres de 15 à 20 m de hauteur dominant un taillis de 3 à 5 m. Les feux itinérants ont modifié le peuplement initial favorisant le développement des espèces drageonnantes aux dépens des essences à reproduction sexuée. Les arbres ont des troncs tortueux, chancreux et mutilés. Trochain (2) estime que la composition floristique est toutefois assez proche de celle du climax. On rencontre dans l'étage supérieur Albizia zygia, Afrormosia laxiflora, Afzelia africana, Bombax costatum, Cordyla pinnata, Daniellia oliveri, Erythrophleum africanum, Lannea acida, L. macrocarpa Parkia biglobosa, Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera. Il faut noter l'absence de Butyrospermum parkii (karité). Le bambou Oxytenanthera abyssinica couvre d'importantes superficies formant des peuplements grégaires dont les touffes sont réparties autour de pieds mères.

- Vers le sud-est du Sénégal, la carapace ferrugineuse est si épaisse par places que les racines des arbres ne peuvent la traverser. Le développement des arbres est donc réduit et Acacia ataxacantha, A. macrostachya, Boscia senegalensis, Combretum aculeatum sont les seules espèces qui peuvent se développer avec parfois Bombax costatum et Parkia biglobosa à l'état nain.

b) Secteur soudano-sahélien

Trochain (2) estime que le groupement climacique devait être une savane arborée xérophile mais, aujourd'hui, la strate arborée ayant été éliminée progressivement par les feux et par les hommes, les essences du sous-bois se sont mises à proliférer. Dans l'est où l'action anthropique a été moins intense, il subsiste des espèces appartenant au climax initial mais de nombreuses autres ont disparu. On distingue (11):

c) Secteur sahélien

On peut différencier:

d) Peuplements particuliers

Les palmeraies à Elaeis guineense (palmier à huile) sont nombreuses (particulièrement en Basse Casamance). Elles peuvent constituer des peuplements homogènes sur les lisières des forêts de plateau, aux abords des villages et sur les versants des dépressions et des vallées. Des palmeraies remarquables par leur étendue se rencontrent sur la rive gauche de la Casamance, au sud de Ziguinchor et dans le département d'Oussouye.

Les peuplements de rônier (Borassus aethiopium) couvrent des surfaces beaucoup plus petites que les palmeraies. Ils ont été souvent surexploités pour leur bois, si bien qu'ils sont partout en régression. Seules trois rôneraies (Banganga, Dionguer et Diafilou) ont été classées dans le département de Sedhiou. En outre, il reste quelques taches importantes dans le département de Bignona sur terrains cultivés. La rôneraie se rencontre dans toutes les régions phytogéographiques. Elle remonte même jusque dans le domaine sahélo-saharien en Mauritanie.

Les bambousaies à Oxytenanthera abyssinica sont localisées dans la région soudanienne. Elles sont actuellement cantonnées dans le sud et le sud-est du pays car, partout ailleurs, elles ont été détruites par l'homme. En effet, elles disparaissent après les cultures répétées et par l'exploitation exagérée des chaumes qui servent à confectionner des clayonnages appelés “crintings”. Le cycle végétatif est d'environ 7 ans. Les touffes peuvent atteindre 15 mètres de haut. Elles se rencontrent dans les savanes boisées ou forment des peuplements denses et purs sur les collines ferrugineuses et sur les piedmonts gréseux.

Formations (essentiellement) arbustives (nH)

a) Fourrés de Casamance

On peut distinguer deux types de fourrés:

b) Steppes arborées ou arbustives du domaine sahélien

1.1.2 Situation actuelle de la végétation ligneuse

Surfaces actuelles

Il n'existait, jusqu'à une date récente, aucune information chiffrée globale sur les superficies occupées par les différents types de végétation ligneuse au Sénégal. Une seule région, la Casamance, avait fait l'objet d'études de photointerprétation et de sondages au sol permettant des évaluations de surfaces et de volumes. Ces études ont été menées par la FAO de 1973 à 1977 et ont couvert la Basse et la Moyenne Casamance (15) (22). En 1980, le Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) s'est vu confier par le Gouvernement du Sénégal l'étude des potentialités forestières du pays et de la situation actuelle de l'exploitation des ressources provenant des formations ligneuses. Ces études qui constituent la première phase de l'élaboration d'un Plan de développement forestier du Sénégal ont servi largement à rédiger ce qui suit.

