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Part II
COUNTRY BRIEFS (continued)

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (continued)

Bibliographie

  1. Direction des Eaux, 1960 Forêts et Chasses “Exposé général sur les forêts en République Centrafricaine” - Texte remis à la Conférence d'Ibadan (novembre 1960) - Bangui

  2. Direction des Eaux, 1961 Forêts et Chasses “Plan de développement de l'exploitation et de l'industrie forestière en République Centrafricaine” - Bangui

  3. Tillon, R. 1961 “Expériences et travaux de reboisements forestiers et de restauration des sols - Etude d'une parcelle de savane mise en défens” - Direction des Eaux et Forêts - Centre Technique Forestier Tropicale - Nogent-sur-Marne (France)

  4. Direction des Eaux, 1962 Forêts et Chasses “Rapport de prospection forestière - Secteur Lotemo-Préfecture de Lobaye” - Bangui

  5. Centre Technique Forestier Tropical 1964 “Inventaire forestier en Haute-Sangha - République Centrafricaine” - 7 fascicules - Nogent-sur-Marne (France)

  6. Centre Technique Forestier Tropical 1964 “Inventaire forestier du Bassin de la Mbaeré - République Centrafricaine” - 5 fascicules - Nogent-sur-Marne (France)

  7. Lanly, J.P. 1966 “La forêt dense centrafricaine” - in Bois et Forêts des Tropiques - No. 108 - Juillet–Août 1966

  8. Centre Technique Forestier Tropical 1967 “Inventaire forestier dans le secteur de Nola - République Centrafricaine” - 5 fascicules - Nogent-sur-Marne (France)

  9. Guigonis, G. 1967 “La forêt centrafricaine à peine exploitée est une des plus riches d'Afrique - Sa mise en valeur s'organise” in Europe France Outremer - No.444

  10. Centre Technique Forestier Tropical 1968 “Inventaire forestier dans la sous-préfecture de Bimbo - République Centrafricaine” - 1 fascicule - Nogent-sur-Marne (France)

  11. Boulvert, Y. 1969 “Note sur les savanes de l'Ouham” - O.R.S.T.O.M. - Bangui

  12. Damango, R. 1970 “Exposé fait sur les forêts de la République Centrafricaine” - à l'occasion du Séminaire régional FAO/BIT sur la formation et l'éducation forestières (9–19 décembre 1970) - Bangui

  13. Boussard, C. 1971 “Les industries forestières en République Centrafricaine”

  14. Chambre syndicale du bois de la République Centrafricaine 1973 “République Centrafricaine - Problème No. 1: le transport” - in Europe Outremer - octobre 1973

  15. FAO 1977 “La situation forestière en Empire Centrafricain et perspectives de développement - Mission préparatoire forestière” - par MM. Guigonis et Noël - Projet PNUD/FAO/CAF/75/007 - Rome

  16. Boulvert, Y. 1977 “Catalogue de la flore de Centrafrique - Ecologie sommaire - Distribution” (texte provisoire) - 4 tomes - O.R.S.T.O.M. Bangui

  17. Direction générale des Eaux, 1978 Forêts, Chasses et Pêches “Rapport national de l'Empire Centrafricain” - présenté à la Cinquième Session de la Commission des Forêts pour l'Afrique (Acora, Ghana, 24–28 avril 1978)

  18. FAO 1978 “Aménagement de la faune en zone nord - Empire Centrafricain - Le droit de la protection de la faune en Empire Centrafricain”-par M. du Saussay - FO:CAF/72/010 - Document de travail No. 12 - Rome

  19. FAO 1978 “Etude préliminaire d'aménagement de la faune en zone nord- Empire Centrafricain - Conclusions et recommandations du projet” - FO:DP/CAF/72/010 - Rapport terminal - Rome

RWANDA

La République Rwandaise couvre 26 338 km2 dont 24 950 km2 sur la terre ferme, entre les parallèles 1°05' et 2°50' de latitude sud et les méridiens 28°50' et 30°25' de longitude est. Le paye est entouré par le Zaïre à l'ouest, l'Uganda au nord, la Tanzanie à l'est et le Burundi au sud. De l'ouest à l'est en partant du lac Kivu à 1 460 mètres d'altitude qui sert de frontière entre le Rwanda et le Zaïre, on rencontre:

Il faut noter également à l'extrême nord-ouest un ensemble de volcans dont le plus élevé atteint 4 507 mètres (volcan Karisimbi) couvert en grande partie par le parc national des Birunga.

