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COMMUNICATIONS(continue)

CONCHYLICULTURE EN MER (MEDITERRANÉE FRANCAISE)

P.Y. HAMOM ET D. COATANEA
FRANCE

I- LOCALISATION DES ZONES CONCHYLICOLES

Quatre zones sont officiellement octroyées, deux autres le seront dans les mois à venir.

Du Sud vers le Nord on peut identifier:

  1. Port-Vendres(carte 1)

    La plus petite concession en Méditerranée ne fait que 35 ha; elle est située dans l'anse de Paulilles au sud du Cap Bear.

    Outre la culture de moules sur filières, cette région semble se spécialiser dans le captage et le prégrossissement de l'huître plate. Ce site semble cependant trop pauvre en phytoplanction pour obtenir de bons résultats en grossissement.

  2. Zone de Gruissan

    Octroyée en 1988 pour 35 ans, elle a une surface de 261 ha.

    Une quinzaine de filières sont exploitées.

    Cette zone sert aussi pour le prégrossissement et le grossissement d'huîtres plates, ainsi que pour l'affinage d'huîtres creuses.

Carte 1

Carte 1

  1. Zone de Vendres

    Octroyée en 1988 pour 35 ans, sa surface est de 432 ha ;une quinzaine de filières y sont exploitées.

    Comme à Gruissan, les huîtres plates et creuses y sont aussi cultivées.

  2. Zone de Sète, Cap d'Agde

    C'est la zone historique où tout a commencé. Les concession définitives ont été octroyées en 1988 pour 35 ans.

    La surface nette est de 2. 754 ha pour une emprise réelle utilisable de 1 044 ha. Pour l'instant seule la moule y est cultivée, ce qui semble logique puisque l'étang de Thau n'en produit presque plus.

    Dans cette zone, l'organisation professionnelle l'OPORMER annonce 176 filières plantées, alors que les affaires maritimes en dénombrent 220.

    Cette différence s'explique par l fait que certaines filières dites “expérimentales” n'ont pas été déplacés ou arrachées. Deux autres zones doivent êtres octroyées sous peu, l'une aux “Aresquiers”, l'autre en face de Palavas.

  3. Conception des zones

    Dans le but de rationaliser les exploitations, toutes les zones out des caractéristiques communes.

    -   Chaque zone correspond á un ensemble de concession situées face ou à proximité immédiate d'une base à terre (port existant à aménager ou à construire).

    -   Géographiquement, une zone est centrée autour d'un noyau de promoteurs.

    -   La limite la plus proche du rivage est située à l'aplomb de l'isobathe des 20 m. La limite la plus éloginée est située à 3 miles de la côte, généralement sur l'isobathe des 30 m (ce n'est pas le cas dans tous les secteurs).

    Ces profondeurs sont nécessaires pour une bonne implantation des filières.

    -   De larges couloirs de circulation aérent les groupes de concessions, elles-mêmes disposées en damiers dont l'élément de base est un carré de 9 ha suceptible de rece voir six filières (fig 1).

    -   Un balisage lourd constitué par des bouées lumineuses et repérables par radar matérialise le périmètre extérieur de chaque zone et le couloir de navigation (fig 2).

Un balisage léger de bornage est aussi mis en place pour faciliter le repérage des différentes concessions. Une borne océanographique devrait être ancrée pour permettre d'enregistrer les paramètres physico-chimiques de la zone. Pour l'exploitation de ces zones conchylicoles, le problème crucial.

est celui de l'existence des bases à terre proches des lieux de culture pour le travail et l'expédition des coquillages. Pour l'instant deux bases existent et elles sont fonctionnelles :

Paradoxalement c'est la zone la plus développée, celle de Sète qui est la moins bien équipée.

II - TECHNOLOGIE DE L'ELEVAGE

1 - Les moules

1.1 Les filières

Dès qu'elles eurent fait la preuve de leur bonne tenue lors des grosses tempêtes de 1982, plusieurs types de filières ont fait leur apparition. II s'agissait d'apporter des améliorations et surtout d'en diminuer le coût. II serait illusoire de vouloir toutes les décrire.

Le schéma des plus caractéristiques est donné dans les figures 3 et 4.

Quelques précisions sont cependant nécessaires car les termes de filières de surface, subsurface et de fond sont parfois mal employés.

-   Dans les deux premiers cas, le système de culture est accroché à sa partie supérieure et pend par son propre poids.

-   Dans le dernier cas, le système de culture est maintenu dans sa partie inférieure par un poids et est tendu vers le haut par un flotteur.

Tous ces types ont été essayés dans la concession de Sète (surface pr Mr PRAT, subsurface par Mr ESPUNA, fond par Mr MENOU).

A l'heure actuelle la filière de subsurface dérivée de celle de M. ESPUNA est la plus utilisée. On l'appelle aussi filière standard (fig 3). Nous allons essayer d'en donner la description la plus fidèle possible, bien que là encore plusieurs variantes puissent être observées.

Fig 3

FLOTTABILITE INITIALE - 1 250 I

PRIX adrie hors fabrication et poss environ 40 000 T MT

- Fig 3 - SCHEMA DE LA FILIERE STANDARD

Fig 4
Fig 4

2 tronçons

- Fig 4 - FILIERE TENDUE

Constituée d'une corde maîtresse horizontale de 200 à 300 m de long : l'aussière, elle est immergée à 5 m sous la surface pour la protéger de la houle (primitivement pour ne pas gêner la navigation)

Chacune des extrémités de l'aussière est fixée à des corps morts (blocs de béton de 1,5 t posés sur le fond et reliés par une chaîne à tube de forage profondément enfoncé dans le sédiment) par l'intermédiaire d'une tendeur.

Le flotteur disposé au milieu du tendeur a tendances à se mettre à l'aplomb du corps mort et tend donc la filière de chaque côté. De plus, les flotteurs disposés le long de l'aussière contribuent à la maintenir en position horizontale (MENELA JY, 1990).

Enfin, l'aussière est, tous les 50 m, reliée au fond par d'autres cordes appelées jambettes, elles aussi pourvues d'une corps mort (0,6 t). La filière est ainsi séparée en tronçons de 50 m. C'est sur l'aussière que sont suspendues les cordes à moules.

A partir de cette description standard, plusieurs variantes existent.

-   Les longueurs peuvent s'échelonner de 200 à 300 m.