Dans le cadre de cette étude, une carte des formations ligneuses du Sénégal a été établie à l'échelle du 1/500 000ème à partir de l'interprétation visuelle des images satellite disponibles appuyée par des reconnaissances aériennes, des contrôles au sol et l'interprétation de photographies aériennes conventionnelles récentes (1978). Cette carte a servi de base à l'estimation des superficies des différentes formations ligneuses dont la définition est celle adoptée à la conférence de Yangambi en 1956. Les images satellite ayant servi de base à cette carte datant de fin 78 ou début 1979 (à une seule exception près, à savoir une image de 1973 mais dans l'extrême ouest du pays, donc dans une zone n'ayant plus subi de transformation importante du couvert ligneux depuis cette date), on peut estimer que les estimations de superficies représentent la situation à la fin de 1978.

En ce qui concerne la Casamance, on a utilisé comme information complémentaire les résultats provenant des études d'inventaire menées dans le cadre du projet PNUD/FAO/Sénégal de mise en valeur de la Basse et Moyenne Casamance. Ces études basées sur une photointerprétation exhaustive des photographies aériennes conventionnelles disponibles (année 1969) permettent de mieux estimer les surfaces couvertes à cette date par la mangrove (qui, sur les images satellite, se distingue mal des fourrés littoraux et des surfaces dénudées situées en arrière des mangroves ou tanns) et les surfaces de forêt dense. Enfin, elles permettent une distinction entre forêts claires et savanes boisées impossible à faire sur les images satellite. Cette distinction n'a pas d'intérêt direct sur l'estimation des surfaces dans cette étude puisque ces deux formations sont classées en formations forestières feuillues ouvertes productives - NHc/NHO1 (si elles n'appartiennent pas à un parc ou à une réserve naturelle auquel cas elles sont classées NHc/NHO2r) - mais présente un grand intérêt au niveau de l'estimation de leur potentiel ligneux et surtout de leur productivité (cf. paragraphe 1.1.3).

Finalement, la combinaison de ces deux sources d'information a permis de dresser le tableau indiquant la couverture ligneuse du Sénégal par région à la fin de 1978. A partir de ce tableau, on peut estimer les surfaces de végétation ligneuse naturelle à la fin de 1980 en supposant que le rythme actuel de défrichement des surfaces forestières est de 40 000 ha par an (19) (20) (23) (24) (25), se répartissant également entre les surfaces productives et les surfaces improductives des formations mixtes forestières et graminéennes (NHc/NHO) tandis que les formations denses ne sont pas touchées par les défrichements (cf. paragraphe 2.1.1). D'où le tableau ci-après:

Couverture ligneuse du Sénégal à la fin de 1978
(en milliers d'ha)

Formations ligneusesRégionsFleuveLougaOuest Cap Vert Thiès DiourbelSine SaloumSud-EstCasamanceTotal
NHCfforêt dense      13,2   13,2  226,9
forêt galerie    2025 45
mangrove      0,6  59,6 108,5  168,7
NHc/NHO1savane boisée     36,01496,4968,02500,42849,6
forêt claire     349,2  349,2
NHc/NHO2complexe intermédiaire   122,3      122,38096,2
steppe arborée1794,51030,4133,6  72,2     5,4 3036,1
steppe boisée   14,4    31,1        45,5
savane arborée  299,5      1,7   13,1437,43684,5416,14852,3
palmeraie4040
nHsteppe arbustive1080,6  803,1160,3116,4  2160,42672,5
savane arbustive    72,7   75,9114,0  200,0    6,5  469,1
fourré littoral       43,0    43,0

1 Dont environ 7(000) ha de mangroves buissonnantes

Surfaces de végétation ligneuse naturelle estimées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCa 
14 1414363206220ε 
NHc/NHO1NHc/NHO2iNHc/NHO2rNHc/NHO2NHc/NHONHc/NHOanH
1 7907 7701 2659 03510 8251 7501 365

Les remarques suivantes sont utiles pour une bonne compréhension du tableau précédent:

Propriété et statut légal

Les catégories suivantes sont distinguées:

En plus de ces différentes catégories de réserves, le Sénégal possède six parcs nationaux, d'une surface totale de 1 026 450 ha. Ils couvrent des biotopes divers et sont harmonieusement distribués:

AppellationSurface
ha
P.N. du Niokolo-Koba863 400    
P.N. du Djoudj8 800
P.N. de la Langue de Barbarie2 000
P.N. de l'île de la Madeleine   450
P.N. du Sine Saloum 27 900 1
P.N. de Basse Casamance 5 300

1 55 000 ha si l'on inclut les étendues d'eau

Exploitation forestière (19) (20) (22) (23) (24)

L'exploitation forestière à but commercial n'est pas autorisée en dehors du domaine classé ayant fait l'objet d'un aménagement approprié ou en dehors des zones soumises à un règlement particulier établi par le Service Forestier. Cette exploitation est le fait d'exploitants individuels détenteurs de cartes professionnelles délivrées chaque année et de coopératives forestières. Pour chaque région, un quota annuel est fixé pour chaque produit forestier. Il définit les quantités maximales qui peuvent être mobilisées. Les permis de coupe sont alors attribués par carte professionnelle en fonction du quota défini. Pour 1980, 631 exploitants individuels et 25 coopératives ont bénéficié de cartes professionnelles d'exploitants forestiers. Ces cartes se répartissent ainsi: charbon de bois (385), bois de chauffage (324), bois d'oeuvre (182), bois de service (127), rônier (7), plantes médicinales (1), “crinting” (5), et bambou (1).

A cette production contrôlée, il faut ajouter l'ensemble des prélèvements opérés par les populations (notamment rurales) pour leurs besoins propres et qui ne font pas l'objet de transactions commerciales. En effet, malgré le fait que les permis de coupe gratuits (droit d'usage) sont accessibles à tous, seuls les prélèvements d'une certaine importance (à l'occasion d'une fête, ou pour reconstruire une case endommagée ou détruite par exemple) sont déclarés au Service Forestier.

Bois en grumes

La production de bois d'oeuvre est interdite dans les forêts classées et s'effectue donc dans les formations arborées et boisées non classées. Les régions de production sont actuellement la Casamance et le Sénégal oriental. Le Sine Saloum et le Diourbel qui produisaient 42 % de la production totale en 1972 ne participent plus que pour 6 % à la production totale. Le rôle de la Casamance est prépondérant: 87 % des bois de sciage et 97 % des bois de déroulage exploités proviennent de cette région. Le tableau suivant résume l'évolution de la production de bois d'oeuvre de 1960 à 1980 en nombre de pieds abattus:

AnnéeNombre de pieds abattusAnnéeNombre de pieds abattus
19607 512197219 659
19658 857197510 006
197011 388   1980   (8 292) 1

1 Quota fixé par la Direction des Eaux et Forêts

Cette production a donc atteint un maximum en 1972 pour régresser ensuite au niveau de 1965. En termes de volume, la production actuelle est de l'ordre de 20 à 25 000 m3.

Les principales essences exploitées actuellement sont:

Certaines essences fortement exploitées il y a 10 ans ne le sont pratiquement plus: c'est le cas notamment de l'ir (Prosopis africana) et du dimb (Cordyla pinnata). Le Sénégal importe actuellement 55 à 60 000 m3 équivalent grumes de bois par an (73 % de bois en grumes, 13 % d'avivés et 14 % de panneaux et autres objets) qui proviennent presque exclusivement de la Côte-d'Ivoire.

Chaque année, la Direction des Eaux, Forêts et Chasses fixe pour chaque région et chaque essence, le nombre d'arbres à abattre en fonction des demandes des industriels et de l'intérêt général, avec le souci de ne pas entamer le patrimoine forestier. Ce contingentement ou “quota” est réparti, en priorité, entre les entreprises (quota spécial) et les différentes coopératives et exploitants (quota général). Les permis de coupe sont délivrés en fonction des quotas attribués pour un nombre d'arbres précis à abattre dans un lieu donné.

Bois de chauffage et charbon de bois

La production contrôlée de combustible ligneux est essentiellement destinée aux agglomérations urbaines. Le tableau ci-dessous résume son évolution:

AnnéeBois de chauffage
(stères)
Charbon de bois
(tonnes)
Total
(stères) 1
193723 945  2 789  61 037
1945205 192  11 593359 377
196041 67530 445446 594
197051 65631 872475 554
1975 143 650   93 0811 381 627  
1979(104 600)   (97 230)(1 398 000)  

1 1,33 stère = 100 kg de charbon de bois

Le prélèvement sur le couvert végétal qui avait triplé de 1970 à 1975, n'a pratiquement pas évolué depuis grâce au développement de l'utilisation du gaz butane.