Le climat est de type équatorial montagnard, caractérisé par des températures douces et stables (température moyenne annuelle: 20°C) et des précipitations modérées relativement bien réparties au cours de l'année (inférieures à 1 000 mm à l'est, de 1 000 à 1 250 mm au centre et de 1 250 à 2 400 mm à l'ouest suivant l'altitude) (1) (4) (10).

La population en 1979 était égale, suivant les sources, entre 4 650 000 habitants (Annuaire FAO de la production 1979) et 5 100 000 ((12) citant des chiffres du Miniplan), soit une densité comprise entre 176 et 193 habitants au km2, la plus élevée du continent africain avec celle du Burundi. Le taux de croissance annuel est très sensiblement égal à 3,0%. La population agricole est à peu près égale aux neuf dixièmes de la population totale, soit une densité moyenne de 160 à 170 personnes au km2, et croît à un taux annuel de 2,6%. Les préfectures de la partie ouest sont les plus peuplées, certaines régions ayant une densité moyenne supérieure à 300, alors que celle-ci tombe à moins de 100 dans les deux préfectures orientales de Byumba et Kibungu. A la pression agricole (entre 800 et 900 000 ha cultivés) s'ajoute celle du cheptel estimé en 1977 à 630 000 bovins et plus d'un million d'ovins et de caprins. Les taux de charge étaient déjà, dans les années soixante de 1 ha de parcours ou moins par tête de gros-bétail et de 1,5 ha dans la partie des hauts plateaux pour un total de 840 000 ha de parcours (4). Cette énorme pression agricole et pastorale sur la végétation, notamment dans la zone montagneuse de l'ouest, a entrainé une destruction et une dégradation très sévères non seulement de la végétation ligneuse mais aussi des sols. La situation est en de nombreux points très semblable à celle qui prévaut au Burundi.

1. Situation actuelle

1.1 Végétation ligneuse naturelle

1.1.1 Description des types de végétation

Formations forestières feuillues denses (NHC)

Les forêts denses restantes de la crête Zaïre-Nil se répartissent suivant les étages altitudinaux suivants (description empruntée à (1)):

Certaines des espèces feuillues mentionnées, telles que Macaranga neomildbraediana, Polyscias fulva, Neoboutonia sp., montze qu'une partie de ces forêts telles qu'elles étaient décrites au début des années cinquante dans le document (1) étaient déjà secondarisées (et à ce titre peuvent être rangées dans la catégorie NHCa des jachères forestières et jeunes forêts secondaires).

Les types de transition de 1 600 mètres à 1 800 mètres entre la forêt de montagne et l'ancienne forêt sclérophylle, laquelle a maintenant disparu constituaient au début des années cinquante des petits massifs d'arbres de faibles dimensions encaissés au fond des ravins.

Des forêts galeries existent, elles aussi soumises au défrichement, mais il n'a pas été trouvé d'informations à leur sujet. Dans la zone orientale elles sont sans doute semblables à celles du nord-est du Burundi avec Acacia polyacantha var. campylacantha, séparées de l'eau des rivières et des lacs par des bandes de papyrus (Cyperus papyrus) et de palmiers raphia (Phoenix reclinata).

Les forêts denses solérophylles au-dessous de 1 600 m d'altitude à Strychnos potatorum et à Euphorbia dawei semblent avoir complètement disparu de la région occidentale, excepté peut-être encore maintenant dans quelques îlots du lac Kivu.

Formations forestières feuillues ouvertes (NHc/NHO)

Les forêts claires sclérophylles à Croton dichogamus et Euphorbia dawei couvrent une partie du parc national de l'Akagera, comme le montre la carte forestière au 1/250 000ème (9). Celles de la sous-préfecture de Bugesera entre Kigali et la frontière du Burundi disparaissent rapidement du fait des coupes pour le charbon de bois pour l'approvisionnement de la capitale (deux communes sur les trois de cette région ont pratiquement perdu leur “forêt de savane”) (11).