-   Les tronçons peuvent être de 25 m au lieu de 50 (on augmente donc le nombre de jambettes).

-   Les corps morts sont plus ou moins importants.

-   Les flotteurs principaux ont un volume variant de 500 à 900 l.

2. Les huîtres

Tous les essais tentés ont conduit à rejeter définitivement la possibilité d'élevage de l'huître sur des filières myticoles, essentiellement à cause des problèmes de salissures par les moules en toutes saisons, et à pratiquer des essais sur le fond sur des structures rigides capables de résister aux tempêtes.

Fig. 6

- Fig. 6 L'«ESPUNALEIX»

Fig. 7Fig. 7
 Fig. 7 - LADEAU CONCRILICOLE SUBMERSIBLE POLITALENT

Deux types de structures existent aujourd'hui.

-   L'une a été mise au points dans le cadre d'un programme régional d'essais d'élevage de la coquille St-Jacques en mer ouverte.

-   L'autre a été étudiée par Mr ESPUNA ingénieur des phares et balises à la retraite.

2.1 - Les conteneurs

C'est une structure métallique rigide et lestée servant de support aux collecteurs ou aux pochons d'élevage. Selon l'utilisation sa structure est légèrement modifiée (fig 5). En 1988, le conteneur avait été construit en acier galvanisé avec des lests de béton ; le poids était de 400 kg.

L'aluminium utilisé en 1987 a été abandonné pour des raisons de coût de production et de manque de rigidité en particulier au niveau des soudures.

Ce conteneur peut recevoir 108 collecteurs répartis en 12 piles ou dans sa version élevage : 104 poches ostréicoles.

La mise à l'eau ou le relevage de cette structure demande un bateau ostréicole du type utilisé pour les filières, et une grue. Bien souvent, il est nécessaire de faire appel à un plongeur.

Ce conteneur peut en effet “s'ensouiller” et le “bout” qui le relie à la surface casse fréquemment au moment du relevage d'où nécessité de le reprendre avec un filin en acier.

La circulation de l'eau à l'intérieur du conteneur ne semble pas, au vu des résultats, satisfaisante. Dans le cas du captage, seules faces extérieures captent correctement alors que toutes les surfaces intérieures ont des rendements inisignifiants. Pour l'élevage on observe une accumulation de vase dans les pochons intermédiaires. Cette structure donne entière satisfaction pour la tenue à la mer; par contre sur le plan biologique et ergonomique, de nombreuses améliorations doivent y être apportées.

Figure 5

Figure 5

Actuellement une trentaine de conteneurs sont en explication.

2.2 - Les radeaux ballastables

Au départ, appelés soucoupes ballastables, elles servaient essentiellement à l'élevage des moules. Constituées d'une cloche de 1 m de diamètre (fig 6), elles étaient entourées d'un anneau de 2 m de diamètre auquel s'accrochaient les cordes à moules tendues par des flotteurs.

Un corps mort de plusieurs tonnes maintenait cette structue au fond. Pour la remonter, il était nécessaire d'injecter de l'air dans la cloche. Cette “Espunaleix”, soucoupe dénommée par son inventeur, a été suivie par d'autres modèles qui permettaient l'élevage des huîtres aussi bien que des moules : “l'Universal”, la “Méditerranée” et enfin “le radeau submersible polyvalent” (fig 7).

Ce radeau est constitué d'un cloche de 1,50 m de diamètre sur 1,50 m de haut qui fait office de ballast (fig 7).

La cloche est entourée d'un bâti hexagonal qui reçoit 60 poches ostréicoles distribuées dans 12 casiers de 5 poches.

Le corps mort, qui assure sa stabilité, est de l'ordre de 2 à 3 tonnes. Un tube d'alimentation, en air, relie la cloche à la surface.

Pour remonter la structure, il suffit, à l'aide d'un compresseur, d'insuffler de l'air dans le ballast.

Le temps de remontée dépend essentiellement du débit du compresseur. II est de l'ordre de 4 à 8 minutes.

Ce radeau ne demande pas comme les filières et les conteneurs de moyens lourds de relevage. On peut donc utiliser des bateaux moins importants et moins onéreux.

III - PRODUCTION

  1. Les moules

    II n'est pas possible pour l'instant d'avoir des données fiables sur la production réelle d'une filière. Les chiffres que l'on peut entendre varient de 20 à 40 tonnes.

    En ce fondant sur les moyennes, on peut dire qu'une filière de 200 m utiles, garnie de 100 cordes de 4,5 m par tronçon de 50 m, du printemps à l'automne, produira une récolte de 13,5 tonnes de moules vendables.

    Si un deuxième cycle est entamé immédiatement, ce chiffre peut être doublé dans l'année d'où production de 25 tonnes par filière et par filière et par an. Ces données changeront certainement dans un proche avenir, lorsque les entreprises ne travailleront plus qu'en mer et n'utiliseront plus l'étang de Thau comme une zone d'attente ou de retrempage au moment de la mise en élevage et au moment de la récolte.

  2. Les huîtres

    Depuis 1975, I'IFREMER a mené à bien de nombreuses expériences sur le captage, le prégrossissement et le grossissement de l'huître plate (Ostrea edulis), mais il a fallu attendre jusqu'en 1988 pour que les professionnels s'intéressent réellement à la culture en mer ouverte de cette espèce.

    Les résultats d'entreprises sont pratiquement inexistants ou très partiels. Comme cela a été le cas pour les moules, il faudra attendre deux ou trois années pour tirer des conclusions fiables sur le plan de la rentabilité des entreprises.

IV - DIVERSIFICATION CONCHYLICOLE

Pour être complet sur la conchyliculture en mer ouverte on doit faire mention de différents essais de diversification qui ont été menés de 1985 à 1990.

  1. Pectiniculture

    Elevage de Pecten maximus (espèce atlantique)
    Pecten jacobaeus (espèce méditerranéenne)
    Patinopecten yessoensis (espèce japonaise)

    Toutes ces espèces ont été élevées en conteneurs et en pochons ; nous nous bornerons ici à donner seulement les conclusions de ces essais sans entrer dans le détail.

    -   Pecten maximus. La phase de prégrossissement s'est révélée très positive ; par contre les résultats concernant le grossissement laissent douter d'une rentabilité future. Pour plus de certitudes, concernant l'avenir de l'élevage de P. maximus en Méditerranée, il faudrait essayer d'autres méthodes d'élevage (suspension, collage, etc…) (BUESTEL D et al, 1989).

