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B. POLICORO

Programmation de la reproduction artificielle pour l'année 1986

La présence à POLICORO d'un important lot de géniteurs permet de programmer les opérations de reproduction artificielle pour le printemps 1985. Par rapport à l'année 1985, il conviendra donc de programmer la reproduction artificielle en avance, pour trois motifs:

1) Motifs de caractère didactique:

La reproduction de P. japonicus au mois d'avril permettra aux étudiants de suivre aussi la phase d'élevage dans les bassins semi-intensifs.

2) Motifs de caratère gestionnaire:

Le démarrage de la reproduction de la crevette et la conclusion de celle du, Bar permettra de donner une continuitéde fonctionnement à l'unité de production primaire et secondaire (Phytoplancton et zooplancton).

3) Pour les exigences production de la Soc. “ITTICA VALDAGRI”:

La biologie de P. japonicus prévoit la période de reproduction naturelle entre les mois de mai et le mois d'août avec le sommet entre le mois de juin et la mi-juillet.

Des données historiques relevées à POLICORO, les années passées, montrent qu'une partie des femelles de P. japonicus étaient müres à la fin du mois de mai.

Il faudra donc équiper des structures qui permettent d'anticiper au moins d'un mis et demi l'époque reproductive.

1. DESCRIPTION DES UNITES OF REPRODUCTION ARTIFICIELLE

Pour la reproduction artificielle de P. japonicus, les structures de la Soc. ITTICA VALDAGRI apparaissent largement suffisantes. Néanmoins, il faudra effectuer à l'avance certains aménagements et certains investissements qui seront en mesure de garantir le maximum d'efficacité.

Les nouveaux investissements sont notamment liés à la technique de maturation anticipée qui n'a jamais été employée jusqu'à présent à POLICORO.

Les unités sont:

1.1. Unité de maturation anticipée

constituée par:

a) Un bassin de 60 mètres carrés, en serre, utilisant en partie l'eau de rejet du filtre biologique de l'écloserie et qui sera équipé par une horloge programmeuse d'allumage des lumières pour l'augmentation de la durée de la photo-période.

b) Un bac de 12 m. en écloserie, fonctionnant en circuit fermé (20°), en liaison avec le filtre biologique.

1.2. Unité de dernière maturation et de ponte

constituée par:

a) Un bac en plastique de 2,5 m. (Diamètre 180 × 100 j.) équipé d'un double fond en filet qui peut être soulevé. (déjà existant)

b) Un collecteur d'oeufs et/ou de nauplii (à réaliser) et éventuellement:

c) Filtre biologique pour le circuit fermé (à équiper).

1.3. Unité d'élevage larvaire

constituée par

a) Deux bassins en béton de 16.2 m. en volume (3 × 3 × 1,80 h.), (déjà existants).

b) Trois bacs en plastique de 2,5 m. en volume (déjà existants).

2.1. Unité de maturation anticipée

La gestion correcte du lot de géniteurs et la programmation des opérations liées à l'anticipation de la période de reproduction revêtent une importance fondamentale dans la reproduction des crevettes.

Les technique à présent utilisées pour l'avancement de la période de reproduction sont deux:

  1. Ablation du pédoncule oculaire,
  2. Conditionnement écophysiologique par modification des facteurs du milieu.

La technique de l'ablation est la plus utilisée au niveau productif, en considération des moindres frais d'investissement et de gestion nécessaires. Cette technique présente aussi des désavantages, notamment:

-   une remarquable mortalité parmi les femelles traitées (jusqu'à 15–20 %).

-   Une faible fécondité (quantité d'oeufs par ponte inférieure).

La technique du conditionnement ecophysiologique, mise au point en France, il y a dix ans, a été considérée jusqu'à présent, appropriée seulement pour des recherches dans le domaine fondamental. Assez récemment, cette technique a trouvé de remarquables applications aussi au niveau de la production à grande échelle de post-larves.

A POLICORO, on conseille d'utiliser les deux techniques de maturation pour donner aux étudiants une vue d'ensemble la plus complète possible.

