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Section 7 - La promotion de l'emploi du bois dans la construction d'habitations

R.B. GOURLAY

R.B. GOURLAY est spécialiste du commerce à la Direction des produits du bois, ministère de l'industrie et du Commerce, Ottawa (Canada). Pour rédiger le présent texte, l'auteur a largement puisé dans les notes documentaires de la Consultation, ainsi que dans les rapports de diverses organisations internationales, dont on trouvera la liste à la fin de la communication.

Pendant des siècles, les produits forestiers ont procuré à l'homme un matériau qu'il pouvait utiliser pour la construction d'abris. En même temps, la recherche sur les caractéristiques et les propriétés intrinsèques du bois se poursuivait, et des règlements et codes étaient créés afin de guider les utilisateurs dans l'emploi correct en construction des nombreuses essences qu'ils pouvaient acheter. Cependant, c'est seulement depuis peu qu'on se préoccupe vraiment de montrer ou d'enseigner comment et où on peut tirer le meilleur parti des produits du bois pour bâtir un ouvrage non seulement solide et sûr mais aussi agréable de forme. A cette fin, on emploie et on continuera d'employer des méthodes diverses, mais l'essentiel de la promotion consiste à éduquer le public et à créer ainsi une demande pour un matériau ou un produit.

Levin (13) souligne que la promotion en tant que telle ne devrait pas s'intéresser directement aux ventes, mais servir à créer un climat favorable à la vente. Ainsi, la promotion se préoccupe du consommateur ou de l'utilisateur, et pour réussir la promotion d'un produit, il faut connaître les besoins et les exigences du consommateur, enlever à celui-ci ses conceptions erronées et le convaincre que le produit est le mieux adapté à ses ressources et à ses besoins. En d'autres termes, la promotion du bois s'intéresse non seulement à l'étude des marchés et aux contacts avec le consommateur, mais aussi à l'étude et à la mise au point des produits, à la technologie des fabrications et de la commercialisation, à l'éducation et à la formation des professionnels.

La promotion et la pratique de la promotion varient avec l'organisme ou le groupe industriel qui entreprend un programme pour créer un milieu favorable à l'augmentation des ventes d'un produit. En général, on peut dire qu'en Amérique du Nord, le travail de promotion des produits forestiers est plus fortement orienté vers le consommateur final, c'est-à-dire vers l'acheteur d'une maison, au Royaume-Uni et dans beaucoup d'autres pays européens, au contraire, on met l'accent sur la promotion technique s'adressant aux architectes, aux techniciens, aux constructeurs d'habitations et aux autres professionnels du bois. Bien sûr, chaque méthode présente des avantages, et le choix d'un programme approprié dépendra en grande partie de l'économie de la région en cause et, dans une moindre mesure, des objectifs que vise un programme particulier.

LA PROMOTION EN SCANDINAVIE

En Europe, l'emploi du bois dans la construction varie considérablement et il faut réaliser différemment selon les pays l'éducation du consommateur touchant les caractéristiques et avantages propres au bois. Particulièrement bien pourvus en forêts, les pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande) emploient le bois comme matériau de construction depuis des siècles. La position favorable dont bénéficie le bois dans la construction s'explique en grande partie par la tradition et par le fait que la population connaît bien ce matériau. Ces deux facteurs font que la publicité des industries privées pour les produits du bois est très limitée et qu'elle porte plus sur le secteur technique que sur le secteur de la consommation ou de la commercialisation. Ordinairement, la promotion technique ne donne pas lieu à une publicité directe mais se fait plutôt sous forme de, rapports et de notes de recherche sur les produits forestiers, etc.

Ainsi en Norvège, l'institut norvégien de recherche du bâtiment (INB), que finance le conseil national de la recherche industrielle et scientifique, consacre un bon nombre de ses travaux à l'emploi du bois dans la construction, avec objectif de produire des résultats directement applicables aux méthodes actuelles de construction. Les programmes ne portent pas sur la connaissance fondamentale du bois, mais plutôt sur la solution des problèmes théoriques et pratiques que soulève son emploi dans la construction de charpentes. Les résultats de la recherche sont publiés dans des manuels et des tables de données, sous une forme facilement lisible et intelligible pour les techniciens et les non-techniciens. L'institut se tient en liaison très étroite avec les universités qui ont des programmes de recherche sur le bois et son emploi dans la construction d'habitations et autres ouvrages, comme par exemple les bâtiments agricoles.

L'institut norvégien d'usinage et de technologie du bois (INT) s'occupe de la recherche axée sur les produits. Cet institut, qui collabore étroitement avec l'INB, s'intéresse plus spécialement aux propriétés du bois et de ses produits; l'INT a mis au point des systèmes facultatifs de contrôle de la qualité des produits, notamment les lamellés-collés, les fermes de toitures, les charpentes à assemblage à queue cunéiforme, le bois d'œuvre imprégné et les panneaux de particules. Il établit actuellement des systèmes similaires pour la classification des bois et la fabrication de maisons préfabriquées. Ces systèmes de contrôle sont acceptés par les organismes gouvernementaux et c'est à eux que se réfèrent les services norvégiens de la construction.

Chacun des quatre pays scandinaves (Norvège, Suède, Danemark, Finlande) possède un conseil d'information sur le bois dont le mandat comporte la promotion de l'emploi du bois dans le bâtiment par la diffusion d'informations techniques et économiques ayant directement trait aux produits forestiers. L'information s'adresse principalement aux architectes, aux entrepreneurs, etc., quoique certains documents soient destinés à une diffusion générale. L'information présentée au grand public n'insiste pas seulement sur la beauté et l'agrément du bois, elle souligne aussi les propriétés techniques et les avantages pratiques de ce matériau. Les conseils d'information collaborent étroitement entre eux et avec les organismes de recherche sur les produits forestiers de leurs pays respectifs. Les conseils scandinaves se rencontrent annuellement pour discuter de leurs techniques et problèmes de promotion, tant sur les marchés extérieurs qu'intérieurs. On a envisagé récemment la création d'un conseil mixte finnois, norvégien et suédois afin d'amplifier la coopération sur les marchés d'Europe occidentale. En ce qui concerne les marchés intérieurs, deux manifestations contribuent à faire connaître le rôle du bois dans l'habitation: tous les ans, on organise des Journées du bois où l'on traite de sujets comme l'environnement, l'urbanisme ou les propriétés du bois; périodiquement aussi, on décerne des prix aux architectes qui ont fait le meilleur emploi du bois.

LA PROMOTION AU ROYAUME-UNI

Au Royaume-Uni, la Timber Research and Development Association (TRADA) n'a pas tout à fait le même mode de travail que ses homologues scandinaves. C'est une association de recherche industrielle indépendante, financée par des subventions annuelles de la Timber Trade Federation et du gouvernement britannique, par des crédits provenant de firmes privées travaillant dans le bâtiment ou une industrie connexe, par les recettes des ventes de publications et enfin par les droits d'inscription aux cours d'enseignement et de formation qu'elle dispense. La promotion des produits du bois dans la construction est conçue en fonction de la promotion globale, telle que définie plus haut, c'est-à-dire qu'elle devrait plutôt viser à créer un climat favorable aux ventes que s'orienter directement vers les ventes.

II semble qu'au Royaume-Uni, le marché des produits du bois pourrait être divisé en deux secteurs: l'emploi traditionnel et l'emploi nouveau. La technologie moderne, par une recherche et un développement constants, exerce un effet considérable sur le second secteur. La concurrence des matériaux de remplacement et l'exigence d'un meilleur rendement en service se sont traduites par une tendance à accroître la recherche et le développement. Le programme de promotion conçu et exécuté au Royaume-Uni tient compte du fait que, pour maintenir les produits forestiers sur le marché, il fallait être prêt à en changer la présentation, le traitement et la commercialisation. A cet effet, TRADA a élaboré le programme suivant:

1. Identification des besoins dans les secteurs d'emplois finals (études de marché)

2. Sélection et organisation de projets permettant d'expérimenter des formules, matériaux, etc.

3. Affectation de ressources financières, scientifiques et technologiques aux projets retenus

4. Calcul ou spécification préliminaire de formules et matériaux répondant aux besoins de l'utilisateur final

5. Mise au point et essai du prototype

6. Préparation d'un programme de formation et d'éducation

7. Programme de publicité et diffusion de renseignements

Un autre facteur très important a été l'effet des contraintes extérieures. L'introduction des maisons à ossature de bois sur le marché ne nécessitait pas seulement des connaissances techniques et architecturales, mais aussi la suppression de certains facteurs limitatifs. En bref, ces facteurs étaient les règlements de construction peu libéraux; la réticence des organismes de financement et d'assurance; les doutes du grand public quant à la sécurité; la durée et autres caractères fonctionnels des maisons de bois. Un programme de promotion bien élaboré, comportant à la fois des aspects techniques et non techniques, peut supprimer ces obstacles.

TRADA s'est rendu compte qu'en suivant ponctuellement les étapes mentionnées plus haut, surtout pour la promotion du bois dans le logement, on avait plus de chances de réussir. Le secteur du logement est apparu comme le meilleur débouché non seulement pour les emplois traditionnels du bois au Royaume-Uni, mais aussi pour les nouvelles applications des produits à base de bois. Les sept points mentionnés plus haut sont essentiels à un programme visant à créer un climat favorable pour un produit; et même si les détails peuvent varier, les principes peuvent être respectés par n'importe quel organisme.