    -   Pecten jacobeaus. L'obtention de naissains, en écloserie ou par captage naturel, se révèle très difficile pour l'instant. En 1988, un essai de captage naturel tenté à Gruissan n'a permis de récolter que 120 individus pour une centaine de collecteurs posés. La taille moyenne au moment du relevage était de 30 mm. Les résultats de croissance ne peuvent pas être pris en considération vu le peu d'individus mis en élevage (PAQUOTTE P. et al, 1987).

    -   Patinopecten yessoensis. Mêmes phénomènes que pour P. maximus. Le prégrossissement donne de bons résultats ; le grossissement est très décevant. Cette espèce ne présente aucun intérêt en Méditerranée.

  2. Ostréiculture

    -   L'huître plate étant dans les régions atlantiques très touchée par les infections parasitaires, l'ISTPM a fait des essais de croissance et d'élevage sur une autre huître plate, Ostrea puelchana qui aurait pu sevir d'espèce de remplacement. Cette huître a une distibution géographique qui s'étend du nord de la Patagonie au sud du Brésil dans des eaux de 7° à 23°C.

    Comme toutes les espèces du genre Ostrea, O. Puelchana est hermaphrodite protandre. En milieu naturel sa stratégie de reproduction dominante est originale. Les gros individus à prédominance femelle portent fixés sur leur coquille de petits individus à prédominance mâle. On trouve aussi dans la nature des géniteurs mâles et femelles séparés de grande taille, des géniteurs femelles de grande taille et des petits mâles non fixés. Différents sites ont été testés en Atlantique et en Méditerranée. Quels que soient les sites considérés et les méthodes d'élevage utilisées, de fortes mortalités ont été observées dès les premiers mois. Elles atteignaient 80 à 95% selon les groupes en fin d'expérience sur la concession de Sète et sont quasi totales en Atlantique (IFREMER, rapports internes).

    Les croissances mesurées sont faibles avec un gain de poids de 6 g en 17 mois.

    Ces performances sont très inférieures à celles obtenues avec l'huître plate indigène. En Atlantique, des cas d'infestation par Marteilia ont été relevés dès les premiers mois sans que l'on puisse attribuer les fortes mortalités à ce parasite.

    Par contre, aucune épizootie n'a été décelée en Méditerranée au cours des examens effectués, confirmant la positions privilégiée de la Méditerranée française.

    Cette huître ne Présente donc pas dans nos régions un grand intérêt et ne pourra en aucun cas remplacer Ostrea edulis.

REARING OF PRESENT AND FUTURE TECHNICAL AQUACULTURE POSSIBILITIES FOR THE REGION

by Dr. James Muir
STIRLING

ABSTRACT
“AQUACULTURE TECHNOLOGIES”

Some of the characteristics of current and emerging aquaculture technologies are reviewed, and their suitability and potential for use in the Mediterranean Region considered.

Biomanagement systems :

-   intensification of existing systems; this is often the most cost effective way of developping production and upgrading efficiency; this is usually achieved by steady “ incremental” improvement techniques.

-   maximizing utilization of space: eg. by increasing numbers of spawning cycles or species in hatcheries, by scheduling production to make best use of facilities.

-   biomanipulation of natural and man-made aquatic systems: this will require considera bly greater knowledge of the relationships between aquaculture stocks and their ecosystems.

-   intergration between intensive and extensive forms of production systems are already being developed here, eg. nutrient outputs from intensive farms can be used as inputs to less intensive farms.

-   enhancement of fishery/aquaculture system; the use of aquaculture techniques in natural or artificially created fishery areas.

Technological systems:

-   offshore cage systems; several systems have been developed mainly for salmonids; these may be feasible for Mediterranean finfish but need to be quite carefully evaluated.

-   mechanisation; this has been one of the most important developments in modern, large scale aquaculture units, and requires to be extended to Mediterranean species and systems.

-   intensive recycling systems; the principales for these are well developed; many are relati vely expensive and technologicaly complex; more recent developments to self-contained systems may provide more promising prospects.

ABSTRACT
“TECHNOLOGY CHOICE”

Aquaculture is developing rapidly in the Mediterranean Region and investment and production, particularly in seabass and seabream has already reached levels where concern is being expressed for profitability and security of the industry. In this context, the choice and use of technology for these species, or for other fish and shellfish species, will have to be made with careful regard to efficiency and cost-effectivness.

The developments of such technology will also require a good appreciation of the constraints and influences which are likely to occur in the industry.

The paper reviewed the relationships between the technology development process and the state of aquaculture sector, the relationship between development, production price and profitability, and the main factor likely to stimulate and suppress further growth.

In summarising the various factors involved for developing technology, the following trends are identified :

-   efficiency

-   minimised environmental impact

-   flexibility

-   standardisation

-   sensitivity

The following systems are likely to be most important for the future:

  1. “Biomanagement” systems

    -   intensification of existing systems

    -   maximising utilization of space

    -   biomanipulation of natural and man-made aquatic systems

    -   integration between intensive and extensive forms of production.

    -   enhancement of fishery/aquaculture systems

  2. “Technological” systems

    -   offshore cage systems

    -   machanisation

    -   intensive recycle systems

WORKSHOP ON : “DIVERSIFICATION OF AQUACULTURE PRODUCTION IN THE MEDITERRANEAN”

Massimo SPAGNOLO
ITALY

1. INTRODUCTION

The total catch from the Countries involved in the MEDRAP project appears to have steadily increased during recent years and this is mainly due to increased fishing efforts exerted by each country. Turkey, Morocco, Greece, Tunisia show the most outstanding, figures. Although the collection of fishery statistics, has generally improved over last years in several countries, information on fish trade is still lacking. For example it is not well known which are the species preferred by consumers in each country and if there exist a market at all for some species of interest in acquaculture.

2. PRODUCTION AND TRADE

Before entering the discussion on marketing and economic issues it will prove useful to know the actual dimension of fisheries related problems in each Country. It will be done through the analysis of the existing statistics on production and international trade.
In 1982 the total production was estimated to be 1.560.548 tons. This represented about 1.8% of the total world catch. Major fish producers in the area were Turkey, Morocco, Portugal Greece.