2.1.1. Maturation par ablation du pédoncule oculaire

On prévoit d'utiliser un bac en béton (3,5 × 3,5 × 0,85 h.) à l'intérieur de l'écloserie de 12.252 et de 9,8 m3.

Le bac sera équipé d'un double fond et de deux couches de gravier et de sable. La circulation d'eau dans le double fond permettre l'oxydation complète du sable (Voir Tab. A).

Le bac sera en liaison avec le circuit hydraulique du filtre biologique de l'écloserie. Dans le bac, on prévoit un maximum de 7 – 10 renouvellements d'eau par jour; cela correspond à un débit de 0,8 – 1 litre par seconde.

L'eau arrivera au bac directement par chute et sera renvoyée au filtre par une pompe de puissance appropriée. Cette fonctionnera par intermittence grace à un interrupteur à niveau.

Dans le bac, on pourra compter sur une charge maximale de 250 – 300 g d'animaux par mètre carré dans un sex ratio de 1,5: 1 (♀♀♀ : ♂♂).

Il faudra que le bac soit prêt avant la fin du mois de janvier; au mois de février on effectuera, en deux reprises, l'ablation unitérale du pédoncule oculaire (seulement les femelles).

L'aliment sera constitué de calmars, moules et crabes dans la mesure du 10% par jour de la biomasse estimée pour le bac.

2.1.2. Maturation par conditionnement écophysiologique

On prévoit d'utiliser, pour l'application de cette technique, un bassin en serre de 60 m2 en surface et de 48 m3 en volume.

Le bassin, qui est déjà en fonction, est doué d'un double fond en tuyaux de PVC.

Dans le bassin, on prévoit de stocker 150 géniteurs de 30 – 50 g. dans la sex ratio de 1 : 1.

Le débit d'eau sera d'environ en litre par seconde (1,5 renouvellements d'eau par jour).

A cause de la faiblesse du débit, il est indispensable d'équiper le bassin d'au moins dux points d'insufflation d'air comprimé.

TAB : A     BAC DE MATURATION

TAB : A

Le conditionnement est effectué en agissant sur la température et sur la photopériode.

a) Modification de la température

“L'effet serre” permettra une augmentation de température de 2 degrés en moyenne. Pour augmenter davantage la température, on prévoit de canaliser dans le bassin, les eaux de rejet du filtre biologique de l'écloserie (0,3 litres par seconde en moyenne).

Le débit sera donc constitué pae 2/3 d'eau à température naturelle (Tab. et par 1/3 d'eau chaude du filtre (20 degrés). Les températures estimées (pour les mois de février, mars et avril) sont résumées dans le tableau “C”.

La combinaison de l'augmentation de la température par “effet serre” et par l'utilisation des eaux de rejet du filtre biologique peut être estimée, d'un façon raisonnable, par une augmentation d'environ 5 degrés.

b) Photo-période

Pour la modification de la durée de la photo-période, il faudra équiper le bassin de 4 lampes de 400 watts de puissance et d'une horloge pour le contrôle de l'allumage et de l'extinction. Les horloges programmeuses de type commercial, faciles à trouver, ont une possibilité de régulation minimale de 15 minutes. Les régulations de la durée de la photo-période seront donc faites tous les 5 – 6 jours selon un calendrier préfixê, de 30 minutes à chaque fois (15' d'anticipation de l'aube et 15' de retard du coucher du soleil. Voir aussi Tab. D).

La maturation est programmée de façon à obtenir au 15 avril la durée de la photo-période du 15 juin.

Pour le bassin en serre, on recommande la réalisation d'une passerelle centrale qui sera utilisée pour enlever les algues (qui représentent le problème le plus important pour les bassins en serre), pour distribuer l'aliment et pour la pêche des géniteurs (Tab. E).

3.1. Unité de dernière maturation et de ponte

Au moment de la reproduction, les femelles mûries dans les deux bassins de maturation (stade III et IV de développement ovarienne) seront placées dans un bac déjà utilisé pour cet emploi en 1985.