Des savanes boisées à Acacia (notamment A. sieberiana) existent dans la région de Bugesera et dans la partie orientale du pays. L'exploitation ligneuse y est limitée au bois de service et au bois de chauffage.

Bambousaies (NHB)

Les bambousaies à Arundinaria alpina se rencontrent dans les montagnes de la crête Zaïre-Nil au-dessus de 2 300– 2 400 m environ à l'état presque pur ou en mélange avec Podocarpus milanjianus, Polyscias fulva etc… (7) indique par exemple que les peuplements d'Arundinaria et de Podocarpus couvraient environ 20 000 ha sur les 30 000 ha que comptait le périmètre forestier de Gishwati dans les années cinquante. Du fait de la réduction importante (probablement plus de la moitié) qu'a connue ce massif depuis cette période les bambousaies doivent avoir aussi été détruites dans une proportion voisine. Des peuplements d'Arundinaria sont aussi présents dans le parc national de Birunga.

Formations (essentiellement) arbustives (nH)

Au dessus de 2 300–2 400 m environ on trouve de vastes aires de bruyères géantes, notamment des genres Erica, et Philippia semblables à celles qu'on trouve en Uganda et au Burundi.

Une partie des savanes de la région orientale et de la région de Bugesera sont essentiellement arbustives avec Acacia seyal et Combretum binderianum sur sol profonds et Pappea ugandensis sur sols latéritiques (2).

1.1.2 Situation actuelle de la végétation ligneuse

Surfaces actuelles

Il n'existe pas d'inventaire forestier national. La carte forestière existante au 1/250 000ème basée sur des photographies aériennes de 1974 (9) ne fournit que les limites globales des grands massifs de forêt dense sans indication ni de leur nature ni de leur état actuel. Le contour des “forêts sèches” est précis, celui des “savanes boisées” l'est beaucoup moins, et la signification réelle de ces classes cartographiques n'est pas connue.

Les chiffres de surface indiqués dans le tableau ci-dessous ont été reconstitués à partir de données fragmentaires trouvées dans les documents (1), (5) (6), (7), (8), (10) et (11). La comparaison des chiffres donnés dans ces documents publiés entre 1954 et 1979 permet de faire une estimation approchée de la déforestation durant les trente dernières années (presentée au paragraphe 2.1.1). De nombreuses hypothèses ont été faites pour répartir les surfaces totales entre les différentes catégories utilisées dans cette étude.

Surfaces de végétation ligneuse naturelle estimées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCa 
ε565634114510125 
NHc/NHO 1NHc/NHO2 iNHc/NHO2 iNHc/NHO 2NHc/NHONHc/NHOanH
303050801104090
NHBf1uvNHBf1ucNHBf1(u)NHBf2iNHBf2 rNHBf 2NHBfNHBa 
εεε1451919ε 
N.f1uvN.f1ucN.f1(u)N.f2iN.f2 rN.f2N.rN.a 
ε415648166412025 

Propriété

Le décret du 11/7/1960 sur le Régime Foncier du Rwanda établit que toutes les terres non aliénées en vertu de la législation du droit écrit sont terres domaniales. La loi stipule également que toutes les forêts se trouvant sur des terres domaniales sont forêts domaniales et sont soumises au régime forestier. D'une manière générale les terres privées sont peu importantes (5).

Statut légal et aménagement

Le parc national de l'Akagera, créé en 1934, couvre une surface de 251 000 ha le long de la frontière orientale avec la Tanzanie et est en grande partie inhabité. On a estimé qu'à l'heure actuelle il est couvert à 60% environ de forêt claire sclérophylle à Croton dichogamus et Euphorbia dawei et de savane boisées ou arbustives (à Acacia notamment), le reste étant occupé par des savanes herbeuses et les lacs et marais à Cyprus papyrus de la bordure orientale le long de la frontière. Le parc national des Birunga, créé en 1925, dit encore “des volcans”, constitue la partie rwandaise de l'ancien parc Albert. Il couvre 23 000 ha de forêts de montagne (surface estimée à 11 000 ha en 1980), de bambous (surface estimée à 5 000 ha en 1980), de formations de bruyères arborescentes (nH) et d'alpages de haute altitude. Malgré sont statut il semble que les pasteurs y mènent leur troupeaux et défrichent la forêt (d'après le document “Liste des Nations Unies des parcs nationaux et réserves analogues” - 2ème édition - 1971).