Du point de vue de la répartition géographique, il faut noter le déplacement de l'exploitation du bois de chauffage vers l'est. La région de Thiès qui fournissait 34 % de la production contrôlée en 1940 n'en représente plus que 4% en 1979, alors que l'ensemble des deux régions Sine Saloum et Louga est passé de 23 % à 59 % dans le même temps. La production de charbon de bois a suivi la même évolution; 70 % de la production provenait en 1949 de la région de Thiès qui ne contribue plus aujourd'hui que pour 2 %, tandis que la production du Sine Saloum, de Louga et du Sénégal oriental est passée de 9 % à 39 % dans le même temps. La Casamance avec 31 % de la production est aussi une région importante. En ce qui concerne la production non contrôlée, les enquêtes réalisées montrent que le mode d'acquisition des combustibles ligneux (ramassage ou don et achat) varie en fonction de la proximité des sources d'approvisionnement, de l'importance des activités tertiaires qui témoignent du degré de développement des échanges monétaires et de la richesse des ménages. La part du ramassage et des dons (production non contrôlée à 98 %) est:

L'ensemble des prélèvements contrôlés de combustible ligneux était évalué à 2 889 000 tonnes de bois en 1977, dont 2 106 000 tonnes de bois de chauffage et 783 000 tonnes de bois pour la carbonisation. 1 400 000 tonnes correspondaient à la production contrôlée et 1 500 000 tonnes environ à la production non contrôlée. La consommation moyenne apparente par habitant est de l'ordre de 0,55 m3/habitant/an. Nous retiendrons le chiffre de 0,6 m3/habitant/an pour tenir compte des populations urbaines aisées non consommatrices de bois de feu ou de charbon de bois.

Bois de service

Ils concernent les piquets de clôture, les poteaux et perches, les bois de construction traditionnelle. En milieu rural, aucun chiffre de consommation n'est disponible. Ce sont des prélèvements effectués au jour le jour par les populations en vertu de droits d'usage. Pour les gros bourgs et les villes, les flux commerciaux sont contrôlés. Les statistiques des dernières années sont les suivantes:

AnnéesPoteauxPerchesGaulettesPiquetsBambousCrintingsBansLattes
1976  264 596  9052 426114 275  121 829  100723
1977-3 4582 53013 430  106 695  124 749  820-
19781762 887  3535 84464 26567 940116-
1979-  7551 67613 180  18 59061 559  16-
Moyenne annuelle1012 9221 366 8 72076 45694 019263723

Il faut y ajouter les piquets de rôniers (50 à 60 000 annuellement) et les piquets de mangroves. 60 % de ces bois de service sont consommés par les régions de Diourbel, Thiès et du Fleuve.

La production totale de bois de service peut être estimée, en 1980, entre 600 et 800 000 m3.

Autres produits forestiers non ligneux

La production de la gomme arabique est en forte baisse (de 10 835 tonnes en 1970 à 863 tonnes en 1978). Ceci est dû au taux élevé de mortalité des gommiers par suite de la sécheresse. La gomme mbep ou sterculia présente des potentialités importantes, quoique menacées par les défrichements mais reste encore peu exploitée. Les fruits forestiers font l'objet d'un commerce florissant. Les palmistes sont exportés (3 000 tonnes en 1977). La noix d'anacarde est exploitée artisanalement. Les écorces sont utilisées en pharmacopée. Les feuilles sont exploitées pour l'alimentation (baobab, fromager, Crataeva religiosa) et pour les breuvages (ratt, quinqueliba, lëngë).

1.1.3 Situation actuelle des volumes sur pied

Le seul inventaire important disponible au Sénégal concerne la Casamance (15). Il permet une estimation du volume des arbres de diamètre supérieur à 10 cm (VOB) des trois formations forêts denses, forêts claires, savanes boisées en zones soudano-guinéenne et guinéenne (respectivement de 120 m3/ha, 63 m3/ha et 33 m3/ha), ainsi que des mangroves arborées dont le volume VOB a été trouvé dans le même inventaire égal à 41 m3 pour la “haute mangrove”. Si l'on tient compte du fort pourcentage de “petite mangrove” (dont le volume VOB a été trouvé égal à 15 m3 en Gambie), on peut estimer à environ 20 m3/ha le volume moyen des mangroves sénégalaises.

