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Le travail de la FAO

Fonds spécial des Nations Unies

On a déjà décrit, dans un des derniers numéros d'Unasylva, quatre projets nationaux dans lesquels la FAO joue le rôle d'organisme d'exécution pour le compte du Fonds spécial. Cinq autres projets, que nous exposerons plus loin, sont entrés maintenant dans la phase opérationnelle. En outre, un projet intéressant la recherche et la formation professionnelle au Liban et un autre qui a trait au développement de l'Institut de recherches sur le peuplier en Turquie [voir Unasylva, vol. 15 (4)] y entreront incessamment.

M. EGON GLESINGER, Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO, a profité de ce qu'il se trouvait en Turquie pour prendre part à la dernière session de la Commission des forêts pour le Proche-Orient à Adana afin de visiter, à Izmit, l'Institut de recherches sur le peuplier: il s'est ensuite rendu à Ankara pour négocier la deuxième phase du projet d'enquête de préinvestissement relatif à la région d'Antalya et d'autres programmes d'assistance technique. Enfin, il est allé inspecter l'Ecole de brigadiers forestiers pour le Proche-Orient à Lattakié (Syrie) et a discuté avec les autorités syriennes et libanaises des questions intéressant d'autres projets sur le terrain encore à l'étude. Dans la République arabe unie, cl autres négociations ont eu lieu relativement à des projets sur le terrain, auxquelles a pris part M. K. OEDEKOVEN, forestier régional de la FAO. Un de ces projets, dont on espère beaucoup, a pour objet la mise en valeur cl une bande côtière désertique située entre El-Alamein et Alexandrie. Il s'agit d'une entreprise qui cadre nettement avec les objectifs du Projet de développement méditerranéen de la FAO. M. Glesinger avait déjà été cette année, avec d'autres fonctionnaires de la FAO, inspecter au Maroc et en Tunisie l'état d'avancement des projets de développement intégré du Fonds spécial relatifs à ces deux pays.

ARGENTINE

Le but de ce projet est d'établir un institut de formation pour l'aménagement des forêts et des bassins versants, dépendant de l'Ecole forestière de l'Université de La Plata; il aura pour objet l'enseignement et la recherche concernant l'aménagement des zones boisées en montagne et des zones de protection. Les domaines cl études sont les suivants:

a) conservation du sol et de l'eau, v compris l'aménagement des bassins versants (bassins de réception), la correction des torrents, la protection des forêts, le reboisement et les améliorations pastorales:

b) équipement forestier (abattage, débardage, construction de routes, emploi et entretien des machines et du matériel et transport des produits forestiers);

c) interprétation des photographies aériennes en vue de la cartographie et des inventaires forestiers:

d) problèmes économiques et sociaux.

L'enseignement, qui sera gratuit, sera destiné: aux étudiants de l'Ecole forestière, comme partie de leurs cours normaux (d'abord un cours de deux ans pour 20 étudiants), et à des techniciens extérieurs, qu'ils appartiennent ou non au Service forestier. Dans ce dernier cas, un enseignement plus court sera organisé. Les instructeurs désignés pour ce projet auront en outre à organiser et à poursuivre les recherches appropriées. Une station expérimentale de recherches sera établie; son programme sera coordonné avec les travaux des autres stations de recherches nationales et avec ceux poursuivis par d'autres pays d'Amérique latine ou dans des centres régionaux.

J. GARCÍA NÁJERA, Professeur à l'Escuela Superior Técnica de Ingenieros de Montes, Université de Madrid, qui a collaboré en Espagne à l'Instituto Forestal de Investigaciones y Experiencias, et en Argentine avec la FAO pour des travaux antérieurs, a été désigné comme directeur du projet FAO. L'institut devra aussi concourir au développement de zones de démonstration et fournir une assistance technique et un service de vulgarisation.

BRÉSIL

Une école nationale forestière de niveau universitaire doit être créée à Viçosa dans l'Etat de Minas Gerais; elle doit fonctionnel en coordination étroite avec l'Université de Minas Gerais. Une organisation de recherches forestières doit également être instituée. Les deux établissements seront placés sous l'autorité d'un bureau technique spécial qui établira les programmes et coordonnera l'enseignement et la recherche forestière pour l'ensemble du Brésil.

L'organisation de la recherche administrera une station de recherches forestières établie au voisinage de l'école et dirigera deux autres stations expérimentales administrées par le Service forestier fédéral dans In région de l'Amazone et dans celle du pin de Paraña.

L'enseignement complet couvrira une période de cinq années, les deux premières portant sur les mêmes matières de base que celles enseignées dans les écoles d'agriculture brésiliennes. Les trois années suivantes seront consacrées entièrement à la foresterie, la dernière étant réservée à des études spécialisées.

On prévoit deux sources de recrutement:

a) des étudiants ayant terminé l'école supérieure et subi un examen spécial de mathématiques, physique, chimie et biologie; les candidats reçus suivront l'enseignement de cinq ans.

b) des étudiants qui, après l'école supérieure, auront suivi un cours préparatoire qui les exemptera des deux premières années de l'école forestière, où ils entreront après avoir passé un examen spécial. Les étudiants de cette catégorie suivront seulement les trois dernières années de cours de l'école forestière.