The analysis of the international trade statistics show a very limited exchange in the region. As a matter of fact each country is oriented toward a single activity: they are importer or exporter countries only. The importance of the trade in both direction is negligible. In the whole, total imported quantities represent 12.6% of total production in the region, while total exported quantities represent 10.6%. Countries like Egypt, Libya, Syria depend heavily on imports for fish proteins. The ratio of imports to internal production is 25.2% and 12.40% in the last two cases, while Egypt imports the same amount of total fish internally produced (inland and marine fisheries in Egypt sum up to 140.000 tons.). The same percentages for Greece and Algeria are 10% and 40% respectively. On the order side the largest exporter Countries like Morocco, Turkey, Tunisia, export only a minor share of their production, but the value per ton exported reflects a difference in the quality of fish traded. In 1982 Tunisia is the country that sells the best quality (5100 USD/ton), while Algeria (2670 USD/ton) and Morocco (1263 USD/ton) show a much lower benefit from their exports. The value of imports is very low and range from 500 USD/ton for Egypt to 1155 USD/ton for Syria;

The statistics now reported show a quite well known aspect of trade and consumers preferences in the region. Importer countries are interested in lower price species, while the marketing of exporter countries is oriented towards higher valued species. An exception can be found in Morocco whose production is mainly concentrated on small pelagic species.

The figures now reported open the discussion on the first issue for the workshop to consider i.e. which is the role could be attributed to the development of acquaculture. Is this role meant as a contribution: a) to the internal need for fish proteins; b) to the development of a substitution policy among high value species produced for export and low value species imported and internally consumed.

Though the two strategies can be complementary it is obvious that from the two questions that have been raised, other issues will be on the floor. In case the scope of programmed projects will be the increase of internal availability of fish proteins then it will prove useful to discuss about internal prices structure for fish, marketing costs and distribution channels to be implemented. If, as it is emerged from previous meetings, new investments are directed to develop an export oriented production then it is needed a deeper knowledge of the most relevant markets for aquaculture, species, i.e. Italy, France and Spain.

3. RELEVANT COMSUMPTION MARKETS

ITALY

GILTHEAD SEA BREAM

Internal production of breams is heavily declining. Total production has halved in recent years from about 20.000 tons in 1980 to 10.000 tons in 1983. Imports are negligible and amount about 300 tons/year. If all breams production has declined there is a significant in crease in supply of gilthead sea bream from fish farms and from “valli”. Corresponding to the larger supply, prices show a fall in the Milan market to 15.000–20.000 lit/kg in 1983, according to the size. In some peculiar case, due to seasonal peaks or occasional shortage, prices can go up to 35.000 lit/kg. In any case price fluctuation is very high and consumers tend to substitute gilthead sea breams when price moves up.

SEA BASS

Domestic supplies are in the range 1500–2500 tons a year and it shows an increasing trend because of the contribution from fish-farm and “valli”. For the same reasons prices show a diminishing trend in real terms and, as for the sea bass case, large fluctuation according to period and size. Price can vary in the range 15.000–28.000 lit/kg. It is worth notice that prices of imported product drops more steeply than the imported product. In any case there is a stable 30% difference between the italian and the imported sea bass, probably due to quality and freshness differences. It is reported that in october 1984 when the price range in Milan market of the italian harvested fish was lit 16.000– 18.000 lit/kg, that of imported fish was 10.000–14.000 lit/kg.

EEL

Italian production is in the range 4.000–5.000 tons a year. Supply hardly meet demand at Christmas because eel is a traditional family food at this time of the year. In general demand is increasing, but the price is quite inelastic. Wholesale price can be set in the range 12.000–16.000 lit/kg, according to size and period.

MULLET

Italian production is about 8.000 tons a year. Because of the low price and consumer habits, most of the mullet produced is sold nearly production areas. The low margins for retailers and wholesalers as well the resistance of consumers exclude a sound marketing policy for this species.

FRANCE

GILTHEAD SEA BREAM

Landings can be estimated in the range 800/900 tons a year. Recently, farmed production has been making a contribution to total supplies. Imports of breams, even if concentrated on gilthead sea bream, are negligible. As a whole they amount to 70 tons in 1980 and 24 tons in 1983.

Wholesale prices of internal product are in the range 37–50 FF/kg and are very sensitive to the supply. As in previous case, when the price increases consumers tend to substitute gilthead sea bream with other species. Average import price is about 23.60 FF/kg, while average wholesale price is about 40/45 FF/kg. This means that the margins are considerable and the marketing structure could be willing to stimulate demand even if it is not sufficiently high to attract imports at the moment.

SEA BASS

Domestic supplies are in the range 2.000–2.500 tons a year. Consumption is quite widespread all over the country and it is assumed that the greater part of sea bass production is consumed locally. There is no evidence of statistics on imports, but considering that Rungis, the Paris fish market, is an important center for imports and total quantities annually marketed there are only about 350/400 tons, it comes out that import is relatively small.

Wholesale prices of domestic product are in the range 42/70 FF/kg. Import price is 3/5 FF/kg less than domestic price.

EEL

French production is about 1.700 ton a year, but the market does not seem to be appealing to exporters.

MULLET

French production is about 4.000 tons a year. The low price at consumer level corresponds at low margins for wholesalers and retailers. Therefor, even if mullet is sold in the large wholesale markets it can be excluded a marketing policy for this species.

SPAIN

GILTHEAD SEA BREAM

In 1983, domestic catches of giltehead sea bream were 1.172 tons, while the market size was about 1.200–1.500 tons. Imports, around 300 tons a year, show a wide range in prices: average price of imports from France in 1982 was 423 ptas/kg, but from Portugal it was only 233 ptas/kg.

Wholesale price is fluctuating in the range 456/1.314 ptas/kg and is very sensitive to supply. As in other cases, there is a considerable substitution by consumers of other breams for gilthead sea bream at high prices. In any case, considering the average import price and wholesale price, margins appear to be quite high and it can be assumed that the marketing system could stimulate the demand.

SEA BASS

In 1983 landings were 785 tons, while imports amounted to 487 tons. Therefore the market size was about 1.200–1.300 tons a year. Imports are steadily increasing as well as exports. The latter are mainly directed to Italy.