LA PROMOTION AUX ETATS-UNIS

The American Wood Council, fondé en 1968, a établi un programme de promotion axé sur le consommateur final, plutôt que sur le personnel technique employé aux différents stades de l'expérimentation du produit et de son emploi dans la construction. En créant ce conseil, on a voulu notamment contrebalancer les importants programmes de promotion en faveur des matériaux de construction concurrents. Le conseil reçoit son principal soutien de douze associations qui s'occupent de promouvoir les produits du bois. Le financement est assuré par des cotisations proportionnelles au chiffre de production des compagnies membres, et par des fonds supplémentaires fournis par des distributeurs, des fournisseurs et des sociétés non membres. Le principal objectif du conseil est de créer un climat plus favorable aux produits du bois et de leur assurer ainsi une meilleure position sur le marché de la construction d'habitations. Comme il a été indiqué plus haut, le programme de promotion est destiné au consommateur, c'est-à-dire à l'acheteur éventuel d'une maison.

Ce programme de promotion globale a commencé par une enquête nationale sur l'attitude des propriétaires de maison à l'égard du bois et de son emploi dans le logement. Il a été alors possible d'élaborer un plan général d'information, comportant surtout une activité à l'échelle nationale. On a fait passer la publicité par les organes de grande information, notamment les revues, les journaux, la radio et la télévision.

Le conseil a établi pour la publicité des directives qui correspondent, en certains points, aux principes dégagés par TRADA. Les principaux éléments de ces directives sont:

1. Collecte des faits - données techniques fonctionnel les et données de commercialisation

2. Analyse des données - définition du public, caractéristiques du public et message publicitaire

3. Buts du programme

4. Présentation et mise en œuvre du programme

5. Evaluation des résultats

6. Considérations sur les organes d'information fonda mentaux

Le American Wood Council a créé le Better Housing Advisory Board composé de constructeurs, d'urbanistes et d'architectes, qui lui fournit des avis sur les questions relatives aux grands aménagements communautaires de plus en plus en vogue. Un bon emploi architectural du bois peut donner plus d'attrait à ce genre d'habitations (groupes d'unités jumelées ou disposées en terrasses), et la dimension de la plupart de ces ensembles offre un vaste marché pour les produits du bois. Il est évident que l'ampleur du programme entrepris par le conseil dépasse les possibilités actuelles de bon nombre de pays, mais une fois encore, les principes peuvent être retenus dans les pays en développement comme base de programmes similaires mais moins détaillés.

LA PROMOTION AU CANADA

Alors que le programme de promotion du American Wood Council est limité aux Etats-Unis, le Council of the Forest Industries of British Columbia, en coopération avec le ministère canadien de l'Industrie et du Commerce, a entrepris un programme pour promouvoir l'emploi des produits des forêts canadiennes non seulement au Canada, mais également au Royaume-Uni et en Europe continentale.

Au début des années soixante, l'industrie canadienne des produits forestiers cherchait les moyens d'augmenter le volume de ses exportations, alors que le gouvernement du Royaume-Uni cherchait à pourvoir la population britannique de maisons convenables et économiques.

Comme première étape de son programme à long terme, le gouvernement fédéral a invité plusieurs industriels et fonctionnaires influents à faire un voyage d'études au lieu Canada en 1963. La mission a conclu qu'on pouvait et devait introduire au Royaume-Uni les méthodes canadiennes de construction en bois. L'introduction de cette technique devait se heurter aux problèmes habituels dans les pays où le bois est rarement employée dans la construction: refus de modifier les méthodes traditionnelles de construction, préjugé contre un matériau réputé peu durable et peu résistant au feu, existence de codes et règlements de construction discriminatoires (ou absence de tout code), hésitation des organismes de financement et d'assurance à considérer les constructions en bois comme de nature permanente.

Pour combattre ces facteurs négatifs, les associations canadiennes du bois et du contre-plaqué; établirent des bureaux en Angleterre; dès 1964, on agrandissait le siège de Londres et on formait le British Columbia Timber Frame Housing Group. Ce groupe se composait d'un architecte, d'un constructeur, d'un ingénieur et de spécialistes du bois et du contre-plaqué. On ai préparé des notices et des ouvrages que l'on a adressés aux organisateurs de colloques, conférenciers, etc., ou remis directement aux fonctionnaires et industriels contactes.

En même temps, le ministère canadien de l'Industrie et du Commerce avait entrepris l'élaboration d'un programme qui compléterait et amplifierait celui qui avait été lancé par le groupe. D'autres missions, accueillies au Canada en 1965 et en 1967, ont expliqué à leur retour les emplois du bois dans la construction à plusieurs fonctionnaires et industriels importants. La participation du Canada à l'Exposition internationale du bâtiment de Londres a été un succès et a stimulé considérablement le programme général de promotion de l'emploi du bois dans la construction d'habitations.

Cependant, les plus importantes initiatives après la mission de 1963 ont été la construction de trois maisons jumelées dans différentes localités du Royaume-Uni puis de 173 maisons à Harlow, petite ville située au nord de Londres. Il s'agissait, dans le premier cas, de donner une démonstration pratique des méthodes de construction et de décoration des habitations en bois, dans le second, de prouver que les constructeurs anglais pouvaient réaliser économiquement ce type d'habitation dans leur pays. Les films et les diapositives faits en ces deux occasions se sont révélés des outils de promotion inestimables, et les visites de constructeurs, de fonctionnaires des services du logement, de représentants des conseils locaux et d'agents des sociétés d'assurance et de prêt hypothécaire ont été un élément important du programme général d'éducation.

Grâce à cette collaboration des secteurs public et privé à l'établissement et au lancement d'un programme de promotion au Royaume-Uni, les constructions de maisons en bois ont augmenté plus de quarante fois depuis 1963. D'autres organismes, comme la TRADA et le National House Builders Registration Council ont apporté une aide inestimable, mais l'essor initial est venu des associations industrielles et du gouvernement canadien. A la suite du succès initial du programme au Royaume-Uni, le Council of the Forest Industries of British Columbia et le gouvernement canadien ont entrepris des programmes similaires, quoique plus modestes, en Europe continentale. Simple et économique, la technique de construction proposée a inspiré un certain nombre de projets.

LA PROMOTION EN AFRIQUE

De nombreux pays africains riches en bois se trouvent dans une situation particulière. Leurs industries forestières sont généralement orientées vers l'exportation, et elles utilisent un nombre relativement faible des essences commerciales disponibles. En fait, certains pays sont devenus célèbres par leur spécialisation dans telle ou telle essence, par exemple, le sipo et le samba en Côte-d'Ivoire; l'okoumé au Gabon, l'azobé et l'ilomba au Cameroun. Comme la production de ces bois tropicaux est orientée vers les marchés d'exportation, le nombre des essences est limité aux variétés bien connues des exportateurs, et ces essences proviennent d'une région particulière où les échanges commerciaux sont bien établis.

Ces faits ont créé sur les marchés locaux des pays africains une situation peu favorable au bois. Comme relativement peu d'essences subissent des transformations, le volume de bois est lui aussi limité, et les matériaux de qualité supérieure vont à l'exportation. Ne restent que les bois de qualité inférieure que les populations locales utilisent pour la construction. Dans bien des cas, la situation est aggravée par l'emploi incorrect du bois et par le manque de précautions contre l'humidité, la pourriture et les insectes. Par conséquent, il n'est pas surprenant que dans certaines régions on voit d'un mauvais œil l'emploi du bois en tant que matériau de construction. Il semble que l'ignorance des données techniques et générales sur les bois tropicaux de la part du public, des industriels et des architectes, expliquerait le manque actuel d'intérêt pour l'emploi du bois dans la construction d'habitations.

Que faut-il faire? Une documentation volumineuse sur les caractéristiques, les propriétés et le groupement des essences tropicales en fonction de leur emploi final possible a été rassemblée par les centres de recherche spécialisés dans l'étude des bois tropicaux. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire mais on a constitué une base qui devrait retenir l'attention. La première tâche et la plus importante consiste à informer ceux qui spécifient ou commandent les matériaux de construction. Ces responsables sont l'architecte, le constructeur, le spécificateur, l'entrepreneur, etc. Des séminaires, des conférences, des documents techniques ou autres, des expositions commerciales constituent peut-être les meilleurs moyens d'information à cet égard.

Cependant, il faudra atteindre un public beaucoup plus vaste pour réussir à faire employer les ressources forestières disponibles. Il faudra montrer au grand public, y compris les enfants des écoles, que le bois est un excellent matériau pour la construction résidentielle. Certains organes de grande information pourraient servir à cet effet, entre autres la télévision, les journaux, les films scolaires. Un autre aspect de la promotion des bois commerciaux tropicaux est le recours aux projets pilotes pour montrer l'emploi correct du bois dans la construction, ainsi que les avantages esthétiques des essences à promouvoir.

Les gouvernements et l'industrie doivent fournir leur soutien total à l'effort qui se fait pour rehausser la réputation du bois dans les pays d'Afrique tropicale. Un bon départ a été pris, mais il reste beaucoup à faire avant d'arriver à l'emploi complet des essences commercialement viables et de faire accepter à la population l'emploi du bois dans la construction.

DIFFUSION DE L'INFORMATION

L'un des principaux problèmes des industries de produits forestiers, quel que soit le pays, est de faire parvenir l'information existante à ceux qui utiliseront le bois, que ce soit le constructeur, l'architecte ou le futur propriétaire. On a parlé de la diffusion de la documentation technique par la poste et à l'occasion de séminaires, de conférences et de contacts commerciaux, et on a aussi mentionné la communication avec le grand public par les organes d'information. Il est cependant évident que le volume de la documentation technique augmente à un tel rythme qu'il est presque impossible de se tenir à jour, même dans un domaine restreint.