L'objectif initial est de former environ 30 diplômés chaque année, c'est-à-dire à peu près le nombre de ceux à qui l'on peut fournir un emploi ou qui peuvent en trouver un en dehors du service de l'Etat.

HONDURAS

A. HAIDER (Norvège), Chef de la Section de l'inventaire forestier du Service forestier norvégien, a été désigné comme directeur FAO d'un projet dont le but est de procurer au gouvernement les techniciens et les données de base nécessaires pour la mise en valeur effective d'environ 7 000 km2 de peuplements de pins: ce projet fait partie du programme de développement à court terme préparé par la Commission du plan pour le développement économique au Honduras. Des études sur les possibilités de réalisation seront entreprises sur des zones choisies susceptibles de mise en valeur immédiate.

L'objectif de ce projet est double, enseignement et mise en valeur, et constitue une suite de l'action antérieure de la FAO dans le pays.

La contribution du Fonds spécial sera limitée à l'aide apportée au gouvernement dans les phases suivantes:

a) création dans le Service forestier cl une section de l'inventaire susceptible d'entreprendre des inventaires de reconnaissance et des inventaires détaillés en vue de l'établissement des plans d'aménagements;

b) réunion et étude des photographies aériennes disponibles quel que soit le but pour lequel elles aient été prises; préparation d'une carte préliminaire, photo-interprétation, restitution photographique et détermination des techniques d'inventaire par voie aérienne;

c) mise en route d'un inventaire de reconnaissance, couvrant environ 15 000 km2, basé sur des photographies aériennes au 1: 60 000, avec points de contrôle systématique au sol;

d) choix dans ces 15 000 km2 de 7 000 km2 pour mise en valeur immédiate: cette surface, en un ou plusieurs tenants, fera l'objet d'un inventaire forestier détaillé. Les inventaires au sol suivront immédiatement l'inventaire par voie aérienne;

e) un recensement des industries forestières existantes sera accompli en vue de déterminer exactement comment sont utilisées actuellement les différentes catégories de bois ronds. Un plan de développement des industries forestières sera alors établi en tenant compte de l'évolution probable de la demande intérieure et des possibilités d'exportation;

f) des plans de travail ou d'aménagement seront mis à l'étude pour la ou les zones choisies pour la mise en valeur et inventoriées.

PAKISTAN

M. KREUTZINGER, Directeur de l'Institut de recherches forestières de Varsovie (Pologne) et Professeur ii la Faculté forestière de l'Université d'agriculture de Poznan, a été désigné comme directeur d'un projet FAO visant à l'extension de l'Institut forestier du Pakistan. Le professeur Kreutzinger est depuis longtemps membre du Comité permanent de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO). L'enseignement, d'après ce projet, doit être donné sous deux formes: cours de niveau universitaire pour le personnel supérieur du Service forestier, et cours sanctionnés par un diplôme pour les ingénieurs des travaux. Outre le renforcement de l'organisation générale et la supervision de la recherche et de l'enseignement, l'équipe internationale devra, en ce qui concerne la recherche, apporter une attention particulière aux domaines suivants: sylviculture, génétique forestière, écologie pour les zones arides, et, en ce qui concerne l'enseignement, à l'aménagement des bassins versants et des terrains de parcours et à l'économie forestière. Dans les autres domaines de recherche et d'enseignement, laissés à la responsabilité du gouvernement du Pakistan, les crédits et le personnel seront fournis soit par le gouvernement lui-même, soit par d'autres sources.

L'Institut forestier du Pakistan comprendra l'actuel Collège forestier et l'Institut de recherches dépendant de l'Université de Peshawar (Pakistan occidental) et une station qui sera établie au Laboratoire de recherches forestières de Chittagong (Pakistan oriental) pour entreprendre des recherches de sylviculture, botanique forestière, aménagement des bassins versants et économie forestière. Il existe déjà dans ce laboratoire une section importante consacrée aux recherches sur l'utilisation du bois.

SOUDAN

Le but de ce projet est d'aider le gouvernement à établir un institut de recherches forestières et de fournir de nouveaux moyens de formation au Collège des ingénieurs des travaux forestiers. L'institut et le collège seront étroitement liés; d'une part, le personnel de l'institut aidera, pour l'enseignement, celui du collège; d'autre part, les étudiants effectueront, dans le cadre de l'enseignement pratique, des travaux sur le terrain rattachés au programme de recherches de l'institut.

Le programme de l'institut de recherches sera raccordé directement au vaste plan de mise en valeur forestière décidé par le gouvernement pour faire face aux besoins rapidement croissants en bois d'œuvre, poteaux, bois de feu, et produits forestiers transformés. L'enseignement au Collège des ingénieurs des travaux forestiers sera renforcé en ce qui concerne les domaines suivants:

a) sylviculture, protection et aménagement des forêts existantes;

b) plantations d'espèces indigènes ou exotiques à croissance rapide et résistantes à la sécheresse;

c) économie forestière et influence de la forêt;

d) production, transformation et commerce des produits forestiers.