Il n'existe pas de plan d'aménagement et c'est la raison pour laquelle on a considéré qu'il n'y avait pas dans le pays d'aménagement intensif au sens de cette étude (NHCf1m=NHc/NHO 1m=0) (5). Dans les années cinquante cependant des travaux sylvicoles d'enrichissement par layons et de dégagements de semis ont été entrepris dans les forêts de montagne, décrits dans (1), mais qui ne semblent pas avoir été poursuivis.

Exploitation forestière

Bois en grumes

La production de bois d'oeuvre provenant des forêts naturelles et des boisements était à la fin des années soixante d'environ 1 200 à 1 700 m3, dont 200 à 500 m3 exploités en régie par le Service Forestier, le reste étant exploité par des scieurs de long itinérants (4) (5). (8) évaluait au début des annés 70 à 800 ha la surface couverte annuellement à raison de 20 m3 de grumes par hectare. Une étude du marché du bois d'oeuvre réalisée en 1973 par J. Hertes évaluait la production annuelle à 4 000 m3 et (12) estime qu'elle a selon toute vraisemblance stagné depuis autour de ce chiffre.

Les arbres auxquels donnent droit le permis ne sont pas délivrés, mais sont choisis par le scieur lui-même, ce qui entraïne une sélection à rebours préjudiciable au peuplement. Les essences exploitées ne sont pas nombreuses. Elles comprennent notamment les Podocarpus (umufu - P. usambarensis et umuhulizi - P. milanjianus) dont les représentants adultes sont devenus rares (11), umuyove (Entandrophragma excelsum) umushishi (Symphonia globulifera) et accessoirement, Olea hochstetteri, Strombosia scheffleri, Syzygium parvifolium, Albizia sp., Cassipourea congoensis, etc. (8).

Les sciages se font à la main, à l'exception de ceux produits par la petite scierie du projet pilote forestier. La production locale n'est pas suffisante et le pays a importé annuellement, de 1974 à 1977, entre 750 et 2 700 m3 de siages et d'ouvrages de menuiserie, du Kenya surtout (12).

Autres produits forestiers

La récolte forestière pour le chauffage et les bois de service telle qu'elle est estimée dans le document (12) est résumée dans le tableau suivant:

Consommation réelle de bois pour l'énergie et de bois de service en 1980 (d'après (12))

Type d'utilisationKigali
(140 000 habitants)
Zones rurales
(4 960 000 habitants)
Ensenble du Rwanda
(5 100 000 habitants)
par habitanttotaltotaltotaltotal
unitésm3equivalentunitésm3équivalentunitésm3équivalentéquivalentm3equivalent
Bois de chauffage0,14 st0,0881 900 st  12 0001st0,653 230 0003 242 000
Charbon de bois50     kg 0,89  7 700 t125 000-- 125 000
Sous-total bois pour l'energie --137 000--3 230 0003 367 000
Bois de service-0,74-  10 000-0,074367 000377 000
Usines de thé (et autres plantations artisanales)------50 00050 000
Total général---147 000--7 0003 794 000

La pénurie actuelle de bois amène la population rurale à se tourner de plus en plus vers les résidus agricoles pour leur besoins en énergie (tiges de maïs, de sorgho, de manioc, fanes de pois et de haricots, fumier séché). La projection jusqu'à l'an 2 000 de cette consommation donne un chiffre de 7 millions de m3, considérable si l'on considère les ressources forestières actuelles du pays.

Il convient de signaler comme utilisations artisanales du bois de chauffage outre le séchage du thé, le séchage des fleurs de pyrèthre dans le nord et la cuisson des briques et des tuiles sur l'ensemble du territoire.