Le volume (bois d'oeuvre) actuellement commercialisable (VAC) des différentes formations en zones soudano-guinéenne et guinéenne a également été extrait de l'inventaire de Casamance (20 m3/ha, 10 m3/ha et 5 m3/ha respectivement pour les forêts denses et galeries forestières, pour les forêts claires et pour les savanes boisées). En zone soudano-sahélienne, on a adopté un volume VAC pour les savanes boisées de 2 m3/ha.

Le tableau qui suit fournit les volumes moyens et totaux tels qu'ils résultent de l'application des volumes unitaires précédents aux surfaces données au paragraphe 1.1.2, après pondération éventuelle.

Volumes sur pied estimés à la fin de 1980
(totaux en millions de m3)

NHCf1(uv)NHCf2NHC/NHO1
VOBVACVOBVOBVAC
m3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotal
1201,7200,28(40)18,3(34)61(5,5)9,8

1 Moyennes pondérées des volumes des formations composantes

Estimation de la productivité des formations ligneuses en bois de feu

L'application aux différentes formations ligneuses du Sénégal des chiffres couramment utilisés pour estimer la productivité des formations ligneuses en bois de feu conduit au tableau suivant (productivités exprimées en m3/ha/an):

Zones écologiquesTypes de végétationsteppes arbustivessteppes arboréessteppes boiséessavane arbustivesavane arboréesavane boiséeforêt claireforêt dense
zone sahélienne0,020,10,50,050,2   
zone soudano-sahélienne0,050,2 0,1  0,51     
zone soudano-guinéenne   0,2    0,751,5  
zone guinéenne     1,523

A l'aide de ce tableau et du tableau des superficies déduit de la carte au 1/500 000ème de la végétation établie à l'aide des images satellite, on a pu dresser le tableau suivant indiquant les disponibilités totales annuelles des formations ligneuses en bois utilisable pour l'énergie (essentiellement énergie domestique).

Disponibilité annuelle des formations ligneuses (en 1980)

en bois utilisable pour l'énergie

RégionDisponibilité totale milliers de m3/anDisponibilité par habitant m3/habitant/an
population ruralepopulation totale
Fleuve271,90,620,48
Louga169,40,410,38
Sous-total441,30,520,43
Ouest
(Thiès, Cap Vert Diourdel)
  49,10,050,02
Sine Saloum303,10,310,27
Sous-total352,20,170,10
Sénégal oriental3 188,5   11,39  10,12  
Casamance1 765,6   2,682,21
Total Sénégal5 747,6   1,501,00

Ce tableau permet de se rendre compte à quel point le déficit annuel par habitant est important pour l'ouest du Sénégal et dans une moindre mesure pour le nord. En effet, si on estime les besoins ruraux à environ 0,6 m3/habitant/an, on constate les bilans suivants par région:

RégionsSurplus (+) ou
déficit  (-)    
Fleuve- 0,1   m3/habitant/an
 Louga- 0,2   m3/habitant/an
Ouest
(Thiès, Cap Vert, Diourdel)
- 0,55  m3/habitant/an
 Sine Saloum- 0,3   m3/habitant/an
 Sénégal oriental+ 9,5   m3/habitant/an
 Casamance+ 1,6   m3/habitant/an

Il faut, en outre, souligner l'action prédatrice des animaux sur la végétation ligneuse pour les deux provinces du Fleuve et de Louga, action qui contribue à aggraver le déficit en matière ligneuse. Ces déficits entraînent donc une surexploitation des formations ligneuses naturelles et donc une dégradation de celles-ci. En effet, pour les quatre régions qui présentent un déficit, celui-ci est de l'ordre de 2 millions de m3 par an.