Face à cette situation, le ministère de l'Industrie et du Commerce du Canada a dirigé une étude sur les besoins d'information de l'industrie canadienne de la construction afin de mettre au point un système qui facilite la collecte, la conservation et l'exploitation des renseignements. L'étude a révélé que le flux d'information à l'intérieur de l'industrie canadienne de la construction est considérable et coûteux et que cette industrie est fortement intéressée à un système efficace de répertoriage. Il a donc été décidé de définir les objectifs d'un système afin d'en guider la mise au point. Il fallait assurer aux professionnels un service assez complet d'information dans les domaines de la technique, du commerce et de la production. Dès le début, on a réalisé qu'il serait impossible d'élaborer un système répondant à toutes les situations et à tous les besoins. La meilleure solution serait un compromis entre l'efficacité et le coût, compte tenu des besoins de l'utilisateur, du genre et de la fréquence de ses demandes, du prix de l'équipement et de la transmission de l'information, du nombre total de termes à inclure dans l'index ou le glossaire.

Un autre point important à considérer dans l'élaboration d'un système d'information réside dans les moyens de communication entre l'utilisateur et le système d'information. L'utilisateur doit pouvoir s'adresser au système dans sa propre terminologie et s'attendre à une réaction efficace du système. En d'autres termes, il est nécessaire d'utiliser un langage naturel plutôt qu'un langage machine, mais dans des limites raisonnables. Un lexique ou un vocabulaire doit être employé pour permettre à l'utilisateur de formuler sa question en termes courants qui seront compris du système et qui correspondront à la manière dont l'information peut être tirée du système.

Un système d'information correspondant à cette description n'existe pas encore sur une base commerciale mais les cléments du système ont été définis. Ces éléments peuvent se diviser en six catégories principales, à savoir:

1. Fichier de données

a) Fichier de données sur les produits
b) Fichier de documentation technique

2. Index et tableaux - Information sur les produits

a) Index produits - fabricants (sous forme de livre)
b) Index fabricants - produits (sous forme de livre)
c) Matrices de recherche des produits
d) Tableaux comparatifs des données groupées par produit

3. Index et tableaux - Information sur la documentation technique

a) Index des titres
b) Index de codage des termes pour la recherche

4. Lexique des termes de la construction

5. Visionneuse de microfiches

6. Terminal à clavier au bureau de l'utilisateur

RECOMMANDATIONS

II est intéressant de noter qu'on a jugé le thème de la promotion assez important pour en parler lors d'une réunion patronnée par l'ONUDI et portant sur le sujet suivant: «Techniques de production pour l'emploi du bois dans la construction, dans les conditions propres aux pays en voie de développement» (2). Les participants ont formulé les propositions suivantes:

1. Dans les pays en voie de développement, l'industrie privée devrait s'efforcer de formuler des programmes de publicité bien planifiés et destinés au consommateur, afin de surmonter la résistance psychologique à l'emploi du bois dans la construction.

2. Les associations d'industriels devraient redoubler d'efforts pour diffuser les connaissances techniques sur les essences ligneuses disponibles et sur des dernières méthodes de construction.

3. Les organisations internationales devraient aider à élaborer un moyen permettant de recueillir et de diffuser l'information qui existe sur la préservation des essences tropicales par toutes les méthodes connues.

Sur ce dernier point, certains participants sont allés plus loin et ont proposé que des organismes appropriés des Nations Unies ou d'organisations connexes encouragent et soutiennent la création d'un service international chargé de recueillir, de cataloguer et de diffuser internationalement les données de recherche et de développement dans le domaine de l'habitation. Ce service international aurait également pour mission de dresser et de publier une liste des établissements gouvernementaux, industriels ou universitaires qui s'occupent de recherche et de développement en matière de construction d'habitations et de matériaux de construction.

Formation d'une main-d'œuvre qualifiée

La formation des travailleurs dans le domaine de La construction est un des aspects de la promotion qui ne peut être ignoré. Le développement qui suit est un bref aperçu de ce point et ne prétend pas traiter à fond ce domaine à la fois très important et très vaste. La documentation provient d'une monographie de l'Organisation internationale du travail à savoir: Construction Skills (1). Ce rapport traite de la construction en général, et bien qu'il ne parle pas précisément de l'emploi du bois dans la construction, les techniques fondamentales de formation pour ce secteur particulier suivraient la même ligne générale, et dans beaucoup de cas, seraient plus simples.

Les besoins en formation de l'industrie de la construction ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des autres industries, en ce sens qu'ils doivent être le reflet des conditions économiques et sociales d'un pays. Cependant, dans les pays en développement, le principal but de la formation des travailleurs devrait être de promouvoir et d'amplifier l'industrialisation de la construction dans le même sens que dans la plupart des pays économiquement plus évolués. Dans ce contexte, industrialisation ne signifie pas mécanisation, car il existe ordinairement une abondance de ressources humaines sous-employées et un manque de ressources financières ce qui fait exclure les entreprises à prédominance de capital. Dans les pays en développement, l'industrialisation de la construction devra plutôt reposer sur des méthodes nécessitant une abondante main-d'œuvre; de plus, elle devrait comprendre un niveau élevé de standardisation des techniques et des moyens de production, la minimisation de l'emploi du rare personnel hautement qualifié, l'application d'une économie d'échelle et une planification soignée afin de faciliter le plein emploi constant de tout le personnel.

L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION

L'industrie de la construction peut se diviser en trois catégories. La première catégorie peut être dite catégorie du secteur «moderne». La construction dans ce secteur est fréquemment effectuée par de grandes entreprises internationales dont le siège se trouve dans des pays industrialisés, et qui se chargent habituellement de travaux à grande échelle. Ce n'est que dans relativement peu de pays en développement qu'on trouve un petit secteur moderne, composé de grandes entreprises nationales qui sont familiarisées avec les techniques nouvelles. Ce secteur joue un rôle peu important dans les pays en développement qui ont une économie rurale. La deuxième catégorie, ou celle du secteur «intermédiaire» se compose principalement d'un grand nombre de moyennes et petites entreprises, qui utilisent habituellement la main-d'œuvre la plus nombreuse et sont considérées comme l'épine dorsale de l'industrie de la construction de ces régions. Les firmes de ce secteur peuvent entreprendre des travaux d'une complexité limitée, et utiliser les techniques de travail et les matériaux locaux. La troisième catégorie, celle du secteur «traditionnel» se compose principalement d'artisans individuels qui s'occupent de construction et d'entretien de bâtiments ruraux et urbains. Dans ce secteur, la qualité du travail n'est pas très élevée. Il semble que les techniques du secteur moderne aient très peu d'impact, à travers le secteur intermédiaire, sur le secteur traditionnel.

L'industrie de la construction en général est encline à l'instabilité. Parmi les facteurs responsables de ce phénomène se rangent les conditions climatiques et les fluctuations économiques. Outre ces facteurs, la construction dans les pays en développement est instable en raison des conditions propres au type d'économie de ces pays. Ainsi, la construction représente souvent une étape intermédiaire entre l'agriculture et l'industrie, et elle donne un emploi temporaire à un grand nombre de travailleurs non qualifiés, qui migrent des régions rurales vers les centres urbains. Ces travailleurs ainsi que le personnel mieux formé sont souvent employés dans de vastes travaux caractérisés par le fait que l'entreprise de construction quitte la région une fois les travaux terminés. Les travailleurs sont souvent embauchés à la journée, ce qui tend à accroître le sentiment d'instabilité.

Les conditions de travail dans l'industrie créent une image qui rend le travail dans ce secteur moins prestigieux que certaines autres occupations, par exemple le travail de bureau. En fait, dans certains pays en développement, un employé de bureau peut recevoir un salaire beaucoup plus élevé qu'un travailleur qualifié de la construction. En outre, l'absence de différences de salaire convenables entre le personnel qualifié et le personnel non qualifié, les heures de travail, les méthodes de recrutement, les imperfections de la législation sociale, le manque de fortes organisations d'employeurs et de salariés, et les conditions de travail font que les travailleurs mieux qualifiés hésitent à prendre un emploi dans la construction. En général, la méfiance envers les travaux de construction reste si grande, que beaucoup de recrues en puissance préfèrent prendre un emploi moins rémunéré plutôt que de travailler sur un chantier de construction.

Un autre facteur important est le fait que les normes et les plans élaborés à l'intérieur et à l'usage des pays industrialisés conviennent rarement aux pays en développement. Dans ces derniers pays, les matériaux de construction locaux, comme le bois, sont souvent de mauvaise qualité. Les experts en formation travaillant dans un certain nombre de pays en développement ont signalé que cette qualité médiocre rendait difficile l'obtention d'un travail soigné même si l'on fournit un effort spécial de formation. Aussi des mesures visant à améliorer la qualité des matériaux de construction contribueraient à rendre plus efficaces les cours de formation organisés pour les travailleurs qualifiés ou non.

II est impossible d'estimer avec précision la demande actuelle ou prochaine en ouvriers de construction qualifiés; cependant, il semble qu'il faudrait accroître la quantité et la qualité du personnel de la construction des pays en développement. Même si les études à long terme ne sont pas complètement sûres, il faut s'attendre à une augmentation importante dans l'embauche de travailleurs de la construction de toutes classes dans les pays en développement.