1.1.3 Situation actuelle des volumes sur pied

Les seuls chiffres de volume trouvés pour le Rwanda sont ceux fournis par le document (1) pour les forêts de montagne. Malheureusement les volumes moyens à l'ha (fût toutes essences) y sont indiqués sans référence au diamètre minimum des arbres cubés. Ils montrent au moins une grande diversité des potentiels puisque ce volume en forêt de Gishwati, à 2 000 mètres environ, est de 96,5 m3/ha alors qu'il n'est que de 47,8 m3 en forêt de Nyungwe à 1 900 mètres d'altitude et de 19,8 m3 seulement à 2 400 mètres dans cette même forêt. Pour remplir le tableau ci-dessous on a utilisé les volumes bruts à l'ha (VOB) obtenus dans les pays voisins.

Volumes sur pied estimés à la fin de 1980
(totaux en millions de m3)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf2NHc/NHO 1
VOBVACVOBVOBVOBVAC
m3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotal
 ε ε1206,7803,6300,920,06

1.2 Plantations

1.2.1 Introduction

(a) Dès le début des années trente, sur l'ensemble de ce qui était alors le territoire sous tutelle du Ruanda - Urundi, la puissance tutélaire avait institué l'obligation par les collectivités locales de procéder chaque année et à leur profit exclusif à l'établissement de boisements communaux à raison d'un hectare pour 300 contribuables. A partir de 1948, date de la création du service forestier, ce dernier participera à la réalisation des boisements communaux ainsi qu'à la création de boisements “économiques” domaniaux destinés à la production de bois d'oeuvre autour de chacun des chefs lieux de préfecture et des centres miniers les plus importants (6). L'inventaire des boisements communaux réalisés en 1968 donnait une surface totale de 23 500 ha environ, auxquels s'ajoutent 1 600 ha de boisements “économiques” et environ 400 ha de boisements privés. Les boisements communaux qui ne représentaient plus en 1978 que 70% environ de l'ensemble des plantations, étaient au nombre d'environ 5 000 dont 2 300 d'une surface unitaire inférieure à 2 ha et 500 seulement de plus de 10 hectares (11). La grande majorité des boisements communaux a été réalisée avec Eucalyptus maideni lorsque les conditions de pente et de sol étaient défavorables et E. saligna et d'autres eucalyptus comme E. botryoides et E. gigantea dans de meilleurs sites 1.

Outre les boisements communaux et les boisements “économiques” domaniaux quelques plantations privées et de bord de route ont été réalisées dont la surface varie suivant les auteurs entre 400 hectares ((5)-1968) et 3 150 ha (“Forest Resources of Africa” by R. Persson 1970).

Outre les eucalyptus qui ont été les espèces les plus fréquemment utilisées notamment dans les boisements communaux (74, 7%), les autres espèces plantées sont Acacia mearnsii - “black wattle” - (11,3%), Grevillea robusta (2,2%), Cupressus benthamii (2,8%) et Pinus patula (2,5%). Les chiffres entre parenthèses correspondent aux pourcentages des surfaces plantées au Rwanda en 1968 tels qu'ils sont donnés par (4) et (8).

Du fait notamment de la demande élevée de bois de chauffage et de charbon de bois, à des fins domestiques ou artisanales (sèchage du thé, des fleurs de pyrèthre et cuisson des briques et des tuiles), les boisements ont été soumis à une exploitation abusive à laquelle s'ajoutent le vieillissement et les défrichements délictueux. (4) estimait en 1968 à “la moitié à peine” des 25 000 ha recensés la surface des plantations “exploitables”. En 1980 (12) adopte “faute de mieux” une proportion de “boisement de rapport” de 75% par rapport aux statistiques annoncées. Il est vrai qu'entre temps des plantations nouvelles ont été créées qui peuvent justifier en partie l'augmentation de ce pourcentage.

(b) Dans les annés 70 en effet des projets de développement ont conduit à la mise en place d'un certain nombre de périmètres de plantation:

Dans le même temps le service forestier projetait la mise en place de boisements économiques de bois d'oeuvre à raison de 30 ha par an et par préfecture (10). On a assisté également à une intensification des boisements individuels, si l'on en juge par les statistiques indiquées dans (12).

1 (6) estimait en 1970 que les eucalyptus occupaient plus de 90% de la surface plantée en exotiques, évaluée alors à 25 000 ha.