TAB: B    POLICORO (ANNEE 1883)

TEMPERATURES MOYENNES EAU OE MER

TAB : B

TAB:C

Estimation des températures du débit, dans les bassins en serre de 60 m2

  T° eau de merT° eau du filtreT° résultant (+)
Février110°20°13,3°
 15     9,5°20°12,9°
Mars110°20°13,3°
 1511,5°20°14,32°
Avril113,5°20°15,6°
 1514,5°20°16,32°

(+) La température résultant est calculée après mélange de 2/3 d'eau froide (eau de mer) et de 1/3 d'eau chaude (eau du filtre biologique).

TAB: D

PROGRAMME DE MATURATION ANTICIPEE

Allumage et extinction des lumières
 MATINSOIR 
Joursall.ext.all.ext.h/lum.
Février     
107,007,3017,0017,301,0
206,457,3017,0017,451,30
266,307,1517,1518,001,30
Mars     
26,157,1517,1518,152,00
76,007,0017,3018,302,00
135,457,0017,3018,452,30
205,306,4517,4519,002,30
255,156,4517,4519,153,00
Avril     
35,006,3018,0019,303,00
94,456,3018,4019,453,30

TAB : D bis

(A)   :   DUREE DE LA PHOTOPERIODE NATUR

(B)   :   DUREE DE LA PHOOPERIDDE ARTIF.

TAB: D bis

TAB :   E     BAC OE MAURATION

TAB: E

TAB: E

A :   PASSERELLE

B :   FILET

C :   SERRE

Le bac est doté d'un double fond, un filet rigide qui peut être soulevé pour le contrôle journalier des femelles. La bac (de 2 500 litres de volume) est êquipé d'un systeème de chauffage autonome (thermostat et résistance chauffante de 1 000 watts); il sera équipé par un simple collecteur pour la récolte des oeufs et/ou des nauplii.

Le collecteur (voir aussi Tab. F) est constitué par un tuyau en PVC haut de 80 cm et de 40 cm de diamètre.

A l'intérieur du tuyau, un filet à plancton fixé sur une armature en PVC permet la récolte des oeufs. Le filet à plancton a un vide de maille de 150 microns.

Une quinzaine de femelles mûres pourront être placées dans le bac où elles achèveront la matuturation à 27 – 28 degrés dans une période variant entre deux et sept jours (selon le stade initial de maturation).

Chaque jour, les femelles qui ont pondu seront retirées du bac et placées à nouveau dans le bassin de provenance.

Le système hydraulique pourra fonctionner:

-   à circuit ouvert:

En ce cas, l'eau à 20°, en provenance du filtre biologique, sera chauffée directement dans le bac jusqu'à 27 degrés.

-   à circuit fermé:

En ce cas, l'eau, à la sortie du bac, sera envoyée dans un filtre biologique placé dans un bac circulaire de 2,5 m de diamètre (surface 4,90; vol. 3 500 litres). Du filtre biologique, l'eau sera envoyée à nouveau au bac de ponte.

Le bac de dernière maturation et de ponte devra être réalisé avant la fin du mois de mars.

4.1. Unité d'élevage larvaire

Pour la réalisation des élevages larvaires, seront utilisés:

-   Deux bassins en béton de 16,2 m3 de volume (3 × 3 × 1,80 h) avec équipement complet (thermostats, résistances, air comprimé, système d'adduction et de décharge d'eau, etc…)

Ces deux bacs pourront être utilisés seulement en cas de pontes consistantes (quantité minimale de lancement: 500 000 nauplii par bac).

-   Trois bacs en plastique en écloserie de 2 500 litres de capacité; ces bacs seront utilisées pour des pontes plus limitées (lancement 150 000 nauplii par bac). Les trois bacs ont été déjà utilisés pendant l'année 1985; ils demandent seulement de petits travaux d'entretien.

Les deux bassins en béton et les trois bacs dans l'écloserie devront être prêts à fonctionner à la fin du mois de mars.

TAB :   F     UNITE DE PONTE

TAB: F

5.1 Recommandations

Le succès de la reproduction des crustacés décapodes dépend à 50% de la gestion correcte du lot des géniteurs.

On recommande donc:

-   De respecter les temps prévus pour le démarrage de la maturation anticipée,

-   de réaliser, selon les échéances programmées, les travaux prévus,

-   de donner aux étudiants du cours, des responsabilités dans la gestion du stock des géniteurs.


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