Généralement, les grandes entreprises ne s'inquiètent pas du manque de qualification des travailleurs recrutés localement, car elles croient que cette lacune peut être surmontée par de courts et intensifs programmes de formation sur le chantier ou par l'emploi de méthodes spéciales de travail. Une de ces méthodes spéciales peut consister à employer des éléments préfabriqués, à décomposer les tâches et à donner une formation hautement spécialisée aux équipes d'entretien. La formation sur le chantier n'est pas systématique mais est généralement confiée au contremaître ou au chef de chantier. L'efficacité et la rapidité du travail dépendent par conséquent de la manière dont cette personne transmet ses connaissances. Un avantage de cette méthode: après le départ de l'entrepreneur, il demeure dans la région un groupe de travailleurs du bâtiment relativement bien formés.

GENRES DE FORMATION

La formation des travailleurs dans les pays en développement de même que dans les pays industrialisés va de la formation officielle dispensée par des écoles à la formation non organisée ni contrôlée sur le chantier. Les programmes organisés comprennent la formation scolaire (écoles professionnelles), l'apprentissage, la formation en usine ou dans des centres de formation accélérée, et des programmes spéciaux comme les centres itinérants et la formation dans les forces armées.

La plupart des pays en développement ont des écoles professionnelles, mais celles-ci sont généralement situées dans les zones urbaines; elles sont en très petit nombre et de faible capacité. En définitive, ces écoles contribuent peu à l'amélioration du niveau de qualification dans l'industrie de la construction et ce pour un certain nombre de raisons. Dans les pays en développement, un pourcentage élevé de jeunes sont encore à demi illettrés et même illettrés, car beaucoup d'entre eux quittent l'école dès le début du cours primaire. Les diplômés des écoles primaires désirent souvent continuer leurs études dans des écoles secondaires plutôt que d'entrer dans des écoles de formation professionnelle, malheureusement moins prestigieuses car elles donnent rarement accès aux études supérieures.

Une autre raison, ainsi qu'il a été souligné plus tôt, est que le travail dans l'industrie de la construction est considéré comme moins attrayant. Dans les écoles professionnelles le taux de défection est élevé, les étudiants abandonnant souvent l'école dès qu'ils ont acquis des notions élémentaires qui leur permettent de prétendre à un emploi. Cependant, la plus importante raison de l'échec des écoles professionnelles est le manque de liaison avec l'industrie. L'enseignement dispensé est fréquemment démodé, beaucoup d'instructeurs n'ont pas d'expérience pratique, et le manque d'information sur les besoins quantitatifs de l'industrie du bâtiment se traduit par des cours mal orientés.

On reconnaît généralement deux types d'apprentissage: l'apprentissage traditionnel et l'apprentissage systématique. Le premier consiste habituellement en une formation pratique non contrôlée, dispensée aux jeunes gens dans les secteurs intermédiaire et traditionnel de l'industrie; dans beaucoup de cas, c'est la principale forme de formation. Ce système est évidemment moins satisfaisant que l'apprentissage systématique car très souvent le maître d'apprentissage n'a que peu, ou pas de connaissance des techniques modernes, et transmet un savoir périmé. En outre, les conditions d'entrée à l'apprentissage, la durée de la formation et les critères d'acceptation comme journalier qualifié reposent souvent sur le jugement personnel du patron. En d'autres termes, ce type de formation présente la faiblesse suivante: il ne réussit pas à donner la sorte, le niveau et la qualité de savoir nécessaire pour l'évolution vers le secteur moderne. D'autre part, cette méthode forme un grand nombre de jeunes gens qui autrement ne pourraient avoir aucune formation ni expérience professionnelle.

Au cours de ces dernières années, de nombreux pays en développement ont mis en place des programmes modernes d'apprentissage. Le succès de l'introduction d'un programme satisfaisant d'apprentissage dépend d'un certain nombre de facteurs tels que la présence d'instructeurs qualifiés, l'existence d'installations et de programmes appropriés, et une certaine coopération entre les instructeurs, les employeurs, et les travailleurs. Si cas facteurs ne sont pas pris en considération, la contribution de l'apprentissage systématique à la solution du problème de la main-d'œuvre sera négligeable. Malheureusement, cela pourra se produire pour de nombreuses raisons, entre autres le manque d'intérêt des apprentis éventuels, la rigueur excessive des conditions d'admission aux programmes d'apprentissage, la difficulté d'obtenir le soutien de l'industrie privée, et le fait que des organismes responsables de la formation ne sont souvent pas équipés pour assurer l'encadrement et l'assistance nécessaires. Différents moyens ont été essayés pour que l'apprentissage systématique soit davantage pratiqué: institution de l'apprentissage obligatoire, obligation d'employer un pourcentage déterminé d'apprentis, systèmes de subventions et d'impositions, etc.

La formation en cours d'emploi des travailleurs adultes semble être la forme la plus courante de formation pour les nouveaux arrivants dans l'industrie. Ce système ne donne que des qualifications étroitement spécialisées, mais cependant utiles aux novices qui se trouvent ainsi initiés aux exigences immédiates de leur emploi.

Des centres de formation accélérée pour les adultes ont été créés dans plusieurs pays en développement, mais il y a toujours le problème de la fluctuation de la demande de main-d'œuvre et par conséquent celui du placement des élèves formés. Il est nécessaire de procéder à une planification rigoureuse lorsqu'on envisage la construction d'un centre de formation et il n'est pas toujours facile de prévoir avec précision les tendances à moyen et à long terme.

L'équipement, les cours et les instructeurs doivent être modernes, ce qui implique des centres d'un coût assez élevé. Certains centres de formation accélérée se sont révélés précieux, mais d'une façon générale, leur contribution à la formation des travailleurs reste assez limitée.

Les cours du soir et les cours spéciaux de recyclage à l'intention des adultes sont importants, mais dans la plupart des cas, l'absence d'installations et d'instructeurs appropriés a fortement limité leur utilité.

Les centres itinérants jouent un rôle de plus en plus important dans la formation des jeunes gens et des adultes. Ce système sert, d'une part, à compléter l'enseignement dispensé dans un centre permanent, et d'autre part, à donner des cours condensés sur des techniques limitées. L'expérience a montré que les centres de formation itinérants peuvent très forte ment contribuer à l'amélioration du travail de construction, notamment dans les zones rurales. Le Tchad, l'Argentine et le Pérou font tous état de la réussite de ce genre, de formation, que l'on a également utilisé avec succès en Espagne.

Dans beaucoup de pays en développement, l'année prévoit la formation de son personnel aux métiers de la construction. Cette formation augmente le nombre de travailleurs disponibles, mais il est probable que peu d'entre eux sont des ouvriers de première classe qui possèdent leur métier à fond.

LA FORMATION DU PERSONNEL D'ENCADREMENT

Dans les pays en développement, il est courant de créer des collèges techniques et des facultés techniques et polytechniques dans les universités afin d'entreprendre la formation du personnel destiné à l'encadrement. Le principal inconvénient de ce genre de formation réside dans l'impossibilité pour les étudiants d'acquérir une expérience pratique au cours de leur formation, de sorte qu'ils ne sont pas vraiment compétents pour le travail qu'ils auront à faire, et qu'ils ont une certaine difficulté à assimiler les changements technologiques et les techniques modernes de gestion. Dans certains pays en développement, on organise, souvent de concert avec les grandes entreprises de construction, des cours spécialisés pour remédier à cet inconvénient. Les cours brefs et intensifs donnent le plus souvent les meilleurs résultats. Une autre raison de l'insuccès partiel des écoles réside dans la liaison insuffisante avec l'industrie au moment de la planification et de l'organisation.

Dans les pays en voie de développement, les contremaîtres sont souvent plus nombreux sur les chantiers. Aussi, la formation de cette classe de personnel est-elle importante. Malheureusement, la formation de contremaîtres fait défaut, car il y a une pénurie très nette d'organismes spécialisés similaires à ceux qui existent dans les pays industrialises, et qui dispensent des cours pour la promotion et le rattrapage des employés. Il semble également que les contremaîtres du bâtiment ne sont pas assez bien encadrés pour parfaire leur formation et atteindre le niveau de maître-artisan, avant d'être considérés comme qualifiés. C'est chose obligatoire dans la plupart des pays industrialisés. D'une façon générale, c'est un problème qui demande énormément de réflexion et d'efforts car le contremaître est un personnage clé dans la construction.

La formation appropriée de toutes ces catégories professionnelles dépend de l'instruction qu'elles reçoivent, et on rapporte que la pénurie d'instructeurs est considérée comme la cause principale du manque de travailleurs qualifiés. C'est surtout la rareté de candidats appropriés qui empêche d'obtenir suffisamment d'instructeurs. Deux qualifications font couramment défaut: niveau suffisant d'éducation générale et formation méthodique au métier concerné. Les salaires et les conditions de travail jouent également un rôle.

On peut suivre deux cheminements pour remédier à la situation: dispenser des cours d'un semestre ou deux pour former à la surveillance le personnel déjà instruit ou expérimenté; ou bien recruter un personnel sans expérience, c'est-à-dire les diplômés des écoles secondaires, pour leur donner des cours de quatre ans ou moins. Dans les deux cas, les métiers du bâtiment les plus courants auraient la priorité.