Wholesale price is relatively high in the range 1.000–1.500 ptas/kg, according to size and seasonal peaks. The pattern of distribution shows a high concentration in the Madrid fish market. This indicates that consumption is not widespread as in France, and, even if prices are relatively high, thus indicating a strong demand for this product, they are also very sensitive to changes in supply.

EEL

Spanish is production is about 700 tons a year. The market does not seem appealing to exporters and the demand is not attractive.

MULLET

Spanish is production is about 1.000 tons a year. The low price and margins exclude a marketing policy for this product.

4. CONCLUSIONS

The conclusions that can be drawn from the whole range of information now given, can be synthesized in:

  1. Exclusion of any market possibility for mullets exports.

  2. Possibility of market expansion for eel. Anyway, the market size is small and price is inelastic. Other consumption areas, RFG, the Netherlands, could be more interesting to exporters, (RFG imports 4.000 tons a year) but the competition is very high.

  3. A more detailed analysis is necessary for gilthead sea bream and sea bass markets. The market size for gilthead sea bream and sea bass in Italy, France and Spain can be estimated in 670 and1.100 tons a year respectively for each species. All of the investigated markets show large fluctuations in prices according to changes in supply. This could be mainly due to the small size of short term demand. As a matter of fact, prices seem to have reached their maximum level in all countries. The substitution effect, occuring at high price level, show a strong resistance exerted by consumers and traders in accepting higher prices. This mainly true for gilthead sea bream, where the sub-stitution with other breams is easier. In some other cases, as for sea bass in Italy, price is lowering because of the increasing supply from fish farms and “Valli”.

    In any case, the existing trends in demand show an increase for both species, even if sea bass has the highest possibility of expansion. This consideration is strengthened when considering.

    1. the consumers behaviour in the countries investigated, where the preferences are continuously shifting towards high value species;
    2. the retailers interest in shrinking the number of species sold, in this way reducing risks and losses for unsold products. All this said, one of the main effect emerging from the development of aquaculture could be found in the smoothening of actual fluctuations, getting a supply stabilization and a lowering of the price.

If this is the case, then it directly follows that competition among producers will be harder and it will be played on the grounds of research and development and production costs savings.

From this conclusions other issues will be on the floor. Is it still worth to direct investments in capital intensive projects or is it better to increase the productivity of natural water resources where less capital is needed? In this better case production would certainly be less, but is it worthwhile undergo risks of overproduction and decreasing prices?

At the moment, in some instances, capital intensive, well managed, fish farms are still viable because of the existing margins between production costs and market prices. But, is an actual 15–20% margin sufficient to cover production and market risks in the near future?

A closer look at the actual tendencies in production costs in aquaculture will be as well in the floor. The participants actively working in hatcheries, feed industries and fish farms, will give a substantial contribution to the discussion in order to explore which are the production costs that show the largest sensitivity at increasing demand and which could be the foreseeble future in aquaculture development and research.

FRY AND FINGERLINGS CURRENT PRODUCTION BY COUNTRY SEA BASS - SEA BREAM - CLAM - SHRIMP (1990)

 BASS MillionsBREAM MillionsCLAM MillionsSHRIMP Millions
FRANCE5.81,5250 
Greece2.4   
Italy4.54.4  
Portugal0.10.6  
Spain0.57.226060
Yugoslavia2.9   
Tunisia2.4   

source : IFREMER - FAO

INTENSIVE AQUACULTURE PRODUCTION BY SPECIES AND COUNTRY (1988)

COUNTRIES SPECIESFRANCEYUGOSLAVIAITALYPORTUGALSPAINGREECEISRAELTUNISIATURKEY
Eel770 50005015718   
Sole   396    
Sea Bass145 480523190 3165
Sea Bream170380385692411406019465
Mullet  3500135075  97 
Calm         
Turbot         
Mussels51000 100000 243000  313 
Shrimp14   12    

MAXIMUM AND MINIMUM WHOLESALE PRICE FOR SEA BASS. SEA BREAM, EEL BY COUNTRY 1988 (Lit/kg)

Country SpeciesFrance (Rungis)Greece (Atene)Italy
(Milano)
Egypt
(II Cairo)
Spain (Barcellona)Portugal (Lisbona)Tunisia (Tunis)Morocco (Casablanca)Turkey (Istambul)Yugoslavia
 13.000-34.000-13.000-12.00013.00010.00019.000
Sea Bass17.00025.00037.00017.00018.000-16.00016.00013.00020.000
 22.000--24.000 --20.00022.00018.00023.000
 --34.000-10.000-11.00012.00010.00019.000
Sea Bream-16.00036.000 14.00015.00015.00014.00012.00020.000
 ----21.00019.00019.00020.00015.00023.000
 10.000-14.000-------
Eel12.000-16.000-11.000-----
 14.000-18.000-------

Source : INFOPESCA/GLOBEFISH (FAO) - INTERNATIONAL CARGO CUSTOMS SERVICE

MAXIMUM AND MINIMUM WHOLESALE PRICE FOR SEA BASS, SEA BREAM AND EEL IN MILAN MARKET - ITALY-YEARS 1983–1988–1990 (Lit/kg)

 198319881990
SEA BASS15.00034.00036.600
28.00037.00038.600
IMPORTED  29.500
  33.800
SEA BREAM16.00034.00032.600
20.00036.00034.000
IMPORTED  25.200
  28.500
EEL12.00014.00015.000
16.00018.00016.000

Source : MILAN WHOLESALE MARKET

AVENIR DE L'AQUACULTURE ET COOPERATION DES PAYS MEDITERRANEENS

By Van OBERGEN
FRANCE

Aléria, le 23 septembre 1991

Les techniques d'élevage d'une filière complète - écloseries et grossissement - ne sont au point que pour peu de poissons en méditerranée, essentiellement loups et daurades.

La production d'élevage de ces deux espèces passera de 1.000 tonnes et 1989 à 30.000 tonnes en 1995, les prix s'effondreront.

Des sites particulièrement appropriés à une production significative existent dans les pays méditerranéens.

Dans ces pays, ceux qui ne font pas partie de la CEE bénéficient de conditions d'étalbissement, de niveau de salaries, d'avantages fiscaux, de subventions au titre de la coopération notammment, exemption de droits de douane à l'entrée des pays de la CEE par exception aux règles du GATT, de coûts de transport parfois subsidiés, tous des avantages qui placent ces pays dans une position particulièrement compétitive, par rapport aux producteurs des pays de la CEE.