1.2.2 Surfaces des plantations réalisées

Il n'existe pas d'inventaire d'ensemble des plantations existantes. Les informations rassemblées dans les documents (4), (5), (6), (7), (10), (11) et (12) ont été interprétées pour aboutir aux résultats indiqués dans les tableaux ci-dessous. On a estimé que le but principal des “boisements domaniaux économiques” est la production de bois d'oeuvre et ils ont par suite été classés en “plantations industrielles”. Toutes les autres plantations de bois de chauffage et de service et de protection des sols ont été classées en “plantations non-industrielles”.

La répartition par classe d'âge reste très approximative en l'absence d'informations précises sur la date des plantations anciennes. On a indiqué entre parenthèses des estimations des surfaces plantées encore productives au regard des chiffres des surfaces totales correspondantes.

Plantations industrielles

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1980 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL 1 = PH.1Cedrela odorata0,10,10,10,10,50,20,11,2
 Grevillea robusta et autres(0,1)(0,1)(0,1)(0,1)(0,4)(0,1)ε(0,9)
PS.1Cupressus spp. 20,40,40,90,20,70,30,43,3
 Pinus spp. 3(0,4)(0,4)(0,8)(0,2)(0,5)(0,2)(0,1)(2,6)
P..1Total plantations industrielles0,50,51,00,31,20,50,54,5
(0,5)(0,5)(0,9)(0,3)(0,9)(0,3)(0,1)(3,5)

1 Les chiffres par classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” ou “de rapport”.
2 Cupressus lusitanica, C. benthamii, C. lindleyi
3 Pinus patula, P. caribaes.

Autres plantations

Surfaces estimées des plantations non-industrielles réalisées à la fin de 1980 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHH2 = PH.2Eucalyptus spp.6,52,02,00,510,07,05,533,5
 Acacia mearnsii et autres(6,5)(2,0)(2,0)(0,5)(7,5)(3,0)(2,0)(23,5)
PS.2Cupressus spp. 22,0      2,0
 Pinus spp. 3(2,0)      (2,0)
P..2Total plantations nonindustrielles8,52,02,00,510,07,05,535,5
(8,5)(2,0)(2,0)(0,5)(7,5)(3,0)(2,0)(25,5)

1 Les chiffres par classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” ou “de rapport”.
2 cf. tableau précédent
3 cf. tableau précédent

Toutes plantations

Le tableau suivant résulte du regroupement des deux tableaux précédents.

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1980 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHL(=PHL 1)Essences feuillues autres que celles à croissance rapide0,10,10,10,10,50,20,11,2
(0,1)(0,1)(0,1)(0,1)(0,4)(0,1)ε(0,9)
PHH(=PHH 2)Essences feuillues à croissance rapide6,52,02,00,510,07,05,533,5
(6,5)(2,0)(2,0)(0,5)(7,5)(3,0)(2,0)(23,5)
PHSous-total essences feuillues6,62,12,10,610,57,25,634,7
(6,6)(2,1)(2,1)(0,6)(7,9)(3,1)(2,0)(24,4)
PSEssences résineuses2,40,40,90,20,70,30,45,3
(2,4)(0,4)(0,8)(0,2)(0,5)(0,2)(0,1)(4,6)
PTotal toutes plantations9,02,53,00,811,27,56,040,0
(9,0)(2,5)(2,9)(0,8)(8,4)(3,3)(2,1)(29,0)

1 Les chiffres par classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” ou “de rapport”.

1.2.3 Caractéristiques des plantations

Les essais entrepris au Rwanda d'abord par l'INEAC et à partir de 1962 par l'ISAR (Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda) sont résumés dans le document (6) (essais de triage, essais comparatifs, essais de modes de reboisement, étude biologique des essences forestières exotiques dans l'arboretum de Ruhande à Butare). Quelques données d'accroissement en hauteur sont fournies dans ce document à partir d'essais de triage sur des plantations de 3 ans d'âge. (3) donne 23m3/ha/an environ pour des plantations expérimentales d'E. grandis d'un peu moins de 5 ans et 17m3/ha/an pour des plantations de 5 ans d'E. saligna et E. gigantea respectivement. Reynders (communication personnelle) indique un accroissement annuel moyen de 22 m3/ha/an pour des plantations de Cupressus lusitanica de 25 ans et 15 m3/ha/an pour Pinus patula. Quelques estimations globales sont données pour l'ensemble des plantations du pays, comme, par exemple, 10 m3/ha/an pour les boisements d'eucalyptus et 4 m3/ha/an pour les boisements résineux (4).