Les programmes de coopération technique ont souvent englobé des cours de formation d'instructeurs qui comprenaient des visites de spécialistes qualifiés, destinées à guider le stagiaire et rafraîchir ses connaissances. Des notices d'instructions détaillées servent également à résoudre le problème du manque d'instructeurs qualifiés, et de nombreux pays en développement ont adopté cet outil.

LE FINANCEMENT DE LA FORMATION

Dans les pays en développement, les gouvernements doivent assumer l'essentiel du financement de la formation. Une partie de ce financement peut être obtenue à l'extérieur afin de compléter les ressources officielles, mais le plus souvent, les programmes de formation pâtissent d'une pénurie de fonds. Pour pallier cette situation, plusieurs pays en développement ont recours à un système de subventions et de taxes. Le montant de la taxation est déterminé de deux façons: ou bien la taxation est uniforme pour toutes les industries qu'englobe le programme, ou bien elle varie en fonction des industries.

Les autres solutions à considérer sont les suivantes: premièrement, demander aux grandes firmes du secteur moderne ou aux fournisseurs d'équipement de former plus de travailleurs qu'ils n'en ont besoin, lorsqu'ils sont adjudicataires de travaux publics; deuxièmement, faire un meilleur usage et employer de façon plus systématique les ressources financières disponibles provenant de l'étranger; troisièmement, s'assurer le soutien financier d'organismes de construction spécialisés des pays industriels; quatrièmement, se servir des installations et ressources existantes pour essayer progressivement d'assurer la formation et améliorer ainsi le rendement de l'industrie.

Les pays industrialisés contribuent de plusieurs façons à l'industrie de la construction des pays en voie de développement. Ces différentes modalités comprennent des subventions des gouvernements ou d'organismes subventionnés par les gouvernements, et des contributions d'organismes privés (par exemple, les fournisseurs d'équipement). L'aide des gouvernements se fait habituellement par les programmes de coopération technique, et à ce jour, ce type d'aide a été assez satisfaisant. La formation du personnel se fait ordinairement dans les pays en développement, sauf dans certains cas où il a été plus pratique d'organiser des programmes spéciaux de formation de travailleurs dans les pays industrialisés.

La contribution des fournisseurs d'équipement et des entrepreneurs des pays industrialisés n'a pas été un facteur aussi important pour la formation du personnel que l'aide publique. D'une part, l'intensité de la formation varie avec le volume des ventes d'équipement, et d'autre part, de nombreuses grandes entreprises internationales ne tiennent pas à donner une formation à long terme et systématique dans le cadre de leur activité.

Une importante contribution des pays industrialisés est fournie par les organismes de recherche et de développement spécialisés dans le domaine de la construction. Ceux-ci, notamment, étudient des techniques d'emploi des produits du bois et conseillent des genres de formation appropriés.

ACTION INTERNATIONALE

Plusieurs organismes internationaux s'intéressent à la formation des travailleurs dans l'industrie de la construction des pays en développement. Parmi ces organismes il faut citer l'UNCHBP (Centre de l'habitation, de la construction et de la planification des Nations Unies), la FAO, l'Unesco, l'UNICEF et l'OIT, de même que des organismes non officiels comme le Bouwcentrum, le CIB, la Confédération internationale des syndicats libres, l'Union internationale des architectes, la Fédération internationale pour l'habitation, l'urbanisme et l'aménagement des territoires et la Fédération internationale du bâtiment et des travaux publics. La nature des activités varie d'un organisme a l'autre mais tous effectuent des travaux de recherche et de développement reliés à l'industrie de la construction et à la formation des travailleurs.

Lors de la réunion de l'ONUDI sur les techniques d'utilisation du bois dans la construction, les recommandations suivantes en matière de formation ont été formulées par les délégués:

II faut demander aux gouvernements de s'attacher davantage à la formation de travailleurs qualifiés et de techniciens du bois originaires des pays en développement pour assurer le fonctionnement des indus tries de transformation du bois; cette formation peut se faire soit par l'envoi d'experts pour perfectionner le personnel local, soit au moyen de bourses d'études.

II faut que l'industrie pense à former des artisans aptes à la construction des maisons en bois, avant de procéder à la production en masse de ces maisons.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

La plupart des pays en développement ont un besoin considérable d'habitations, ce qui pourrait constituer le fondement de l'industrialisation de la construction.

La mécanisation poussée n'est pas souhaitable étant donné le coût social du chômage massif et les faibles taux de rémunération, surtout dans les secteurs intermédiaire et traditionnel.

Les méthodes de travail à prédominance de main-d'œuvre garderont leur importance. Comme ces méthodes demandent un fort noyau de contremaîtres et de techniciens expérimentés, dont la formation n'est pas actuellement assurée, un important préalable à l'industrialisation efficace de la construction consiste à réformer le système de formation.

II faudra appliquer plus d'une tactique pour que cette réforme améliore la qualité du travail et l'efficacité du personnel.

Dans la plupart des pays en développement, il n'y a pas suffisamment de personnes capables de planifier, d'élaborer et de réaliser des projets de construction.

Les entrepreneurs étrangers forment habituellement leurs employés par des méthodes accélérées sur le chantier et, dans beaucoup de cas, ils n'ont aucun intérêt à assurer la formation à long terme et la rotation systématique du personnel qui seraient nécessaires si l'on veut avoir une main-d'œuvre de plus haute classe.

II faut se rappeler que la connaissance et la compréhension des possibilités et des techniques de la construction d'habitations, et des activités du secteur du bâtiment en voie d'industrialisation, dans les pays en vole de développement ne peuvent être que partiellement acquises à l'étranger. Fondamentalement, cette connaissance et cette compréhension ne peuvent s'acquérir que par l'expérience des travaux réalisés dans les conditions propres à ces pays. Dans certains cas, il n'y aura qu'à réviser les programmes et les méthodes de formation utilisés dans les écoles techniques et dans les universités pour obtenir une formation initiale orientée vers les projets concrets. Les cours devraient insister sur les réalisations considérées comme possibles par hypothèse plutôt que sur les techniques en usage a l'étranger. En outre, les stagiaires de ce niveau devront apprendre par la pratique à faire exécuter un travail de haute qualité et ils devront se familiariser avec les règles et conditions sociales auxquelles sont soumises les équipes de travailleurs de leur chantier.

Dans la plupart des pays en développement, le statut des ingénieurs et techniciens du bâtiment a tendance à être inférieur à celui du personnel administratif. Tout en éliminant cet obstacle, il faudra aussi organiser les programmes de telle manière que le plus grand nombre possible d'ingénieurs et de techniciens formés restent dans la construction.

Dans les pays industrialisés, les contremaîtres et chefs de chantiers sont habituellement recrutés dans les rangs des travailleurs qualifiés. Cela s'est révélé presque impossible dans les pays en développement, a cause du manque de connaissances et de formation des travailleurs. La majorité des travailleurs qui pourraient arriver au niveau du contremaître viennent habituellement du secteur intermédiaire; une formation ultérieure serait nécessaire avant que cette étape puisse être franchie

En ce qui concerne la formation de; travailleurs, il faut à nouveau souligner que les méthodes en usage dans les pays industrialisés ne conviennent pas toujours.

Les programmes de formation doivent remplir trois fonctions distinctes: donner une bonne éducation fondamentale, apprendre systématiquement des techniques de travail efficaces, contrôler l'application de ces techniques dans les conditions réelles de travail.

Dans la plupart des pays en développement, la formation complète en école s'est révélée onéreuse et peu réussie. Ces pays doivent trouver des moyens de formation originaux pour parvenir à créer une main-d'œuvre permanente et efficace, une coordination intensive est nécessaire entre les organismes publics, l'industrie et les institutions de formation.

La formation de base devrait inclure un volume substantiel d'enseignement complémentaire. Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il n'est pas possible de changer totalement une méthode de formation. Le changement doit être avant tout affaire de sélection, qu'il s'agis se de la teneur des cours ou des étudiants.

L'expérience a montré que dans les pays en développement la meilleure façon de former des jeunes travailleurs à un poste d'ouvrier qualifié ou à un poste supérieur consiste à adopter un système d'apprentissage modernisé, comprenant une formation continue en cours d'emploi et des cours collectifs accélérés lors des périodes de ralentissement du travail, ou pendant la mauvaise saison.

Dans le secteur intermédiaire de l'industrie de la construction, des mesures ou des projets spéciaux sont nécessaires pour fournir un contingent approprié de travailleurs. Ces mesures peuvent comporter l'utilisation d'unités mobiles de formation, et la création de centres qui formeront les nouveaux travailleurs et perfectionneront ceux qui possèdent déjà certaines qualifications fondamentales.

Dans le secteur traditionnel de la construction, il est urgent d'améliorer les conditions sanitaires et l'habitation, et de diminuer le sous-emploi. Ces besoins se rencontrent dans les secteurs de subsistance et dans les secteurs marginaux de l'économie, et un gros effort de formation est nécessaire pour aider la grande masse de population vivant dans ces conditions. Les mesures devront toucher non seulement les artisans traditionnels mais aussi les personnes qui construisent elles-mêmes leurs maisons, etc. Les programmes doivent enseigner les connaissances et les techniques dont on a besoin, au village et dans les collectivités, pour améliorer l'habitation, les installations publiques, les routes, etc.

Les artisans du secteur traditionnel possèdent habituellement un faible niveau d'éducation et ils ont acquis leur formation professionnelle uniquement en cours d'emploi. Leurs besoins en formation sont difficiles à préciser, car ils ont à la fois besoin d'une éducation générale et de meilleures connaissances techniques et pratiques. Pourtant, le perfectionnement de ces artisans est essentiel si l'on veut améliorer la construction dans les zones rurales et les petites agglomérations.

