No.3 juillet 2009 | ||
Perspectives de récoltes et situation alimentaire | ||
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Le point sur les crises alimentairesEn Afrique de l'Ouest, la campagne agricole a tardé à débuter avec des pluies irrégulières dans plusieurs parties du Sahel, notamment en Guinée-Bissau, au sud du Niger et au Burkina Faso, au nord du Nigéria et au sud du Tchad, ce qui pourrait affecter les superficies ensemencées et les rendements potentiels de ces pays. De plus, en dépit de la bonne récolte céréalière rentrée en 2008 dans la plupart des pays, la sécurité alimentaire s'annonce toujours préoccupante du fait de la cherté persistante des denrées. Les prix des céréales secondaires ont montré des signes de stabilisation au cours des derniers mois mais, en juin, ils restaient toutefois supérieurs aux niveaux de l'année précédente. Le tableau est plus sombre encore pour le riz importé, un aliment de base dont les prix sont déterminés par le marché international. Au Ghana et au Niger par exemple, les prix du riz importé étaient respectivement 23 et 35 pour cent plus élevés en juin 2009 qu'un an auparavant, en dépit de la chute des prix internationaux. Cette situation continuera de peser sur le pouvoir d'achat des consommateurs ainsi que sur leur accès à la nourriture à travers la sous-région. Ainsi, des interventions de protection sociale (distributions ciblées, vente à prix subventionnés, activités vivres-contre-travail ou espèces-contre-travail) sont recommandées pendant la période de soudure, selon le volume des disponibilités alimentaires dans chaque zone. En Afrique de l'Est, environ 19,8 millions de personnes ont besoin d'une aide d'urgence en raison de récoltes médiocres consécutives, de prix céréaliers supérieurs à la moyenne, de troubles civils ou d'une combinaison de ces facteurs. Des pluies tardives et irrégulières dans la plupart de la région, en particulier à l'est durant la période de végétation allant de mars à juillet, couplées avec des prix céréaliers toujours supérieurs à la moyenne, devraient encore aggraver la situation. En Afrique australe, en dépit de l'amélioration générale de la sécurité alimentaire à travers la sous-région suite à de bonnes récoltes, des foyers de vulnérabilité et d'insécurité alimentaire demeurent. Au Zimbabwe, une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a observé que quelque 2,8 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire. Celle-ci se monte à environ 228 000 tonnes, dont 150 000 tonnes de maïs et 30 000 tonnes d'autres céréales. Une Mission FAO/PAM similaire en Namibie a signalé que, dans les zones communales du nord, où les récoltes et le bétail ont été sévèrement touchés par des inondations, 163 000 personnes auront besoin d'une aide immédiate afin de couvrir leurs besoins alimentaires de base. Des évaluations effectuées par plusieurs Comités d'évaluation de vulnérabilité (CEV) sont en cours et les nouvelles estimations seront bientôt disponibles. Plusieurs pays de la région qui dépendent des importations sont aussi particulièrement vulnérables aux prix élevés des produits alimentaires et de l'énergie, au niveau national et international. Au Lesotho et au Swaziland, la pauvreté généralisée et l'impact du VIH/sida ont entraîné une grave insécurité alimentaire. Dans la région des Grands Lacs, la situation de sécurité toujours incertaine qui prévaut dans le nord-est de la République démocratique du Congo continue de toucher un grand nombre de personnes qui ont besoin d'une aide alimentaire et agricole. La cherté des produits alimentaires de base, tels le manioc (farine), les haricots ou le maïs, se répercute négativement sur de nombreux ménages au Burundi et une aide alimentaire et agricole est nécessaire, en particulier à l'intention des personnes rapatriées et des PDI qui se réinstallent. En Extrême-Orient, les récoltes de riz (récolte d'hiver/première récolte) sont presque terminées dans les principaux pays producteurs. Elles sont exceptionnelles et les disponibilités alimentaires sont satisfaisantes dans de nombreux pays de la sous-région. Cependant, des millions de personnes continuent d'être confrontés à une insécurité alimentaire préoccupante à cause de conflits, de troubles civils, de récoltes au-dessous de la moyenne, de cyclones ou d'une combinaison de ces facteurs. Au Proche-Orient, les effets de la grave sécheresse de l'année dernière se font encore sentir dans plusieurs pays. En République arabe syrienne, les conclusions préliminaires d'une Mission FAO/PAM avant récolte, dépêchée en avril/mai dans les zones affectées par la sécheresse, ont montré que la vulnérabilité de la population restait préoccupante. Une mission de suivi a été conduite en juin/juillet sous la direction de l'Unité de coordination d'urgence de la représentation de la FAO pour examiner l'impact de la sécheresse et identifier le type d'aide requise, en particulier pour les petits agriculteurs et les bergers. Son rapport devrait bientôt être rendu. Une Opération d'urgence (EMOP) d'un budget de 5,2 millions d'USD visant à aider 40 000 ménages (200 000 personnes) touchés par la sécheresse a été prolongée de six mois jusqu'à fin décembre 2009, sans modifications de budget. En Amérique centrale et aux Caraïbes, les prix des céréales sont stables ou en repli par rapport aux sommets atteints mi-2008. Cependant, de nombreux pays se trouvant dans une période de soudure qui durera jusqu'à la nouvelle récolte d'août, les prix risquent d'augmenter à nouveau, avec des retombées négatives sur la sécurité alimentaire des personnes les plus vulnérables, surtout dans les zones urbaines pauvres. En Haïti, la bonne production d'aliments de base de l'hiver 2008, alliée à la baisse progressive des prix du marché et à la mise en ouvre de programmes de protection sociale, entraîne une baisse considérable du nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire. |
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