2. Tendances actuelles

2.1 Végétation ligneuse naturelle

Il n'existe pas d'étude de la déforestation et de la dégradation de la couverture ligneuse sur l'ensemble du pays durant les dernières années. Cependant des estimations globales des surfaces depuis les années cinquante jusqu'à nos jours et une étude chiffrée de la régression de la forêt de Nyungwe par comparaison des photographies aériennes de 1958 et 1974, signalée en (11), permettent de reconstituer grossièrement l'évolution de la forêt dense rwandaise, comme l'indique le tableau suivant.

Déforestation annuelle moyenne
(en milliers d'ha)

Périodes

1976–80 1981–85
(projections)
NHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCf NHCf1uvNHCf1ucNHCf1(uc)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCf
ε1,51,50,70,20,92,4 ε1,81,80,80,21,02,8

Ces chiffres sont importants si on les compare aux surfaces restantes et s'expliquent par la pression humaine considérable qui s'exerce sur les forêts non seulement pour la recherche de terres agricoles mais également pour la satisfaction des besoins en bois de feu et pour le charbon de bois.

L'étude comparative des surfaces forestières en forêt de Nyungwe a montré une régression de 112 000 ha en 1958 à 102 000 ha en 1974, “soit une diminution annuelle moyenne de plus de 600 hectares sur le pourtour seulement du massif, non compris les défrichements entrepris à l'intérieur de la forêt” (11). En forêt de Gishwati de “considérables défrichements” sont signalés dans le même document, notamment sur le versant ouest et “les deux tiers du massif sont fortement dégradés et en partie pâturés”.

La parc national des Birunga n'échappe pas à la déforestation, comme l'indique la “liste des Nations Unies des parcs nationaux et réserves analogues”, ce qui explique le chiffre de régression donnée dans le tableau pour la catégorie NHCf2r.

Du fait de la pression agricole et de la topographie une petite partie seulement des surfaces déforestées évolue vers l'état de jachère forestière (NHCa).

Les bambousaies à Arundinaria alpina qui occupent une partie des surfaces boisées de montagne doivent également être soumises au défrichment et on a estimé à 400 hectares la surface de ces peuplements qui disparait annuellement tant à l'extérieur du parc national des Birunga (NHCBf2r) qu'à l'extérieur de celui-ci (NHBf2i).

Les formations mixtes forestières et graminéennes ont été et sont toujours l'objet d'une surexploitation et de défrichements pour l'agriculture. La forêt sèche de la région occidentale du pays avait déjà pratiquement disparu dans les années cinquante (1), de même qu'elle a maintenant pratiquement disparu de la région de l'Imbo au Burundi. On a déjà mentionné au paragraphe 1.1.1 la régression des forêts sèches et savanes boisées dansla région de Bugesera au sud de Kigali du fait de la surexploitation pour la fabrication du charbon de bois déstiné à l'approvisionnement de la capitale. On a adopté une régression des formations arborées mixtes forestières et graminéennes (NHc/NHO) de l'ordre de 2 000 hectares par an.

2.1.2 Dégradation

Les phénomènes de dégradation des forêts claires et des savanes boisées, arborées et arbustives sont ceux des formations correspondantes dans la plupart des pays africains, et ont pour cause principale les feux de brousse. L'absence de population dans une grande partie du parc national de l'Akagera (qui couvre 10% environ du territoire) permet cependant à la végétation naturelle de souffrirmoins que dans le reste du pays. Cela amène les auteurs du document (10) à écrire: "la végétation du Rwanda oriental (parc national de l'Akagera) évolue actuellement vers des formations de plus en plus boisées où dominent Olea africana, Euphorbia candelabrum. Cette évolution progressive est favorisée par l'absence de perturbations anthropiques notoires

2.1.3 Tendances dans l'exploitation forestière

Il existe déjà une pression considérable sur la couverture ligneuse, et, malgré les défrichements des forêts denses et de certaines savanes boisées et la surexploitation des plantations existantes, la production de bois n'est pas suffisante pour satisfaire les besoins en énergie de la population qui étaient traditionnellement fournis par la végétation ligneuse. Les habitants des campagnes utilisent de plus en plus les résidus agricoles au détriment de la fertilité des sols cultivés. Les nouvelles plantations ne combleront qu'une très faible partie des besoins futurs. La réduction du capital ligneux sur pied (mise à part sans doute celui du parc national de l'Akagera) et de sa productivité devraient avoir pour conséquence une stagnation de la production et une réduction conséquente de la demande par tête d'habitant de combustibles ligneux et de bois de service.