Les principaux moyens d'éducation des artisans sont l'utilisation à grande échelle des différents organes d'information, les divers cours décentralisés et le système de l'apprentissage. Pour mettre efficacement en œuvre cette formation, il faudrait disposer d'instructeurs techniquement compétents qui se consacreraient exclusivement à cette tâche en étroite collaboration avec les autorités publiques et le secteur industriel.

En même temps qu'on forme des ouvriers qualifiés, il faut apprendre à de nombreuses gens des zones rurales et des petites agglomérations à entreprendre eux-mêmes des travaux de construction. On peut y arriver par l'enseignement des principes fondamentaux de construction et d'entretien, par des cours préprofessionnels pour les jeunes gens, par des cours sur la construction durant le service militaire, de même que par une formation dans le cadre des différents programmes d'emploi et de formation de jeunes gens.

Etant donné la situation économique de la plupart des pays en développement, il est indispensable que les gouvernements acceptent la responsabilité du financement, de l'organisation et de la mise en œuvre de la formation professionnelle et de l'enseignement professionnel et technique.

Avant que tout plan ou programme de formation puisse devenir efficace, il convient d'établir une structure administrative qui tienne compte des méthodes administratives, des traditions et des besoins de chaque pays. L'industrie de la construction devrait insister sur la nécessité de bien définir les fonctions des différents organismes afin d'assurer un programme de formation productif et efficace.

Le problème de l'amélioration de la formation doit être résolu au niveau national. Cela n'empêche pas la communauté internationale de jouer un rôle important. Des programmes intergouvernementaux, des entreprises internationales et des fournisseurs d'équipement ont apporté des contributions du dehors. Cette tendance doit être encouragée.

Une aide de la plus haute valeur est la planification à long terme cohérente et complète des systèmes d'enseignement technique et professionnel en vue de l'utilisation la plus efficace possible des moyens existants. C'est là un domaine dans lequel l'action aux niveaux national et international est nécessaire.

Le coût de la création d'instituts de recherche spécialisés (par exemple sur l'utilisation des produits du bois) est tel que seul un petit nombre de pays en développement en ont les moyens. Par conséquent, il faut promouvoir l'effort de coopération entre groupes de pays, et prévoir des accords permanents de recherche et de formation dans les instituts existants, qu'ils soient privés ou publics.

Comme l'amélioration de la formation dans les pays en développement nécessite une approche multidisciplinaire, les organismes de recherche spécialisés devraient travailler étroitement avec les grands organismes internationaux concernés.

Le financement du logement et des équipements collectifs

Le financement du logement et des équipements collectifs est un domaine vaste et complexe, et la présente communication ne peut qu'aborder d'une manière générale certains de ses aspects. Comme lorsqu'il s'agissait de la formation des travailleurs, l'exposé qui suit traite du financement du logement sans référence particulière aux constructions en bois. La question du financement d'habitations en bois est une affaire importante qui a certaines ramifications aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Pourquoi semble-t-il exister une discrimination à l'égard du bois, alors que ce matériau sert depuis plusieurs siècles en construction, et quelles mesures peuvent être prises pour modifier cette attitude? En outre, afin d'encourager l'emploi des ressources forestières pour la construction de maisons, faudrait-il considérer des questions connexes comme le financement de l'extraction et de l'usinage du bois?

PRÉLIMINAIRES

Jusque vers 1650, la population du monde est restée relativement stable. Dans les deux siècles suivants, elle a doublé pour s'élever à 1250 millions en 1850; et, pendant le siècle suivant, elle a encore doublé pour passer à 2 500 millions de personnes en 1950. Actuellement, elle double tous les 25 ans.

Construire et entretenir des maisons convenables dans un milieu sain et agréable, surtout pour les défavorisés, c'est principalement une question d'argent. La pénurie de capitaux à investir dans le secteur du logement est très grave; elle s'explique en grande partie par le volume important de capital nécessaire; l'absence de stimulant des investissements dans la construction (placement à long terme et d'un faible rapport); l'apparente incapacité à mettre en place des procédures d'épargne, pour les particuliers qui ont traditionnellement fourni l'essentiel du capital de ce secteur; la tendance à l'urbanisation et son corollaire, la prévision de normes de logement plus élevées.

Du fait de la persistance du problème de financement, la construction d'habitations devient de plus en plus une affaire d'intérêt national et international. C'est ce qui a conduit à des programmes officiels de recherche pour moderniser les méthodes et les techniques de construction. Certains équipements sociaux et collectifs - entre autres les services éducatifs et sanitaires - sont reconnus comme d'importance nationale et, depuis des années, font l'objet d'une législation considérable et d'un fort soutien financier de l'Etat. Il n'en a pas été de même pour l'habitation. C'est seulement au cours des quelque t; ente dernières années que les besoins des propriétaires ou des locataires se sont définis. Le problème grandissant du logement a mis en lumière le besoin d'une meilleure législation. Des problèmes politiques, notamment celui de la participation financière de l'Etat nécessaire afin de combler les insuffisances du logement, détermineront pour une grande part l'avenir de l'industrie du bâtiment.

Dans beaucoup de pays industrialisés ou non, les différents échelons de l'administration ont tendance à prendre un intérêt actif et de plus en plus large au logement et à l'urbanisme. Cependant, si les objectifs sont établis, la possibilité d'entreprendre un programme plus vaste est limitée par les disponibilités financières et techniques et Dar les crédits publics.

II est nécessaire, lorsqu'on se penche sur cette question, de tenir compte du système économique du pays où se prendront les décisions en matière de logement. Il y a trois systèmes économiques principaux: le système à planification centralisée, où l'Etat est propriétaire; le système de la libre entreprise, axé sur l'économie de marché; le système mixte, comportant des éléments de l'un et l'autre. La plupart des pays en développement se situent dans ce dernier groupe, notamment en ce qui concerne la construction et le financement des habitations et des installations connexes.

CAPITAUX NÉCESSAIRES

Lors de l'estimation des besoins en logement et par conséquent des capitaux nécessaires, il faut tenir compte de trois éléments - augmentation de la population, remplacement des taudis au cours d'une période de temps déterminée, et suppression de la pénurie de logements au cours de la même période. En général, on peut dire qu'un dénominateur commun des pays en développement est le faible pourcentage du revenu national affecté à l'habitation. Les pays industrialisés affectent généralement une moyenne d'environ 5 a 7 pour cent de leur produit national brut à l'habitation et, dans certains cas, ce pourcentage a été plus élevé, même au cours des phases initiales du développement. Les conditions varieront selon le pays, mais il faudra tenir compte de la proportion, des dépenses pour le logement lors de l'élaboration des plans à grande échelle.

Le tableau suivant est une estimation des frais afférents à un programme qui entreprendrait d'assurer le logement et l'équipement domestique essentiel à 80 pour cent de la population urbaine de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine.

TABLEAU 1. - COÛT ESTIMATIF ANNUEL DU LOGEMENT ET DES SERVICES ESSENTIELS POUR 80 POUR CENT DES POPULATIONS URBAINES DE TROIS RÉGIONS EN DÉVELOPPEMENT


 

Coût de l'habitation (chantier) financement compris

Equipement de base financement compris

Coût total annuel

Programme minimal 1

Programme élargi ²

En millions de dollars U.S.

Afrique

172

168

330

670

Asie

997

970

1 040

3 007

Amérique latine

731

702

755

2 188

TOTAL

1 900

1 840

2 125

5 865

SOURCE: Centre de l'habitation, de la construction et de la planification des Nations Unies.

1 Programme minimal = Habitations pour les citadins qui se classent par leur revenu dans les 50 premiers centiles de la population urbaine. - ² Programme élargi = Habitations pour les citadins qui se classent par leur revenu entre le 50e et le 80e centile de la population urbaine.

On a constaté qu'en moyenne le revenu des travailleurs des trois régions leur permet de financer eux-mêmes le coût total de la construction d'une habitation modeste et des installations indispensables. Mais seuls les groupes sociaux ayant un revenu supérieur peuvent payer le terrain et les frais de financement, et cela, seulement si le prix ne dépasse pas 50 pour cent des frais totaux de la construction. Il est évident que ces deux coûts, celui du terrain et celui du financement, doivent être maintenus à un niveau minimal, s'il s'agit de loger un grand nombre de gens dans des habitations modestes, dotées des équipements essentiels. Autrement, il faudra recourir à de coûteuses subventions d'Etat ou laisser se détériorer la situation. Il ne faut pas perdre de vue que la plupart des familles ne peuvent assumer que les coûts de la construction de l'habitation elle-même et une fraction seulement des coûts afférents au terrain, au financement, etc.

SOURCES DE CAPITAUX

Les capitaux pour la construction de maisons peuvent venir de trois sources: publique, privée et internationale.

La première source de capitaux provient de tous les niveaux de l'administration nationale, des sociétés où la participation de l'Etat est considérable et des organismes officiels d'intérêt public. Dans les pays à socialisme intégral, ce secteur comprendrait la presque totalité des institutions de financement officielles et des fonds alimentés par les recettes fiscales particulières ou générales, alors que dans les pays de libre entreprise, les fonds publics ne constituent qu'une faible part des capitaux consacrés au logement. Dans beaucoup de pays en développement, l'administration (centrale, régionale et locale) représente la plus importante source de financement pour le logement et les installations connexes. Dans presque tous les pays, le logement des citoyens défavorisés est considéré comme une responsabilité du gouvernement.

