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II - INFORMATION TECHNIQUES

La mission s'est déroulée en deux temps:

-   Visite de la lagune de NADOR, avec M.CATAUDELLA, en vue de compléter, par une premiére approche trés sommaire, le travail préliminaire des autres consultants.

-   Réunions de travail a CASABLANCA et RABAT

21 - Situation de la production piscicole sur la lagune de NADOR

La lagune de NADOR (11 500 ha) présente les caractéristiques piscicoles suivantes :

-   une marinisation trés forte, prouvée par la présence d'une soixantaine d'espèces, dont certaines sont franchement d'origine atlantique.

-   une pêcherie de type “insulaire” et non lagunaire, s'exerçant des deux côtés du cordon littoral.

-   une prédominance des sparidés, dans les captures.

-   une absence de services annexes : chambre froide, machine à glace, transports, etc…

-   une absence de renseignements précis sur l'effort de pêche, la population, les captures, etc…

Ces diverses constatations, confirmées par des rapports antérieures ou des discussions, amènent aux conclusions suivantes:

-   la lagune ne se prête pas à l'aménagement de bordigues sur sa liason avec la mer, le comportement des espèces n'étant pas adapté à ce type de pêcheries; en revanche, les parties extrémes de la lagune, pourraient en être munies.

-   le maintien d'un passage permanent avec la mer est essentiel, pour cette pêcherie diversifiée.

-   la production actuelle et sa commercialisation, devrait pouvoir être améliorée par une augmentation de la productivité naturelle (contrôle des renouvellements), une amélioration de certains engins de pêche, et la mise en place de services connexes, valorisant la commercialisation; en revanche, un repeuplement en alevins n'est vraisemblablement pas utile, la lagune semblant disposer d'un recrutement naturel suffisant.

-   le développement de formes d'aquaculture adaptées au site , conchyliculture et cages flottantes au centre et aquaculture semi-intensive dans les zones périphériques, ne devraient pas entrer en compétition avec la pêche, les engins fixes se situant en zone non exploitable par l'aquaculture, et les filets pouvant être utilisées sans difficultés entre les radeaux et cages flottantes.

22 - Réunion de synthése (cf. rapports ci-joints)

En 1982, ont été organisées 4 missions sur lagune de NADOR:

-   Février 1982 : FERLIN - FRISONI - LASSERRE

-   Avril 1982 : GUELORGET - FRISONI - BELKHAOUAD

-   Août 1982 : GUELORGET - FRISONI - BELKHAOUD - FERLIN - VETILLARD

-   Décembre 1982 : FERLIN - CATAUDELLA - BARROUMI

Afin de présenter les conclusion globales de ces missions et des études correspondantes, et de proposer au Ministére des Pêches les grandes lignes d'un programme d'action, une réunion a été organisée le lundi 13 Décembre à l'I.S.P.M.

Les conclusion tirées sont suivantes :

-   la lagune de NADOR est actuellement an excellents conditions, ne présentant pas de signes de pollution (à l'exception de la pollution bactérienne éventuelle), mais du fait de sa forte marinisation, elle ne peut être classée que dans les lagunes moyennement productives.

-   un aménagement des communication avec la mer est indispensable d'une part pour asssurer une permanence des échanges, d' autre part pour en contrôler le niveau en les restreignant durant certaines périodes, afin d'augmenter la productivité de la lagune.

L'aménagement d'une seule passecentrale (grau) est suffisant, car le surcoût dû à la construction classique de 2 passes n'est justifié ni par le gain limité de production envisageable, ni par l'installation de pêcheries fixes (bordigues) non adaptées à ce type la lagune

-   le développement et l'amélioration de la pêche sont possibles, en suivant 3 voies:

• l'amélioration et l'utilisation plus intensives d'engins fixes le long des rives et de la future passe stabilisée , l'exploitation d' anguilles effectuée par un groupe de pêcheurs Français et Marocains doit être développée et encouragée ; les autres systémes de pêcheries fixes semblent intéressants pour le maintien d'un poisson vivant, mais un effort de valorisation à la commercialisation de ce produit doit être réalisé.

• l'utilisation des filets plus performants (monfilaments, transparents) dans les parties centrales de la lagune doit être testée, en examinant les problémes de site, de durée, de mailles, etc… ; ce type de filet est généralement bien adapté pour les sparidés qui constituent la base du peuplement piscicole de la lagune.

• la construction de pêcheries fixes (bordigues) n' est pas justifiée pour l'ensemble de la lagune, les espèces présents étant beaucope plus marines que lagunaires ; en revanche, ce type d'aménagement pourrait être réalisé entre le petit bassin isolé par la colline de l'ATALAYUN et le bassin principal : cette zone confinée présente en effet des caractéristiques plus “lagunaires” et doit vraisemblablement abriter une population piscicole adaptée.

-   le développement de l'aquaculture est possible sous trois formes différentes:

• la conchyliculture, en zones profondes, par l'utilisation des techniques dites en “suspension” (radeaux); les espèces concernées sont l'huitre plate locale et la moule?. Ce développement peut démarrer immédiatement. Les autres avantages sont d'être basées sur ressources locales (naissain), de fournir un produit exportable (huitre plate) et de ne requérir qu'une technologie relativement simple. Une production de 20000T, sur 1000 ha (14% de la surface totale, créant 1000 emplois directs est envisageable à long terme.

• la pisciculture intensive de poissons an cages flottantes, dans les mêmes sites que la conchyliculture ; l'espèce concernée et principalement le loup, mais le développement ne peut se concevoir qu'à moyen terme : il nécessite, en effet, une sécurité d'approvisionnement en matière d'alevins (écloserie) et d'aliments, une bonne connaissance des prix et marchés à l'exportation, et une qualification technique élevée.

• la pisciculture semi-intensive en zones basses périphériques (anciennes salines, anciennes zones d'épandage de déchets de mine, etc…) ; ce type d'élevage peut convenir pour des daurades et muges, mais il nécessite encore plus de prudence que le précédent, du fait de l'importance des investissements nécessaires (station de pompage, bassins, etc…) et de la qualification du personnel.

-   l'ensemble de ces aménagements et des investissements de production ne peuvent se concevoir sans une attention particulière à porter aux problèmes de commercialisation: la pêche ne dispose jusqu'à présent d'aucune chambre froide, machine à glace, etc… L'exportation du produit se fait par camions, ce qui est valable pour l'anguille par exemple, main insuffisant pour certaines expéditions de coquillages ou de poissons de luxe (daurades, loups) et la possibilité de réutiliser l'aéroport de NADOR doit être étudiée.

Ces rapports et propositions ont été ensuit présentées à Mr. le Directeur Général de l'office National des Pêches et à Mr. le Secrétaire Général du Ministére de la Pêche, afin d'obtenir leur avis et de préparer un programme d'action à court terme finalisé et chiffré.


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