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7. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La station piscicole et forestière d'Ambatolampy fait présentement face à des contraintes liées principalement aux lourdeurs d'un système de gestion centralisé et aussi au manque de sécurité.

Ces contraintes ne lui permettent pas une exploitation efficace de ses ressources de site et la production d'alevins ainsi que les autres exploitations sont très en deçà de la capacité de la station.

Cette situation empêche la station d'assurer un approvisionnement adéquat (quantitivement et qualitativement) en alevins des paysans. Si elle persistait, une telle situation compromettrait le développement de la riziculture amorcé par le projet en cours.

Pour redresser la situation, il est recommandé de placer la gestion de la station sur une base d'autonomie financière, sous tutelle du projet Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale . Cette mesure a déjà été partiellement entreprise avec l'apport d'un cadre-associé qui entre autres tâches a préparé un système de contrôle nécessaire à l'établissement d'une gestion autonome. L'étape suivante consisterait à développer l'élevage-associé du canard et du porc d'une part avec la construction d'une canardière et d'une poussinière, l'achat d'un stock de départ de canards de Pékin et d'autre part, avec la réforme du cheptel porcin et l'achat de procelets. Cette étape supposerait également la constitution d'un fonds de roulement couvrant six mois d'activité et comprenant semences, engrais, dolomie, provendes, produits de traitement et petit matériel. Cette première étape comprendrait également la réalisation d'un programme d'entretien des étangs. Durant cette période de tutelle de la station, l'équipe de direction recueillerait des informations économiques, notamment sur les marchés et les prix du poisson, du porc et du canard, afin de mieux préparer la mise en oeuvre du plan d'exploitation.

Au terme de ce programme initial, sous la tutelle du projet Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale, il sera possible de définir un arrangement qui confirmerait l'autonomie financière de la station. Cet arrangement pourrait consister à confier la gestion de la station à une société ou à un privé, sous forme de concession moyennant versement d'une rente à l'État, cette rente pourrait prendre la forme de cessions annuelles d'un nombre fixe d'alevins. L'État se chargerait de la distribution et de la vente des alevins auprès des riziculteurs, ce qui assurerait à ceux-ci une production adéquate de poisson et à l'État des revenus additionnels. Le plan d'exploitation proposé au chapitre A, axé sur le développement de l'élevage associé, de la production piscicole, ainsi que la production agricole en sec et en irrigué, fournit les bases de viabilité économique d'un tel arrangement.

En complément, il serait également souhaitable d'étudier les relations entre la station et les communautés paysannes environnantes, voir comment ces communautés perçoivent le rôle de la station, et quels types d'ententes pourraient mener à un modus vivendi acceptable à la fois aux communautés paysannes qui ont établi des cultures sur le domaine de la station et à l'État malgache qui doit utiliser cette station pour atteindre ses objectifs. Les modes d'association devraient être avantageuses pour les deux parties. Elles pourraient par exemple impliquer les communautés paysannes dans la responsabilité du gardiennage, pour réduire l'incidence des vols. Sur ce point il y aurait lieu d'innover tout en tenant compte des réalités du milieu rural malgache et de la nécessité de garder à la direction de la station l'autonomie nécessaire pour mener à bien la gestion de la station. Pour mieux connaître le milieu rural et proposer des modes d'association suggérés il serait opportun de faire appel aux services d'un spécialiste en sociologie rurale.


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