1.2 Plantations

1.2.1 Introduction (6) (9) (11) (12) (22) (26)

Le teck fut introduit en Casamance dès 1933. Mais ce n'est qu'à partir de 1957, date à laquelle 70 ha avaient été plantés, que des reboisements importants y furent réalisés: 253 ha de 1957 à 1960, 509 ha dans la période 1961–64 (1er plan), 566 ha dans la période 1965–69 (2ème plan), 361 ha dans la période 1970–73 (3ème plan) et 740 ha entre 1974 et 1977 (4ème plan). Depuis 1977, pratiquement aucune plantation nouvelle n'a été entreprise. On peut considérer que les trois quarts des plantations réalisées avant 1973 sont réussies.

Gmelina arborea fut essayé au Parc de Hann en 1954 et en Casamance en 1958. Un programme de 500 ha était lancé dans cette région en 1966. En 1977, les plantations de Gmelina couvraient au total 1 700 ha dont on peut considérer que 1 000 ha sont effectivement réussis.

Des reboisements pour la fixation des dunes furent mis en oeuvre de 1949 à 1958 et couvrent 424 ha plantés en filao (Casuarina equisetifolia). Des brise-vent en anacardier (Anacardium excelsum) réalisés au cours du 2ème plan (1965–69) et qui couvraient 2 000 ha dans le centre-ouest ont pratiquement disparu sous l'effet de la sécheresse.

De 1959 à 1972, 2,9 millions de plants furent distribués aux agriculteurs grâce à la création en 1960 du Fonds Forestier National qui permit l'ouverture et le fonctionnement d'une pépinière dans chaque région et dans certains départements. Les résultats obtenus ont été très variables selon les régions et surtout les utilisateurs. Des comptages réalisés par le Service Forestier avant la fin de la première saison sèche ont permis de constater des taux de reprise variant de 35 à 55 % selon les années. Mais le résultat final global semble se situer plus près de 20 % de réussite avec, dans certains endroits, un taux encore beaucoup plus faible. Au total, c'est sans doute l'équivalent de 3 à 400 ha de reboisements qui ont été réussis. Cette politique a été poursuivie de 1973 à 1980. Au cours du 4ème plan (Juillet 1973 à Juin 1977) 1 100 000 plants furent distribués et, depuis 1977, environ 400 000 plants sont remis chaque année aux agriculteurs. Le taux de réussite reste du même ordre de grandeur que celui des années précédentes et on peut estimer à 200 ha la surface plantée réussie depuis 1973.

Le bilan des réalisations du 4ème plan (Juillet 1973 – Juin 1977) et celui du 5ème plan (Juillet 1977 – Juin 1981) à la fin de 1980 peuvent être résumés de la manière suivante:

Programme et espècesRéalisations effectives estimées (ha)
4ème plan
07/73 – 06/77
5ème plan
07/77 – 06/81
(jusqu'au 31/12/80)
Plantations industrielles de teck et Gmelina en Casamance740120
Forêts péri-urbaines (eucalyptus, filao, Azadirachta indica (neem), mboul (Celtis integrifolia), nguediane (Anogeissus leiocarpus))
390800
Programme anacardier570400
 (détruits en majorité) 
Régénération de la gommeraie (Acacia senegal, A. laeta)175300
Fixation des dunes et protection des Niayes (filao, eucalyptus, niaouli (Melaleuca leucadendron))
510400
Reboisement du delta du fleuve Sénégal (gommiers, eucalyptus, niaoulis, Prosopis, nguigui (Bauhinia reclinata))
360300
Protection des forages (gommiers, ber (Sclerocarya birrea), soump (Balanites aegyptiaca))
1 240   
Reboisement du bassin arachidier (cadd (Acacia albida), seing (Acacia raddiana))650 
Enrichissement des forêts domaniales aménagées pour le bois de feu (eucalyptus, neem, Prosopis)
  45 
Distribution de plants aux villageois (filao, eucalyptus, etc.)350200
Plantation d'arbres le long des axes routiers (Cassia, caïlcedrat, Albizia, Coccoloba uvifera, neem)
      530 km     200 km

1.2.2 Surfaces des plantations réalisées

Plantations industrielles

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEspècesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 40Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHL 1Tectona grandis0,40,50,40,40,2  1,9
PHH 1Gmelina arborea0,80,30,30,2   1,6
P..1 = PH.1Total plantations industrielles1,20,80,70,60,2  3,5