Ajoutons enfin que le transfert des technologies mises au point dans des pays “riches” se fait dans un délai très court, soit via du personnel formé et expérimenté, mis en place par des sociétés privées, soit via des organismes publics. Dès lors la “compensation” des avantages ci-dessus cités par une avance technologique des pays de la CEE n'existe plus.

Deux possibilités pour les producteurs européens : se battre pour un rétablissement de droits de douane ou la coopération, il est plus intelligent de choisir la coopération.

Cette coopération recouvre tous les domaines : transfert de technologies mais aussi accords sur des dénominations claires de produits, l'établissement, le respect et le contrôle de normes de qualité, participation aux efforts de promotion de produits (au prorata des quantités vendues), participation le cas échéant à une organisation de producteurs…

Au sein de la CEE, les organisations nationales de producteurs se regroupent actuellement dans une Fédération Européenne des poissons et de Crustacés marins d'Elevage où les producteurs de loups et de daurades méditerranéens constitueront une famille distincte. Les pays méditerranéens producteurs, non membres de la CEE, via leurs représentants professionnels seront conviés à s'y associer. Les décisions prises par les représentants des professionnels devront ensuite être formalisées par les Etats pour s'imposer à tous.

Ces démarches cohérentes ont pour but essentiel d'éviter une concurrence débridée, risquant de ramener rapidement les prix de vente à un niveau inférieur aux prix de revient dans une période où les investissements sont encore loin d'être amortis. L'accroissement de la production tout comme la réduction des prix de vente sont des objectifs hautement souhaitables mais il faut conduire le développment sous peine autrement de casser les entreprises.

Il n'y a pas d'autre voie possible pour permettre enfine l'accès aux produits d'aquaculture tels que le loup ou la daurade aux populations des pays du sud méditerranéen, donc à un prix bas - que de créer, développer et enfin maintenir en état de profitabilité leurs entreprises de production.

DEC/ADE/EUR

DEC/ADE/EUR 1

L'aquaculture n'a pas pour but de produire du poisson, mais de le produire avec profit.

La réussite technique ne signifie rien, quand elle n'est pas accompagnée d'une réussite commerciale.

La vérification de l'existence d'un marché capable d'absorber une production à un prix supérieur au prix de revient, durant un temps supérieur aux amortissements, doit donc être une démarche préalable à toute décision d'investissement aquacole, à toute définition d'une stratégie de développement aquacole.

L'inobservance de cette règle simple a conduit des dizaines d'exploitations salmonicoles au dépôt de bilan et obligé des Etats à des subventions de fonctionnement.

Le poisson étant un produit banalisé comme l'eau de source, le choux-fleur ou la chataigne, l'accroissement de la demande ne découlera que des efforts entrepris pour accroître le marché, prix de revient serrés et promotion des produits.

On peut raisonnablement penser que l'essentiel du marché des produits de l'aquaculture européenne se trouvera dans les limites du Marché Unique. II n'est donc pas abérrant de limiter l'étude des débouchés pour les court et moyen termes à ce seul marché.

Par contre, il serait condamnable de limiter l'étude des concurrences aux seules productions du Marché Unique. La Tunisie, le Maroc la Turquie, l'Egypte sont autant des pays producteurs ou potentiellement producteurs, directement concurrents, bénéficient à la fois des technologies européennes largement diffusées, d'un management expérimenté, souvent européen au démarrage, de conditions climatiques plus favorables à l'élevage des espèces telles que loups et daurades, de coûts de main-d'oeuvre bas, de coûts de transport très compétitifs et parfois subventionnés et sont aujourd'hui encore peu génés par des régulations d'environnement contraignantes, contrairement aux pays de la CEE.

DEC/ADE/EUR 2

Les norvégiens savent ce qu'il leur en coûté d'avoir négligé, dans l'élaboration de leur stratégie, les données - très évolutives - de marché, mais la remarque vaut pour les autres pays.

Rien n'empêche le saumon norvégien d'être vendu en France à moins de 20 FF/kg, c'est à dire en dessous de son meilleur prix de revient de 23 à 24 FF/kg et la Commission peut fort bien considérer que “l'intérêt communautaire”, dont celui des consommateurs, serait de laisser faire, ce qui pourrait conduire à la ruine nombre de producteurs écossais, irlandais et les quelques producteurs français.

La priorité de la politique de l'Europe est de réduire le déficit de sa balance commerciale en produits de la mer, et l'aide qu'elle accorde à la création et au développement des entreprises aquacoles n'en est qu'une conséquence, elle n'est pas une fin en soi, comme le démontre à suffisance l'insertion récente dans le règlement 4028/86 de mesures d'aides spécifiques favorisant la création de sociétés mixtes de pêche - pays membres plus pays tiers.

La reflexion doit donc dépasser les clochers et les Régions, et s'étendre loin au-delà des frontières. Elle doit aussi englober la rechercheet la formation.

La formation d'une organsiation des producteurs à l'échelle de l'Europe, associés à des voisins méditerranéens et l'établissement de règles et normes minimales de production et de commercialisation, s'imposent à tous les pays dont la production aboutit sur le Marché Unique, sont des objectifs difficiles et ambitieux, mais toutes stratégie de développement aquacole qui se limiterait à des considérations strictement intérieures au Marché Unique ou pire à des considérations nationales voire régionales, ne serait qu'en exercie purement théorique et voué à l'échec.

DEC/ETI/EUR 3

Dans un premier temps, et tant que la rareté du produit conduit encore à des prix de vente laissant théoriquement une marge bénéficiaire importante, même quand les exploitations ne sont pas établies dans les sites les plus propices à l'obtention du meilleur prix de revient, on a pu négliger certains handicaps, mais rapidement il apparaît que c'est très dangereux.

Handicaps généraux: l'insécurité politique, le climat, les coûts d'approche des approvisionnements, les coûts de main-d'oeuvre, les complexités administratives et douanières, les concurrences d'activités…

Des atouts et des handicaps peuvent être spécifiques à certaines espèces de poisson, d'après des fourchettes idéales de température, de croissance, besoins en oxygène, accessibilité à des sources thermiques naturelles (géothermie) ou artificielles (centrale nucléaire et autres), types de nourriture pouvant être accessibles localement ou non, besoins de hautes technicités ou non, existence ou non de marchés proches, difficultés d'accés des marchés cibles les plus porteurs, besoin de répondre à des contraintes particulières de qualité de conditionnement plus ou moins mieux satisfaites dans telle Région ou pays.

