5.1. Nombreux sites favorables à la pisciculture. Forages donnant plus de 50 l/sec.
D'une manière générale, le volume d`eau disponible n'est pas limitant pour
la pisciculture dans le Sud Tunisien à condition que les exploitations soient
bien intégrées aux sites :
Séquence : Forage → Pisciculture → Irrigation des périmètres agricoles.
5.2. Les sites recevant de l'eau artésienne à 20/25° C sont particulièrement favorables à la pisciculture.
5.3. La salinité de l'eau ne constitue pas un facteur limitant pour la pisciculture. T. nilotica supporte 30 ‰. Les mulets supportent plus de 40 ‰. La pisciculture peut permettre d'aménager des sites où de l'eau salée est disponible.
5.4. La haute température de l'eau de certains forages (50 à C) constitute un facteur limitant, difficilement surmontable en été (irrigation réalisée avec de l'eau à 40–45° C, après passage dans des refroidisseurs dans certains périmètres : inutilisable en pisciculture, 6 mois par an).
5.5. La pisciculture devrait être développée dans sites où de l'eau (douce ou salée), est disponible à une température inférieure à 30° C.
5.6. Le facteur humain est primordial en pisciculture ruarale. Or, aucune tradition piscicole n'existe le Sud Tunisien. La développement de la pisciculture devra être très progressif. La priorité devra être donnée à la formation des pisciculteurs.
5.7. Séquence de développement proposée :
5.7.1. Aménagement d'une station de pisciculture rurale pilote de 2000m2, à SMIDa (OMVPI), par le personnel et matériel de terrassement de l'Office, sous La supervision d'un technicien spécialiste de pisciculture rurale, résident sur place (INSTOP, expatrié).
5.7.2. En même temps, expérience de grossissement de Tilapia, originaires de NOUAIL, dans les 2 bassins de stockage d'eau d'irrigation de CHENCHOU. si ces Tilapia présentent une croissance satisfaisante, ils pourront être utilisés pour stocker la station pilote.
Sinon : Importation d'alevins sélectionnés (Centrafrique/Chypre/U.S.A: ANBURN/Egypte) de T. nilotica.
5.7.3. Pendant toute la durée des travaux (1) et (2), formation de techniciens, fermiers locaux.
5.7.4. La station pilote de SMIDA devrait être d`abord gérée selon un système semi-intensif : (période expérimentale).
Production de l'ordre de 250 kg per an et par bassin de 1 000m2 : deux expériences: a)Fertilisation par engrais chimique (pas d'alimentation complémentaire). Le facteur limitant de ce système peut être la basse teneur an oxygène dissous dans l'eau pendant la nuit. b)Alimentation artificielle (type poulet), sans fertilisation.
5.7.5. Le personnel technique local peut-être envoyé en stage à l'étranger pour acquérir une formation plus poussée (Côte d'Ivoire: BOUAKE, Indonésie, Philippines).
5.7.6. Lorsque des résultats satisfaisants sont obtenus en semi-intensif, passage progressif à l'élevage intensif : Production de 2500 kg/an/1000 m2 avec alimentation artificielle (type poulet) at renouvellement da l'eau (20 1/sec). Determination des coûts de production et bénéfices an vue de vulgariser les technique piscicoles les mieux adaptées à la région.
5.7.7. Le niveau technique d`une station de pisciculture rurale dépend évidemment de la compétence du pisciculteur responsable, des possibilités de crédit (Un cycle d'élevage nécessite 3 à 5 t. d'aliment/1 000 m2/an + amortissement du capital + achat d'alevins…
Des aliments pour poulet sont disponibles sur le marché tunisien à un prix très compétitif (175à 227 DT/tonne).
5.8. Type d'exploitation piscicole sera différent suivant sa localisation :
- Forage d'eau douce 25° C = Pisciculture intensive en aval du forage, tropplein dirigé vers le réseau d'irrigation.
- Forage d`eau salée à 25° C = Pas d`agriculture, eau disponible en grande quantité, surface non limitée. Pisciculture extensive avec fertilisation de l'eau ou intensive en raceway avec alimentation (Dans ce cas, l'investissement est important et il ne s'agit pas de pisciculture rurale familiale).
5.9. D'une manière générale, la pisciculture rurale ne doit pas entrer en compé-compétition avec l'agriculture. Le but recherché en développant la pisciculture rurale est d'améliorer et de diversifier la production des périmètres irrigués.
5.9.1. Le niveau technique d'une pisciculture rurale doit être comparable à celui de l'exploitation agricole voisine, ainsi que le niveau d'investissement.
Les conclusions de la mission s'appliquent essentiellement aux zones éloignées de la mer, dans lesquelles le poisson frais est rare.