Autres plantations

Surfaces estimées des plantations non-industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEspècesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 40Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHL 2Acacia spp.5,41,3     6,7
Azadirachta indica
Casuarina equisetifolia
Prosopis africana
Melaleuca leucadendron
Casuarina equisetifolia
(fixation des dunes)
0,60,3  0,30,1 1,3
Anacardium excelsum0,30,1     0,4
Acacia senegal, Acacia spp.
(gommiers)
0,30,1     0,4
PHH 2Eucalyptus spp.0,2      0,2
P..2=PH.2Total plantations non-industrielles6,81,8  0,30,1 9,0

Toutes plantations

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEspècesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 40Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHLEspèces feuillues autres que celles à croissance rapide7,02,30,40,40,50,1 10,7
PHHEspèces feuillues à croissance rapide1,00,30,30,2     1,8
P=PHTotal toutes plantations8,02,60,70,60,50,1 12,5

2. Tendances actuelles

2.1 Végétation ligneuse naturelle

L'augmentation de la population et l'accroissement correspondant des besoins en bois de feu et produits agricoles se conjuguent avec les conditions climatiques de sécheresse des douze dernières années pour entraîner une déforestation soit directement par défrichement, soit indirectement et progressivement par la dégradation du couvert ligneux du fait de la fragilité des formations végétales les rendant vulnérables à toute surexploitation.

Un certain nombre d'autres facteurs rendent la situation particulièrement défavorable au maintien de la végétation ligneuse, à savoir:

Tous ces facteurs contribuent à réduire les potentialités en bois des différentes formations lesquelles se situent à des niveaux très bas comme il est indiqué ci-dessous:

zone sahélienne:0      à 0,25 m3/ha/an
zone soudano-sahélienne:0,10 à 1,00 m3/ha/an
zone soudano-guinéenne:0,50 à 2,50 m3/ha/an
zone guinéenne:plus de 2,5 m3/ha/an

La consommation en bois par tête d'habitant (bois d'oeuvre plus bois de service plus combustible ligneux) étant de l'ordre de 0,70 à 1,25 m3/ha/an selon les régions et les modes d'existence (11), on peut être inquiets de l'effet de la conjonction des facteurs décrits ci-dessus et de la surexploitation à laquelle sont soumises une grande partie des formations ligneuses (ou tout au moins une exploitation atteignant bien souvent le niveau maximum de productivité). En effet, les espoirs de régénération naturelle étant des plus réduits, on tend vers un déséquilibre généralisé du milieu naturel dont la tendance sera difficile et coûteuse à renverser.

2.1.1 Déforestation

Pour les cinq prochaines années (1981–85), les défrichements continueront à avancer vers l'est dans les départements de Kaffrine et Tambacounda, ainsi qu'en Moyenne et Haute Casamance. Le rythme de 40 000 ha par an retenu pour la période 76–80 risque fort d'augmenter en raison des projets de colonisation agricole ayant pour objet de décongestionner la zone arachidière. On retiendra donc le chiffre moyen de 50 000 ha par an pour la période 1981–85. On estime, en première approximation, que cette déforestation concernera pour moitié les formations de savane boisée (NHc/NHO1) et pour moitié les formations de savane arborée (NHc/NHO2).

A ce type de déforestation viendront s'ajouter les défrichements résultant de la surexploitation des formations arborées ou arbustives des zones fortement peuplées et à réserves forestières réduites (régions de Louga et du Fleuve), mais il est très difficile d'en estimer l'importance. On tiendra compte toutefois de ces processus en diminuant les formations arbustives (nH) de 20 000 ha par an pendant la période 1981–85.

2.1.2 Dégradation

La surexploitation constatée à propos des récoltes en bois de feu et de service conduit à une dégradation importante des formations végétales. Cette surexploitation qu'on a chiffrée à 2 millions de m3 au minimum (voir paragraphe 1.1.3) correspond à l'équivalent de 100 000 ha de savane boisée en zone soudano-sahélienne ou 200 à 250 000 ha de savane arborée. A cette surexploitation vient s'ajouter, comme on l'a vu, l'action des bergers et de leurs troupeaux et celle des feux. Au total, on peut estimer que ces actions de dégradation entraînent une perte annuelle de 2 % des ressources ligneuses globales des formations mixtes forestières et graminéennes du pays, lesquelles représentent 90 % des ressources forestières du pays.


Previous Page Top of Page Next Page