La deuxième source est prédominante dans les pays qui possèdent une économie de marché et où l'essentiel de la construction d'habitations est réalisé par le secteur privé et financé par des capitaux détenus ou contrôlés par ce secteur. Parmi les bailleurs de fonds de ce secteur, on peut citer les banques commerciales, les coopératives de construction, les fonds de retraite privés, les compagnies d'assurance, les banques de développement privées et, pardessus tout peut-être, l'épargne des particuliers qui sert à payer, tout ou en partie, l'achat d'une habitation. Il va sans dire que cette brève liste n'énumère pas toutes les possibilités mais elle indique seulement les moyens et méthodes d'usage courant.

La troisième catégorie, soit le capital international, provient du secteur public et du secteur privé. Les bailleurs de fonds du secteur public comprennent les organismes internationaux dont les membres sont des Etats; les Etats et leurs organismes officiels; et des institutions à but non lucratif. Le volume des capitaux provenant du secteur privé des pays industrialisés est largement inférieur à celui qui provient du secteur public et seul un faible pourcentage en est investi dans la construction. La raison essentielle de ce manque d'intérêt est le rapport rémunération/risque, qui, en matière de logement, est de nature à décourager l'investissement privé.

On a publié de nombreux articles et documents sur les institutions et moyens de financement de la construction des maisons dans les pays en développement. Parmi ces documents, on trouve de nombreux rapports de différents organismes des Nations Unies (3), (4). Il faut cependant signaler que les politiques de logement de ces dernières années et peut-être même d'aujourd'hui reposent sur certaines conceptions fausses; c'est ainsi qu'elles insistent sur le financement direct par l'Etat et sous-estiment le rôle des programmes coopératifs ou individuels d'épargne. Etant donné que les institutions de financement remplissent des fonctions spécialisées et critiques, il faut étudier de façon tout aussi spécialisée et critique les moyens optimaux qu'elles pourraient employer pour mobiliser et attribuer des ressources en vue du logement. Les organismes de niveau international comme de niveau national pourraient porter plus d'attention à ce genre d'analyse et à la diffusion des résultats obtenus. On peut trouver des moyens de faire participer ces institutions à des programmes de formation placés sous des auspices internationaux. Dans une vaste gamme d'activités financières, juridiques et administratives relatives à l'aménagement communautaire, une main-d'œuvre qualifiée est aussi nécessaire que les institutions elles-mêmes. La construction de maisons et l'aménagement urbain représentent 30 pour cent de la formation de capital fixe dans les pays en développement et la construction totale 60 pour cent. La demande en capitaux d'investissement continuera à augmenter à mesure que le processus d'urbanisation se poursuivra à l'échelle mondiale. La proposition de créer un organisme de financement international pour le logement sera donc sans doute une conséquence logique.

Le Conseil économique et social des Nations Unies a adopté à sa séance plénière du 5 août 1966 une résolution qui demandait au Secrétaire général de proposer des formules nouvelles et des moyens constitutionnels nouveaux pour faire augmenter l'investissement national et extérieur, public et privé, dans la construction de maisons et d'équipements collectifs, et de suggérer une action concertée afin de faciliter la mise en œuvre de ces propositions.

A cet effet, le Comité de l'habitation, de la construction et de la planification a approuvé un plan de travail qui comportait la préparation d'un important rapport sur la possibilité de créer, dans le cadre des Nations Unies, un programme international pour aider les pays en développement à mettre en place leurs propres systèmes de financement.

FIGURE 1. - Mouvement théorique des capitaux, après création de la société internationale de financement du logement.

Le directeur du Centre de l'habitation, de la construction et de la planification des Nations Unies a déclaré en 1968, lors du 11e congrès de l'Union internationale des sociétés d'épargne et de prêts immobiliers (6), que les Nations Unies se préoccupaient des aspirations de l'homme à, un logement et un environnement décents. Si elle était établie, la société internationale de financement du logement, a-t-il déclaré, pourrait remplir une fonction d'importance croissante en tant qu'agence mondiale pour le logement et pourrait être un organisme autonome qui se servirait de ses ressources comme catalyseur. L'expérience des organismes d'épargne et de prêts créés récemment dans les pays en développement d'Amérique latine, d'Afrique, d'Extrême-Orient et du Pacifique sud semble garantir la réussite.

En décembre 1969, sur l'invitation du directeur du Centre de l'habitation, un groupe d'experts financiers a étudié les derniers plans concernant la création d'une société internationale de financement du logement. Les points de vue exprimés sont actuellement à l'étude par les experts du PNUD et ceux de la Banque mondiale.

L'exemple qui suit illustre l'effet typique d'un prêt pour le logement. Supposons que la société internationale de financement du logement prête 1 million de dollars à un pays pour la création d'un organisme d'épargne-logement. Le gouvernement de ce pays engagerait une somme égale. Si, sur une période à moyen terme, l'organisme d'épargne locale recueille 4 millions de dollars d'épargne nette provenant d'épargnants qui n'avaient rien déposé précédemment, le volume des avoirs financiers atteindrait 6 millions de dollars.

Sur la base d'un coefficient d'utilisation de 0,9, les 6 millions de dollars qui pourraient être affectés à des prêts, financeraient des hypothèques de 5,4 millions de dollars. Si le prêt moyen est de 5 000 dollars par maison, il est possible de construire plus de 1000 habitations. Dans un pays où la main-d'œuvre est de 5 millions de travailleurs, on peut admettre que 500 000 travaillent dans l'industrie de la construction. Si les dépenses de construction de l'année précédente représentaient 500 millions de dollars, chiffre typique pour un tel pays, l'activité de construction supplémentaire représenterait une augmentation de 1 pour cent et l'effet primaire de cette augmentation produirait un accroissement d'emploi de 0,5 pour cent, soit 2 50 emplois.

Deux conclusions (8) se dégagent d'un récent exemple de réussite extraordinaire de financement en Amérique latine. Premièrement, il est parfaitement possible dans un pays en développement d'établir un système de financement pour résoudre le problème du logement et ce avec des résultats concrets pour l'économie du pays même. Deuxièmement, la solution globale du problème ne peut s'obtenir à brève échéance. De plus, le succès dépendra largement d'une étude appropriée des problèmes techniques de la construction, afin de tirer plus grand avantage possible des ressources disponibles.

Pour combler l'écart entre les coûts et les revenus il faudra des programmes de logement d'un genre nouveau. Ces programmes devront utiliser l'immense potentiel de la population elle-même, dans des conditions qui aient vraiment un sens pour elle.

RECOMMANDATIONS

II faut prendre des mesures au niveau national et au niveau international pour aider le financement de la construction et des équipements collectifs dans les pays en développement. G.M. Desmond, dans le résumé d'une communication (9) des Nations Unies qu'il a présenté au séminaire interrégional sur le financement de l'habitation et du développement urbain, à Copenhague, en 1970, a dressé une liste de recommandations tendant à remédier à la pénurie de capitaux pour le logement et pour l'infrastructure urbaine connexe. Les voici:

Au niveau national

1. Formulation d'une politique claire touchant le montant et la répartition de l'épargne et des investissements à consacrer à la construction et aux programmes connexes. Les mesures à prendre comportent l'analyse des besoins en capitaux dans le secteur ¿le la construction et la détermination de la contribution de l'Etat et du secteur privé.

2. Formulation d'une politique gouvernementale d'expansion, de contrôle et de coordination des institutions financières spécialement destinée à attirer l'épargne et à assurer le financement à long terme dans l'habitation et les secteurs connexes.

3. Création d'un système bancaire central pour les sociétés spécialisées dans l'épargne et le crédit à long terme. Ceci peut inclure une fonction bancaire centralisée pour les banques nationales de logement et les sociétés mutuelles et privées qui se spécialisent dans l'habitation ou les secteurs connexes ou qui s'intéressent plus particulièrement à ces secteurs.

4. Le gouvernement peut accumuler des capitaux sous sa propre administration par diverses mesures, notamment l'émission de bons d'épargne destinés à attirer les sociétés d'investissement, les firmes et les particuliers.

5. Adoption de mesures légales obligatoires, de sanctions et d'allégements fiscaux et d'autres stimulants pour amener l'entreprise privée et publique à engager une partie de ses investissements ou de ses profits annuels dans l'habitation ou les secteurs connexes, soit directement, soit par l'achat de bons à la construction.

6. Dans les pays où un certain nombre d'institutions financières convenables existent déjà, un stimulant supplémentaire peut être créé par la mise en place d'un marché financier des titres immobiliers tels que bons à la construction, hypothèques, participations et certificats.

7. L'Etat doit se servir de ses ressources financières, qui sont limitées, et de son autorité, qui est unique, pour donner le plus de bien-être possible au plus grand nombre possible.

8. Le gouvernement central peut établir des politiques et programmes de taxation immobilière de façon à assurer un revenu permanent qui permettra aux administrations municipales et locales de satisfaire peu à peu les besoins de la collectivité dans ce secteur.

9. L'Etat devrait exercer un contrôle strict sur l'utilisation des fonds d'origine extérieure dans le secteur de la construction.

10. Le terrain représente l'un des principaux éléments de coût du logement et des installations urbaines. Le gouvernement peut acquérir lui-même le terrain à l'avance et l'aménager en vue de le louer ou le vendre pour des utilisations précises; il peut aussi employer un vaste éventail de techniques pour empêcher la spéculation sur les terrains destinés à des usages résidentiels ou collectifs.