Encore faut-il pour cela que les Régions soient suffisamment informées pour chaque espèce, des atouts et des handicaps de leur Région et disposent de ces mêmes informations en ce qui concerne les autres Régions concurrents potentiels, en débordant des frontières du Marché Unique.

Pour des espèces telles que le loup et la daurade par exemple, une telle démarche d'étude pourrait alors fort bien conduire certaines Régions à renoncer à tout développement, après avoir mis en évidence qu'à moyen ou long terme les entreprises n'y seraient plus en position concurrentielle, sauf à miser sur le jeu (risqué) d'une avance technologique permanente laquelle - vu la rapidité de circulation des informations et de transfert, soit par des organismes scientifiques, soit par les entreprises elles-mêmes - ne serait jamais qu'un avantage précaire, obligeant à une fuite en avant continue, exercice coûteux, dont il convient de vérifier que l'on a les moyens.

Cet effort d'information réciproque permettrait à chaque Région de définir plus rationnellement sa stratégie et contribuerait à éviter aux aquaculteurs le sort peu enviable des éleveurs de moutons.

DEC/POL/EUR 4

Le but essentiel de la européenne, telle, qu'exposée dans le règlement 4028/86, est de réduire le déficit commercial de la CEE en matière de produits de la pêche.

1° La diminution constante de la ressource halieutique a conduit à réglementer la pêche - TAC-quotas-PME-licences etc. - et inciter á la casse des bateauz c'est á dire réduire l'effort de pêche, mais on peut aussi penser á d'autres solutions: pêche de “nouvelles” espèces en eaux profondes, remplacement par des protéines végetales des protéines issues de la pêches minotière, repeuplement selectif comme pratiqué au Japon depuis de nombreuses années avec succès, sea-ranching…

2° L'aquaculture est un volet offensif de la politique européenne.

L'aquaculture moderne, Y compris la reproduction et l'obtention d'alevins sains, a permis la naissance d'une industrie du saumon (+ de 200.000 tonnes), de la crevette (± 600.000 tonnes), de la daurade, du loup… Pour les premières espèces il a fallu une bonne quinzaine d'années du stade laboratoire à l'exploitation commerciale rentable.

Du fait de la rareté, les premiers prix de venter obtenus sont élevés, mais c'est l'époque où les premiers à avoir pris le risque de la production doivent à la fois récupérer des années de pertes, et amortir un outil très coûteux et rapidement obsolète, tout ceci en très peu de temps, car très vite la production explose et les prix chutent.

Rester compétitif oblige alors l'entreprise

-   à un effort constant de productivité, notamment par l'automatisation des tâches, l'augmentation des quantités produites, un meilleur suivi sanitaire etc…, ne bref, á plus de performance dans tous les domaines, ce qui oblige

-   à un personnel toujours plus qualifié,

-   à préparer l'élevage de nouvelles espèces (de préférence dans les mêmes structures).

-   soit à émigrer l'activité dans des pays plus propices à produire au meilleur prix de revient.

Tout ceci s'accompagnant d'efforts de marketing considérables, y a-t-il un exemple où une petite entreprise seule ait pu réussir à la fois ces activités fort coûteuses en temps et en argent?

DEC/POL/EUR 5

Les autorités régionales, nationales et européennes ne peuvent à la fois susciter une production aquacole européenne en lui accordant des aides aux investissements et simultanément envisager de mettre en place des aides au fonctionnement. II y aurait là une responsabilité morale extrêmement lourde.

On ne peut pas guider quelqu'un vers la mendicité.

II est vraisemblable qu'a la conception des règlements européens tous les paramètres n'aient pas été suffisamment évalués, ni surtout leur évolution à moyen et long terme, mais if n'y avait pas “d'histoire” et peut être fallait-il apprendre de la première débacle du saumon. D'ailleurs tout ceci était-il prévisible?

Désormais if y a une histoire et il devra en être tenu compte dans l'élaboration des stratégies de développement.

Ainisi les études des marchés(CIPCEM), les études Prévisionnelles de production (CEE - DG 14), l'analyse des résultats des programmes d'aides écoulés, fournissent de bonnes indications.

Quelles que soient les stratégies, il conviendra d'accompagner prioritairement les efforts d'investissements tendant à augmenter la productivité des fermes existantes capables de plus de performance, d'accompagner des effort d'organisation de la production, de promotion générique des produits (afin d'élargir le marché total) et tout autre effort propre à maintenir la compétitivité des entreprises européennes dans leur ensemble.

JAN/BAS/EUR 6

ENVIRONNEMENT ET AQUACULTURE

Avec les technologies actuelles, les plus grandes facilités d'élevage se retrouvent sans aucun doute dans les milieux protégés, largement irrigués par la mer. Toutefois, l'élevage s'y trouve ou pourra s'y trouver en concurrene avec d'autres activités; tourisme, pêche, industrie ou avec des contraintes d'environnement, voire simplement des nuisances visuelles au paysage.

Des aquaculteurs souscrivent totalement aux soucis d'exigences des environnementalistes. Dans la plupart des cas c'est leur plus grand intérêt car la qualité du milieu est une condition première de leur succès.

Les unités de production, (qu'il s'agisse d'artisans regroupés ou d'entreprises semi-industrielles) seront vraisemblablement de plus en plus importantes, car les prix s'écrasant, le profit résultera de marges failbes sur un tonnage fort. Peu envisageable en bord de plage. A l'exception des élevages “hors sol” (bassins béton…) des écloseries, à terme l'élevage se fera en mer ouverte.

Les techniques ne semblent pas encore au point pour ce dernier type d'élevage, et l'on peut entretemps concevoir durant une période intermédiaire le développement en littoral sur des zones de développement aquacole concerté.

Des dispositions particulières seront à établir en coopération avec des services de l'environnement pour garantir les court et moyen termes et en tout cas permettre de ne pas fermer des exploitations existantes avant qu'elles n'aient fini d'être amorties.

Un pont de communications se doit d'être établi régionalement, nationalement et au niveau de la commission entre les activités de pêche et d'aquaculture d'une part et les Administrations chargées de l'environnement.