2.1.4 Surfaces et volumes sur pied à la fin de 1985

Les considérations des paragraphes précédents conduisent aux projections chiffrées des tableaux suivants.

Surfaces de végétation ligneuse naturelle estimées à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCa 
ε47473010408729 
NHc/NHO 1NHc/NHO2iNHc/NHO2rNHc/NHO2NHc/NHONHc/NHOanH
252550751004590
NHBf1uvNHBf1ucNHBf1(u)NHBf2iNHBf2rNHBf2NHBfNHBa 
 εε1341717ε 
N.f1uvN.f1ucN.f1(u)N.f2iN.f2rN.f2N.fN.a 
 474743145710429 

Volumes sur pied estimés à la fin de 1985
(en millions de m3)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCfNHc/NHO 1
VOBVACVOBVOBVOBVOBVOBVAC
εε5,65,63,28,80,750,05

2.2 Plantations

Il est difficile de prévoir les réalisations d'ici 1985 en l'absence d'informations précises sur la durée des programmes actuels et sur les programmes futurs. Les chiffres des tableaux suivants supposent les réalisations réussies suivantes pour l'ensemble de la période 1981–85:

Plantations industrielles

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1985 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL1 = PH.1Cedrela odorata0,40,10,10,10,40,30,21,6
Grevillea roubusta et autres(0,4)(0,1)(0,1)(0,1)(0,3)(0,2)(0,1)(1,3)
PS.1Cupressus spp.0,60,40,40,90,60,50,53,9
Pinus spp.(0,6)(0,4)(0,4)(0,8)(0,4)(0,4)(0,2)(3,2)
P..1Total plantations industrielles1,00,50,51,01,00,80,75,5
(1,0)(0,5)(0,5)(0,9)(0,7)(0,6)(0,3)(4,5)

1 Les chiffres par classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” on “de rapport”.

Autres plantations

Surfaces estimées des plantations non-industrielles réalisées à la fin de 1985 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL 2 = PH.2Eucalyptus spp.13,06,52,02,06,57,59,046,5
Acacia mearnsii et autres(13,0)(6,5)(2,0)(2,0)(5,0)(5,0)(3,0)(36,5)
PS.2Cupressus spp.3,02,0     5,0
Pinus spp.(3,0)(2,0)     (5,0)
P..2Total plantations nonindustrielles16,08,52,02,06,57,59,051,5
(16,0)(8,5)(2,0)(2,0)(5,0)(5,0)(3,0)(41,5)

1 Les chiffres par classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” ou “de rapport”.

Toutes plantations

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1985 1
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL = PHL 1Essences feuillues autres que celles à croissance rapide0,40,10,10,10,40,30,21,6
(0,4)(0,1)(0,1)(0,1)(0,3)(0,2)(0,1)(1,3)
PHH = PHH 2Essences feuillues à croissance rapide13,06,52,02,06,57,59,046,5
(13,0)(6,5)(2,0)(2,0)(5,0)(5,0)(3,0)(36,5)
PHSous-total essences feuillues13,46,62,12,16,97,89,248,1
(13,4)(6,6)(2,1)(2,1)(5,3)(5,2)(3,1)(37,8)
PSEssences résineuses3,62,40,40,90,60,50,58,9
(3,6)(2,4)(0,4)(0,8)(0,4)(0,4)(0,2)(8,2)
PTotal toutes plantations17,09,02,53,07,58,39,757,0
(17,0)(9,0)(2,5)(2,9)(5,7)(5,6)(3,3)(46,0)

1 Les chiffres pas classes d'âge ont été reconstitués d'une manière très approximative. Les chiffres entre parenthèses représentent les surfaces de plantations “exploitables” ou “de rapport”.


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