11. Pour rendre plus viables et plus efficaces les industries des matériaux et de la construction, le principal rôle que peut jouer l'Etat est un rôle de soutien financier direct et de taxation préférentielle.

12. Il faut améliorer l'efficacité de la planification et de la gestion financières, notamment dans les cas des budgets locaux et nationaux.

13. Tout en améliorant la gestion des fonds publics, l'Etat peut entreprendre aussi des programmes pour former les personnes qui travailleront dans des institutions financières coopératives, privées ou mutuelles à différents niveaux de responsabilité.

14. Dans beaucoup de pays une inflation importante et persistante affaiblit la valeur réelle de l'argent et constitue un obstacle majeur à l'expansion du crédit à long terme. Si l'inflation dépasse environ 10 pour cent par an, il appartient à l'Etat de prendre les mesures qui s'imposent.

15. Enfin, l'Etat peut prendre des mesures pour s'assurer que le secteur du logement et de l'urbanisme est représenté de manière appropriée dans les conseils de planification nationale et lors de la formulation des politiques fiscales et monétaires.

Au niveau international

1. Le Centre de l'habitation, de la construction et de la planification des Nations Unies a pris l'importante initiative de proposer la création d'un organisme international pour développer et soutenir les sociétés nationales qui s'occupent des besoins en capitaux et des investissements dans le secteur de la construction. Même s'il reste beaucoup de questions en suspens au sujet de cette proposition, cette dernière est assez importante pour qu'on demande à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement d'entreprendre des analyses et des évaluations.

2. La Banque mondiale, qui est maintenant en train de formuler des politiques dans le domaine du développement urbain, devrait considérer plusieurs points.

a) La Banque doit déterminer l'effet de ses politiques de prêts dans d'autres secteurs sur la demande de logement et d'équipements collectifs et prendre des dispositions pour tenir compte de cet effet.

b) La Banque et ses filiales devraient envisager la fourniture de prêts ou autre forme d'assistance pour créer et soutenir les sociétés nationales de crédits et d'épargne, et pour augmenter l'aide aux industries de la construction et des matériaux de construction.

c) La Banque devrait contribuer, par le moyen de prêts, à établir et à soutenir des sociétés d'aménagement foncier qui acquerraient, aménageraient et vendraient ou loueraient des terrains pour des utilisations urbaines appropriées.

d) Dans ses études économiques périodiques sur les pays en développement, la Banque devrait se pencher sur les conditions et besoins en matière de logement et d'aménagement urbain, et notamment sur la nécessité de créer des institutions de crédit et d'épargne spécialisées.

e) Dans le cadre de ses opérations, la Banque devrait entreprendre des recherches sur les aspects économiques du développement urbain, et sur le rôle économique et social des centres urbains dans le processus du développement national.

f) Il faudrait demander à la Banque d'examiner l'intérêt qu'elle aurait à conclure avec les Nations Unies des accords de collaboration comme ceux qu'elle a signés avec d'autres organismes spécialisés pour qu'ils l'aident à déterminer, à évaluer ou à mettre en œuvre des programmes d'investissement et de recherche dans le secteur du logement.

3. Les Nations Unies devraient prendre en considération les points ci-après:

a) Les Nations Unies doivent s'engager à consacrer au problème des travaux proportionnés aux besoins et aux résultats possibles, ces travaux doivent se faire au siège social, dans les commissions régionales, et dans le cadre du PNUD.

b) Il faut aider les pays en développement à déterminer les incidences financières en jeu et à évaluer les nombreuses solutions possibles du problème.

c) Il faut rassembler des connaissances suffisantes sur les conditions et les besoins réels des pays en développement de même que sur les mérites relatifs des options possibles, afin de formuler des programmes appropriés.

d) Le PNUD doit exécuter des projets d'assistance technique portant sur les aspects financiers et non financiers du logement, de la construction et de la planification, en vue d'aboutir à des propositions d'investissement.

e) Il faut utiliser au maximum les organisations gouvernementales et non gouvernementales désireuses de travailler avec les Nations Unies dans ce domaine.

Références

(1) BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL. 1970. Formation pour la construction. Genève. CIRF Monographies N° 4.

(2) ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL. 1970. Production techniques for the use of wood in housing under conditions prevailing in developing countries: report of Study Group, Vienna, 17-21 November 1969. New York, United Nations.

(3) NATIONS UNIES. DIVISION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL. 1968. Financement de l'habitation et des services collectifs dans les pays en voie de développement. New York.

(4) NATIONS UNIES. COMITÉ DE L'HABITATION, DE LA CONSTRUCTION ET DE LA PLANIFICATION. 1970. Proposals for action of finance for housing, building and planning: report of the Secretary-General. New York. E/C.6/106.

(5) International assistance for housing finance. 1970. Build International, May 1970, p. 137.

(6) Proposal for a World Housing Bank. 1970. Build International, May 1970, p. 141.

(7) International assistance for housing finance. 1970. Build International, May 1970, p. 139.

(8) How Brazil finances social housing. 1970. Build International, May 1970, p. 136.

(9) Urban growth and national development: some economic, physical and financial issues. 1970. Document, Inter-regional Seminar on the Financing of Housing and Urban Development, Copenhagen, Denmark, juin 1970.

NOTES DOCUMENTAIRES

(10) GRANUM, H. 1971. Use, development and promotion of wood products in the building industry in Norway. WCH/71/7/5.

(11) GUISCAFRE, J. 1971. Promotion de l'utilisation des bois pour la construction de logements en Afrique tropicale. WCH/71/7/3.

(12) HOLMES, B.W. 1971. A system approach to information storage and retrieval. WCH/71/7/4.

(13) LEVIN, E. 1971. Total promotion of the use of wood in housing, with particular reference to frame construction. WCH/71/7/1.

(14) PRICE, B.P. 1971. Cooperative industry program an efficient way to broaden residential markets for wood. WCH/71/7/2.

(15) WALSH, F.N. 1971. CFI market development program to promote the use of timber and plywood in housing in the United Kingdom and Europe. WCH/71/7/6.

Rapport de la consultation

1. Une habitation doit fournir à ses hôtes une protection contre les éléments et des satisfactions personnelles. Comme une habitation occasionne de grands frais au propriétaire, il est essentiel d'encourager l'emploi du bois comme matériau de construction lorsqu'il peut être prouvé qu'il est ou peut être concurrentiel du point de vue coût avec les autres matériaux et qu'il va dans le sens des objectifs nationaux en matière de logement. Il faut envisager l'utilisation du bois tant pour la charpente que pour la finition ou la décoration intérieure de toutes les catégories d'habitations.

2. La Consultation recommande que les gouvernements, pour faire accepter le bois, donnent l'exemple en exigeant une forte teneur en bois dans les édifices gouvernementaux (écoles et immeubles administratifs) et surtout dans les maisons de qualité supérieure. En outre, on devrait inciter les organismes internationaux à loger leur personnel et leurs services, pour donner aussi l'exemple, dans des bâtiments qui contiennent une forte proportion de bois.

3. La Consultation recommande aux responsables de l'instruction publique d'intensifier l'enseignement de matières ayant trait à la technologie du bois et à la construction en bois dans les écoles secondaires et techniques et les universités. Les hommes de l'avenir pourraient ainsi apprendre à connaître les possibilités du bois, richesse naturelle renouvelable, pour satisfaire aux besoins de la construction.

4. Reconnaissant que les gens habitués à d'autres matériaux risquent de mal accueillir les maisons en bois, la Consultation recommande que l'on instaure des programmes d'éducation, semblables aux programmes actuels relatifs à la nutrition et à l'hygiène, pour préparer ces gens à un changement et faciliter leur adaptation sans que l'économie et le confort en souffrent.

5. La Consultation recommande aux organisations internationales et aux pays qui font partie de groupements régionaux ou économiques, ou qui ont des affinités spéciales avec des pays voisins, de créer des instituts régionaux pour la formation du personnel de direction et des enseignants spécialisés dans la technologie du bois et la construction en bois. Elle recommande également aux pays en développement de promouvoir les visites dans les pays industrialisés en tant que moyen de familiariser leurs architectes, membres des services du logement, entrepreneurs et ouvriers avec les avantages et les techniques de l'emploi du bois dans la construction résidentielle.

6. La Consultation entérine un projet actuellement à l'étude et qui vise à mettre sur pied, sous l'égide des Nations Unies, un bureau des bois tropicaux avec des filiales en Europe et en Amérique du Nord, dans le but de promouvoir l'emploi des bois tropicaux dans les pays industrialisés, l'accent étant mis sur des essences secondaires ou moins connues.

7. La Consultation recommande que les pays intéressés coopèrent, soit directement, soit par l'intermédiaire d'organisations internationales, en vue de coordonner les renseignements relatifs aux bois tropicaux afin d'éviter le double emploi dans les recherches et de déterminer les domaines nécessitant de nouveaux travaux,

8. La Consultation note que l'économie d'échelle, la continuité de l'approvisionnement, la normalisation, l'existence de programmes suivis sont des facteurs importants dans la réduction du coût du logement. Elle reconnais que de nombreux gouvernements participent dès à présent au financement de la construction d'habitations, notamment en ce qui concerne les habitations destinées aux personnes à faible revenu, mais elle recommande aux gouvernements non seulement de poursuivre, mais encore d'accroître leur aide en faveur des programmes destinés à améliorer le logement des familles ne disposant que d'un faible revenu afin d'assurer à tous une habitation décente.


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