L'exploitation de la station d'Ambatolampy est présentement alourdie par les délais considérables causés par un système de gestion très centralisé. Tant que ce système demeurera en application, il y sera très difficile non seulement d'exploiter de façon efficace les ressources de la station mais encore de garantir une production minimum d'alevins cessibles, ce qui est la raison d'être de la station.
Les essais d'élevage associé tentés au cours des dernières années ont donné des résultats médiocres, bien inférieurs au potentiel, car ce type d'exploitation requiert des interventions rapides et une supervision que ne favorise pas le système de gestion actuel. Il s'ensuit que les contraintes présentes font de cette station une charge pour le budget de l'état.
Une gestion plus souple, fondée sur l'autonomie financière, permettrait de réaliser une exploitation plus intensive des ressources de la station, incluant, outre la production d'alevins de carpes royales, celle de poisson de consommation, de canards, de porcs, de riz, haricots et blé. Exploitée à une plus grande échelle et gérée de façon efficace à la manière d'une ferme commerciale intégrée, la station d'Ambatolampy pourrait garantir des disponibilités en alevins pour les pisciculteurs et devenir une source de revenus pour l'État malgache.
La meilleure façon d'obtenir ces résultats serait de confier l'exploitation de la station à un privé (ou une société) contre une rente annuelle. Cette rente pourrait consister en une quantité fixe d'alevins à être mis à la disposition du Service d'aquaculture. La distribution d'alevins, tout en favorisant le développement de la pisciculture et surtout de la rizipisciculture, deviendrait une source de revenus pour l'état.
Le projet “Vulgarisation de la Pisciculture et Développement de la Pêche Continentale” actuellement en cours offre la possibilité d'amorcer rapidement une rationalisation dans l'exploitation de la station, créant aussi des conditions favorables a son plein développement. L'apport d'un cadre-associé affecté à la station a permis d'appliquer un système de contrôle des différentes ressources (étangs, rizières, élevages-associés, stocks). Les fonds du projet pourraient être affectés au développement, sur une échelle limitée, de l'élevage associé (achat de canards de Pékin, construction de canardières et poussinières, réforme et remplacement du cheptel porcin, construction de loges supplémentaires pour les porcs), de la production de poisson de consommation ainsi qu'au développement des cultures irriguées et cultures sèches. L'autonomie financière constitue par ailleurs une condition essentielle à la réussite d'une telle opération.
Cette phase de développement en cours de projet fournirait des données techniques et économiques additionnelles, favoriserait la formation sur le tas du personnel, créant ainsi une situation favorable au plein développement de la station. Les paysans pratiquant la pisciculture ainsi que l'État malgache seraient les grands bénéficiaires d'une telle opération.