Les Capitaux n'ont pas de patrie et s'il est plus profitable de s'implanter dans tel pays périméditerranéen, on ne peut douter que c'est que c'est là qu'ils s'investiront. Mais la Méditerranée est une mer fermée et c'est l'intérêt de tous les pays d'en protéger la qualité.

COR/FIL/EUR 7

ORGANISER LES PRODUCTEURS QUI DESSERVENT LE MARCHE UNIQUE

Des facteurs de production variables de Région dans le cadre de l'Europe et plus encore si l'on considère l'ensemble des pays entrant leurs produits sur le Marché Unique en franchise de droits par exception aux règles du GATT, conduisent à des écarts importants de prix de revient et des fluctuations de l'offre et de la demande peuvent alors entraîner une concurrence débridée.

Des mesures restrictives - quota et autres - (fort improbables d'ailleurs) ne seraient qu'un pis aller, particulièrement à contre-courant de l'histoire.

La récent modification de l'article 29 prévoit un soutien aux actions de promotion des produits de l'aquaculture, on peut penser que par extension, des actions de soutien momentané des produits, ces fonds pourraient être utilisés à des fins préventives. Ce serait d'ailleurs moins cher.

Ainsi des actions se doivent d'être entreprises pour élargir le marché total des espèces d'aquaculture aujourd'hui élevées. comme le loup, la daurade, et je turbot… après exploitation des diverses études récemment menées, a soit à l'initiative de la Dg 14, soit par des instances nationales, telle celle commanditée par le CIPCEM avec l'appui de l'IFREMER et du FIOM en France ou comme celle de la Direction du Commerce Extérieur de Norvège réalisée en Grèce.

Toutefois, tant qu'il subsistera des appelations prêtant à confusion, aucune action de promotion n'est possible. Le premier pas est donc de s'entendre pour que dans chaque langue de la Communauté les espèces portent un nom spécifique qui ne prête pas à confusion.

II est peu envisageable de contingenter les importations communautaires de poissons d'élevage tels que le loup et la daurade à partir des pays méditerranéens moins développés sous convention ou de rétablir des droits de douane, cest pourquoi toute organisation sérieuse de la production devra d'une manière ou d'une autre associer, non seulement l'ensemble des pays de la Communauté, mais également entre les pays producteurs et particulièrement ceux bénéficiant de ces conventions d'exception.

Quel que soit le prix de revient, if n'est de l'intérêt d'aucun pays ni d'aucune exploitation de peser sur le prix de vente, dans une période, où les risques et techniques restent grands et le risque de marché encore plus grand et quand de surcroît les investissements sont loin d'être amortis.

COR/FIL/EUR 8

II semble donc très probable qu'un accord global puisse être atteint par consensus entre tous les pays producteur européens et circum méditerranéens.

La création d'une Fédération Européenne de l'Aquaculture est indispensable. Structure la plus représentative et donc la plus appropriée pour un dialogue constructif permanent avec la Commission. Cette structure pourra accueillir en tant que membres associés des représentants des professionnels des pays tiers concernés et la plupart des problèmes se posant à la profession dans ce cadre géographique élargi pourront y être étudiés, voire résolus, pour que des propositions constructives puissent être présentées à la présentées à la Commission et formalisées dans tous les pays concernés.

-   Priorité à la qualité

-   Dénomination claire des produits

-   Etablissement et contrôle de normes

-   Promotion des produits pour en élargir le marché total

Eu ce qui concerne les actions de promotion générique qui couvriraient vraisemblablement et d'abord les marchés cibles, la contribution de l'ensemble des aquaculteurs devrait être sollicitée, suivant des modalités à définir entre l'ensemble des organisations nationales de producteurs et en commençant par le bassin méditerranéen.

THE SALMON LESSON

By Dr. James BUCHANAN
SCOTLAND

The salmon farming industry in Europe is in crisis owing to the uncontrolled expansion in production during the last five years. This has created a salmon moutain far larger than can be consumed by the market.

This table shows the effect of the Norwegian policy of guaranteeing a minimum price to the producer without having the power to set strict limits on production. The inevitable consequence of this disastrous policy is the boom and bust scenario regrettably familiar to agriculturalists the world over.

 NORWAYSCOTLAND OTHERS
198645,67512,721 -Not available
198747,41717,951 -Not available
198880,37128,553  18,000
1989150,00033,500 -Not available
1990200,000 (50k frozen)34,000 -Not available

The Norwegians tried to reduce the surplus by taking 50,000 tons out of the market by freezing and storing. The cost of this was met by a levy of 5 kroner a kilo on the minimum price paid to the farmer. Despite these efforts Norwegian salmon is being dumped on the EC market at prices commonly one third lower than the actual cost of production which is clearly economic suicide. Not only has this been disastrous for EC producers of salmon, it has endangered the producers of trout in Denmark, Italy, France and Spain. Now the salmonical producers within the EEC are making strennuous efforts to get the commission to apply the 11.5% duty agreed upon, but not applied, last year. Meantime the USA have imposed a duty of 25% on Norwegian salmon thus closing the door to the ruthless and dismissive Nordic marketing tactics in order to protect their own salmon producers.

The lesson to aquaculturists of MEDRAP countries seeking to sell their products to the fish hungry markets of Europe are these to the learned if they wish. Market forces must be allowed to operate fairly and reasonnably without massive subvention by governments. It is in best interests of all concerned that fish and shellfish farmers of the Mediterranean, who share the coastal resources with a wide spectrum of other users, be allowed to operate in a reasonable and profitable manner.

The Scottish experience has shown that salmon farming has assumed a vital position in the economy of periperal areas. The highlands and islands where natural resources are scarce and the climate harsh. In order to survive the industry has adopted the following strategies. Firstly, to fund research to overcome the problems of disease and parasites by finding effective, environmentally friendly counters to these attackers. Secondly, a guarantee quality and freedom from residues through a quality scheme rigorously monitored by an independent inspectorate. Strict specifications covering all aspects of production, harvesting processing and delivery to the markets. Particular emphasis is being placed on producing fish in a sustainable manner in harmony with nature.

The development of our new quality symbol, guaranteeing the consumer the highest standards of safety and healthy eating is central to our marketing strategy for increasing the sales of our product. Finally, we will continue to exert maximum political pressure to protect our markets from the piratical trading methods of our Norwegian neighbours.


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