L'institut aura sa direction et ses installations principales à Khartoum, dans la région sèche du Nord, avec des stations régionales dans l'est, l'ouest et le sud du Soudan.

Le directeur du projet FAO est J. V. JACKSON (Royaume-Uni) qui occupe déjà un poste FAO au Soudan depuis de nombreuses années.

Commission des forêts pour l'Amérique du Nord

La création de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord, à la session constitutive tenue à Mexico les 24-29 juillet 1961, a eu comme aboutissement direct et concret la première session du Groupe de travail sur les insectes parasites et les maladies des forêts, qui s'est réuni pour deux jours, à Ottawa, le Il avril 1962 en vue d'étudier la meilleure façon de développer la coopération entre les trois Etats Membres de la Commission à savoir le Canada, les Etats-Unis et le Mexique.

M. J. D. B. HARRISON, Ministre adjoint des forêts du Canada et Président de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord, a ouvert la session. Les membres du Groupe ont ensuite élu comme leur premier président M. M. L. PREBLE, Directeur du Service d'entomologie et de pathologie forestières du Département des forêts du Canada.

Au terme de leurs deux jours de travaux, les neuf délégués ont établi comme suit les objectifs du Groupe de travail pendant les 12 mois à venir:

1. Déterminer quels sont, en matière d'insectes nuisibles et de maladies, les principaux problèmes forestiers intéressant au moins deux Etats Membres du Groupe et pour chaque cas indiquer brièvement l'aire de diffusion de l'insecte ou de la maladie les hôtes, les dégâts causés, le danger actuel et potentiel qu'ils constituent, les mesures de lutte et les recherches à effectuer.

2. Enoncer des principes de quarantaine, passer en revue la législation en vigueur dans les Etats Membres et analyser les mesures auxquelles pourraient être apportées des améliorations; enfin formuler des recommandations tendant à cette fin.

3. Echanger des renseignements sur les apparitions cl insectes et de maladies, les études biologiques, les programmes de lutte expérimentaux et opérationnels, dans les plus brefs délais possibles, en vue d'encourager la collaboration sur les questions intéressant au moins deux Etats Membres.

Le Groupe de travail a décidé de se réunir à nouveau à Washington cet automne. Il présentera son rapport à la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord en 1 963.

Les Etats Membres étaient représentés comme suit à cette première réunion du Groupe de travail:

Canada - M. M. L. PREBBLE. Directeur du Service d'entomologie et de pathologie forestières, Département des forêts: M. V. J. NORDIN, Directeur ad joint (pathologie) du Service d'entomologie et de pathologie forestières, Département des forêts: et M. C. W. FARSTAD, Directeur de la Division de la protection des végétaux, Département de l'agriculture.

Etats-Unis - M. J. A. BEAL, Director, Division of Forest Insect Research, United States Forest Service. M. J. R. HANSBROUGH, Director, Division of Forest Disease Research, U.S. Forest Service; M. W. V. BENEDICT, Director, Division of Forest Pest Control, U.S. Forest Service; et M. E. P. REAGAN, Director, Plant Quarantine Division, Agricultural Research Service, U.S. Department of Agriculture.

Mexique - M. RAUL RODRIGUEZ LARA, Sección Entomológica, Instituto Nacional de Investigaciones Forestales et M. HUMBERTO MORENO NORIEGA, Jefe del Departamento de Sanidad Forestal, Dirección de Protección Forestal.

Nouvelles du personnel

S. L. PRINGLE (Canada), Professeur de foresterie à l'Université du New Brunswick, a été nommé à la Sous-Division de l'économie forestière en remplacement de G. R. GREGORY (Etats-Unis) qui a repris son poste de professeur d'économie forestière à Ann Arbor, Université du Michigan. M. B. GRAINGER (Nouvelle-Zélande) a également repris son poste comme spécialiste en économie forestière à l'Institut de recherches forestières de Rotorua: dans le cadre d'un accord avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, il a travaillé l'an dernier à une enquête sur les besoins en bois et les ressources forestières de l'Afrique.

M. ANDERSEN (Danemark) a été promu chef de la Section de sylviculture au Siège, en remplacement de M. A. HUBERMAN (Etats-Unis) nommé au Mexique fonctionnaire forestier régional pour la région nord de l'Amérique latine et chargé d'assurer la liaison avec la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord. H. CHAUVIN (France) qui travailla pendant de nombreuses années avec la mission forestière dans la région de l'Amazone et fut ensuite fonctionnaire forestier régional à Rio de Janeiro, a été nommé à la Section de l'exploitation, à Genève. P. COCHIN (France) qui fit antérieurement partie du personnel du Siège et qui a servi plusieurs années au Pérou, au titre de l'assistance technique, a été nommé au Fonds spécial des Nations Unies pour le développement économique. A. L. TORTORELLI (Argentine) du Groupe consultatif latino-américain de la recherche et de la formation professionnelle, a été muté de Mexico a Rio de Janeiro.


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